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Forum Québec • Voir le sujet - LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
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 Sujet du message: Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
PostPublié: Mar Déc 21, 2010 3:34 am 
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Tu parles de Mirabeau?
Le portrait est peint par Joseph Boze

Je post quand je le puis et pense que tout à chacun peut lire quand il le désire, ça ne disparaitra pas ;) :))

Les commentaires sont toujours les bienvenus, qu'ils soient positifs ou négatifs, ça me permet toujours d'améliorer la présentation et le contenu.

mes topics? Pour faire découvrir la philatélie, l'histoire, la géo etc...
Des informations pour toustes...

C'est une autre façon aussi de participer à un forum.

Pour moi le principal est que mes contenus soient utiles et agréables à lire.

Je fais bien sur un travail de recherches pour les timbres, ce n'est pas évident comme pour la France à rechercher les thèmes et trouver les timbres parmi plus de 4500 figurines.

Enfin, c'est une passion que j'ai envie de partager :))



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Alphonse de Lamartine
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 Sujet du message: Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
PostPublié: Mar Déc 21, 2010 6:11 am 
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Gaspard Monge, comte de Péluse, né le 9 mai 1746 à Beaune et mort le 28 juillet 1818 à Paris, est un mathématicien français dont l'œuvre considérable mêle géométrie descriptive, analyse infinitésimale et géométrie analytique.

Né à Beaune en Bourgogne, Gaspard Monge est fils de Jacques Monge, un marchand forain haut-savoyard qui devint bâtonnier de la confrérie des merciers de Beaune, et de Jeanne Rousseaux. Il est éduqué par les oratoriens d'abord au collège de Beaune, puis au collège de Lyon, où il enseigne dès l'âge de dix-sept ans les sciences physiques

En parallèle à ses travaux de recherche, il enseigne une grande partie de sa vie et a comme élèves beaucoup des futurs grands mathématiciens français du XIXe siècle.

Il joue un grand rôle dans la Révolution française, tant du point de vue politique que du point de vue de l'instauration d'un nouveau système éducatif : il participe à la création de l'École normale de l'an III et de l'École polytechnique (en 1794), deux écoles où il enseigne la géométrie. Il concourt également avec Berthollet, Chaptal et Laplace à la création de l'École d'arts et métiers.

Il est également membre de la commission des sciences et des arts lors de la campagne d'Italie (1796-1797), et chargé de mission dans l'expédition d'Égypte (1798-1799).

En décembre 1989, ses cendres ont été transférées au Panthéon
En 1768, Bossut est élu à l'Académie des sciences et l'encourage à publier ses travaux en géométrie, ce qui est fait en 1770.

L'année suivante, il entre en contact avec d'Alembert et surtout Condorcet, qui le pousse à présenter quatre mémoires, un dans chacun des domaines des mathématiques qu'il étudiait alors : le calcul des variations, la géométrie infinitésimale, la théorie des équations aux dérivées partielles et la combinatoire.

Au printemps de 1774, Gaspard Monge rencontre un puissant protecteur, le marquis de Castries. Il commence à nouer une très longue amitié avec le fils du concierge de ce dernier, Jean-Nicolas Pache.

Pendant les années suivantes, il publie encore de nombreux travaux, élargissant ses vues à la physique, la chimie et la métallurgie. Le 12 juin 1777, il épouse Catherine Huart.

N°948
Partageant son temps entre Paris, où il donne un cours d'hydrodynamique, et Mézières, il se voit offrir le poste de Bézout en tant qu'examinateur des cadets de l'École de la marine royale.
La Révolution française, qu'il soutient dès 1789, change complètement le cours de sa vie, alors qu'il est un des scientifiques les plus importants de France.

Vraisemblablement vers le mois de juin 1790, il entre dans un premier club modéré, la société patriotique de 1789, située au Palais-Royal.

Il devient membre du Club des Jacobins, où l'on trouve également Robespierre (dont il fut proche), Saint-Just,etc. Il en sera élu vice-président la veille du 9-Thermidor (27 juillet 1794).

Il accepte d'entrer dans la société patriotique du Luxembourg créée par son ami Jean-Nicolas Pache, dans la section des Quatre-Nations, comme l'un des électeurs destinés à nommer les vingt-quatre députés de la Seine. Les statuts, acceptés en janvier 1792, précisaient qu'elle agissait pour répandre la connaissance des devoirs et du rôle des citoyens dans la Constitution. C'était un des clubs les plus extrémistes de l'avant-scène révolutionnaire, selon François Perrault.

Le soir du 10 août 1792, il est nommé avec cinq autres personnes (dont Danton) membre du conseil exécutif provisoire. Il occupe dès lors le poste de ministre de la Marine et s'installe rue Royale.

Après le début des activités de la Convention le 22 septembre 1792, il conserve son poste de ministre de la Marine dans la Première République naissante.

Il est l'un des promoteurs du calendrier révolutionnaire, avec Fabre d'Églantine.

N°2667
Il démissionne de son poste de ministre de la Marine le 10 avril 1793, dépassé par les querelles politiques, et retourne à l'Académie des sciences, mais celle-ci est dissoute par la Convention en août de la même année.

Républicain convaincu, soutenant ardemment la Révolution, il continue de travailler sur des projets militaires ou encore sur une réforme du système éducatif :

Sur le rapport de Barère, par le décret du 11 mars 1794 de la Convention, il est nommé membre de la commission chargée de la création d'une commission des travaux publics, à laquelle revient la direction des Ponts-et-Chaussées, des bâtiments civils, des travaux maritimes et du génie militaire. Lazare Carnot (dit le "grand Carnot", l'organisateur de la Victoire de Valmy) y participe également.
Un premier projet est refusé par le comité de Salut Public, qui confie un dossier plus ambitieux de création d'une école centrale des travaux publics, qui deviendra l'École polytechnique.
Il aide Jacques-Élie Lamblardie, directeur de l'école des Ponts-et-Chaussées et premier directeur de la nouvelle école, pour l'organisation et l'installation de l'école à l'Hôtel de Lassay, à côté du Palais Bourbon.
Il y est aussi enseignant, formant les futurs professeurs et formalisant ses travaux sur la géométrie infinitésimale. Il donne aussi un cours de géométrie descriptive dans une autre école, créée pour former les professeurs de l'enseignement secondaire : l'École normale supérieure.
Gaspard Monge part de Paris le 6 février 1798 pour Rome. Ordre est intimé au pape Pie VI, au nom de la République française, de renoncer à son autorité temporelle, et de se contenter de son autorité spirituelle. Comme on savait que c'était irréalisable, on lui substitue un ordre de partir sous deux jours. Pie VI part dans la nuit du 19 au 20 février 1798.

Après les exactions du général André Masséna et son renvoi (2 mars 1798), Monge fait les nominations à toutes les fonctions de la nouvelle « République romaine », hormis les finances.

À la Restauration, Gaspard Monge est écarté. Une ordonnance royale du 13 avril 1816 licencie l'École polytechnique. Elle est ressuscitée le 17 janvier 1817 sous le nom d'École royale polytechnique.

Seuls quelques fidèles continuent de voir Gaspard Monge. Il est frappé de plusieurs attaques d'apoplexie et meurt le 28 juillet 1818. Ses obsèques ont lieu en l'église Saint-Thomas d'Aquin à Paris. Le 2 août 1818, les élèves de l'École polytechnique, passant outre aux interdictions, lui rendent un dernier hommage au cimetière du Père-Lachaise.

Son petit-fils est le général Guillaume Stanislas Marey-Monge.



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 Sujet du message: Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
PostPublié: Mar Déc 21, 2010 6:23 am 
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Henri Grégoire, également appelé l'abbé Grégoire, de son nom complet Henri Jean-Baptiste Grégoire, né le 4 décembre 1750 à Vého (Trois-Évêchés) et décédé le 28 mai 1831 à Paris, est un prêtre, ecclésiastique catholique, et homme politique français, l'une des principales figures de la Révolution française. L'Abbé Grégoire se rallie aux tiers état et, à l'Assemblée Constituante, il réclame non seulement l'abolition totale des privilèges et de l'esclavage mais prône aussi le suffrage universel. Fondateur du Conservatoire national des arts et métiers et du Bureau des longitudes, il participe à la création de l'Institut de France dont il devient membre.
Les sources concernant l'abbé Grégoire sont assez abondantes. Elles décrivent aussi bien l'homme que ses idées et permettent d'avoir une bonne idée de son allure physique. Grégoire a laissé le souvenir d'un homme de caractère fortement trempé et d'une certaine prestance.

Ses camarades d'enfance ont laissé de lui la description d'un enfant au « front large, élevé, au regard profond », décrivant « la fierté de sa démarche », mais aussi son penchant contemplatif.

Du Grégoire adulte, outre les portraits, on a beaucoup de descriptions, doublées des interprétations de ces descriptions. L'engouement pour la physiognomonie à la fin du XVIIIe siècle avait conduit Grégoire à demander à son ami le pasteur Jean-Frédéric Oberlin de dresser par écrit son portrait détaillé, en 1787 : « Le front, le nez : très heureux, très productif, très ingénieux ; le front : haut et renversé, avec ce petit enfoncement : un jugement mâle, beaucoup d'esprit, point ou guère d'entêtement, prêt à écouter son adversaire ; idées claires et désir d'en avoir de tout ; le nez : witzig… spirituel, plein de bonnes réparties et de saillies heureuses, mais bien impérieux : la bouche : talent admirable d'un beau parleur, fin, moqueur, excellent satirique… c'est une bouche qui ne reste en dette avec personne et paye argent comptant ; le menton : hardi, actif, entreprenant. »

Outre ce portrait amical (certainement flatteur), fait avant la Révolution et donc dans la jeunesse de Grégoire, on dispose d'un portrait minimal pour son passeport en 1820, lui attribuant une taille de 1,77 mètre, des cheveux châtains et les yeux bruns, mais également du témoignage d'une lady anglaise, qui fréquente Henri Grégoire sous la Restauration, donc dans ses vieux jours : « dans son air, dans ses manières, jusque dans ses expressions une sorte d'originalité, un je ne sais quoi qui sortait de la ligne d'un caractère ordinaire. on remarque peu de vieillesse dans l'évêque de Blois, quoiqu'il approche de 70 ans. Ses manières vives et animées, son esprit actif et vigoureux, son extérieur intéressant et portant un grand caractère, tout en lui semble défier les ravages du temps et être inébranlable aux chocs de l'adversité. »

« Un grand caractère » : de son vivant déjà, mais également dans l'historiographie, Grégoire est vu comme ayant un caractère très affirmé. Ses amis mêmes le reconnaissent, comme Hippolyte Carnot qui note la ténacité, mais aussi la vive irritabilité de Grégoire. Oberlin note que « l'acquisition de la profonde et cordiale humilité évangélique vous fera un peu de peine », façon aimable de signaler la dualité que Charles-Augustin Sainte-Beuve exprime plus clairement : « l'homme de bien, homme de colère, et souvent si loin du pardon. »

Le caractère vif et parfois emporté de Grégoire est donc souligné, mais on met en valeur également son ouverture d'esprit (« Nous le verrons faire preuve d'un certain éclectisme », dit de lui Augustin Gazier et sa carrière est marquée par une extrême diversité.
Les prémices de la Révolution française se font sentir avec acuité dans le clergé lorrain. En 1787, une assemblée provinciale réunissant le clergé et contrôlée entièrement par l'évêque cristallise le mécontentement des curés. L'un d'eux, Guilbert, curé de la paroisse Saint-Sébastien de Nancy, appelle ses confrères à former un syndicat. Il est secondé dans sa tâche par Grégoire. Ils participent à la fin de l'année 1788 à une réunion avec le tiers état à l'hôtel de ville de Nancy, où est prise la décision de dépêcher deux députés au roi pour lui demander la confirmation de la tenue des États et leur mode d'organisation. En vue de cette démarche, ils font signer une pétition aux curés, qui recueille près de 400 signatures.

L'action des curés lorrains a plusieurs buts : qu'ils aient des députés aux États provinciaux et généraux, mais aussi que des avancées soient faites dans le mode d'organisation de ces États. Ils demandent notamment, en totale adéquation avec le tiers état, que le vote soit fait par tête et non par ordre aux États généraux. Ils renoncent également à tout privilège fiscal, solidairement avec la noblesse.

Dans cette organisation syndicale, Grégoire a le rôle de « commissaire du clergé », qu'il partage avec onze autres confrères. Il diffuse le procès-verbal de la réunion du 21 janvier 1789 qui a fixé les buts du clergé auprès des curés et des vicaires lorrains, en élargissant le débat : il demande à ses confrères « des observations et des mémoires sur tous les objets à traiter dans ces États », sortant clairement des simples doléances du bas-clergé.

Le mouvement des curés lorrains s'enlise ensuite dans des querelles de personnes, mais l'abbé Grégoire s'en tient prudemment éloigné, ce qui lui permet d'être élu député du clergé aux États généraux de 1789.

Il part donc pour Versailles le 27 avril 1789, accompagnant son évêque monseigneur de la Fare. Son mandat va bien plus loin qu'une simple représentation de son ordre, il considère qu'il a un « ministère sacré » à remplir.

En ce sens il s'inscrit parfaitement dans cette « insurrection des curés » (selon l'expression du temps) qui agite la France pré-révolutionnaire. Mais il la pousse plus loin qu'un simple mécontentement et, à l'instar de ses confrères lorrains dont la réflexion va plus loin que dans les autres provinces, lui donne une « expression doctrinaire ». René Taveneaux, comme avant lui Edmond Préclin, y voit une mise en pratique des idées richéristes et d'une démocratie inspirée par Pasquier Quesnel.

En effet, les curés remettent en cause l'ordre traditionnel à l'intérieur de l'Église, fondé sur la hiérarchie. Ils appliquent un « janséno-richérisme », qui souligne le rôle spirituel fondamental des curés et leur institution divine, tout en proclamant par conséquence des revendications politiques et sociales novatrices.

Dans un contexte lorrain marqué pendant toute la seconde moitié du XVIIIe siècle par une lutte entre, d'une part, l'évêque et les curés, et, d'autre part, le clergé régulier et le clergé séculier, les idées quesnelliennes sur l'importance des curés comme conseils de leur évêque ont fait florès. Les mauvaises conditions économiques de la décennie pré-révolutionnaire touchent de plein fouet les curés des paroisses modestes et accentuent une aigreur qui se fait plus grande encore quand la réaction nobiliaire ferme l'accès aux évêchés et même aux chapitres cathédraux (celui de Metz est anobli en 1780).

Cette analyse d'Edmond Préclin et de René Taveneaux, qui expliquent la grogne des curés par une individualisation du jansénisme et une rencontre profonde avec le richérisme, formant un corps de pensée politique et moins religieux, est cependant combattue par l'historien américain William H. Williams : il considère que cette tendance au corporatisme, doublée d'une nostalgie de l'Église primitive, n'est pas véritablement janséniste mais plutôt une exaltation de l'utilité sociale du curé. Il nomme l'ensemble « parochisme », en ce sens que pour les curés de l'époque pré-révolutionnaire, la paroisse est l'unité de base de la vie religieuse, fer de lance de la lutte contre des Lumières anticléricales. Il pense que si jansénisme il y a, celui-ci est profondément religieux et verserait plutôt vers le conservatisme anti-révolutionnaire.

Dale Van Kley, dans sa somme sur Les Origines religieuses de la Révolution française, reprend cependant l'analyse de Taveneaux en soulignant le profond lien entre théologie et politique dans la jansénisation des curés Français à la fin du XVIIIe siècle. Il montre comment le jansénisme de cette époque, nourri de gallicanisme, de richérisme et de « patriotisme » (au sens de l'époque) mène à la fois vers un engagement révolutionnaire, comme pour Grégoire, et parfois à l'engagement inverse (c'est le cas d'Henri Jabineau).

L'intégration d'Henri Grégoire dans le personnel révolutionnaire dès le début des événements n'est donc pas un hasard. Il part à Versailles soutenu par ses confrères et nourri par des années de réflexion théologico-politique. Il retrouve également à Versailles un certain nombre de confrères imprégnés des mêmes idées.

Élu député du Premier Ordre (le Clergé qui avait 291 élus) en 1789 par le clergé du bailliage de Nancy aux États généraux, Henri Grégoire se fit rapidement connaître en s'efforçant, dès les premières sessions de l’Assemblée, d’entraîner dans le camp des réformistes ses collègues ecclésiastiques et de les amener à s'unir avec le Tiers état.

À l'Assemblée constituante, l'abbé Grégoire réclama l'abolition totale des privilèges, proposa le premier la motion formelle d'abolir le droit d’aînesse, et combattit le cens du marc d'argent, exigeant l'instauration du suffrage universel.

Nommé l’un des secrétaires de l'Assemblée, il fut l'un des premiers membres du clergé à rejoindre le Tiers état, et se joignit constamment à la partie la plus démocratique de ce corps. Il présida la session qui dura 62 heures pendant que le peuple prenait la Bastille en 1789, et tint à cette occasion un discours véhément contre les ennemis de la Nation.Il proposa que la Déclaration des droits de l'homme soit accompagnée de celle des Devoirs.

Il contribua à la rédaction de la Constitution civile du clergé et parvint, par son exemple et par ses écrits, à entraîner un grand nombre d’ecclésiastiques hésitants. Il fut ainsi considéré comme le chef de l'Église constitutionnelle de France. Il prête serment, devenant ainsi un prêtre jureur ou assermenté. Il restera toute sa vie fidèle à son serment, se refusant même à son lit de mort en mai 1831 de le renier. tote s vie il oeuvra à la création d'une église gallicanne. Il plaida chaleureusement la cause des Juifs, multiplia les écrits favorables aux Noirs et contribua au vote le 4 février 1794 aboutissant à la première abolition de l'esclavage, qui sera rétabli par Napoléon Bonaparte à la suite de la loi du 20 mai 1802, puis à nouveau aboli par le décret du 27 avril 1848 de Victor Schoelcher. Il est un des principaux artisans de la reconnaissance des droits civiques et politiques accordés aux Juifs (décret du 28 septembre 1791).

Élu président de la Convention, l'abbé Grégoire la présida en tenue épiscopale. Il ne participa pas au vote sur la mort de Louis XVI, étant alors en mission à l'occasion de la réunion de la Savoie à la France.

Selon ses allégations post-révolutionnaires il écrivit le 13 janvier 1793 avec Hérault de Séchelles, Simond et Jagot, à Chambéry une lettre pour demander "la condamnation de Louis Capet par la convention nationale sans appel au peuple", mais en n'y mettant pas contrairement au premier voeu de ses trois collègues le mot « mort ». La réalité est tout autre. Le 28 janvier 1793-matin, un journal jacobin bi-quotidien, "le Créole Patriote", publia avec un mot d'accompagnement du député robespierriste du Lot, Jeanbon Saint-André, une note de Grégoire et de ses trois collègues. Elle indiquait le "voeu formel" des quatre commissaires, censé dissiper l'ambiguïté des termes "pour la condamnation de Louis Capet sans appel au peuple" et dénoncée à ce titre au club des jacobins): "pour la mort de Louis sans appel au peuple." Dans ses mémoires tout en niant avoir voulu la mort du roi, Grégoire reconnut l'existence d'une intervention en faveur des 4 députés missionnaires de la part de Jeanbon Saint-André au club des jacobins. De surcroît, à l'annonce de la mort de Louis XVI, Grégoire écrivit dans une adresse aux habitants du Mont-Blanc :"Grâce au ciel, on ne jurera plus fidèlité à un roi, puisque le fléau de la Monarchie a été anéanti ainsi que le tyran qui en était revêtu". Et il ne manqua pas davantage dans l'année qui suivit de glorifier la décapitation du même tyran Louis XVI, voire de reprocher à la Convention ses atermoiements passés au cours de son procès (appel au peuple, amendement Mailhe, sursis.) Il s'inscrivait ainsi dans le concept religieux né au XVI ème siècle du "tyrannicide". Parallèlement il s'occupa de la réorganisation de l'instruction publique en étant un des membres les plus actifs du Comité de l'Instruction publique. Dans le cadre de ce comité, il entreprit une grande enquête sur les « patois » pour favoriser l'usage du français.

Frontispice du livre De la littérature des nègres (1808), de Henri Grégoire, où il met en lumière la littérature des intellectuels noirs et mulâtres de Antilles.Parallèlement Grégoire contribua à la création, en 1794, du Conservatoire national des arts et métiers pour « perfectionner l'industrie nationale », du Bureau des longitudes et de l'Institut.

Il participe également à la sauvegarde contre les pillages de certains lieux, comme la Basilique de Saint-Denis, au motif qu'ils font partie de l'histoire de France. Cette action préfigure la création du statut de Monument historique qui sera effective à partir de 1840.Cependant là aussi il ne faut pas prendre à la lettre ses déclarations post-thermidoriennes. comme l'on montré James Guillaume puis Serge Bianchi. D'après le premier, notamment, en l'an II il a toujours agi en osmose avec le comité de salut public qu'il a accusé par la suite d'avoir organisé le vandalisme: protection des monuments patrimoniaux, exigée par le comité et destruction de toutes les pièces royales ; sous réserve qu'elles ne symbolisent pas un acte régicide. Ainsi le 14 fructidor an II-31 août 1794,(donc après la chute de Robespierre) il qualifia d'agents de l'Angleterre, des vandales qui avaient détruit une estampe de l'exécution de Charles Ier en 1649. Et de regretter l'absence d'estampes de ce type pour chacun des rois de France.

Malgré la Terreur, il ne cessa jamais de siéger à la Convention en habit ecclésiastique et n'hésita pas à condamner vigoureusement la déchristianisation des années 1793 et 1794. Plusieurs fois, il faillit être arrêté. Il ne continua pas moins à se promener dans les rues en tenue épiscopale et à célébrer tous les jours la messe chez lui et à la chute de Robespierre, il fut le premier à demander la réouverture des lieux de culte. Les 4 et 5 février 1794, il participa aux débats sur la promulgation de l'abolition de l'esclavage des Noirs dans les colonies, se faisant le porte-voix des plus radicaux partisans du décret abolitionniste (dont certains déchristianisateurs, comme "le Sans-Culotte Observateur" qui l'avait attaqué en novembre 1793) ; ce également à l'opposé de de ce qu'il écrivit en 1807 dans ses mémoires quand il affirma avoir jugé -en tant qu'ancien membre de la Société de Amis des Noirs- comme une catastrophe ce décret d'abolition immédiate.

N°2668
À l’occasion des élections partielles du 11 septembre 1819, qui constituent une victoire pour les libéraux (35 sièges remportés sur 55 à pourvoir), Henri Grégoire est élu député de l’Isère. Sa candidature est soutenue par le journal Le Censeur, et par le comité directeur du parti libéral. Mais il doit son élection au report des voix ultraroyalistes, contre le candidat soutenu par le ministère. Par cette manœuvre, les ultras montrent à la fois leur opposition au gouvernement, et leur rejet de la loi électorale. Chateaubriand écrit dans Le Conservateur : « Le mal est dans la loi qui couronne, non le candidat régicide, mais l’opinion de ce candidat, dans la loi qui peut créer ou trouver cinq cent douze électeurs décidés à envoyer à Louis XVIII le juge de Louis XVI ». Cette élection crée un choc, d’autant plus que Grégoire conserve une réputation, méritée ou non, de régicide. Elle va provoquer un retournement d’alliance au gouvernement, obligeant le centre alors aux affaires à s’allier à la droite.

L’historien Benoît Yvert écrit : « L’élection de Grégoire annonce par conséquent la fin de la Restauration libérale ». Ouverte le 29 novembre, la nouvelle session parlementaire va dès le 6 décembre s’enliser dans un débat sur la manière d’exclure Grégoire de l’assemblée. Les libéraux, qui l’avaient soutenu, essaient d’obtenir de lui sa démission, qu’il leur refuse. Une commission formée pour l’occasion découvre un vice de forme, mais on renonce à l’employer car il s’appliquerait de même à un grand nombre de députés. Finalement, le député Ravez propose de statuer sur l’exclusion en renonçant à lui donner un sens acceptable par tous les partis : elle est votée à l’unanimité moins une voix.

Il vit dès lors dans la retraite mais, toute pension lui ayant été supprimée, il est contraint de vendre sa bibliothèque. À la fin de sa vie, il demande les secours de la religion. L'archevêque de Paris – le très légitimiste Monseigneur de Quélen – y met pour condition que Grégoire renonce au serment qu’il avait prêté à la Constitution civile du clergé. Le vieil évêque, fidèle à ses convictions, refuse tout net. L'archevêque lui refuse donc l’assistance d’un prêtre et toute messe funéraire. Pourtant l'abbé Guillon, malgré les ordres de sa hiérarchie, accepte d'accéder sans condition aux désirs du mourant.

L'abbé Grégoire meurt à Paris à l'emplacement actuel du 44 de la rue du Cherche-Midi, le 28 mai 1831, au début du règne de Louis-Philippe Ier.



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PostPublié: Mar Déc 21, 2010 6:32 am 
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Le drapeau de la France
Il date de 1794 — dessiné par Jacques Louis David (1748-1825) à la demande de la Convention — mais ses origines sont plus anciennes et remontent aux trois couleurs de la liberté (14 juillet 1789), identiques aux trois couleurs utilisées par les différents pavillons français d'Ancien Régime. Le drapeau tricolore est le pavillon officiel de la France depuis 1794, et le drapeau officiel des armées depuis 1812, à l’exception des périodes de Restauration (1814-1815 et 1815-1830).

La couleur rouge est la couleur de l'oriflamme. Selon Colette Beaune, le don divin de l'oriflamme à Clovis est mentionné pour la première fois dans une oraison funèbre de 1350 puis repris dans une Chronique universelle du début du XVe siècle.

En réalité, l'oriflamme était originairement la bannière de l'abbaye de Saint-Denis ; les comtes du Vexin la portaient à la guerre comme avoués de cette abbaye prestigieuse fondée par Dagobert Ier. Quand en 1077, Philippe Ier eut réuni le Vexin français au domaine royal, il hérita aussi du droit de porter l'oriflamme qui par la suite figura a côté de la propre bannière de France. « Usurpé » par les prétendants anglais au trône de France, le port de l'oriflamme est abandonné par Charles VII au profit de l'étendard de Saint Michel, et cessa par la suite d’apparaître exclusivement.

En janvier 1188, lors d'une entrevue près de Gisors, l'archevêque latin de Tyr s'adressa à Philippe Auguste de France, Henri II d'Angleterre et Philippe Ier comte de Flandre, et les convainquit de participer à une nouvelle croisade pour secourir la Terre sainte ; il fut convenu que les Français arboreraient une croix rouge sur fond blanc, les Anglais une croix blanche sur fond rouge, et les Flamands une croix verte sur fond blanc. À la fin du XIVe siècle au plus tard, l'usage changea dans le cadre de la guerre de Cent Ans, quand les Anglais s'approprièrent la croix rouge (en partie pour renforcer leurs prétentions au trône de France) et que les Français choisirent eux d'arborer la croix blanche (rappelant la vassalité du roi d'Angleterre).

Le rouge fleurdelysé d'or a été choisi comme étendard des galères royales alors que les vaisseaux royaux arboraient le blanc fleurdelysé d'argent.

La couleur bleue est vraisemblablement d'abord celle des armoiries, qui n'apparaissent dans l'usage militaire qu'au XIIe siècle. La couleur d'azur est connue comme celle des armes des branches cadettes de la famille royale, en particulier celles de Raoul Ier de Vermandois, « échiqueté d'or et d'azur », entre 1135 et 1145. À la fin du XIIe siècle, l'azur, couleur du ciel et symbole de grandeur spirituelle, apparaît sur un nombre croissant de blasons et donne son aspect au blason royal, à trois fleurs de lys d'or sur fond d'azur. Pour donner à cette couleur d'azur une vénérable antiquité, quelques auteurs sous l'ancien régime ont avancé qu'elle correspondait à la couleur du manteau (la chape) de Martin de Tours, utilisée comme palladium par Clovis. Toutefois, si l'utilisation de cette relique par les rois mérovingiens lors des guerres est mentionnée par divers auteurs d'époque carolingienne, aucune source directe (antérieure au XIIe siècle) ne précise la couleur de ce vêtement.

En tous cas, le bleu est adopté comme couleur des rois de France quand se développe l'héraldique au XIIe siècle.

N°2669
Le blanc symbolise la pureté et la lumière, il est de ce fait une couleur noble et sacrée, angélique et céleste. C'est aussi la couleur naturelle des lis bien que le blason royal les porte d'or. Ce n'est pourtant que depuis 1300 que cette couleur a commencé à s'imposer comme symbole du royaume : on la porte d'abord en bande ou en croix latine, comme lors des guerres de Flandre. Ainsi, au début de la bataille de Mons-en-Pévèle en 1304, les chevaliers français se ceignent d’écharpes blanches de rencontre comme signe de ralliement juste avant la bataille. Puis la croix blanche s'impose devant la bande blanche comme marque d'opposition à la croix rouge de la couronne d'Angleterre : Jean Ier d'Armagnac, en 1355, exige de ses soldats de porter une croix blanche sur la frontière de Guyenne.

Dans la guerre civile de 1407-1419 pour le contrôle de Paris, les Bourguignons avaient pour signe de reconnaissance l'écharpe et la croix de saint André rouges face aux Armagnacs qui avaient repris l'écharpe blanche parfois portée par le roi et ses hommes lors des guerres. Durant l'été 1417, devant la menace des troupes anglaises d'Henry V qui combattaient avec l'emblème de la croix rouge, les habitants d'Orléans se préparèrent à défendre leur ville et ceux en état de prendre les armes reçurent l'ordre de porter notamment une heuque (tunique) bleue marquée sur la poitrine d'une croix blanche. En 1418, le dernier fils de Charles VI, devenu le dauphin l'année précédente, adopta sur ses étendards l'image de saint Michel armé terrassant le dragon et fit de l'archange le protecteur de la France. L'emblème des combattants français fut donc appelé la croix blanche de saint Michel (symbole de lumière opposé au rouge sang) et, réciproquement, l'archange fut représenté avec cette croix. Sur les tuniques et les étendards, la croix blanche devint pour plus d'un siècle le symbole de l'armée française ; elle fut maintenue sur les drapeaux des régiments jusqu'en 1792.



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La création des départements
À la veille de la Révolution française, l'organisation territoriale du royaume est « d'une extrême complexité » : les circonscriptions administratives, militaires, ecclésiastiques, judiciaires, fiscales ne se recoupent pas systématiquement. Pour les contemporains, c'est sans doute la notion de provinces qui décrit au mieux l'espace vécu ; ces provinces ne recouvrent pas forcément des territoires aux limites précises, mais se rapportent à des représentations historiques ou linguistiques.

La proposition géométrique du comité Sieyès-Thouret
Dès le début du XVIIIe siècle, de nombreuses voix s’étaient élevées pour simplifier la géographie administrative et créer un quadrillage plus régulier du royaume. Ainsi, l’édit de 1787 portant création des assemblées provinciales incite celles-ci à se subdiviser en « départements » : la Picardie en comptera quatre (Amiens, Doullens, Montdidier, Péronne) comme le Soissonnais, contre dix à la Haute-Normandie et neuf à l’Île-de-France.

Le 7 septembre 1789, l'abbé Sieyès propose à l'Assemblée Nationale l'élaboration d'un plan de réorganisation administrative du royaume. Un comité, dont Thouret est rapporteur, élabore un premier projet qui sera rapporté à l'Assemblée le 29 septembre et qui se borne d'ailleurs à l'organisation de la représentation électorale. Le projet est purement géométrique : on découperait le territoire en 80 départements carrés de 18 lieues sur 18, chacun divisé en 9 « communes » carrées, elles-mêmes divisées en 9 « cantons » également carrés ; Paris serait traité à part et constituerait un 81ème département. Le projet s'inspire de près de travaux de Robert de Hesseln, géographe du Roi, publiés en 1780.

Dès le 11 novembre 1789, l’Assemblée nationale constituante adopte le découpage en départements dont les noms sont choisis en fonction de la géographie et de l’hydrographie. La France fut découpée en départements à la suite du décret du 22 décembre 1789. Leur nombre exact (83) et leurs limites furent publiés le 26 février 1790, et leur existence prit effet le 4 mars 1790.

N°2670
À l'époque, chaque département possédait son assemblée, constituée de 36 membres élus (élus par les citoyens actifs ayant payé un impôt au moins égal à 10 journées de travail), ceux-ci désignant à leur tour un président et un directoire exécutif permanent. Les départements étaient divisés en districts, cantons et communes. Il pouvait y avoir jusqu'à neuf districts par département et neuf cantons par district. L'administration des 41 000 communes appartenait au conseil général de la commune composé pour 1/3 d'un conseil municipal et pour 2/3 des notables tous élus pour deux ans par les citoyens actifs uniquement. La taille de chaque département a été établie afin qu'il soit possible de se rendre au chef-lieu en moins d'une journée de cheval depuis n'importe quel point de leur territoire.

Cette organisation proposée par Jean Cassini visait à homogénéiser le découpage du territoire français tout en conservant une administration locale, mais en retirant les spécificités des provinces, considérées comme provenant essentiellement des privilèges de l'aristocratie locale.


BF N°12



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Théophile-Malo de La Tour d'Auvergne-Corret, né le 23 novembre 1743 à Carhaix (Bretagne) et mort le 27 juin 1800 à Oberhausen (Bavière), est un militaire français, premier grenadier des armées françaises.
Fils de l'avocat Olivier Corret et de Jeanne Lucrèce Salaün, il naquit à Saint-Hernin (où son père était régisseur du château de Kergoat) et fut baptisé à Carhaix . Mais ce lieu de naissance a donné lieu à des controverses et les historiens ont dénombré pas moins de neuf lieux de naissance supposés, dont huit sont identifiables : à Pontivy, Laniscat, Carnoët, Maël-Carhaix, Trébrivan, Trémargat, Saint-Hernin et finalement Carhaix.

À la sortie du collège des Jésuites à Quimper, il choisit l'armée (vers 1765 ?) alors que son père voulait qu'il devienne avocat et sa mère un dignitaire de l'Église.

En 1767, il entra, en qualité de soldat, dans la deuxième compagnie des mousquetaires. Né Théophile-Malo Corret, il ajouta à son nom de famille celui de Kerbauffret précédé d'une particule, sans pouvoir prétendre être de condition noble.

Prétendant descendre d'un demi-frère ou d'un fils illégitime de Turenne, sans qu'on puisse vraiment savoir comment, il ajouta à son nom celui de La Tour d'Auvergne en 1771, après avoir obtenu d'un descendant du duc de Bouillon un courrier attestant d'une souche commune.

Il passa ensuite au service de l'Espagne, où il fit preuve de sa valeur militaire. Pendant une action meurtrière, il sauva la vie à un officier espagnol blessé en le rapportant au camp sur ses épaules, puis il revint au combat. Le roi d'Espagne lui accorda une décoration qu'il accepta, mais en refusant la pension qui y était attachée.

Il rallia les armées de la République française et fut promu capitaine de grenadiers en 1792. Lazare Carnot, ministre de la guerre, dit de lui qu'il était « le plus brave parmi les braves ». Engagé dans l’ancien régiment de Bretagne, le 46e régiment d’infanterie, il servit dans les armées révolutionnaires de Savoie et l’armée des Pyrénées orientales, où il commandait toutes les compagnies de grenadiers formant l'avant-garde et appelées colonnes infernales. Presque toujours cette phalange avait décidé de la victoire lorsque ce corps d'armée arrivait sur le champ de bataille.

Ses loisirs étaient consacrés à des méditations ou à des travaux littéraires, et il était appelé pour ses avis à tous les conseils de guerre.

Malade, il quitta l'armée, s'étant embarqué après la paix avec l'Espagne pour se rendre dans sa province, il fut pris en 1794 par un corsaire britannique alors qu'il rentrait chez lui : le voilier sur lequel il avait embarqué à Bayonne à destination de Brest fit naufrage au large de Camaret, et La Tour d'Auvergne fut fait prisonnier par une escadre britannique en même temps que l'équipage. On voulut le forcer à quitter sa cocarde ; mais la passant à son épée jusqu'à la garde, il déclara qu'il périrait plutôt en la défendant.

Il fut interné sur des pontons dans le sud-ouest de l'Angleterre. Durant son internement, il se consacre à l'écriture d'un dictionnaire français-celtique. Il fut libéré en 1797.

À son retour en France, il se rend à Paris, où il apprit qu'un de ses amis nommé Le Brigant, vieillard octogénaire, venait d'être séparé de son jeune fils (le seul encore en vie) par la réquisition ; il se présenta aussitôt au Directoire, obtint de remplacer le jeune conscrit qu'il rendit à sa famille. Il rejoignit l'armée en tant que simple soldat afin de servir à la place du jeune fils de son ami. Il se rendit célèbre par son courage et sa modestie.

Il partit pour l'armée du Rhin, comme simple volontaire. Il fit la campagne de 1799, en Suisse, fut élu membre du Corps législatif, après le 18 brumaire, mais refusa de siéger, en disant : Je ne sais pas faire des lois, je sais seulement les défendre, envoyez-moi aux armées. . Il refusa plusieurs promotions et fut alors nommé « premier grenadier de la République » par Napoléon Bonaparte.

Le 27 juin 1800 au soir de la combat de Oberhausen, en Bavière, il est touché au cœur par un coup de lance alors que la 46e demi-brigade de l'armée du Rhin est assaillie par la cavalerie adverse.

Toute l'armée regretta ce vieux brave qu'elle aimait à nommer son modèle. Son corps enveloppé de feuilles de chêne et de laurier fut déposé au lieu même où il fut tué. On lui éleva un monument . sur lequel on grava cette épitaphe : LA TOUR D'AUVERGNE. On sait que son cœur embaumé était précieusement conservé par sa compagnie, et qu'à l'appel par son régiment jusqu'en 1814, le plus ancien sergent répondait au nom de La Tour d'Auvergne : Mort au champ d'honneur. Il devint ensuite, via Madame Guillart de Kersauzie, héritière de La Tour d'Auvergne, dont la fille se maria avec un ancêtre de la famille du Pontavice de Heussey, propriété de cette famille qui possédait le château de La Haye en Locmaria-Berrien.

Sa carrière militaire lui valut d'être cité sur l'Arc de Triomphe sous le nom « L Tr Dauvergne » sur la 18e colonne.

Sa dépouille, venant de Bavière, fut déposée au Panthéon de Paris le 4 août 1889 lors des cérémonies du centenaire de la Révolution française.

N°2700
Une statue en bronze sculptée par le baron Carlo Marochetti a été érigée à Carhaix-Plouguer le 27 juin 1841. En cette occasion, le cœur embaumé de La Tour d'Auvergne fut transporté en grande cérémonie de Paris à Carhaix via Rennes. Le journal "La Presse" écrit ainsi en mars 1841 : "Lundi 8 mars est passé à Rennes M. Du Pontavice de Heussey, porteur de l'urne qui renferme le cœur de La Tour d'Auvergne, premier grenadier de France. L'urne est en argent et a trente centimètres de hauteur en y comprenant la grenade en vermeil qui la surmonte. Au milieu est un cœur surmonté d'une lance. A la partie inférieure de l'urne est gravé le dystique suivant:

La Tour d'Auvergne est mort, mais c'est au champ d'honneur.

Envions son trépas, et conservons son cœur".
A Carhaix, en 1900, les fêtes du centenaire de son décès durèrent quatre jours en présence d'une foule énorme, présidées par le ministre de la guerre, le général André[3]. En 1904, l'urne d'argent renfermant son cœur est remise au cours d'une cérémonie militaire et patriotique aux Invalides par la famille du Pontavice de Heussey.

N°1258
Parallèlement à sa carrière militaire, La Tour d'Auvergne fut également un celtisant (il semble qu'on lui doive les mots "menhir" et "Dolmen" inspiré du breton), amateur d'antiquités gauloises et étudiant les langues celtiques (principalement le breton), notamment avec l'avocat Le Brigant (archéologue à ses heures), que les spécialistes du XXe siècle Guyonvarc'h et Françoise Le Roux qualifieront tous deux de celtomanes (mouvement qui allait éclore de la fin du XVIIIe siècle jusqu’au milieu du XIXe siècle, avant que les études scientifiques ne remplacent ce type de travaux). La mort l'a empêché de publier un dictionnaire polyglotte où il comparaît 45 langues avec le bas-breton. Il l'avait mis au net avant son dernier départ pour l'armée du Rhin.

« J'ai près de 800 livres de rente, quelques livres, mes manuscrits, de bonnes armes, disait-il, c'est beaucoup pour un grenadier en campagne, c'est assez pour un homme qui ne s'est pas fait de besoins dans sa retraite. »

Le prince de Bouillon qui avait obtenu par le crédit de La Tour d'Auvergne la restitution de ses biens, lui offrit une terre à Beaumont-le-Roger, rapportant 10 000 livres de rentes; mais le modeste guerrier refusa, ne voulant pas mettre de prix à ses services. La famille de La Tour d'Auvergne était une branche bâtarde de celle de Bouillon.

Un député lui vantait son crédit et lui offrait sa protection. Vous êtes donc bien puissant, lui dit La Tour d'Auvergne, qui se trouvait alors dans le plus grand dénûment. — Sans doute. — Eh bien ! demandez pour moi.... — Un régiment ? — Non, une paire de souliers.

Il lègue sa bibliothèque à Eloi Johanneau. Carnot dit également de lui que « Son érudition égale sa bravoure » dans une lettre au Consul.



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L’arbre de la liberté est, à l’époque de la Révolution, l’un des signes symbolisant, entre autres, la liberté.

Plantés, en général dans l’endroit le plus fréquenté, le plus apparent d’une localité, comme signes de joie et symboles d’affranchissement, ces végétaux devaient grandir avec les institutions nouvelles.
L’usage de planter des arbres comme signe de la joie populaire est immémorial. On le trouve chez les Gaulois comme chez les Romains. Ces arbres eurent pour précurseurs l’arbre de mai, que l’on plantait dans beaucoup d’endroits pour célébrer la venue du printemps. Les clercs de la basoche, à Paris, plantaient, chaque année jusqu’aux derniers temps de l’Ancien Régime, dans la cour du palais un arbre sans racines, ce qui donnait l’occasion de réjouissances restées célèbres. Le premier qui, en France, planta un arbre de la liberté, plusieurs années même avant la Révolution, fut le comte Camille d'Albon en 1782 dans les jardins de sa maison de Franconville, en hommage à Guillaume Tell.

À l’époque de la Révolution, par imitation de ce qui s’était fait en Amérique à la suite de la guerre de l’indépendance avec les poteaux de la Liberté, l’usage s’introduisit en France de planter avec cérémonie un jeune peuplier dans les communes françaises. L’exemple en fut donné, en 1790, par le curé de Saint-Gaudent, dans la Vienne, qui fit transplanter un chêne de la forêt voisine au milieu de la place de son village.


Les plantations d’arbres de la liberté se multiplient au printemps et à l’été 1792 : la France, en guerre contre l’Autriche, est saisie d’un élan patriotique, et la défense de la patrie se confond avec celle des conquêtes de la Révolution. L’arbre devient donc un symbole fort de l’idéal révolutionnaire.

Le peuplier est alors préféré au chêne et, dès le commencement de 1792, Lille, Auxerre et d’autres villes plantèrent des arbres de la liberté. Quelques mois après, plus de soixante mille de ces arbres s’élevèrent dans toutes les communes de France, d’après l’abbé Grégoire. D’après le marquis de Villette, Paris en possédait plus de deux cents. Louis XVI lui-même présida à l’élévation d’un de ces arbres dans le jardin des Tuileries, mais il fut abattu en pluviôse an II « en haine du tyran ».



La plantation des arbres de la liberté se faisait avec une grande solennité, toujours accompagnée de cérémonies et de réjouissances populaires auxquelles prenaient part, dans un même enthousiasme patriotique, toutes les autorités, magistrats, administrateurs, et même le clergé, prêtres, évêques constitutionnels et jusqu’aux généraux. Ornés de fleurs, de rubans tricolores, de drapeaux, de cartouches avec des devises patriotiques, ces arbres servaient de stations comme les autels de la patrie aux processions et aux fêtes civiques.

Les arbres de la liberté étaient considérés comme monuments publics. Entretenus par les habitants avec un soin religieux, la plus légère mutilation eût été considérée comme une profanation. Des inscriptions en vers et en prose, des couplets, des strophes patriotiques attestaient la vénération des populations locales pour ces emblèmes révolutionnaires. Des lois spéciales protégèrent leur consécration. Un décret de la Convention ordonna que l’arbre de la liberté et l’autel de la patrie, renversés le 27 ventôse an II, dans le département du Tarn, seraient rétablis aux frais de ceux qui les avaient détruits.

Un grand nombre d’arbres de la liberté déracinés en pleine croissance, étant venus à se dessécher, la Convention ordonna, par un décret du 3 pluviôse an II, que « dans toutes les communes de la République où l’arbre de la liberté aurait péri, il en serait planté un autre d’ici au 1er germinal ». Elle confiait cette plantation et son entretien à la garde et aux bons soins des citoyens, afin que dans chaque commune « l’arbre fleurisse sous l’égide de la liberté française ». La même loi ordonna qu’il en serait planté un dans le Jardin National par les orphelins des défenseurs de la patrie. D’autres décrets prescrivirent des peines contre ceux qui détruiraient ou mutileraient les arbres de la liberté.

De nouveaux arbres furent alors plantés, mais, malgré toute la surveillance dont ils furent l’objet, beaucoup furent détruits par les contre-révolutionnaires, qui les sciaient ou arrosaient leurs racines de vitriol pendant la nuit. Ces attentats étaient vivement ressentis par le peuple, qui avait le culte de ces plantations ; les lois d’ailleurs les punirent souvent avec la dernière sévérité, et des condamnations à mort furent même prononcées contre leurs auteurs.

Ces sortes de délits furent très fréquents sous la réaction thermidorienne. Le Directoire veilla au remplacement de ceux qui étaient renversés, mais Bonaparte cessa bientôt de les entretenir et fit même abattre une partie de ceux qui s’élevaient dans différents endroits de Paris. Sous le Consulat, toutes ces lois tombèrent en désuétude, et les arbres de la liberté qui survécurent au gouvernement républicain perdirent leur caractère politique. Mais la tradition populaire conserva le souvenir de leur origine.

Les soldats de la République plantèrent des arbres de la liberté dans tous les pays qu’ils traversaient. Dans un recueil de lettres inédites de Marceau, publiées par Hippolyte Maze, le jeune général républicain écrit à Jourdan, à la date du 6 brumaire an III : « que l’arbre de la liberté a été planté hier à Coblence devant le palais de l’Électeur ». L’exemple de la mère patrie fut suivi jusque dans les colonies, qui les dressèrent jusque… sur les marchés d’esclaves.

N°2701
D’autres arbres furent plantés dans les colonies (à Pondichéry) et dans des pays étrangers : un palmier de la liberté à Shangaï par Sun Yat-Sen en 1912
À la rentrée des Bourbon, il existait encore un grand nombre d’arbres de la liberté dans toute la France, qui avaient été appelés arbres Napoléon sous l’Empire. Le gouvernement de Louis XVIII donna des ordres rigoureux pour déraciner ces derniers emblèmes de la Révolution. En grande partie abattus ou déracinés sous la Restauration les arbres de la liberté devinrent donc très rares dans les villes, mais on en voyait encore dans les communes rurales.

Après les Trois Glorieuses, quelques communes plantèrent encore de nouveaux arbres de la liberté, mais l’enthousiasme fut vite comprimé, et il y eut peu de ces plantations. Il n’en fut pas de même après la révolution de février, où cet usage fut renouvelé. Les encouragements des autorités provisoires ne manquèrent pas aux plantations d’arbres de la liberté ; le clergé se prêta complaisamment à les bénir. Un ancien ministre de Louis-Philippe offrit même un jeune arbre de son parc parisien pour le planter devant sa porte avec cette inscription : « Jeune, tu grandiras. » Certaines villes, telles que Bayeux, conservent toujours, à l’heure actuelle, un arbre de la liberté en pleine vigueur.

Une réaction violente fit abattre presque tous les arbres de la liberté de Paris au commencement de 1850, par l’ordre du préfet de police Carlier, et faillit faire couler le sang dans les rues de la capitale. Cependant, de l’avis d’un journal légitimiste, « les arbres de la liberté gênaient très peu les passants, et nous ne voyons pas en quoi les hommes d’ordre pouvaient se trouver contrariés par ces symboles. Un arbre offre une belle image de la liberté sans violence, et ne saurait menacer en rien les idées d’inégalités sociales, puisque dans les développements d’une plante tous les rameaux sont inégaux précisément parce qu’ils sont libres ».

Le retour de la République, en 1870, fut l’occasion de planter de nouveaux arbres. Cependant, le contexte (guerre franco-allemande de 1870, puis Commune de Paris, et enfin république conservatrice) ne s’y prêtait guère. Les plantations sont plus fréquentes en 1889 (centenaire de la prise de la Bastille), puis en 1892 (centenaire de la Première République française). D’autres arbres sont plantés en 1919-1920, pour célébrer la victoire du droit et la libération de l’Alsace et de la Moselle, et d’autres en 1944-1945, à l’occasion de la Libération. Les autres anniversaires (1948, 1989) sont d’autres occasions. Il arrive aussi qu’on replante un nouvel arbre quand l’ancien meurt[



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La gendarmerie nationale est l'héritière d'un corps de militaires chargés de l'ordre public. Ce corps, créé en 1337, était placé sous les ordres du connétable de France, puis après la suppression de cet office en 1626, des maréchaux de France, il portait donc le nom de connétablie, puis de maréchaussée. En 1536 l'édit de Paris précisa ses missions, notamment la surveillance des grands chemins. Les membres de la maréchaussée portaient le titre de « prévôt des maréchaux » et étaient organisés en brigades (quatre à cinq hommes tous les 15 à 20 km) à partir de 1720.

Le terme de gendarmerie vient de gens d'arme, synonyme d’homme d'armes et qui désigne à la fin du Moyen Âge et au début de l'époque moderne la cavalerie lourde. Avec le déclin de la cavalerie, la gendarmerie de France devint un corps de l'armée assimilé à la maison militaire du roi. En 1720 la maréchaussée fut symboliquement placée sous l'autorité administrative de la gendarmerie de France, ce qui explique que le 16 février 1791, elle fut renommée « gendarmerie nationale ».

N°2702
La loi du 16 février 1791 marque la véritable naissance de la gendarmerie telle qu'elle fonctionne actuellement. La loi du 28 germinal an VI (17 avril 1798) précise que « le corps de la gendarmerie nationale est une force instituée pour assurer dans l'intérieur de la République le maintien de l'ordre et l'exécution des lois ». L'Arme est organisée en 25 divisions, 50 escadrons, 100 compagnies et 2 000 brigades. Les missions de la gendarmerie sont de deux ordres :

les missions de police administrative, destinées à prévenir les troubles (surveillance générale, lutte contre le vagabondage, missions d'assistance, escorte des convois, maintien de l'ordre lors des marchés, foires, fêtes et rassemblements divers) ;
les missions de police judiciaire, destinées à réprimer les faits n'ayant pu être empêchés (constatation des crimes et délits, établissement de procès-verbaux, réception des plaintes et des témoignages, arrestation des criminels).
Le Consulat et l'Empire virent la gendarmerie se renforcer de façon significative. Celle-ci fut, pour la première fois, placée sous l'autorité d'une inspection générale de la gendarmerie, indépendante du ministère de la Guerre et dirigée par un premier inspecteur général en la personne du maréchal Bon Adrien Jeannot de Moncey, nommé en 1801. Ses effectifs furent augmentés. Son rôle fut essentiel dans la lutte contre le brigandage et l'insoumission. Elle participa à de nombreuses batailles, notamment dans le cadre de la guerre d'Espagne. Ses actions d'éclat ont fait l'objet d'inscriptions sur ses emblèmes.



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Louis Antoine Léon de Saint-Just est un homme politique français, né à Decize (Nièvre) le 25 août 1767 et mort à Paris le 28 juillet 1794 (10 thermidor an II), à 26 ans, qui se distingua pour son intransigeance sous la Terreur. Il fut surnommé « l'archange de la Terreur » ou encore « l'archange de la Révolution ».
Louis Antoine de Saint-Just est le fils aîné de Louis Jean de Saint-Just de Richebourg (8 novembre 1716 - 8 septembre 1777), un capitaine de cavalerie décoré de l'ordre de Saint-Louis, et de Marie-Anne Robinot (née à Decize le 8 juin 1734, morte en 1791), elle-même fille de Léonard Robinot, conseiller, notaire royal et grenetier au grenier à sel de Decize, et de Jeanne Houdry, mariés le 10 mai 1766. Ses parents ont deux autres enfants. Ses deux sœurs, Louise-Marie-Anne de Saint-Just de Richebourg et Marie-Françoise-Victoire de Saint-Just de Richebourg, voient le jour à Nampcel (Oise), le 12 septembre 1768 et le 10 novembre 1769.

Peu après leur mariage, les Saint-Just partent à Nampcel, d'où est originaire le père et où vit déjà Marie-Madeleine de Saint-Just, la sœur de celui-ci, avant de s'installer en octobre 1776 dans l'Aisne, à Blérancourt. Après avoir fréquenté l'école du village, Saint-Just est mis en pension de 1779 à 1785 au collège Saint-Nicolas des Oratoriens de Soissons (actuel collège Saint-Just), établissement coté où son oncle et son père avaient déjà étudié et où il côtoie les enfants de la classe aisée et dirigeante de la province. À la fin de 1785, au cours de ses vacances, il s'éprend de Louise-Thérèse Sigrade Gellé, fille de Louis-Antoine Gellé, notaire royal au bailliage de Coucy-le-Château, mais son père le dédaigne et marie, assez précipitamment, sa fille à François-Emmanuel Thorin, clerc de son étude, à Blérancourt le 25 juillet 1786 (elle fuira à Paris le 25 juillet 1793 pour rejoindre Saint-Just).


De septembre 1786 à mars 1787, Saint-Just est placé, à la demande de sa mère, dans une maison de correction à Paris, rue de Picpus, à la suite d'une fugue. Devenu ensuite clerc auprès de maître Dubois procureur de Soissons, il s'inscrit en octobre 1787 à la faculté de droit de Reims, qu'avaient déjà fréquentée Brissot et Danton, avant de rentrer l'année suivante à Blérancourt, où il séjourne jusqu'en septembre 1792.

L'épisode de la maison de correction a probablement eu une influence sur son poème Organt, critique de la monarchie absolue et de l'Église, au caractère parfois pornographique et dans la tradition cynique, publiée au printemps 1789. Il assiste aux débuts de la Révolution à Paris, puis part rejoindre sa famille à Blérancourt, où il devient lieutenant-colonel de la garde nationale en juillet 1789. C'est au contact de cette population rurale qu'il fera son apprentissage d'homme politique en s'impliquant fortement dans la vie locale. Révolutionnaire exalté, il participe à la Fête de la Fédération en 1790, fait partie du cortège qui escorte Louis XVI au retour de sa tentative de fuite. Il fait la connaissance de Robespierre, à qui il écrit une première lettre en août 1790, et dont il devient un des proches. Comme ce dernier, il est fasciné par la culture gréco-romaine (d'où sont issues la démocratie et la République) et se compare volontiers à Brutus.

Député en 1791 à l'Assemblée législative, on lui refuse le droit de siéger en raison de son âge. Il est élu de l'Aisne le 5 septembre 1792, le 5e sur 12 avec 349 voix sur 600 votants, à la Convention dont il est le benjamin, et rejoint les Montagnards. Dès son premier discours du 13 octobre 1792, il y est un des principaux orateurs, aussi bien lors du procès de Louis XVI, lors duquel il prononce ces phrases, selon une rhétorique implacable inspirée de Rousseau : « On ne peut régner innocemment », « tout roi est un rebelle ou un usurpateur », que lors de la rédaction de la Constitution. Sa dureté et son incontestable talent rhétorique, qui en fera une des voix de la Montagne puis du Comité de salut public, se déchaîne contre ses adversaires girondins.

Le 9 mars 1793, il est envoyé par décret dans les Ardennes et l'Aisne avec Jean-Louis Deville, son ami dès avant la Révolution, pour la levée de 300 000 hommes. De retour dès le 31 mars à Paris, où il intervient aux Jacobins, sa mission prend officiellement fin par décret du 30 avril.

Adjoint au Comité de salut public le 31 mai 1793, puis élu le 10 juillet, lors de l'extension du comité, il est envoyé dans l'Aisne , l'Oise et la Somme par arrêté du comité du 18 juillet, mais ne remplit pas cette mission. Nommé ensuite par arrêté du comité du 17 octobre et décret du 22 octobre représentant aux armées avec son ami et conventionnel Philippe Le Bas, il rejoint l'armée du Rhin jusqu'au 25 pluviôse an II (6 janvier 1794), hormis un séjour à Paris du 14 au 20 frimaire an II (4-10 décembre 1793). Les deux représentants transforment le 5 brumaire (26 octobre 1793) le tribunal militaire en « commission spéciale et révolutionnaire » afin d'accélérer les procédures et de renfocer la sévérité contre les prévaricateurs et les « partisans de l'ennemi ». Saint-Just fait prendre Bitche et délivrer Landau.

Envoyé ensuite à l'armée du Nord avec Le Bas par arrêté du Comité de salut public du 3 pluviôse an II (22 janvier 1794), il est de retour à Paris le 25 pluviôse (13 février).

De retour à Paris, il est l'un des acteurs de la chute des hébertistes, puis des dantonistes.

La bataille de Fleurus, victoire française du général Jourdan, le 26 juin 1794, contre l'armée autrichienne menée par les princes de Cobourg et d'Orange (à droite de Jourdan, Saint-Just en mission, derrière lui Kléber, Championnet et Marceau), peinture à l'huile de Jean-Baptiste Mauzaisse (1837), conservée au musée du château de Versailles.
À la suite d'un arrêté du Comité de salut public du 10 floréal (29 avril), il repart en mission à l'armée du Nord avec Le Bas. Partisan de l'offensive à outrance, il dirige de facto les opérations, au début de mai, et, en dépit des vives réserves de plusieurs généraux comme Kléber ou Marceau, ordonne de lancer une offensive sur Charleroi qui échoue. Son action est en revanche couronnée par les victoires de Courtrai et de Fleurus. Se posant en spécialiste des questions militaires, du fait de ses diverses missions auprès des armées, il s'oppose à cette époque à Carnot.

Le Comité l'ayant rappelé par une lettre datée du 6 prairial (25 mai), il rentre à Paris le 12 (31 mai). Puis un arrêté du Comité en date du 18 prairial (6 juin) le charge d'une mission aux armées du Nord et de l'Est, « de la mer jusqu'au Rhin ». Il est de retour dans la capitale le 11 messidor (29 juin).

Lors de la crise de thermidor, il tente, avec Barère, de rétablir la concorde au sein des comités, organisant notamment la réunion du 5 thermidor. À cette occasion, il est chargé de lire un rapport devant la Convention sur les heurts qui ont secoué le gouvernement révolutionnaire. Mais le discours de Robespierre devant l'assemblée, le 8 thermidor accélère le dénouement de la crise. Pris à partie, dans la nuit, par Billaud-Varenne et Collot d'Herbois, il réoriente son discours dans un sens plus critique à l'égard de ces deux hommes, indiquant au cinquième paragraphe : « quelqu'un cette nuit a flétri mon cœur ». Toutefois, bien loin de chercher à abattre ses ennemis, il espère, à travers cette intervention, rétablir l'entente parmi les membres du comité de salut public. En conclusion, il propose à la Convention un décret affirmant que les institutions républicaines, alors en préparation, « présenteront les moyens que le gouvernement, sans rien perdre de son ressort révolutionnaire, ne puisse tendre à l'arbitraire, favoriser l'ambition, et opprimer ou usurper la représentation nationale ».

Le lendemain, alors qu'il commence son discours, il est interrompu par Tallien et, plutôt que de se battre, se mure dans un silence énigmatique ; il est décrété d'accusation. Libéré par l'insurrection de la commune de Paris, il se laisse arrêter par les troupes fidèles à la Convention, silencieux, le matin du 10 thermidor, et est guillotiné, à l'âge de vingt-six ans, avec les principaux partisans de Robespierre dans l'après-midi.


N°2703
« Pas de liberté pour les ennemis de la liberté. »
« Le bonheur est une idée neuve en Europe », rapport au nom du Comité de salut public sur le mode d'exécution du décret contre les ennemis de la Révolution, présenté à la Convention nationale le 13 ventôse an II (3 mars 1794).
« Les malheureux sont les puissances de la Terre. Ils ont le droit de parler en maîtres aux gouvernements qui les négligent. »
« La tragédie, aujourd'hui, c'est la politique... »
« Ce qui constitue une République, c'est la destruction totale de ce qui lui est opposé. »
« Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle. On pourra persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie qu'on m'arrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux. » (Fragments)
« La force n'a ni droit ni raison, mais il peut être impossible de s'en passer pour faire respecter le droit et la raison. »
« Un peuple n'a qu'un ennemi dangereux, c'est son gouvernement. »
« Il n'y a que ceux qui sont dans les batailles qui gagnent. »
« L'ordre d'aujourd'hui est le désordre de demain. »
« Au moins, on aura fait quelque chose. » dit-il en pointant les droits de l'homme et du citoyen peu avant de mourir.
« La révolution est glacée, tous les principes sont affaiblis, il ne reste que des bonnets rouges portés par l'intrigue. l'exercice de la terreur a blasé le crime comme les liqueurs fortes blasent le palais. »
« Je ne suis d'aucune faction, je les combattrai toutes. »
(début du discours interrompus par Tallien a la tribune de la convention national le 9 thermidor an II.)
« Chez les peuples vraiment libres les femmes sont libres et adorées. »

BF N°13



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André Marie de Chénier, dit André Chénier, né le 30 octobre 1762 à Constantinople et mort guillotiné le 25 juillet 1794 à Paris, est un poète français. Il était le fils de Louis de Chénier.
Né à Galata (Constantinople-aujourd'hui Istanbul en Turquie ) d’une mère grecque (Elisabeth Lomaca) et d’un père français, Chénier passe quelques années à Carcassonne, traduit dès l’adolescence des poèmes grecs et s’enthousiasme pour la poésie classique. Revenu en France, il fréquente les milieux littéraires et les salons aristocratiques. Son œuvre, brève, ne fut publiée qu’en 1819 : elle marque un retour à l’hellénisme.

Il eut deux grandes passions : l’une pour la créole Michelle de Bonneuil, née Sentuary, qui est la Camille des Élégies, et l’autre pour Françoise Le Coulteux, née Pourrat, chez qui il séjourna à Versailles et Marly.
Après avoir voyagé en Suisse — il s'est, entre autres, attardé sur les bords du lac Léman — ainsi qu'en Italie, il fut nommé secrétaire à l'ambassade de France à Londres pendant trois années qui furent entrecoupées de séjours à Paris (1787-1790). À son retour, il participa avec enthousiasme d'abord, puis avec plus de distance, au mouvement révolutionnaire.


Il est l’auteur du Journal de la Société de 1789 qui compta une quinzaine de numéros. À partir de 1791, il collabora avec son ami Michel Regnaud de Saint-Jean d'Angély au Journal de Paris, organe constitutionnel, y condamnant les "excès" de la Révolution dans des articles critiques contre Jacques Pierre Brissot, ou plus énergiques contre Jean-Paul Marat et autres. André Chénier, qui habitait dans le quartier du sentier à Paris, se rendait souvent à Versailles et à Marly où se trouvait la propriété de ses amis Le Couteulx. Inquiété pour ses prises de position publiques, au même titre que Regnaud de Saint-Jean d'Angély, il réussit à sortir de Paris après le 10 août. Au moment des massacres de septembre, il était arrivé au Havre, d'où il aurait pu embarquer. Il refusa néanmoins d'émigrer et revint à Paris pour participer aux tentatives faites pour arracher Louis XVI à l'échafaud.


André Chénier fut arrêté à Passy le 7 mars 1794 alors qu’il rendait visite à son amie, Mme Pastoret. Venant de Versailles, il était accompagné de Émilie-Lucrèce d’Estat qui, comme lui, avait participé aux achats de votes de conventionnels pendant le procès de Louis XVI. Mlle d’Estat, maîtresse puis épouse de José Ocariz, l’ancien chargé d’affaires ayant rang d’ambassadeur espagnol à Paris avant la déclaration de guerre, qui avait supervisé cette vaste opération de corruption, avait conservé des papiers relatifs à cette affaire. Ce dossier très important qu'André Chénier eut entre les mains fut activement recherché par les comités de l’an II.

Sachant que Mlle d’Estat, dont le frère et la sœur venaient d’être guillotinés, était elle-même en grand danger, Chénier se mit courageusement en avant, créant une espèce de confusion à l’occasion de laquelle Mlle d’Estat put s’esquiver tandis qu’on l’emmenait en prison à Saint-Lazare. Impliqué dans une des fausses conspirations qui permettaient d’exécuter les suspects sans les entendre, il fut condamné à mort par le Tribunal révolutionnaire, au motif d'avoir « recélé les papiers de l'ambassadeur d'Espagne », et aussitôt guillotiné le 7 thermidor, deux jours avant l’arrestation de Robespierre.

La veille de sa mort, il aurait écrit l’ode La Jeune Captive, poème qui parle d'Aimée de Coigny.

Ses dernières paroles, prononcées au moment de monter sur l’échafaud, auraient été (se désignant la tête) : « Pourtant, j’avais quelque chose là ! ». Il fut vraisemblablement enterré avec les autres victimes de la Terreur dans le cimetière de Picpus à Paris.

N°867
Il est, avec Chatterton et Gilbert, l’un des trois auteurs « maudits » présentés par le Docteur Noir dans le Stello d’Alfred de Vigny. Considéré par les romantiques comme leur précurseur, sa destinée a inspiré l’opéra vériste d’Umberto Giordano, André Chénier, dont la première eut lieu à La Scala de Milan, le 28 mars 1896.

Son vers « Elle a vécu Myrto, la jeune Tarentine » demeure indissolublement lié à son nom.

Il écrivit aussi un poème en l'honneur de Charlotte Corday, intitulé Ode à Marie-Anne-Charlotte Corday.

Son frère cadet, Marie-Joseph Chénier, était écrivain, dramaturge, et menait de pair une carrière politique. Les royalistes se livrèrent à une violente campagne diffamatoire, l’accusant faussement, pour discréditer les républicains, d’avoir fait exécuter son frère en le traitant de « Caïn ».



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Lazare Nicolas Marguerite Carnot, né à Nolay (Côte-d'Or) le 13 mai 1753 et mort à Magdebourg (actuelle Allemagne) le 2 août 1823, est un mathématicien, un physicien, un général et un homme politique français. Membre de la Convention nationale, il est surnommé l'organisateur de la victoire ou Le grand Carnot.
Il entra au service dans l'arme du génie en 1771, à l'âge de 18 ans ; il n'avait encore que le grade de capitaine au corps royal du génie en 1783, lorsqu'il écrivit l'éloge de Vauban qui fut couronné par l'Académie de Dijon. Il était entré très jeune dans l'arme du génie et passait pour un original parmi ses camarades. Il refusa des propositions de service dans l’armée prussienne.


Il était chevalier de Saint-Louis mais restait limité dans ses ambitions par la modestie de ses origines. Il se rallia à la Révolution française. Élu député du Pas-de-Calais en 1791 à l’Assemblée législative, puis en 1792 à la Convention, il sièga d'abord avec les députés de la Plaine avant de rejoindre les Montagnards. Membre du comité militaire, il fit décréter l'armement d'une nombreuse garde nationale et le licenciement de la garde du roi.

Il fait partie des députés qui votèrent la mort de Louis XVI.

Membre du Comité de salut public en juillet 1793, délégué aux Armées, il créa les quatorze armées de la République. Il s'occupa exclusivement des opérations militaires, eut la plus grande part aux succès des armes françaises, et fut surnommé l’Organisateur de la victoire. En 1793, envoyé comme inspecteur à l'armée du Nord, il destitua le général Gratien, accusé d'avoir reculé sur le champ de bataille, se mit lui-même à la tête des colonnes françaises, et contribua puissamment à la victoire de Wattignies, près de Maubeuge, gagnée par Jourdan, le 16 octobre 1793.

Modéré de cœur comme de raison, il prit position contre Robespierre et Saint-Just lors des 8 et 9 Thermidor (26 - 27 juillet 1794). En 1795, il fut l'un des directeurs du Directoire mais il se trouva bientôt en opposition avec Barras, fut proscrit et se retira en Allemagne.

Élu membre de l'Académie des sciences en 1796, il dut céder sa place à Napoléon l'année suivante et ne fut réélu qu'en 1800.

N°869
Rappelé par le Premier Consul après le 18 brumaire, il reçut le portefeuille de la Guerre qu'il conserva jusqu'à la conclusion de la paix, après les batailles de Marengo et de Hohenlinden. Élu au Tribunat en 1802, il vota contre le consulat à vie, puis contre la création de l'Empire. Il resta sans emploi jusqu'à la campagne de Russie : à cette époque, il offrit son épée à Napoléon Ier. La défense d'Anvers lui fut confiée : il s'y maintint longtemps, et ne consentit à remettre la place que sur l'ordre de Louis XVIII.

Il devint ministre de l'Intérieur pendant les Cent-Jours. Il accepta d'être fait Comte de l'Empire le 20 mars 1815. Après la deuxième abdication de Napoléon, il fit partie du gouvernement provisoire. Exilé à la Restauration, il fut banni comme régicide en 1816 et se retira à Varsovie, puis à Magdebourg, où il consacra le reste de ses jours à l'étude. Il y mourut en exil.

Ses cendres ainsi que celles de Marceau, de La Tour d'Auvergne et de Baudin, furent transférées au Panthéon le 4 août 1889 au cours d'une imposante cérémonie, pendant le septennat de son petit-fils Sadi Carnot.



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Georges Jacques Danton, né le 26 octobre 1759 à Arcis-sur-Aube et mort guillotiné le 5 avril 1794 (16 germinal an II) à Paris, est un avocat et un homme politique français.

Danton est une des figures emblématiques de la Révolution française tout comme Mirabeau avec qui il partage un prodigieux talent oratoire et un tempérament impétueux, avide de jouissances (les ennemis de la Révolution l'appellent le Mirabeau du ruisseau), ou comme Robespierre, à qui tout l’oppose, le style, le tempérament et le type de talent. Il incarne la « Patrie en danger » dans les heures tragiques de l’invasion d’août 1792 quand il s'efforce de fédérer contre l'ennemi toutes les énergies de la nation : pour vaincre, dit-il, « il nous faut de l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace et la France sera sauvée ! ».

Comme Robespierre, il s’est vite constitué autour de sa personne une légende. Et s’est déchaînée entre historiens robespierristes et dantonistes une polémique idéologique et politique qui a culminé sous la IIIe République. Pour les premiers, Danton est un politicien sans scrupules, vénal, capable de trahir la Révolution, pour les seconds, il est un ardent démocrate, un patriote indéfectible, un homme d’État généreux.


Georges Jacques Danton est né à Arcis-sur-Aube, dans la province de Champagne, le 26 octobre 1759 de Jacques Danton (mort le 24 février 1762 à l'âge de 40 ans), procureur du lieu et de sa seconde épouse, Marie-Madeleine Camut (morte le 12 octobre 1813), fille d'un charpentier. Marié en 1754, le couple a quatre enfants. Jacques Danton vient de Plancy, gros village situé à quatre lieues d’Arcis, où son père cultive encore la terre en 1760.

Il a un an lorsqu’un taureau,se jetant sur une vache qui l’allaite, le blesse d’un coup de corne, lui laissant une difformité à la lèvre supérieure. Plus tard, comme il est doué d'une grande force, il veut se mesurer à un taureau qui lui écrase le nez d’un coup de sabot. Enfin, il contracte dans sa jeunesse la petite vérole, dont il conserve des traces sur le visage.

Son père étant mort et sa mère remariée le 24 juillet 1770 à un marchand de grain, Jean Recordain, il est mis au petit séminaire de Troyes, puis au collège des Oratoriens, plus libéral, où il reste jusqu'à la classe de rhétorique.

En 1780, il part pour Paris où il se fait engager comme clerc chez un procureur (équivalent de notre avoué), Me Vinot qui l'emploie de 1780 à 1787. En 1784, il se rend à la faculté de droit de Reims pour obtenir une licence, puis regagne Paris comme avocat stagiaire.

Au café du Parnasse qu’il fréquente, « un des établissements de limonadier les plus considérés de Paris », presque en face du Palais, au coin de la place de l’École et du quai, il rencontre sa future femme, Antoinette-Gabrielle Charpentier, fille du propriétaire, "jeune, jolie et de manières douces" (son portrait peint par David est au musée de Troyes). Avec la dot (20 000 livres) qu’elle lui apporte et des prêts cautionnés par sa famille d’Arcis, il peut acheter en 1787 la charge d'avocat de Me Huet de Paisy pour la somme de 78 000 livres.

Il se marie la même année à Saint-Germain-l’Auxerrois et s’installe cour du Commerce. L’État actuel de Paris de 1788 indique au no 1 de cette cour : Cabinet de M. d'Anton, avocat ès conseils .

Avocat modeste et inconnu à la veille de la Révolution, Danton va faire ses classes révolutionnaires à la tête des assemblées de son quartier et en particulier du club des Cordeliers, dont il devient un orateur réputé. C’est la chute de la monarchie (journée du 10 août 1792) qui le hisse à des responsabilités gouvernementales et en fait un des chefs de la Révolution.


En 1789, Danton habite le district des Cordeliers (devenu en mai 1790 la section du Théâtre-Français) dans le quartier du Luxembourg, quartier de libraires, de journalistes et d’imprimeurs. Il demeure au no 1 de la cour du Commerce-Saint-André, passage bordé de boutiques reliant la rue Saint-André-des-Arts à la rue de l'École-de-Médecine, qui connait son heure de gloire sous la Révolution : Marat y a son imprimerie au no 8, Camille Desmoulins y séjourne, la guillotine est expérimentée sur des moutons en 1790 dans la cour du no 9.

Appartenant à la moyenne bourgeoisie, titulaire d’un office, il participe aux élections du Tiers-Etat aux États Généraux de 1789 ( 412 votants dans le district des Cordeliers; 11 706 pour Paris qui compte environ 650 000 habitants et doit élire 40 députés) et s'enrôle dans la garde bourgeoise de son district.

Il acquiert sa renommée dans les assemblées de son quartier : assemblée de district dont il est élu et réélu président, puis assemblée de section qu’il domine comme il domine le club des Cordeliers, crée en avril 1790 dans l’ancien couvent des Cordeliers avant de s’inscrire au club des Jacobins.

Car Danton, comme Mirabeau, est une « gueule », un personnage théâtral, figure « repoussante et atroce, avec un air de grande jovialité » selon Mme Roland qui le hait. Orateur d’instinct, ses harangues improvisées (il n'écrit jamais ses discours) enflamment ses auditeurs. Les contemporains disent que ses formes athlétiques effrayaient, que sa figure devenait féroce à la tribune. La voix aussi était terrible. "Cette voix de Stentor, dit Levasseur, retentissait au milieu de l'Assemblée, comme le canon d'alarme qui appelle les soldats sur la brèche." Un autre témoin oculaire, Thibaudeau, le décrit aux Cordeliers :

« Je fus frappé de sa haute stature, de ses formes athlétiques, de l’irrégularité de ses traits labourés de petite vérole, de sa parole âpre, brusque, retentissante, de son geste dramatique, de la mobilité de sa physionomie, de son regard assuré et pénétrant, de l’énergie et de l’audace dont son attitude et tous ses mouvements étaient empreints… Il présidait la séance avec la décision, la prestesse et l’autorité d’un homme qui sent sa puissance.. »
L’historien Georges Lefebvre en trace le portrait suivant :

« Il était nonchalant et paresseux ; c’était un colosse débordant de vie, mais dont le souci profond et spontané était de jouir de l’existence, sans se mettre en peine de lui assigner une fin idéologique ou morale, en se tenant le plus près possible de la nature, sans souci du lendemain surtout. On le comprend encore mieux quand on le voit fier de sa force, de l’abus qu’il en faisait et de ses prouesses amoureuses ; si solide qu’il fût, il avait des moments de dépression qui aggravaient sa paresse, et dégénéraient en atonie. Et enfin, il me parait vraiment qu’il fut « magnanime » comme le dit Royer-Collard. S’il ignorait les scrupules, il ne connaissait pas non plus la haine, la rancune, la soif de vengeance qui ont tant contribué à déformer la Terreur et à l’ensanglanter. Avec son goût très vif, mais sain, pour les plaisirs de la vie, le cœur sur la main, et la dépense facile, insouciant et indulgent, d’une verve intarissable et primesautière, qui n’épargnait pas les propos salés, Danton plaisait naturellement à beaucoup de gens. Aimant l’existence, il était optimiste ; débordant de sève, il respirait ordinairement l’énergie ; ainsi devait-il s’imposer aisément comme un chef : c’était un entraineur d’hommes. »
On sait aujourd'hui sans contestation possible que Danton a touché de l’argent de la Cour selon le plan de corruption, proposé à Louis XVI par Mirabeau, qui visait notamment les journalistes et les orateurs de club. On sait qu’avec cet argent il a remboursé les emprunts faits pour acquérir son office d’avocat et acheté des biens nationaux à Arcis-sur-Aube. Mais on ne sait rien de précis sur les services qu’il a pu rendre à ceux qui le payaient. « Ils sont imperceptibles » dit Mona Ozouf. « Sur ce que la Cour obtint de lui, nous ne savons rien » écrit Georges Lefebvre.

Sa renommée grandit vite. Le district qu’il préside s’illustre aussi dans la lutte contre Bailly, le maire de Paris et contre La Fayette. Il s’insurge en janvier 90 pour soustraire Marat aux poursuites judiciaires. Si Danton ne participe pas directement aux grandes « journées » révolutionnaires – 14 Juillet, 6 octobre, 20 Juin, 10 août – il les arrange, les prépare. Le 13 juillet, il harangue les troupes cordelières. Début octobre, il rédige l’affiche des Cordeliers qui appelle les Parisiens aux armes. Le 16 juillet 1791 dans l’après-midi, la veille de la fusillade du Champ-de-Mars, il va lire la pétition des Jacobins au Champ-de-Mars sur l’autel de la patrie. Mais le 17, il est absent lorsque la garde nationale commandée par La Fayette tire sur les pétitionnaires, faisant une cinquantaine de victimes. Une série de mesures répressives contre les chefs des sociétés populaires suit cette journée dramatique, l’obligeant à se réfugier à Arcis-sur-Aube, puis en Angleterre.

Le 31 janvier 1791, il est élu au département de Paris, seul révolutionnaire ardent au milieu de modérés et le 7 décembre, lors du renouvellement partiel de la municipalité, marqué par une forte abstention (la défaite de La Fayette à la mairie au poste de Bailly démissionnaire marque le déclin du parti « constitutionnel » qui a jusque-là dominé l'Hôtel de Ville), il est élu second substitut adjoint du procureur de la Commune Manuel. A la veille de la chute de la monarchie (journée du 10 août 1792), Danton est un des hommes en vue de l’activisme parisien.


Le nouveau Comité de Salut public à peine installé, les événements désastreux se multiplient pendant l’été 1793 : soulèvements dans les provinces après l’élimination des Girondins (Lyon, Bordeaux, Marseille), victoire des vendéens à Vihiers (17 juillet), aux frontières capitulation de Valenciennes (28 juillet) et Mayence, Toulon livrée aux Anglais (29 août). La République « n’est plus, dit Barère le 23 août dans son discours sur la levée en masse, qu’une grande ville assiégée ». À Paris, où la crise économique s’accentue, les luttes pour le pouvoir entre les factions révolutionnaires s’exacerbent. Les revers militaires résultent surtout de la confusion et des désaccords sur le plan de la direction politique et du commandement militaire.

Danton, de retour aux Jacobins dès le 12 juillet où il se fait applaudir, participe à ces luttes en essayant de déborder le Comité avec tous ceux que mécontente Robespierre et va faire pendant l’été de la surenchère révolutionnaire. Le 25, il est élu président de la Convention. Mais les Hébertistes, qui sont aussi candidats à la succession du pouvoir avec l’appui des sans-culottes, l’accusent de modérantisme : « Cet homme peut en imposer par de grands mots, cet homme sans cesse nous vante son patriotisme, mais nous ne serons jamais dupes… » dit Vincent aux Cordeliers, le vieux club de Danton. Le 2 septembre, à la nouvelle que Toulon s’est livrée aux Anglais, les sans-culottes, soutenus par la Commune, préparent une nouvelle « journée ». Les Jacobins s’y rallient pour canaliser le mouvement. Le 5, la Convention, cernée par les manifestants, met « la Terreur à l’ordre du jour ». La pression sans-culotte accélère les mesures révolutionnaires et fait entrer Billaud-Varennes et Collot d’Herbois au Comité, mais elle ne parvient pas à le remettre en cause. Désormais ce qu’on est convenu d’appeler le Grand Comité, dominé par Robespierre, va reprendre la situation en main et exercer une dictature de fait jusqu’en juillet 1794.

Le 5 et le 6 septembre, Danton prononce des discours révolutionnaires très applaudis à la Convention qui décrète « qu’il soit adjoint au Comité ». Après deux jours de réflexion, il refuse. « Je ne serai d’aucun Comité, s’écrie-t-il le 13 septembre, mais l’éperon de tous. »

Et puis, subitement, du 13 septembre au 22 novembre 1793, il va disparaître. Le 13 octobre, le président communique à la Convention la lettre suivante :

« Délivré d’une maladie grave, j’ai besoin, pour abréger le temps de ma convalescence, d’aller respirer l’air natal ; je prie en conséquence la Convention de m’autoriser à me rendre à Arcis-sur-Aube. Il est inutile que je proteste que je reviendrai avec empressement à mon poste aussitôt que mes forces me permettront de prendre part à ses travaux. »

Garat raconte : « Il ne pouvait plus parler que de la campagne… Il avait besoin de fuir les hommes pour respirer ». Telle attitude indique que la neurasthénie l’assaillait et déjà le terrassait, dit son biographe Louis Madelin.

En son absence, ses amis continuent leurs attaques à la Convention contre le Comité. Le 25 Thuriot met en cause sa politique économique et sociale. L’assemblée applaudit et élit au Comité Briez, qui était en mission à Valenciennes lors de la capitulation. Robespierre doit menacer de quitter le Comité pour faire repousser la décision : « celui qui était à Valenciennes lorsque l’ennemi y est entré n’est pas fait pour être membre du Comité de Salut public. Ce membre ne répondra jamais à la question : pourquoi n’êtes-vous pas mort ? ». Il faut, exige-t-il, proclamer que vous conservez toute votre confiance au Comité. La Convention, se dressant alors en fait le serment. Fin octobre, vingt-deux Girondins comparaissent devant le Tribunal révolutionnaire. « Je ne pourrai les sauver » dit Danton à Garat, les larmes dans les yeux. Le 1er novembre, ils sont guillotinés en chantant encore « la Marseillaise » au pied de l’échafaud. Suivent Mme Roland, Bailly, Barnave, Houchard, Biron, 177 condamnations à mort dans les trois derniers mois de 1793. Danton rentre le 20 novembre pour venir au secours de ses amis, députés montagnards compromis dans l'affaire de la falsification du décret de suppression de la Compagnie des Indes : Chabot et Bazire, ont été arrêtés le 19 novembre par le Comité de Salut public. Fabre d'Églantine, lié politiquement à Danton, reste libre bien que le Comité soit au courant de sa signature de complaisance. Car Robespierre a besoin de Danton et des modérés pour combattre la déchristianisation dans laquelle il voit une manœuvre politique de débordement par les Hébertistes .

Pendant plus d’un mois, de la fin de novembre au milieu de janvier, il se forme comme un axe Robespierre-Danton sur la base d’une vigoureuse offensive contre la déchristianisation et les « ultra-révolutionnaires ». Les amis de Danton attaquent les leaders hébertistes avec l’approbation tacite de Robespierre. Le 17 décembre, Fabre, Bourdon et Philippeaux font décréter d’arrestation Ronsin et Vincent par la Convention, sans même en référer aux Comités. Camille Desmoulins lance un nouveau journal, Le Vieux Cordelier, dont les premiers numéros qui s’attaquent aux Hébertistes et à tout le courant déchristianisateur, obtiennent un énorme succès. En même temps, on apprend les premières victoires révolutionnaires. Les menaces militaires s’atténuent sans disparaître : la première guerre de Vendée est gagnée, Lyon révoltée capitule en octobre, l’insurrection de Toulon est battue en décembre, l’armée repousse les coalisés sur les frontières.

Danton pense, comme après Valmy, que la Patrie n’est plus en danger et qu’il convient de mettre un terme à la Terreur (« Je demande qu’on épargne le sang des hommes ») et de faire la paix. Il semble qu’il ait espéré détacher Robespierre des membres du Comité liés aux Hébertistes (Billaud-Varennes et Collot) et partager avec lui les responsabilités gouvernementales.

Le n° 3 du Vieux Cordelier, qui a un grand retentissement, ne se borne plus à attaquer les Hébertistes mais s'en prend aux Comités. Le 12, Bourdon demande à la Convention le renouvellement du Comité de Salut public dont les pouvoirs expirent le lendemain et Merlin de Thionville propose de le renouveler tous les mois par tiers. La majorité ne les suit pas. Le 14, le n° 4 du Vieux Cordelier réclame pratiquement la libération des suspects. Le 20, des femmes viennent supplier la Convention de délivrer les patriotes injustement incarcérés et Robespierre lui-même fait nommer un « comité de clémence » chargé de réviser les arrestations.


Le revirement a lieu le 21 décembre. Collot d’Herbois, de retour de Lyon et se voyant directement menacé, défend ses amis Ronsin et Vincent aux Jacobins et obtient que le club proteste contre leur arrestation. Billaud-Varennes fait révoquer par la Convention le comité de clémence. Robespierre, qui a évolué et voit se dessiner une manœuvre modérantiste, les laisse faire. Le 25 décembre, il met fin aux espoirs d’alliance de Danton et implique les deux factions adverses dans un même complot : « Le Gouvernement révolutionnaire doit voguer entre deux écueils, la faiblesse et la témérité, le modérantisme et l’excès ; le modérantisme qui est à la modération ce que l’impuissance est à la chasteté ; et l’excès qui ressemble à l’énergie comme l’hydropisie à la santé .» Le 7 janvier, le 5ème numéro du Vieux Cordelier est attaqué aux Jacobins. Robespierre affecte d’abord de traiter Camille en « bon enfant gâté qui a d’heureuses dispositions et qui est égaré par de mauvaises compagnies » ; mais celui-ci, l’entendant demander que son journal soit brûlé, riposte par une citation de Rousseau : « Brûler n’est pas répondre. ». Robespierre éclate alors : « L’homme qui tient aussi fortement à des écrits perfides est peut-être plus qu’égaré .» Pour isoler Danton de Robespierre, Billaud et Collot font manœuvrer le Comité de sûreté générale qui « découvre » le faux décret de liquidation de la Compagnie des Indes signé par Fabre d’Eglantine, dont le gouvernement connaît l’existence depuis un mois. Le 12 janvier, Amar révèle tout à la Convention qui fait arrêter Fabre le soir même. Le lendemain, Danton prend sa défense mais il est isolé.

Provisoirement, les divers courants de la Montagne tombent d'accord à la Convention et à la Commune pour abolir l'esclavage dans les colonies. À l'occasion de l'arrivée à Paris de trois députés de Saint-Domingue (un blanc, un métis et un noir), Danton fait emporter la décision dans un long discours, au milieu des applaudissements, au côté de son ami Delacroix, de Levasseur, Cambon, l'abbé Grégoire et Bourdon de l'Oise. Il invoque pour cela aussi bien la lutte militaire contre les puissances coalisées que « le flambleau de la raison » et « les grands principes d'humanité et de justice ». Le décret d'abolition de l'esclavage du 4 février sera fêté au Temple de la Raison (Notre-Dame) par Chaumette et Hébert le 18 février. Cette demande réussie d'émancipation ne l'empêcha 'empêche pas la veille du vote dudécret (le 15 pluviôse an II- 3 février 1794)de demander en parallèle des sanctions contre les esclavagistes blancs qui avaient fait arrêter provisoirement la députation de Saint-Dommingue à Paris,; e qui à ses yeux intriguaient contre la révolution depuis la naissance de la Société des Amis des Noirs et du club Massiac. Ce sera chose faite le 19 ventôse an II- 9 mars 1794 sur proposition de Delacroix (arrestations massives de commissaires de Saint-Domingue).

L’aggravation de la situation économique – la disette sévit plus que jamais à Paris - et la libération de Ronsin et de Vincent (2 février) marquent une reprise de l’agitation des sans-culottes : attroupements devant les boutiques, pillages, violences. Le club des Cordeliers, dirigé par Vincent mène l’attaque. Le 12 février, Hébert dénonce la clique qui a inventé le mot « ultra-révolutionnaire » ; le 22, il réclame des solutions à la crise des subsistances. Le Comité répond par une série de mesures : nouveau maximum général (Barère), lois sur la confiscation des biens des suspects (Saint-Just). Mais le 2 mars, Ronsin parle d’insurrection. Le 4, Hébert affirme que Robespierre est d’accord avec les Indulgents; les Cordeliers voilent les Droits de l’homme. Carrier réclame une « sainte insurrection » ; Hébert s’y rallie. Mais, mal préparée, non suivie par la Commune, elle échoue. Isolés, les dirigeants cordeliers sont arrêtés dans la nuit du 13 au 14 mars. Le procès se tient du 21 au 24 mars. La technique de l’amalgame permet de mêler à Hébert, Ronsin, Vincent et Momoro des réfugiés étrangers Cloots, Proli, Pereira, afin de les présenter comme des complices du « complot de l’étranger ». Tous sont exécutés le 24 mars sans que les sans-culottes ne bougent.

Le lendemain de l’arrestation des Hébertistes, Danton et ses amis qui ont gardé le silence pendant ces évènements, reprennent l’offensive. Le numéro 7 du Vieux Cordelier, qui ne paraîtra pas, réclame le renouvellement du Comité et une paix aussi rapide que possible. Mais Robespierre est décidé à frapper les chefs des Indulgents. « Toutes les factions doivent périr du même coup » dit-il à la Convention le 15 mars. Il semble néanmoins qu'il ait hésité à mettre Danton sur la liste en considération du passé commun et des services rendus à la République. Il a accepté de le rencontrer. On ne sait pas ce qui s’est dit entre les deux hommes mais on sait que Robespierre est sorti de l’entretien avec une froideur que tous les témoins ont notée. D’après les confidences de Barère, Robespierre aurait voulu sauver Camille, son ancien camarade de collège, celui qui l’avait choisi comme témoin de son mariage. Mais les pressions de Collot d’Herbois, Billaud-Varennes, Barère et surtout Saint-Just ont emporté la décision.


Le 30 mars, le Comité ordonne l’arrestation de Danton, Delacroix, Desmoulins et Philippeaux. C’est Saint-Just qui est chargé du rapport devant la Convention. Soutenu par Robespierre, il veut que les accusés soient présents à la lecture du rapport et qu’on les arrête en fin de séance. La majorité du Comité s’y oppose par crainte d’un débat dangereux. « Si nous ne le faisons pas guillotiner, nous le serons. » De rage, Saint-Just aurait jeté son chapeau au feu.

Le lendemain, à la Convention consternée, Legendre demande que les accusés puissent venir se défendre. Une partie de l’assemblée est prête à le suivre. C’est Robespierre qui intervient : « Legendre a parlé de Danton, parce qu’il croit sans doute qu’à ce nom est attaché un privilège. Non, nous ne voulons point de privilèges ! Nous n’en voulons pas d’idoles ! Nous verrons dans ce jour si la Convention saura briser une prétendue idole pourrie depuis longtemps, ou si dans sa chute elle écrasera la Convention et le peuple français ! ». Et fixant Legendre : « Quiconque tremble est coupable. » Après son intervention et celle de Barère, Saint-Just présente son rapport rédigé à partir des notes de Robespierre. Comme pour les Hébertistes, on associe aux accusés politiques, les prévaricateurs (Fabre, Chabot, Basire, Delauney) et des affairistes comme l’abbé d’Espagnac, les banquiers autrichiens Frey et le financier espagnol Guzman, étrangers de surcroit pour rattacher les accusés à la « conspiration de l’étranger ».

Le procès, ouvert le 2 avril, est un procès politique, jugé d’avance. Au bout de deux séances, l’accusateur Fouquier-Tinville et le président Herman doivent réclamer l’aide du Comité : « Un orage horrible gronde… Les accusés en appellent au peuple entier… Malgré la fermeté du tribunal, il est instant que vous vouliez bien nous indiquer notre règle de conduite, et le seul moyen serait un décret, à ce que nous prévoyons. » Un projet de complot en vue d’arracher les accusés de leur prison (Lucile Desmoulins aurait proposé de l’argent « pour assassiner les patriotes et le Tribunal ») permet à Saint-Just de faire voter par la Convention un décret mettant les accusés hors des débats. La défense de Danton est étranglée comme avait été étouffée celle des Girondins.


N°870
Danton est guillotiné le 5 avril à trente-quatre ans. Il existe un récit de son exécution par Arnault :

« L’exécution commençait quand, après avoir traversé les Tuileries, j’arrivai à la grille qui ouvre sur la place Louis XV. De là, je vis les condamnés, non pas monter mais paraître tour à tour sur le fatal théâtre, pour disparaître aussitôt par l’effet du mouvement que leur imprimait la planche ou le lit sur lequel allait commencer pour eux l’éternel repos Danton parut le dernier sur ce théâtre, inondé du sang de tous ses amis. Le jour tombait. Je vis se dresser ce tribun, qui, à demi éclairé par le soleil mourant. Rien de plus audacieux comme la contenance de l’athlète de la Révolution ; rien de plus formidable comme l’attitude de ce profil qui défiait la hache, comme l’expression de cette tête qui, prête à tomber, paraissait encore dicter des lois. Effroyable pantomime ! Le temps ne saurait l’effacer de ma mémoire. J’y trouve toute l’expression du sentiment qui inspirait à Danton ses dernières paroles, paroles terribles que je ne pus entendre, mais qu’on répétait en frémissant d’horreur et d’admiration : « N’oublie pas surtout, n’oublie pas de montrer ma tête au peuple : elle est bonne à voir. »
Le 13 avril, une dernière « fournée » envoie à la guillotine Lucile Desmoulins, la femme de Camille, Chaumette et la veuve d’Hébert.

L’ayant obligé à livrer Danton après les Girondins, le Comité se croyait sûr de sa majorité à l’assemblée. "Il se trompait, écrit Georges Lefebvre, elle ne lui pardonnait pas ces sacrifices. Tant de places vides répandaient une terreur secrète qui, aisément, tournerait en rébellion, car c’était sa position de médiateur entre l’assemblée et les sans-culottes qui avaient fait la force du Comité; en rompant avec ces derniers, il libérait l’assemblée et, pour achever de se perdre, il ne lui restait plus qu’à se diviser. »



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Maximilien Marie Isidore de Robespierre, ou Maximilien Robespierre, né le 6 mai 1758 à Arras (Artois) et mort guillotiné le 28 juillet 1794 à Paris, place de la Révolution, était un avocat et un homme politique français.

Principale figure des Montagnards sous la Convention, il incarna la « tendance démocratique » de la Révolution française. Il demeure l'un des personnages les plus controversés de cette période, surnommé « l'Incorruptible » par ses partisans, et qualifié de « tyran » ou de « dictateur sanguinaire » par ses ennemis pendant la Terreur et après Thermidor.

N°871
Pour la suite voir à viewtopic.php?f=52&t=9555



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Louis Lazare Hoche, né le 25 juin 1768 dans le faubourg de Montreuil à Versailles et mort le 19 septembre 1797 à Wetzlar (Oberhessen), est un général français de la Révolution.
Son père est palefrenier aux écuries royales. La pauvreté de ses parents l'obligea de bonne heure à s'occuper lui-même des moyens de pourvoir à son existence. Il n'était qu'un enfant lorsqu'il fut reçu aide-surnuméraire dans les écuries royales (à 14 ans) ; devenu orphelin, il profita des secours qui lui furent offerts par une de ses tantes, fruitière à Versailles, pour faire emplette de quelques livres avec lesquels il fit lui-même sa première éducation, et dès lors commencèrent à se développer ses facultés intellectuelles. Consacrant le jour à son travail, il employait les nuits à étudier. À 16 ans, le 19 octobre 1784, il embrassa l'état militaire, fut admis comme simple fusilier dans les Gardes-Françaises et ne tarda pas à fixer sur lui les regards de ses chefs, par la régularité de ses mœurs, son application à la lecture et sa prodigieuse activité ; aussi fut-il promu, en 1789, au grade de sergent. Son unité est dissoute le 31 août 1789, et il s’engage dans la garde nationale de Paris.

Il s’engage en janvier 1792 au 104e Régiment d'Infanterie, où il est adjudant.

Il passa officier et fut pourvu d'une lieutenance au régiment de Rouergue. Il participe à la défense de Thionville au sein du 58e Régiment d'Infanterie (comme lieutenant) puis est chargé de l'intendance à l'armée des Ardennes. Il bénéficie des conseils du général Leveneur, qui devient son mentor. Au siège de Thionville et à la Bataille de Neerwinden, il donna des preuves éclatantes de sa capacité et de sa bravoure.

Appelé à Paris peu de temps après, il exposa au Comité de salut public un plan de campagne si heureusement conçu, que l'illustre Carnot ne put s'empêcher de s'écrier : « Voilà un officier subalterne d'un bien grand mérite. » Le Comité tout entier se joignit à Carnot pour admirer tant de savoir dans un jeune homme, et se hâta de le placer dans un poste digne de lui.

Revêtu d'abord du titre d'adjudant-général, Hoche reçut ensuite le commandement de Dunkerque qu'il défendit brillamment contre les Britanniques.

En 1793, il organise la défense de la place de Dunkerque : après avoir résolu les problèmes d’intendance, et sélectionné les meilleurs éléments autour de lui, il fait inonder la campagne autour de la ville. Lors du siège mené par Frederick, duc d'York et Albany, il opère plusieurs sorties qui rendent le siège trop difficile à conduire pour les Britanniques, qui lèvent le siège.

Cette réussite lui fait gravir rapidement les échelons de la hiérarchie militaire. Il est nommé général de brigade, puis général de division en octobre 1793, et enfin général en chef de l'armée de la Moselle qui subit d'abord une défaite à Kaiserlautern, bataille qui avait pour objectif le dégagement de Landau.

Forts de leurs premiers succès, les prussiens du duc de Brunswick et les autrichiens du général Wurmser envahissent l'Alsace. C'est alors que Hoche, ayant réorganisé son armée, lance une contre-offensive victorieuse. Le 22 décembre 1793, Hoche attaque les autrichiens du général Hotze à Woerth et Froeschwiller. Devant les hésitations de ces soldats, Hoche leur lance cette formule devenu célèbre : "allons soldats, à cent livres pièces le canon autrichien". Les volontaires et vétérans français s'élancent alors à la baïonnette et s'emparent des redoutes tenues par les soldats autrichiens. Le corps autrichien de Hotze est vaincu et mis en déroute. Du 22 décembre au 25 décembre, les lieutenants de Hoche passent à leurs tours à l'offensive, chassant les prussiens de Brunswick de positions en positions. Brunswick et Wurmser regroupent alors leurs forces prussiennes et autrichiennes près du Geisberg, non loin de Weissembourg. Hoche, quant à lui, a profité de son succès à Woerth pour être nommé à la tête des deux armées française de la Moselle et du Rhin. Le 26 décembre, le général français lance une offensive générale contre les positions ennemies. C'est la fameuse bataille du Geisberg. Hoche prend lui-même la tête des attaques qui sont formulées contre les troupes autrichiennes de Wurmser. Malgré les violentes charges de cavalerie autrichienne, les soldats français résistent puis enfoncent, la baïonette en avant, les lignes d'infanterie autrichiennes. Dans le même temps, Championnet et Soult réussissent à repousser les prussiens du duc de Brunswick. Afin de protéger sa retraite, le général prussien tente une dernière attaque contre Hoche. Les français la repoussent assez vite. Battus de manière décisive, les autrichiens de Wurmser et les prussiens de Brunswick évacuent définitivement l'Alsace. Quelques jours plus tard, le 1er janvier 1794, le général Moreaux, un lieutenant de Hoche, réussissait à repousser les prussiens hors de Kaiserlautern après un combat de trois jours. Peu de temps après, Landau est débloqué et les français pénétrent en vainqueurs dans Spire et Worms.

Le 20 mars 1794, il se vit enlevé à l'armée de la Moselle dont il avait le commandement en chef et fut jeté dans les prisons de Paris pour trahison, comme membre du club des cordeliers (suite à un arrêté signé par Carnot, Collot d'Herbois, Billaud-Varenne, Robespierre et Barère), d'où il ne sortit qu'en août, après la chute de Robespierre.

En août 1794, il est appelé à la tête des armées de Brest et de Cherbourg pour pacifier l'Ouest de la France (Vendée et Bretagne). Il rétablit la discipline, adopte une tactique efficace contre la guérilla des Chouans (camps et unités mobiles), et signe les accords de paix de La Jaunaye le 15 février 1795 avec les Vendéens.

Du côté chouan, il signe, sans y croire, les accords de la Mabilais le 20 avril 1795. Mais plusieurs chefs ne les signent pas, l’accord est transgressé puis rompu au bout d’un mois. Hoche est prévenu d’un débarquement à Carnac. il fait repousser les débarquements britanniques (dont celui des émigrés dans la presqu'île de Quiberon, en juillet 1795, et défait les Chouans. Il obtient alors le commandement de toutes les armées de l’Ouest.

Prévoyant une seconde tentative, il dispose des troupes sur la Sèvre nantaise afin d’empêcher une concentration des forces vendéennes, et empêche le débarquement de l’île d'Yeu en s’y présentant avant les Britanniques. Il désarme systématiquement la Vendée : la pression s’effectue par réquisition, et prise d’otages. Son rapport à Paris est approuvé, et il obtient le commandement de l’armée des côtes de l’Océan. Son second Travot capture Charette le 23 mars 1796. Hoche achève alors le désarmement de l’Anjou, et la pacification est officiellement proclamée le 15 juillet.

Le 16 juillet 1796, un message du Directoire ayant annoncé au Conseil la pacification de la Vendée, les représentants de la nation proclamèrent solennellement, par un décret, que Hoche et son armée avaient bien mérité de la patrie. Deux tentatives d'assassinat faillirent arrêter ce général au milieu de ses triomphes : une fois on essaya contre lui l'effet du poison, et peu après, il fut assailli, au sortir du théâtre de Rennes, par un individu qui lui tira un coup de pistolet dont il ne fut pas atteint.
Cependant le cabinet de Saint-James redoublait d'activité pour entretenir la guerre civile en France. Le « libérateur » de l'Ouest conçut alors le hardi projet d'une descente en Irlande : il se rendit aussitôt à Brest, il y fit ses préparatifs et s'embarqua dans ce port à la fin de 1796.

Tout, jusque-là, semblait avoir favorisé son audacieux projet ; mais à peine lancé en pleine mer, les éléments se déclarèrent contre lui et sauvèrent la Grande-Bretagne des embarras que cette entreprise devait lui susciter. Sa flotte, ayant été dispersée par un ouragan terrible, il fut obligé de revenir en France, heureux d'échapper, grâce aux habiles manœuvres de son pilote, à la vigilance des croiseurs britanniques.

A son retour, il fut nommé le 23 février 1797 général en chef de l'armée de Sambre-et-Meuse, forte de 80 000 hommes et à la tête de laquelle il ouvrit la campagne de 1797, en passant le Rhin à Neuwied, en présence et sous le canon de l'ennemi. Il remporta successivement cinq victoires, Neuwied, Ukerath, Altenkirchen, Dierdorf et Heddesdorf, et entra dans Wetzlar d'où son adversaire le croyait encore très éloigné ; il manœuvrait pour enlever d'un seul coup l'armée ennemie, quand l'armistice à Leoben, conclu par Napoléon Bonaparte avec le prince Charles, vint l'arrêter tout à coup à Gießen, sur les bords de la Nidda, au milieu de ses brillants succès et de sa marche triomphale sur le territoire allemand.

On lui offrit alors le ministère de la guerre qu'il refusa; mais il reçut le commandement d'un corps d'armée placé aux environs de Paris, et destiné à déjouer les intrigues que le parti de Clichy entretenait contre le Directoire.

Les dénonciations calomnieuses de ses ennemis ne tardèrent pas à lui faire perdre ce commandement qui fut confié à Augereau. Hoche, offensé de cette disgrâce, demanda des juges pour leur rendre un compte solennel de sa conduite, et ne put les obtenir. Dégoûté alors du séjour de Paris, il retourna à son quartier général de Wetzlar.

N°872
Mais le terme de sa glorieuse carrière approchait : il tomba subitement malade dans les premiers jours de septembre 1797, et mourut le 19 de ce mois, au milieu des plus cruelles douleurs, et en s'écriant : « Suis-je donc revêtu de la robe empoisonnée de Nessus ?» Il était âgé de 29 ans. L'autopsie du cadavre, ordonnée par le Directoire, révéla, en effet, dans les intestins, une multitude de taches noires qui parurent aux gens de l'art des indices d'une mort violente. Il s'agissait en réalité de la tuberculose. Des honneurs funèbres furent rendus à la mémoire de Hoche, tant à l'armée que dans l'intérieur de la République. Marie-Joseph Chénier, frère du poète André Chénier, célébra, dans de nobles vers, la gloire du héros enlevé si jeune à sa patrie.

Extrait de l'éloge funèbre prononcé par le président du directoire : Qui plus que moi doit en effet déplorer sa perte ! Il fut le sauveur des miens. Oh toi qui fermas l'horrible plaie dont furent affligés si longtemps le pays qui m'a vu naître et celui qui m'honora de son suffrage, génie tutélaire, envoyé par le ciel dans nos contrées pour y éteindre le feu de la discorde et y tarir la source de nos larmes, reçoit, par mon organe, l'hommage de mes compatriotes désolés ! Ils connaissent leur infortune ; et de toutes parts, dans les champs mélancoliques de la Vendée et sur les riantes collines de Maine-et-Loire, ton nom se prononce au milieu des sanglots, et l'écho le répète en gémissant !

Lazare Hoche fut enterré à Weißenthurm, une petite ville près de Coblence ; le lieu du Monument General Hoche s'appelle "Auf dem Frauenberg".



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 Sujet du message: Re: LA REVOLUTION DE 1789 (philatélie)
PostPublié: Mer Déc 22, 2010 10:32 am 
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La prise de la Bastille est un évènement de la Révolution française survenu le mardi 14 juillet 1789. La reddition de la Bastille, symbole du despotisme, fit l’effet d’un séisme, en France comme en Europe, jusque dans la lointaine Russie impériale. « Forteresse du secret, et lieu sans justice, la Bastille fut le premier rendez-vous de la Révolution.» Le 14 juillet 1789, jour où la Bastille est prise d’assaut par les Parisiens est, par tradition, considéré comme marquant la fin de l’« Ancien Régime » et le début de la Révolution française. Le président de l'Assemblée Constituante le 14 juillet 1789 est l'abbé Grégoire.

La Fête de la Fédération fut organisée à la même date l’année suivante, pour coïncider avec le premier anniversaire de l’évènement. C'est ce premier anniversaire qui est commémoré chaque année depuis 1880, lors de la Fête nationale française du Quatorze Juillet, et non l'épisode sanglant de 1789
Le peuple avait imaginé que la Bastille renfermait beaucoup de victimes de l’arbitraire. On dut se rendre à l’évidence lors de sa chute, le 14 juillet 1789 : elle ne comptait que sept prisonniers : quatre faussaires, dont le procès était en cours d'instruction ; deux fous, Auguste Tavernier et de White ; un noble, criminel, enfermé à la demande de sa famille, le comte de Solages. Les autres prisonniers, comme le marquis de Sade, avaient été transférés ailleurs avant.

Après la prise de la Bastille, des auteurs inventèrent de toutes pièces des supplices qu'auraient subis les détenus. Une vieille armure, et une imprimerie, furent présentées comme des instruments de torture. On retrouva des squelettes dans le remblai d'un bastion, et on prétendit qu'il s'agissait de ceux des victimes de la tyrannie. La légende raconte aussi que les révolutionnaires auraient trouvés le squelette du célèbre "Homme au masque de fer". « Quasi vide sans doute, mais surchargée : surchargée de la longue histoire entretenue entre la monarchie et sa justice ». L’imagerie révolutionnaire, notamment par des gravures, a largement contribué à entretenir le mythe d’une Bastille abritant des cachots où pourrissaient les victimes de la monarchie. En fait, la Bastille avait perdu pour partie sa fonction de prison d’État qu'elle avait gardée pendant les siècles de la monarchie absolue, où furent emprisonnés sans jugement les adversaires ou désignés comme tel du monarque ou d'autres grands personnages. La Bastille était le symbole de la tyrannie monarchique. Elle était aussi la forteresse dominant Paris, en particulier le populaire faubourg Saint-Antoine, et dont l'ombre rappelait l'usage que pouvait en faire le pouvoir en période de troubles.

La Bastille fut ensuite démolie sous la direction de l'entrepreneur Palloy. Celui-ci monta un commerce annexe en transformant les chaînes de la Bastille en médailles patriotiques et en vendant des bagues serties d'une pierre de l'ancienne forteresse.

L’importance de la prise de la Bastille a été exaltée par les historiens romantiques, comme Jules Michelet, qui en ont fait un symbole fondateur de la République. Celle-ci n’était défendue que par une poignée d’hommes, mais qui firent près de cent morts parmi les assiégeants. Il y en eut six parmi les assiégés, dont le gouverneur M. de Launay.

Dès le 16 juillet, le duc de Dorset, ambassadeur d’Angleterre et familier du comte d’Artois, écrivait au Foreign Office : « Ainsi, mylord, s’est accomplie la plus grande révolution dont l’Histoire ait conservé le souvenir, et, relativement parlant, si l’on considère l’importance des résultats, elle n’a coûté que bien peu de sang. De ce moment, nous pouvons considérer la France comme un pays libre. »

Le peuple de Paris était inquiet depuis plusieurs jours, craignant que les troupes étrangères stationnant autour de Paris ne finissent par être utilisées pour réprimer la révolution. Une milice de 48 000 hommes avait été constituée, mais sans armes

Dimanche 12 juillet 1789
Le matin du dimanche 12 juillet 1789, les Parisiens sont informés du renvoi de Necker, la nouvelle se répand dans Paris. À midi, au Palais-Royal, un avocat et journaliste alors peu connu, Camille Desmoulins, monte sur une table du café de Foy et harangue la foule des promeneurs et l’appelle à prendre les armes contre le gouvernement du roi. Dans les rues de Paris et dans le jardin du Palais-Royal de nombreuses manifestations ont lieu, les bustes de Jacques Necker et de Philippe d’Orléans sont portés en tête des cortèges. Le régiment de cavalerie, le Royal-allemand charge la foule amassée aux Tuileries. On compte plusieurs blessés, peut-être un tué parmi les émeutiers.

En début de soirée, Pierre-Victor de Besenval à la tête des troupes installées à Paris, donne l’ordre aux régiments suisses cantonnés au Champ-de-Mars d’intervenir.

Lundi 13 juillet 1789
À une heure du matin, quarante des cinquante barrières (postes d’octroi) qui permettent l’entrée dans Paris sont incendiées. La foule des émeutiers exige la baisse du prix des grains et du pain - prix qu’ils n'avaient jamais atteint au cours du siècle.

Une rumeur circule dans Paris : au couvent Saint-Lazare seraient entreposés les grains ; le couvent est pillé à six heures. Deux heures plus tard, une réunion des "électeurs" de la capitale se tient à l’Hôtel de Ville (ceux qui, au deuxième degré, ont élu les députés des États généraux). À leur tête se trouve le prévôt des marchands de Paris, Jacques de Flesselles. Au milieu d’une foule déchaînée, ils décident de former un «comité permanent» et prennent la décision de créer une «milice bourgeoise» de 48 000 hommes, afin de limiter les désordres. Chaque homme portera comme marque distinctive une cocarde aux couleurs de Paris, rouge et bleu. Pour armer cette milice, les émeutiers mettent à sac le Garde-Meuble où sont entreposées des armes, mais aussi des collections anciennes. Sur ordre de Jacques de Flesselles, 50 000 piques furent forgées. La foule obéissant aux ordres qui semblaient provenir du Palais-Royal, parlait de prendre la Bastille.

À 17 heures, une délégation des électeurs parisiens se rend aux Invalides pour réclamer les armes de guerre qui y sont entreposées. Le gouverneur refuse. La Cour ne réagit pas. Les électeurs n’obtiennent pas les armes.

10h : Les émeutiers s’emparent des 30 000 à 40 000 fusils entreposés aux Invalides
Devant le refus du gouverneur des Invalides, une foule énorme (40 000 à 50 000 personnes) se présente devant les Invalides pour s’en emparer de force. Pour défendre l’Hôtel des Invalides il existe des canons servis par des invalides, mais ceux-ci ne paraissent pas disposés à ouvrir le feu sur les Parisiens. À quelques centaines de mètres de là, plusieurs régiments de cavalerie d’infanterie et d’artillerie campent sur l’esplanade du Champ-de-Mars, sous le commandement de Pierre-Victor de Besenval. Celui-ci réunit les chefs des corps pour savoir si leurs soldats marcheraient sur les émeutiers. Unanimement, ils répondent non. C’est l’évènement capital de la journée. La foule, que rien désormais ne peut arrêter, escalade les fossés des Invalides, défonce les grilles, descend dans les caves et s’empare des 30 000 à 40 000 fusils à poudre noire qui y sont stockés ainsi que 12 pièces de canons et d’un mortier. Les Parisiens sont désormais armés. Il ne leur manque que de la poudre à canon et des balles. Le bruit court qu’il y en a au château de la Bastille.

10h30 : une délégation se rend à la Bastille pour demander des balles et de la poudre
Pressés par la foule des émeutiers, les électeurs de la ville de Paris en réunion à l’Hôtel de Ville, envoient une délégation au gouverneur de la Bastille, M. de Launay, avec pour mission de demander la distribution de la poudre et des balles aux Parisiens qui doivent former une « milice bourgeoise ». En effet, au-dessus du portail monumental de la Bastille construit en 1643, se trouve un magasin d’armes et de poudre. Cette délégation est reçue avec amabilité, elle est même invitée à déjeuner, mais repart bredouille.

11h30 : une deuxième délégation repart pour la Bastille
À 11 heures 30 une seconde délégation conduite par Jacques Alexis Thuriot de la Rozière et Louis Ethis de Corny se rend au château de la Bastille. Elle ne peut rien obtenir. La foule des émeutiers armée des fusils pris aux Invalides s’agglutine devant la Bastille.

13h30 : les défenseurs de la Bastille ouvrent le feu sur les assiégeants
Les quatre-vingt-deux invalides défenseurs de la Bastille et trente-deux gardes suisses détachés du régiment de Salis-Samade obéissant aux ordres de René-Bernard Jordan de Launay ouvrent le feu sur les émeutiers.

14h : Une troisième délégation se rend à la Bastille
Une troisième délégation se rend à la Bastille, dans cette députation se trouve l’abbé Claude Fauchet.

15h: Une quatrième délégation se rend à la Bastille
Une quatrième délégation se rend à la Bastille avec de nouveau Louis Ethis de Corny, elle se présente devant le marquis de Launay mais n’obtient toujours rien. Les soldats de la garnison de la Bastille et les assiégeants se tirent les uns sur les autres.

15h30 : 61 Gardes Françaises se présentent devant la Bastille avec cinq canons

Un détachement de soixante et un garde-française sous le commandement de Pierre-Augustin Hulin, ancien sergent aux Gardes-Suisses se présente devant la forteresse de la Bastille. Ils ont emmené avec eux cinq canons provenant des Invalides. Ces canons sont mis en batterie contre les portes et le pont-levis du château.

N°1680
17h: capitulation de la Bastille
La garnison de la Bastille rend les armes, sur promesse des assiégeants qu’aucune exécution n’aura lieu s’il y a reddition. Les émeutiers envahissent la forteresse, s’emparent de la poudre et des balles, puis libèrent les sept captifs qui y étaient emprisonnés : deux fous (Tavernier et De Whyte qui seront transférés à l'Asile de Charenton), un débauché (le comte Hubert de Solages victime des lettres de cachet durant l'Affaire Barrau - Solages depuis 1765) et quatre faussaires (Béchade, Laroche, La Corrège et Pujade, qui avaient escroqué deux banquiers parisiens et furent remis aussitôt en prison). La garnison de la Bastille, prisonnière, est emmenée à l’Hôtel de Ville. Sur le chemin, M. de Launay est massacré, sa tête sera dit-on, découpée au canif par un garçon cuisinier nommé Desnot, avant d'être promenée au bout d'une pique dans les rues de la capitale. Plusieurs des invalides trouvent aussi la mort pendant le trajet. Jacques de Flesselles est assassiné sur l’accusation de traîtrise. Les assiégeants eurent une centaine de tués et soixante-treize blessés.

Outre les prisonniers, la forteresse héberge les archives du lieutenant de police de Paris qui sont soumises à un pillage systématique. Ce n’est qu’au bout de deux jours que les mesures sont prises par les autorités afin de conserver ces traces de l’histoire. Même Beaumarchais, dont la maison est située juste en face, n’avait pas hésité à puiser dans les papiers. Dénoncé, il doit d’ailleurs les restituer.

18h: Louis XVI ordonne aux troupes d’évacuer Paris
Ignorant la chute de la Bastille, Louis XVI donne l’ordre aux troupes stationnées dans Paris d’évacuer la capitale. Cet ordre sera apporté à l’Hôtel de Ville à deux heures du matin.

Les têtes des victimes décapitées promenées dans Paris[modifier]
Les têtes de M. de Launay et de Jacques de Flesselles, prévôt des marchands de Paris, ainsi que d’autres, furent promenées au bout d’une pique dans les rues de la capitale, et ce jusqu’au Palais-Royal.

Le 14 juillet 1789, en rédigeant son journal intime, le Roi qui revenait d'une partie de chasse, écrira pour cette même date : « Rien ».
Attention à ne pas s'y méprendre, puisque la matière ordinaire de son journal est composée de chasses, réceptions, cérémonies civiles ou religieuses, voyages, etc…
De plus, les moyens de communications de l'époque étant fortement limités à cause des longues distances, le Roi n'a pas été tenu informé des événements parisiens le jour même, et pour cause : ce n'est qu'au lendemain, le 15 juillet, à Versailles, à 8 heures, au moment de son réveil, que le duc de La Rochefoucauld-Liancourt annonça à Louis XVI la prise de la Bastille.
Le dialogue suivant aurait eu lieu :

— « C’est une révolte ? » demande Louis XVI.

— « Non sire, ce n’est pas une révolte, c’est une révolution. » répond le duc de La Rochefoucauld[



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