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Forum Québec • Voir le sujet - PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Lun Jan 17, 2011 6:39 am 
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L'île de Sein a eu son heure de gloire, lorsque les 128 pêcheurs de l'île l'ont quittée sur six bateaux pour répondre à l'appel du général de Gaulle. En effet, tous les hommes sans exception gagnèrent la Grande-Bretagne à bord de leurs bateaux à l'appel du 18 juin 1940 du général de Gaulle sur le poste de radio que Tin'ti Marie avait posé sur le rebord de fenêtre de l'Hôtel de l'Océan. Ces hommes furent parmi les premiers Français à gagner la Grande-Bretagne : quelques jours après l'appel du général de Gaulle, environ 25 % des Français arrivés à Londres venaient de Sein. Ce qui valut un éloge de la part du général de Gaulle : « l'île de Sein est un quart de la France ». L'île de Sein est l'une des cinq communes françaises qui ont été faites compagnons de la Libération.

Un monument sculpté par René Quilivic a été érigé sur la côte nord, non loin du phare. Il porte l'inscription Kentoc'h Mervel (« plutôt mourir ») et proclame : « Le soldat qui ne se reconnaît pas vaincu a toujours raison ». En 1962, un timbre postal représentant ce monument a été émis pour commémorer cet épisode glorieux de l'histoire de l'île. Le quai où accostent tous les bateaux se nomme « Quai des Français Libres ». Une plaque y a été apposée sur la maison où fut entendu l'appel du 18 juin. Elle rappelle les dates et les noms des bateaux qui partirent en direction de l'Angleterre.

N°1337



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Mar Jan 18, 2011 5:40 am 
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Situé sur le plateau des Glières dans le massif des Bornes en Haute-Savoie, créé par l'Armée secrète le 31 janvier 1944, le Maquis des Glières est commandé par l'ex-officier d'active Tom Morel et encadré par des anciens du 27e BCA d’Annecy. C'est le premier grand maquis à avoir affronté les Allemands le 26 mars 1944

Le plateau des Glières ayant été homologué comme zone de parachutage d'armes par une mission franco-britannique composée d'un officier anglais du SOE (le lieutenant-colonel Heslop, dit Xavier) et d'un officier français (le capitaine Rosenthal, dit Cantinier), ce dernier, représentant de la France libre, convainc, début février 1944, les chefs départementaux de l'Armée secrète (AS) (capitaines Clair et Anjot) d'y établir une base d'opérations en vue de harceler les Allemands lors du débarquement attendu des Alliés et de montrer à ceux-ci que la Résistance française, sous la direction du général de Gaulle, est capable d'actions de grande envergure.

Pourchassés par les forces de l'ordre du gouvernement de Vichy qui a mis la Haute-Savoie en état de siège fin janvier 1944, de nombreux combattants de l'Armée secrète se rassemblent sur le plateau des Glières sous le commandement d'anciens cadres du 27e bataillon de chasseurs alpins d'Annecy.

Ils sont bientôt rejoints par deux groupes de Francs-tireurs et partisans (FTP) (environ quatre-vingts, d'obédience communiste), qui veulent aussi des armes, et par une cinquantaine de républicains espagnols réfugiés.

A partir de la mi-février 1944, ils sont assiégés par des gardes mobiles, des GMR (Groupe mobile de réserve de la police de Vichy) et des miliciens français qui veulent mener une opération de maintien de l'ordre strictement française. A ce moment, l'intendant de police Lelong dispose, pour toute la Haute-Savoie, de 1125 gendarmes, de 906 gardes mobiles, de 790 GMR et de 250 miliciens. Les forces vichystes effectuent une reconnaissance en force sur le plateau des Glières le 12 février, mais tombent dans une embuscade (deux tués, six blessés, dont deux mortellement, trois prisonniers ; aucune perte du côté des maquisards). Les résistants réceptionnent trois parachutages d'armes légères d'infanterie, dont le plus important le 10 mars 1944.

Malheureusement, la nuit précédente, le prestigieux chef des Glières, le lieutenant Tom Morel, remarquable entraîneur d'hommes, est tué au cours d'une attaque du maquis contre un village tenu par un GMR . En effet, le 9 mars 1944, Tom Morel décide de mener une opération contre le commandement du GMR Aquitaine basé à Entremont au pied du plateau des Glières. Dans la nuit du 9 au 10 mars, environ 150 maquisards encerclent le village où cantonnent une soixantaine de GMR. L'un des groupes, commandé directement par Tom Morel, réussit à s'emparer de l'Hôtel de France, siège de l'état-major du GMR Aquitaine. Les maquisards désarment leurs prisonniers. Une violente discussion s'engage entre Tom Morel et le commandant Lefèbvre, le chef du GMR. Sortant de sa poche un petit revolver, celui-ci tire alors à bout portant sur Tom Morel qui s'effondre, tué sur le coup d'une balle en plein cœur (selon les témoignages, entre autres, du maquisard René Dechamboux et de l'officier de paix Couret, tous deux présents). Lefèbvre est immédiatement abattu. Le lieutenant Louis Jourdan-Joubert, puis à partir du 14 mars le lieutenant Pierre Bastian, assurent le commandement par intérim du bataillon des Glières jusqu'au 18 mars, où le capitaine Maurice Anjot, adjoint du capitaine Clair, chef de l'Armée secrète en Haute-Savoie, succède à Tom Morel.


Devant l'échec des forces françaises de maintien de l'ordre, les Allemands décident de venir à la rescousse de leurs collaborateurs avec près de 5 000 hommes, de l'artillerie et de l'aviation.

Le 12 mars, deux jours après le grand parachutage du 10 mars 1944, l'aviation allemande commence à bombarder les chalets et la Milice lance quelques assauts, mais sans succès. La Wehrmacht déclenche alors l'opération Hoch-Savoyen (Haute-Savoie) avec principalement :

4 bataillons du Reserve-Gebirgsjäger-Regiment 1 (chasseurs de montagne) de 600 hommes environ, dotés chacun de
12 mitrailleuses lourdes,
6 mortiers de 80 mm et
2 canons d'infanterie de montagne de 75 mm.
2 batteries d'artillerie du Reserve-Gebirgs-Artillerie-Abteilung 79 et la compagnie antichar du Reserve-Gebirgs-Jäger-Regiment 1 armées d'environ
11 canons de montagne de 75 mm,
2 obusiers de 150 mm,
4 canons antiaériens de 20 mm et
13 canons antichars.
Ces éléments, qui proviennent de la 157e division de réserve, prennent position au pied du plateau le 24 mars 1944.

Cette force terrestre allemande est appuyée par

des avions de la Luftwaffe :
3 Heinkel 111,
4 Focke Wulf 190.
La milice française composée de
400 francs-gardes permanents avec mitrailleuses et mortiers, et renforcée par
1 section de mitrailleuses de la garde mobile,
2 sections des GMR et
1 compagnie de grenadiers à deux sections du Reserve-Grenadier-Regiment 157.
Ces forces sont assistées dans un rayon plus lointain par

1 bataillon du SS-Polizei-Regiment 19 arrivant de Slovénie,
2 compagnies du Heeres-Flak-Abteilung 958 (mot.) (groupe antiaérien motorisé),
3 GMR (environ 500 hommes),
300 francs-gardes bénévoles et des gardes mobiles (en retrait).
Pour le capitaine Anjot, la raison commanderait de se replier pendant qu'il est encore temps. Cependant, à l’initiative de Cantinier qui, au nom de la France libre, veut un combat exemplaire, un duel sur les ondes oppose Radio Londres à Radio Paris au sujet du maquis des Glières. Celui-ci acquiert une renommée internationale et devient un élément important de la guerre psychologique menée pour conquérir l'opinion. C'est pourquoi Anjot décide de se battre afin de sauvegarder l'honneur, mais en tentant d'épargner le plus possible la vie de ses hommes. Dès lors, le maquis des Glières est en passe de livrer la première bataille « rangée » de la Résistance contre l'ennemi vichyste et allemand, avant le Vercors... et bien d'autres réduits.

Le dimanche 26 mars 1944, trois bataillons de chasseurs de montagne de la Wehrmacht (le quatrième demeurant en réserve), ainsi qu'un groupement formé de miliciens, de GMR, de gardes mobiles français et de grenadiers allemands, se préparent à attaquer le plateau. Tandis que l'aviation incendie une dizaine de chalets et que la Milice échoue de nouveau dans ses tentatives (col de l'Enclave), le commandement allemand envoie deux sections à l'attaque afin de tâter le dispositif de défense adverse : la première est aisément repoussée depuis les rochers (Lavouillon), mais la seconde, dans un secteur moins facile à surveiller (Monthiévret), parvient à tourner un avant-poste et à obliger les maquisards à se replier à la faveur de la nuit. Deux maquisards sont tués et plusieurs sont blessés, dont un grièvement.

Apprenant que les Allemands ont ouvert une brèche, et ses hommes privés de tout approvisionnement, le capitaine Anjot, qui estime l'honneur sauf, ordonne l'exfiltration du bataillon des Glières le 26 mars 1944 à vingt-deux heures. Ainsi, quasiment dépourvus d’armes lourdes, bombardés par la Luftwaffe, pilonnés par l'artillerie allemande, les défenseurs, après avoir livré un baroud d'honneur contre la Milice et la Wehrmacht, évacuent le plateau dans la nuit du 26 au 27 mars 1944.

Le lendemain, les Allemands, qui ont capturé quelques hommes, s'en aperçoivent et donnent l'assaut général initialement prévu pour le 28 mars, mais n'obtiennent pas le résultat escompté, le plateau ayant été promptement évacué. Néanmoins, traqués et souvent dénoncés par les collaborateurs français, les maquisards subissent de lourdes pertes : les deux tiers sont faits prisonniers ; environ cent vingt (et vingt sédentaires) mourront (tués au combat, sous la torture, fusillés ou déportés comme francs-tireurs et « terroristes »), et les blessés trouvés sur place sont abattus. Pratiquement toutes les armes et les munitions parachutées sont détruites ou tombées aux mains de l'ennemi. De leur côté, les Allemands n'ont que quelques blessés et trois tués sur le plateau ou son pourtour.

L'événement connaît un grand retentissement dans le cadre de la guerre des ondes qui fait rage entre les Français de Vichy et ceux de Londres. Tandis que Radio Paris tait l'intervention allemande et glorifie la victoire des forces de l'ordre sur un « ramassis de lâches terroristes communistes et étrangers » qui se seraient rendus sans se battre, Maurice Schumann déclare à la BBC le 6 avril 1944 : « Héros des Glières, quelle est votre plus belle victoire ? Pour tout dire, d’avoir déjà ramené Bir-Hakeim en France. »

« Défaite des armes, mais victoire des âmes » (Henri Romans-Petit), l'épopée des Glières prend vite naissance et persuade les Alliés que la Résistance française est capable de combattre à visage découvert. Ainsi reçoit-elle une aide accrue : en particulier, le grand parachutage anglo-américain du 1er août 1944 sur le plateau des Glières permet aux résistants d'empêcher la plus grande partie des Allemands (policiers, douaniers et soldats, la plupart hospitalisés), contraints au repli par l'avance alliée, de quitter le département qui sera libéré par la Résistance le 19 août.

Selon l'historien Jean-Louis Crémieux-Brilhac :

« Une défaite des armes peut être une victoire d'opinion. les combattants de Haute-Savoie ont défini et comme projeté vers l'extérieur l'image qu'ils souhaitaient donner d'eux-mêmes ; ils ont pu, à l'écoute de la BBC, suivre l'édification de leur propre légende. »

« Cette légende, qui sait s'ils l'auraient vécue de la même façon et jusqu'au bout, comme ils l'ont fait, s'ils n'avaient su - ou cru - que la France entière les regardait ? »

N°1380



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Mar Jan 18, 2011 5:44 am 
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MÉMORIAL DES MARTYRS DE LA DÉPORTATION
Lieu de mémoire conçu par l'architecte Pingusson à la pointe de l'île de la Cité, le Mémorial des Martyrs de la Déportation perpétue le souvenir des 200 000 victimes françaises de la déportation. C’est en effet en 1953 que le Réseau du Souvenir décide d’élever un Mémorial à la mémoire des 200 000 français déportés. Le choix est fait d’un Mémorial quasiment invisible depuis l’extérieur, semblable à une dalle funéraire et se développant en sous-sol. Il est conçu par l’architecte Pingusson, proche des architectes d’avant-garde, et qui s’est illustré dans la reconstruction de villes dévastées lors de la guerre. L'architecture très expressive du Mémorial vise à traduire l’enfer de la déportation. Il comprend ainsi une crypte avec une galerie tapissée de facettes de verre ; le jeu des matières et des symboles, notamment autour du triangle, est particulièrement marqué. L'inauguration par le général de Gaulle s'est déroulée le 12 avril 1962 . Tous les ans le Mémorial est le cadre des cérémonies de la Journée nationale du souvenir des martyrs de la déportation.

N°1381



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PostPublié: Mar Jan 18, 2011 5:56 am 
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LIBERATION


Déportation - Résistance

N°1407 - N°1411
Affiche "A tous les français"

N°1408
Débarquements de Normandie et de Provence - Libération de Paris et de Strasbourg

N°1409 - N°1410
Retour des déportés - Croix de guerre - Victoire

N°1447 - N°1452 - N°1450



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PostPublié: Mar Jan 18, 2011 9:25 am 
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Armistice de 1918

N°1179



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Mar Jan 18, 2011 9:43 am 
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Le traité des Pyrénées formalise une paix conclue entre le royaume d'Espagne et celui de France à l'issue de la guerre franco-espagnole, commencée en 1635 dans le cadre de la guerre de Trente Ans (1618-1648), et ayant continué durant la Fronde.

Il fut signé le 7 novembre 1659 sur l'île des Faisans, au milieu du fleuve côtier Bidassoa qui marque la frontière entre les deux royaumes dans les Pyrénées-Atlantiques. Les rois Louis XIV de France et Philippe IV d'Espagne y sont représentés par leurs Premiers ministres respectifs, le cardinal Mazarin et don Luis de Haro

Entrevue de Louis XIV et de Philippe IV dans l'Île des Faisans en 1659. On distingue la fille de Philippe IV, future reine de France, derrière lui.
En 1648, les traités de Westphalie concluent la guerre de Trente Ans et la guerre de Quatre-Vingts Ans, la France se retrouve en position de force en Europe. La dynastie des Habsbourg, qui régnait sur l'Espagne, les Pays-Bas espagnols, une partie de l'Europe centrale, en ressort affaiblie.

En 1658, à la bataille des Dunes entre Dunkerque et Nieuport en Flandre, l’Espagne est vaincue par la France, emmenée par Turenne.

Les négociations de paix commencent en juillet 1656 à Madrid, menées par Hugues de Lionne pour le royaume de France et don Luis de Haro pour celui d'Espagne. Elles traînent en longueur car, à l'époque, les traités de paix entre deux royaumes s'accompagnent souvent de contrats de mariage entre les deux familles régnantes, en l'occurrence celui de l'infante Marie-Thérèse, fille aînée du roi Philippe IV d'Espagne, avec son cousin germain, le roi de France Louis XIV, tous deux âgés de 21 ans
Avesnes sur Helpe

N°1221
Le texte se présente comme un règlement général entre les familles régnantes des Bourbons et celle des Habsbourg : annexion ou échange de divers territoires en Europe, pardon royal au Prince de Condé, clause de mariage entre Louis XIV et l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche, etc.

Les articles 1 à 34 fixent les règlements administratifs, commerciaux, de guerre, etc.

Les articles 35 à 41 abordent le cas des Pays-Bas espagnols : la France obtient le comté d'Artois, sauf Aire et Saint-Omer). Elle obtient également les places flamandes de Bourbourg, Gravelines et Saint-Venant, celles en Hainaut de Avesnes, Landrecies et Le Quesnoy, et au Luxembourg, celles de Damvillers, Montmédy et Thionville.

En contrepartie, l'Espagne obtient la fin du soutien français au royaume du Portugal, indépendant depuis la révolte de 1640, ainsi que la renonciation des prétentions françaises au comté de Barcelone. En effet, depuis la guerre des Faucheurs de 1641, le roi de France prétendait annexer la Catalogne.

Le duc de Lorraine et de Bar, Charles IV, récupère une bonne partie de ses possessions, sauf le Barrois. Il retrouve ce territoire au moyen d'une nouvelle négociation avec la France qui se conclut par le traité de Vincennes en février 1661, peu avant la mort de Mazarin.

Les articles 42 à 60 traitent des territoires des Pyrénées : au sud, la France annexe le comté de Roussillon, les pays de Vallespir, de Conflent et de Capcir et les bourgs et villages de l'est du comté de Cerdagne.

Le célèbre article 42 stipule que « les monts Pyrénées qui avaient anciennement divisé les Gaules des Espagnes seront aussi dorénavant la division des deux mêmes royaumes ». Il est souvent dit que ce texte délimite avec précision l'espace territorial des deux puissances. Mais la formulation réelle du traité est très vague et ambivalente. Le texte stipule : « la crête des montagnes qui forment les versants des eaux ». Le tracé de la frontière n'est par la suite pas matérialisé sur le terrain, et le texte ne supprime aucunement les droits de « lies et passeries » qui permettent aux communautés paysannes de jouir de coutumes de pacage (pâturage pour le bétail) sur les terres du pays voisin, de l'autre côté de la frontière.

Une convention entre les Commissaires de France et d'Espagne, en exécution du quarante-deuxième article du Traité des Pyrénées, touchant les 33 villages du Comté de Cerdagne qui doivent demeurer au Roi de France, est conclue à Llivia le 12 novembre 1660. Deux siècles plus tard, sous le Second Empire, le traité est clarifié (Traités de Bayonne) et la frontière terrestre est marquée par 602 bornes sur le terrain.
Perpignan

N°1222
Les articles 61 à 78 traitent de l'Alsace et de la Lorraine. Les articles 79 à 88 concernent le Prince de Condé. Les articles 89 à 105 abordent le cas de l'Italie et d'autres intérêts.

Les articles 105 à 124 fixent les dispositions finales. Néanmoins, certains articles restent secrets : une des clauses du traité est le mariage du roi de France Louis XIV avec l'infante d'Espagne Marie-Thérèse d'Autriche, fille aînée du roi d'Espagne et nièce de la reine-mère Anne d'Autriche. Celle-ci renonce à tout droit à la couronne d'Espagne contre le paiement d'une dot de 500 000 écus d'or, somme qui ne fut jamais payée (origine de la guerre de Dévolution à la reine entre mai 1667 et 1668) et qui permit à Louis XIV, plus tard, de soutenir les droits à la succession à la couronne espagnole de son petit-fils le duc d'Anjou.

Le traité des Pyrénées est le dernier acte diplomatique d'importance de Mazarin. Suivant les traités de Westphalie, il donne à Louis XIV une stabilité ainsi qu'un avantage diplomatique considérable :

Symbole du traité

N°1223
L'affaiblissement du prince de Condé,
L'affaiblissement de la couronne d'Espagne et la prépondérance de la France en Europe,
La dot de 500 000 écus est un facteur très important. Soit la dot sera versée et les finances de la France se porteront mieux, soit elle ne le sera pas - ce qui sera le cas - et ce sera un élément important en faveur de Louis XIV sur le plan diplomatique,
La future Reine de France renonce par là-même, pour elle et sa descendance, à ses droits sur la couronne d’Espagne (origine de la guerre de Dévolution entre mai 1667 et 1668) et qui permettra à Louis XIV, plus tard, de soutenir les droits à la succession à la couronne espagnole,
La cession de certains territoires à la France (l'Artois, le Roussillon, 33 villages de Cerdagne, et plusieurs places fortes en Flandre et au Luxembourg comme Thionville, Gravelines, Montmédy et Philippeville. Le duché de Lorraine sera partagé et verra l'arrivée de casernes françaises),
La frontière entre les deux royaumes délimitée par plusieurs centaines de bornes. Elle ne sera pas strictement conservée. Sous le Second Empire, elle sera définie par les délégués français de la Commission mixte pour la délimitation de la frontière, ou lors du traité de Bayonne conclu le 2 décembre 1856.
La France est désormais la grande puissance de l'Europe, et les Bourbons prennent définitivement le dessus sur les Habsbourg.

En 1660, avec la fin de la Première Guerre du Nord, l'Europe est entièrement en état de paix.



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PostPublié: Mar Jan 18, 2011 1:09 pm 
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Le traité de Turin du 24 mars 1860 officialise l'acte par lequel le duché de Savoie et le comté de Nice sont réunis ou annexés à la France.
Le 21 juillet 1858, le président du Conseil du royaume de Sardaigne Camillo Cavour rencontre secrètement l'empereur des Français Napoléon III, alors en cure à Plombières-les-Bains (Vosges). Lors de cette entrevue secrète, Napoléon III accepte d'aider le Piémont-Sardaigne à unifier l'Italie, à condition que le pape reste maître de Rome et que le comté de Nice et le duché de Savoie soient cédés à la France.

En avril 1859, l'Empire d'Autriche déclare la guerre au royaume de Piémont-Sardaigne qui fournit des armes aux Lombards. Les Sardes sont vainqueurs à Palestro et Montebello, mais les alliés français l'emportent difficilement à Magenta (4 juin 1859) et à Solferino (24 juin 1859). Inquiet, Napoléon III signe l’armistice de Villafranca (8 juillet). Cavour démissionne et la cession du duché de Savoie et de Nice ne paraît plus être à l'ordre du jour.

Le 25 juillet 1859, une délégation d'une trentaine de notables chambériens menée par le docteur Gaspard Dénarié et le journaliste Berthier, pose une adresse au roi Victor-Emmanuel II de Savoie lui demandant de prendre en compte les vœux de la province ducale. Toutefois, l'opinion commence à s'agiter face à cet avenir français. Plusieurs scénarios sont envisagés : le maintien de la province dans le royaume sarde, le rattachement à la Suisse de tout ou partie du territoire savoisien. Une pétition circulant dans le duché de Savoie a réuni environ 13 651 signatures, principalement dans la partie nord : 60 communes du Faucigny, 23 du Chablais savoisien et 13 aux environs de Saint-Julien-en-Genevois, très rarement une autonomie.

Le projet du rattachement à la Suisse reçoit également le soutien favorable de l'Angleterre. Face à ces idées de partition, notamment l'entrée dans la Confédération helvétique, la diplomatie s'organise.
Savoyarde et glacier de l'Homme

N°1246
Le 24 mars 1860, le traité de Turin est signé. Le duché de Savoie se trouve désormais réuni selon l'article 1 du traité (appelée « Annexion » ou depuis les années 1960 « Rattachement ») à la France, mais sous certaines conditions et sous réserve de l'adhésion des populations (exigences des chancelleries helvétique et britannique). Les troupes sardes quittent le duché de Savoie durant le mois de mars.

Le 1er avril, le roi Victor-Emmanuel II délie ses sujets savoisiens de leur serment de fidélité (renonciation royale). On décide d'une date pour le plébiscite, le 22 avril. Afin d'éviter les tensions dans les territoires septentrionaux du duché de Savoie (partisans d'un rattachement à la Suisse), il est décidé d'éditer un bulletin spécial « OUI ET ZONE » qui correspond à la ratification du traité de Turin, accompagné de la création d'une Grande Zone franche au Nord d'une ligne Saint-Genix-sur-Guiers, Le Châtelard, Faverges, Les Contamines-Montjoie. Ce vote est organisé par Napoléon III sur le modèle de suffrage français (hommes ayant atteint la majorité) ; en outre aucune autre option n'est proposée lors de ce plébiscite au peuple savoisien.

Cette zone a été réduite par la France à l'issue de la Première Guerre mondiale par le traité de Versailles. La France est condamnée en 1932 pour le non respect de ces zones et des tensions se sont maintenues à propos des contrôles douaniers sur la frontière officielle entre la Savoie et la Suisse.

Niçoise et plage

N°1247



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Jean-Baptiste Eugène Estienne (7 novembre 1860 à Condé-en-Barrois, France - 2 avril 1936 à Paris) est un artilleur et ingénieur militaire français. Il eut en France une influence importante dans le développement de l'artillerie moderne et de l'aviation militaire. Il reste surtout connu comme l'homme qui créa une arme blindée en France, ce qui lui valut le surnom de « Père des chars » qu'il appelait « artillerie d'assaut », durant la Première Guerre mondiale.
Il naît le 7 novembre 1860, son père, notaire, est le maire du village pendant 20 ans et conseiller général de la Meuse. Très tôt, il manifeste de bonnes dispositions pour les mathématiques, effectuant de brillantes études au collège de Saint-Dizier, puis au lycée de Bar-le-Duc. À 19 ans, il est admis à l'école Polytechnique, dont il sort 131e en 1882, année où il remporte aussi le premier prix d'un concours national de mathématiques. Il s'intéresse aux mathématiques et à la philosophie, mais se passionne surtout pour l'Antiquité grecque.

En 1883, il choisit l'artillerie à sa sortie de Polytechnique, et entre comme sous-lieutenant à l'école d'application de l'arme à Fontainebleau. Il en sort deux ans plus tard avec le grade de lieutenant et est affecté au 25e Régiment d'Artillerie à Vannes. Outre son activité professionnelle, il étudie la balistique, et publie son premier ouvrage, Erreurs d’observation, qu’il présente à l'académie des sciences. Il se fait l’avocat du tir indirect de l'artillerie.

Promu capitaine au 1er Régiment d'Artillerie en 1891, il commence à développer, à l'atelier de Bourges, des instruments télémétriques qui permettront de mettre ses théories en pratique, comme le goniomètre de pointage. Il publie en 1895 un second ouvrage, L’Art de conjecturer.

En 1902, il est muté au 19e Régiment d'Artillerie en tant que chef d'escadron, mais continue surtout ses travaux théoriques à la section d'artillerie de Paris. Il met au point divers instruments de précision, comme le télémètre phonétique, et milite pour l'emploi du téléphone pour transmettre les corrections de tir des batteries. Ce travail actif dans le domaine technique militaire ne l'empêche pas, néanmoins, de publier en 1906 une étude sur le théorème de Pascal. En 1907, il devient directeur de l'école d'artillerie de Grenoble, et y publie Les Forces morales à la guerre.

Il a la réputation d'être l'un des officiers progressistes les plus brillants et, en 1909, le général Brun lui confie le commandement du service de l'aviation militaire, en cours de création à Reims. Il met au point les techniques et les tactiques d'emploi de l'aviation d'observation. Il commande ensuite le 3e Groupe d'Aviation à Lyon, mais est rapidement rappelé pour continuer ses travaux à Vincennes, où il ne résiste pas néanmoins à l'envie de fonder une section d'aviation d'artillerie.

Quand la Première Guerre mondiale éclate, Estienne est désigné comme chef de corps du 22e Régiment d'Artillerie basé à Belfort qui fait partie de la division du général Pétain. À la bataille de Charleroi, l'artillerie, qu'il dirige de main de maître et qui emploie un réglage par l'aviation, impressionne les troupes allemandes. Cependant, cela n'empêche pas l'infanterie de se faire décimer par le tir des mitrailleuses si bien que, le 25 août, il déclare aux officiers de son régiment : « Messieurs, la victoire appartiendra dans cette guerre à celui des deux belligérants qui parviendra le premier à placer un canon de 75 sur une voiture capable de se mouvoir en tout terrain. »
Pendant l'été 1915, il apprend qu'Eugène Brillié, ingénieur de chez Schneider et Jules-Louis Breton, alors membre du parlement, ont commencé le développement d'un véhicule destiné à ouvrir un chemin dans les barbelés, basé sur le châssis du tracteur à chenille Holt observé au terrain d'exercice du Royal Engineer Corps à Aldershot. Il décide de prendre contact avec Joffre pour lui exposer ses idées sur l'emploi d'un tel véhicule. Après plusieurs lettres sans réponse, il finit par lui adresser une lettre à titre personnel, le 1er décembre, ce qui lui permet de rencontrer le chef d'état major adjoint de Joffre, Janin, le 6 décembre. Entre temps, le 9, il assiste avec Pétain à la démonstration du châssis Schneider : il comprend que l'existence même de ce prototype inachevé va permettre la création d'une force blindée. Le 20, Estienne rencontre Louis Renault, pour le convaincre de produire un char léger, mais ce dernier refuse dans un premier temps car consacrant tous ses moyens à la production de munitions.Le janvier 1916, le tracteur Holtz commencer des essais de franchissement au camp de Vincennes et après un rencontre entre Estienne et Joffre le 18, ce dernier décide le 31 de commander 400 chars Schneider CA1

Le 2 février 1916, il confie deux tracteurs Holt, un petit atelier et dix hommes, au sous-lieutenant Fouché, et lui donne 15 jours pour fabriquer un engin capable de franchir un tranchée large d'un mètre cinquante et d'écraser un réseau de barbelés. Le 17, l'engin est prêt et essayé à Vincennes et, le soir même, la société Schneider décide de construire 400 de ces engins, qui vont devenir les Schneider CA1. Le 16 juillet, Louis Renault lui annonce qu'il est revenu sur sa décision et que sa compagnie développe un char léger. En août, Estienne fait le voyage à Londres avec Jules-Louis Breton pour essayer de convaincre les Britanniques de n'employer leurs chars que lorsque ceux des Français seront prêts. Mais leur mission échoue et l'armée britannique engage, dès le 15 septembre, des chars Mark I.

Si l'effet de surprise est perdu pour des résultats peu convaincants, l'utilisation des chars britanniques déclenche une euphorie qui permet d'accélérer le développement des forces blindées françaises. Le 30 septembre, le colonel Estienne est nommé directeur de l'artillerie spéciale. Il reçoit ses étoiles de général de brigade le 17 octobre. Il installe le camp de base de la nouvelle arme dans la clairière de Champelieu, dans la forêt de Compiègne et lui donne ses premiers règlements et traditions, issus de celle de l'artillerie. Le 27 novembre, il adresse au grand quartier général une demande de 1 000 chars légers mitrailleurs qui pourraient être construits par Renault. Du fait de l'opposition du général Mouret, inspecteur du service automobile, la commande est supprimée par le ministre de l'armement et le général Estienne doit, de nouveau, intervenir pour la sauver. Il réussit à faire accepter l'achat de 150 chars le 22 février 1917.

Au 1er avril, l'artillerie spéciale a reçu 208 Schneider, dont 34 inutilisables, et 48 Saint Chamond. Le nouveau commandant en chef Robert Nivelle exige l'engagement de l'artillerie spéciale, en appui de la Ve Armée près de Berry-au-Bac, le 16 avril, malgré l'opposition d'Estienne qui considère que l'action est prématurée. Les faits vont lui donner raison. L'attaque est un échec, avec de nombreuses pertes chez les équipages de chars, dont le commandant Louis Bossut, qui commande l'un des deux groupements engagés. Ce premier engagement malheureux risque de provoquer la dissolution de l'artillerie spéciale, mais le remplacement de Nivelle par Pétain sauve l'œuvre d'Estienne.


L'avenir de l'artillerie spéciale est désormais assuré. Le matériel est commandé en masse, et de nombreux groupes d'artillerie spéciale, puis des régiments de chars légers, voient le jour. En juin 1917, l'industrie a reçu des ordres de fabrication pour 150 chars lourds 2C, 600 chars moyens et pas moins de 3 500 chars légers FT-17. Seront créés, pendant la guerre, pas moins de 17 groupes de Schneider CA1 et douze de Saint Chamond, tous à quinze chars, et trois régiments de chars légers, dont l'action se révèle déterminante dans la victoire des forces alliées. Il côtoie au cours de l'année 1917 George S. Patton, partageant avec lui des discussions techniques et stratégiques sur les chars. Le 2 août 1918, le général Estienne est fait commandeur de la légion d'honneur, avec la citation suivante de la main de Pétain : « Officier général d'une intelligence et d'une valeur exceptionnelle, qui par la justesse et la fécondité de ses idées, l'entrain et la foi avec lesquels il a su les défendre et les faire triompher, a rendu les plus éminents services à la cause commune. »

Estienne est élevé au rang de général de division le 23 décembre 1918. Il devient en 1919 commandant supérieur du groupe fortifié des Alpes-Maritimes et commandant de la subdivision de Nice.

Son dernier poste d'activité est celui d'inspecteur des chars de combat. Il reste ainsi à la tête de l'artillerie spéciale, devenue la subdivision des chars de combat lors de son rattachement à l'infanterie en 1920. Admis à la retraite le 7 novembre 1922, il prend cependant la tête de la direction générale des études de chars, qui vient d'être créée. Il tient deux conférences successives, l'une devant le conservatoire national des arts et métiers, le 15 février 1920, puis à Bruxelles devant le roi Albert Ier, où il développe une vision de l'avenir des chars, assez prophétique : « Imaginez, Messieurs, au formidable avantage stratégique et tactique que prendrait sur les lourdes armées du plus récent passé, cent mille hommes capables de couvrir quatre vingt kilomètres en une seule nuit avec armes et bagages dans une direction et à tout moment. Il suffirait pour cela de huit mille camions ou tracteurs automobiles et de quatre mille chars à chenilles et montés par une troupe de choc de vingt mille hommes. »

Il finit par se retirer sur la Côte d'Azur à Nice en 1933, se consacrant entre autres aux associations d'anciens combattants des chars. En 1934, il reçoit la grande croix de la Légion d'honneur.

Décédé le 2 avril 1936 à l'hôpital du Val-de-Grâce, il est enterré au cimetière Cimiez à Nice.

N°1270



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Les taxis de la Marne ont été au centre d'un épisode historique qui eut lieu lors de la Première bataille de la Marne, à la fin de l'été 1914.
Aux premiers jours de septembre, les troupes allemandes parvenaient au nord-est de Paris, notamment dans le département de Seine-et-Marne. Les Allemands ont bivouaqué le 3 au Plessis-Belleville et des détachements d'Uhlans allemands furent signalés à quelques dizaines de kilomètres de Paris seulement.

L'état-major français devait trouver une solution rapide pour envoyer des troupes fraîches, afin de réaliser un mouvement tournant pour contenir et détruire les avant-gardes des troupes allemandes. L'idée de l'opération revient conjointement au général Galliéni, gouverneur militaire de Paris, au général Clergerie et à André Walewski, un descendant de Napoléon Ier, le fondateur et propriétaire d'une société d'Autoplaces (futurs taxis G7).


Les 6 et 7 septembre 1914, sur ordre du général Galliéni, environ 600 taxis parisiens furent réquisitionnés pour servir de moyen de transport aux fantassins de la 7e division d'infanterie. Les véhicules étaient en majorité des Renault AG1 Landaulet roulant à une vitesse moyenne de 25 km/h.

Rassemblés aux Invalides, ces 600 véhicules partaient au cours de la nuit en deux groupes, direction Tremblay-lès-Gonesse, (aujourd'hui Tremblay-en-France) puis Le Mesnil-Amelot. Dans la journée du 7, pour des questions de logistique, ce convoi redescendait sur Sevran-Livry tandis qu'un second convoi de 700 véhicules quittait les Invalides pour rejoindre Gagny.

Les taxis furent rassemblés à Gagny et Livry-Gargan pour charger les troupes et organiser les convois. Les deux convois partirent dans la nuit du 7 au 8 et étaient à pied d'œuvre le 8 au matin aux portes de Nanteuil-le-Haudouin et de Silly-le-Long.

Les chauffeurs furent payés d'après les indications portées au compteur, comme pour n'importe quelle course.

Cette opération permit d'acheminer rapidement environ cinq mille hommes mais aucunement de renverser le cours de la Première bataille de la Marne contrairement à une idée reçue. En effet, le nombre de soldats transportés paraît dérisoire par rapport aux effectifs mobilisés pour la bataille.

Toutefois, cette manœuvre inédite dans son ampleur eut une réelle portée psychologique. Sur les soldats français ainsi que sur le commandement allemand mais surtout sur la population, l'épopée devenant rapidement un symbole d'unité et de solidarité nationale.

Sur les 600 taxis, 315 furent achetés par des associations d'anciens combattants américains ; le dernier (n°4449E2) partit en septembre 1935 où la société 40 hommes 8 chevaux de l'Orégon l'installa dans son musée de la guerre.


N°1429



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Bir Hakeim (parfois orthographié anciennement Bir Hacheim ou Bir Acheim - Traduction de puits de Hacheim qui est un nom propre) est un point d'eau désaffecté au milieu du désert de Libye, auprès duquel avait jadis existé un fortin turc. Pendant seize jours, du 26 mai au 11 juin 1942, la première brigade française libre du général Kœnig y résista aux attaques des armées motorisées italiennes et allemandes (l'Afrika Korps) du général Rommel. Le répit, ainsi gagné par les Français libres, permit aux Britanniques, en mauvaise posture, de se replier et de triompher par la suite à El Alamein. Le général Saint-Hillier dira en octobre 1991 dans un entretien : « Il fallut qu'un grain de sable enrayât l'avance italo-allemande, qui n'atteignit El-Alamein qu'après l'arrivée des divisions britanniques fraîches : le grain de sable s'appelait Bir Hakeim. »
Au début de 1942, après sa déroute dans l'ouest de la Cyrénaïque, la 8e armée britannique fait face aux troupes germano-italiennes en Libye, autour de la place forte de Tobrouk. En mai 1942, l'offensive allemande en Libye est relancée avec pour but final la prise du canal de Suez. Cette offensive sera menée à bien jusqu'à la bataille de Bir Hakeim qui ruinera les ambitions de Rommel au Moyen-Orient. L'offensive débute sous de bons augures, le général Kesselring et son corps aérien, revenus du front de l'est, ont lancé l'opération Herkules visant à s'emparer de Malte.

Malte, qui entravait le ravitaillement de l'Afrika Korps, est neutralisée par les bombardiers opérant à partir des bases de Sicile. De plus, des hommes-grenouilles italiens ont coulé deux cuirassés britanniques, ainsi qu'un cargo de la Royal Navy, en rade d'Alexandrie. Le ravitaillement et les renforts germano-italiens s'améliorent alors que les Britanniques sont contraints d'envoyer des troupes en Asie du Sud-Est pour contrer les Japonais (voir campagne de Birmanie notamment).

Pour préparer cette offensive, Rommel peut compter sur de multiples sources de renseignements sur la situation de l'ennemi. L'Abwehr a réussi à percer les codes britanniques et peut déchiffrer les messages transmis aux attachés militaires américains qui regorgent de précisions sur le dispositif militaire britannique ; il a aussi infiltré un espion au Caire, John Eppler et, à ceci, s'ajoutent les moyens de surveillance radiotélégraphiques de la compagnie d'écoute Horch. Certes, Rommel n'a pour cette offensive que 90 000 hommes et 575 panzers à opposer aux 100 000 hommes et 994 chars britanniques, mais il possède l'initiative et ses troupes sont plus mobiles et plus aguerries, en particulier pour combattre dans le désert. Il choisit d'envelopper la ligne de front britannique par le sud et de remonter ensuite au nord de manière à séparer en deux la 8e armée britannique du général Ritchie. Le 26 mai 1942, Erwin Rommel lance son offensive, avec laquelle il espère atteindre le canal de Suez.

Avec son aile gauche, composée des 10e et 21e corps italiens (divisions Sabratha, Trento, Brescia et Pavia) renforcés par la 15e brigade allemande d'infanterie, il déclenche une attaque frontale sur Gazala, sur la route côtière, en direction de Tobrouk, espérant ainsi y fixer l’essentiel des forces du Commonwealth. Mais, simultanément, il lance vers le sud, ses cinq meilleures divisions (la 15e Panzerdivision, la 21e Panzerdivision, la 90e Leichte Afrika Division allemande, la division blindée Ariete et la division motorisée Trieste), en un mouvement tournant destiné à contourner la ligne fortifiée nord-sud des Britanniques, de façon à remonter ensuite vers le nord pour prendre à revers le gros des forces britanniques et les détruire dans la poche ainsi créée. Il espère ensuite une chute rapide de Tobrouk, pour pouvoir foncer sur l'Égypte. Le général Ritchie, commandant la 8e armée britannique, convaincu que les Allemands attaqueront directement Tobrouk, a déployé le gros de ses forces face aux deux divisions italiennes, avec quatre divisions et deux brigades. Le flanc sud n'est couvert que par deux divisions et trois brigades dont la 1re brigade française libre. Le piège semble pouvoir se refermer sur la 8e armée.


Parmi les points de résistance faisant face au sud, un est tenu par des Français libres. La 1re brigade française libre commandée par le général Kœnig, est une unité assez hétérogène, formée au gré des ralliements successifs. Elle a un effectif de 3 700 hommes, répartis comme suit :

deux bataillons de légion étrangère, les 2e et 3e de la 13e demi-brigade de Légion étrangère, composés notamment de près de 300 Républicains espagnols, expérimentés et maîtrisant les techniques de guérilla, ils sont commandés par le lieutenant-colonel prince Amilakvari ;
les bataillons de l’Oubangui-Chari (bataillon de marche n° 2) et du Pacifique (composé de volontaires de Polynésie française, de Nouvelle-Calédonie et des Nouvelles-Hébrides sous les ordres du lieutenant-colonel Félix Broche) forment la demi-brigade de marche du colonel Roux ;
le bataillon de fusiliers marins du commandant Amyot d’Inville ;
le bataillon d'infanterie de marine du commandant Savey ;
le 1er régiment d'artillerie du lieutenant-colonel Jean-Claude Laurent-Champrosay ;
la 22e compagnie nord-africaine ;
la 1re compagnie du génie ;
une compagnie de transmissions ;
la 101e compagnie du train auto ;
l'intendance, le service de santé (ambulance Hadfield-Spears et ambulance chirurgicale légère), le service du matériel avec ses ateliers, le quartier général 50 ;
la 22e mission britannique de liaison.
Le 1er régiment d’artillerie du chef d'escadron Laurent-Champrosay et plusieurs petites unités, comme la 22e compagnie nord-africaine du capitaine Lequesne et la 17e de sapeurs-mineurs du capitaine Desmaisons, les appuient.

La 13e DBLE a été formée en 1940 comme demi-brigade de montagne, et elle a connu cette même année, en compagnie des bataillons de chasseurs alpins, les grands froids de la bataille de Narvik (Norvège).

Comme pour les troupes, l'armement est d'origine diverse et assez hétéroclite. Ainsi 63 chenillettes Bren Carrier, de nombreux camions et deux obusiers ont été fournis par les Britanniques. Mais la grande majorité de l'artillerie est d'origine française, récupérée au Levant. On y trouve 54 canons de 75 (dont 30 utilisés en antichars), 14 de 47, 18 de 25. Les Britanniques ont aussi fourni 86 fusils antichars Boys de 13,9 mm et 18 canons antiaériens de 40 mm Bofors, mais la plupart de l'équipement de l'infanterie est français avec 44 mortiers de 81 ou de 60, 76 mitrailleuses Hotchkiss, dont 4 bi-tubes, 96 fusil-mitrailleurs 24/29 de DCA et 270 d’infanterie. La garnison dispose au départ de dix jours de ravitaillement et de vingt mille obus de 75.

Le général Bernard Saint-Hillier décrira ainsi la position de Bir Hakeim que les hommes de Kœnig vont devoir défendre :

« Simple croisement de pistes dans un désert aride, caillouteux et nu que balaient les vents de sable, Bir Hakeim est vu de partout. Le champ de bataille se caractérise en effet par une absence totale de couverts et d'obstacles naturels. La position englobe une légère ondulation sud-nord, que jalonne un ancien poste méhariste, sans valeur défensive, et, près d'un point coté 186, les deux mamelles, qui sont les déblais de deux anciennes citernes. À l'est de l'ondulation, une grande cuvette inclinée vers le nord.
Kœnig divise le point d'appui en trois secteurs, défendus par trois des bataillons. Le 2e bataillon de la 13e DBLE tenant la façade est. Le 3e en réserve, forme plusieurs groupes mobiles dotés de véhicules et de canons de 75 ou de 25 portés, disponibles pour mener des reconnaissances parfois lointaines à l’extérieur du réduit.
Le système défensif emploie massivement les mines. Le commandant Vincent, de la brigade FFL, décrit ainsi les défenses de Bir Hakeim : Pour donner de la profondeur à ce système défensif relativement linéaire, un marais de mines, c'est-à-dire une surface très grande faiblement minée, précède la position. Les branches nord et nord-est de ce marais s'étendent jusqu'aux centres de résistance voisins. À hauteur du Trigh-el-Abd, elles sont reliées par une bande minée. Le triangle ainsi déterminé sur le terrain, qui est baptisé zone du V, est surveillé par des patrouilles motorisées de la brigade FFL. »

Char M13/40 italien
Dans la nuit du 26 mai 1942, Rommel, devançant l’offensive planifiée par les Britanniques, passe le premier à l’attaque. Les 15e et 21e divisions blindées, ainsi que la 90e division légère de l’Afrika Korps et les deux divisions du 20e Corps d’armée italien, la blindée Ariete et la motorisée Trieste, lancent le large mouvement de contournement prévu, au sud de Bir Hakeim. Les unités blindées britanniques surprises résistent de façon improvisée et désordonnée aux Germano-Italiens qui leur infligent des pertes considérables, mais ces derniers subissent aussi des pertes importantes. À la nouvelle des premiers mouvements ennemis, Kœnig fait prendre à ses hommes leurs dispositions pour le combat.
Le 27 mai, à 9 heures, Rommel donne l'ordre au général Stefanis, commandant de la division blindée italienne Ariete, d'attaquer Bir Hakeim par le sud-est. Les unités de cette division, à savoir le 132e régiment de chars équipé de M13/40, le 8e régiment de bersaglieri (tirailleurs) et le 132e régiment d'artillerie, abordent la position française, à revers en deux vagues successives, à partir de 9h30. Les bersaglieri qui tentent de débarquer de leurs camions pour soutenir la charge blindée sont contraints au repli en raison du tir de barrage de l'artillerie française. Les blindés chargent, mais sans aucun appui et tentent de traverser le marais de mines. Six d'entre eux parviennent à s'infiltrer à l'intérieur de la position française, malgré les mines et les antichars. Ils seront détruits à bout portant par les canons de 75 mm et leurs équipages seront capturés. Croyant la situation désespérée, le capitaine Morel, chef de la 5e compagnie, décide de brûler son fanion et ses documents.

Les chars restants tentent alors de déborder la résistance par le nord, mais ils tombent dans le champ de mines en V qui protège ce flanc. Les Italiens finissent par se regrouper et se replier. Ils laissent trente-deux blindés sur le terrain et quatre-vingt-onze prisonniers dont le lieutenant-colonel Pasquale Prestisimone, commandant du 132e régiment de chars. La division Ariete a été réduite à trente-trois chars en quarante-cinq minutes, et doit cesser son attaque. Les Français, eux, n'ont que deux blessés, un camion et un canon détruit. Beaucoup de tirs des canons antichars ont lieu à 400, voire à 200 mètres mais les légionnaires n'ont pas perdu pied. La journée du 27 mai se termine localement sur un échec pour les forces de l'Axe mais, plus au nord, la 3e brigade indienne, elle, est anéantie et deux brigades britanniques, la 4e blindée et la 7e motorisée, bousculées, doivent se replier sur Bir-el-Gobi et El-Adem, laissant Bir Hakeim isolé. Durant les journées du 28 et du 29, la Royal Air Force bombarde les alentours et la position de Bir Hakeim, s'en prenant aux carcasses de chars italiens. Le général Kœnig envoie un détachement, sous les ordres du capitaine de Lamaze, pour incendier ces épaves, afin d'éloigner le risque de méprises. Le groupement essaie vainement de prendre contact avec la 150e brigade britannique, installée plus au nord, mais l’artillerie italienne l'oblige à y renoncer, non sans avoir détruit sept automitrailleuses ennemies. Le 29 mai, c’est le groupe mobile du capitaine de Sairigné qui détruit trois chars allemands. Saint-Hillier raconte le 29 mai :

« Dans notre point d'appui, aucun renseignement ne parvient sur la situation générale, nous savons seulement que la 3e brigade indienne fut écrasée le 27 mai, par 44 chars suivis de nombreuses autres troupes et que la 4e brigade blindée et la 7e brigade motorisée britannique se sont repliées sur Bir-el-Gobi et El-Adem. Nous sommes en grande partie isolés du reste de l'armée britannique... »
Le lendemain, 30 mai, et le jour suivant, un calme relatif revient à Bir Hakeim, où ne se produit qu’une infiltration ennemie dans les champs de mines.

Quant à l’eau, elle menace de manquer à la suite de l’arrivée de six cent vingt soldats indiens assoiffés, capturés puis abandonnés par les forces de l’Axe en pleine offensive, et de la présence de deux cent quarante-trois prisonniers. Le groupement mobile du capitaine Lamaze, à la demande de la 7e division blindée britannique, se charge de colmater la brèche ouverte la veille par les blindés de l’Axe dans le champ de mines. Soutenus par le colonel Amilakvari, les légionnaires sont surpris par l’adversaire, mais réussissent à se replier, grâce à l’intervention des Bren Carriers de la 9e compagnie Messmer.
Le 31 mai, les cinquante camions de ravitaillement de la 101e compagnie automobile du capitaine Dulau, parviennent à Bir Hakeim, avec leur cargaison d'eau. En repartant, le convoi, récupère les blessés graves et les bouches inutiles, Indiens et prisonniers ennemis. Un raid mené par le colonel Amilakvari, destiné à nettoyer les alentours avec les groupes mobiles Messmer, de Roux et de Sairigné, permet de détruire cinq chars ennemis et un atelier allemand de réparation de blindés. Le bilan de la brigade FFL, du 27 mai au départ du convoi, est de quarante et un chars détruits, quatre-vingt dix-huit prisonniers allemands et cent quarante-cinq italiens pour deux morts et quatre blessés. Ce même 31 mai, les Allemands sont forcés de reculer temporairement vers l'ouest, suite à une contre-offensive de la 150e brigade britannique, mais celle-ci est mise en pièces et, dès le lendemain, l'encerclement de Bir Hakeim est de nouveau en place.


Les succès de Rommel au nord, où les combats font rage, ont aussi affaibli les forces de l’Axe, car les Britanniques ont mis en œuvre leur supériorité numérique en chars. De plus, la résistance de Bir Hakeim par les Français rend risqué le mouvement de contournement projeté par Rommel, malgré les coups portés aux Britanniques, comme la destruction le 1er juin de leur 150e brigade d’Infanterie. Les divisions de l’Afrika Korps, ne peuvent laisser subsister sur leurs arrières la menace d’une brigade alliée qui vient de prouver sa valeur. Rommel doit stopper son avance, jusqu’à ce qu’il ait réduit le point d’appui français. Après avoir renforcé les divisions italiennes avec des troupes de l’Afrika Korps pour appuyer leur attaque, et fait bombarder à plusieurs reprises, le 1er juin, le camp retranché français, Rommel envoie contre cette place la division motorisée Trieste, la 90e division légère allemande et 3 régiments blindés de reconnaissance de la division Pavia. Elles arrivent le 2 juin.

La garnison de Bir Hakeim repère l’approche des unités ennemies à 8 heures du matin, les premières formations allemandes progressant vers le sud, tandis que les Italiens s’avancent au nord. Deux officiers italiens se présentent, à 10 heures 30 du matin devant les lignes du 2e bataillon de légionnaires étrangers, et demandent la reddition du camp retranché. Le général Kœnig rejette leur ultimatum. Du 2 au 10 juin un duel d'artillerie a lieu, plus de 40 000 obus de gros calibre sont tirés (allant du calibre 105 au 220 mm) et une grande quantité de bombes est larguée. Les Français, eux, tireront 42 000 obus de 75 mm. La position est aussi continuellement pilonnée par les aviations allemande et italienne. Les Stukas allemands effectueront plus de vingt sorties de bombardement sur Bir Hakeim. L'armée britannique est incapable de soutenir la défense des Français, à l'exception d'une attaque, vite enrayée, le 2 juin, contre la division Ariete. L'isolement de Kœnig est presque total.


Le 3 juin, Rommel envoie un message écrit de sa main au général Kœnig : « Aux troupes de Bir Hakeim. Toute résistance prolongée signifie une effusion de sang inutile. Vous subirez le même sort que les deux brigades anglaises de Got-el-Oualeb qui ont été détruites avant-hier. Nous cessons le combat si vous hissez des drapeaux blancs et si vous vous dirigez vers nous, sans armes. » La seule réponse de la brigade FFL sera une salve de canon du 1er régiment d'artillerie qui détruira quelques camions allemands. Les 3 et 4 juin 1942, tous les assauts germano-italiens sont repoussés alors qu'ils sont précédés de tirs de canons de 105 mm et de bombardements. Le général Rommel raconte : « Une invitation à se rendre, portée aux assiégés par nos parlementaires, ayant été repoussée, l'attaque fut lancée vers midi, menée du nord-ouest par la division motorisée Trieste, et du sud-est par la 90e division motorisée allemande, contre les fortifications, les positions et les champs de mines établis par les troupes françaises. La bataille de juin commença par une préparation d'artillerie ; elle devait se poursuivre pendant dix jours durant et avec une violence peu commune. Pendant cette période, j'assumai moi-même, à plusieurs reprises, le commandement des troupes assaillantes. Sur le théâtre des opérations africaines, j'ai rarement vu combat plus acharné. » Von Mellenthin, un des autres généraux allemands de l'Afrikakorps, déclarera plus tard « n'avoir jamais affronté, au cours de toute la guerre du désert, une défense aussi acharnée et héroïque ».

À partir du 6 juin, l'assaut proprement dit commence. La 90e division motorisée envoie ses groupes d'assaut avec l'appui des pionniers du général Kleemann, chevalier de la croix de fer, venant du front russe, vers 11 heures, pour essayer de dégager un passage à travers le champ de mines. Les pionniers allemands réussissent à s'approcher à 800 mètres du fort après avoir réalisé une brèche dans le champ de mines extérieur et, pendant la nuit, ils parviennent à dégager plusieurs couloirs déminés à travers le périmètre intérieur, où l'infanterie s'infiltre à la faveur de l'obscurité. Malgré quelques timides attaques de la 7e brigade motorisée britannique contre la 90e division motorisée, l'encerclement est effectif au soir du 6. Au nord-ouest, l'attaque de la division Trieste piétine. Partout, les soldats français, terrés dans les trous individuels et les blockhaus, ripostent efficacement contre les tentatives de pénétrations des troupes de l'Axe. Même si les champs de mines sont franchis à plusieurs endroits, la précision et la densité du tir qui bat ce terrain découvert, empêche toute exploitation des succès initiaux par les troupes allemandes. Les légionnaires, bien retranchés, contre toute attente, malgré le pilonnage incessant, la faim et la soif qui commencent à se faire sentir, refusent l'accès à leur fort. La journée du 7, le scénario est le même, les Allemands s'approchent encore de la position, mais le tir continu des Français les cloue au sol. La RAF intervient à quatre reprises en mitraillant les forces engagées dans le champ de mines.

Un dernier convoi arrive dans la nuit, il est guidé par l'aspirant Bellec, qui est passé à travers les lignes allemandes pour aller du camp retranché au convoi. Un brouillard couvre leur arrivée mais couvre aussi les préparatifs de Rommel qui a fait venir du renfort (chars lourds, canons de 88, pionniers du colonel Hacker, etc.). Le matin du 8 juin, Rommel est fin prêt à lancer une nouvelle offensive. Il est impressionné par la résistance des Français, et écrit cela dans ses carnets : « Et pourtant, le lendemain, lorsque mes troupes repartirent, elles furent accueillies par un feu violent, dont l'intensité n'avait pas diminué depuis la veille. L'adversaire se terrait dans ses trous individuels, et restait invisible. Il me fallait Bir Hakeim, le sort de mon armée en dépendait. »


Il mène personnellement l'attaque au nord, approchant au maximum les pièces de 88 mm et de 50 mm pour effectuer des tirs tendus sur les fortifications françaises. La Luftwaffe intervient avec, entre autres, un raid de 42 Stukas qui touche le poste sanitaire de la brigade, tuant 17 blessés. Malgré les moyens engagés, les Français résistent toujours, le général Saint-Hillier raconte : « L'équipe de pièce d'un canon de 75 est volatilisée par un coup de 88 frappant l'alvéole ; le légionnaire survivant, la main arrachée, charge son 75 en s'aidant de son moignon, pointe son canon et touche le 88...». Au soir, seuls quelques endroits au nord du dispositif ont été entamés, le général Kœnig adresse un message à ses hommes. Il a été informé que le 10 juin serait le dernier jour à tenir et qu'ils pourront abandonner la position à l'ennemi le lendemain, les Britanniques ayant pu se réorganiser durant le temps où la 1re brigade française libre a bloqué l'Afrikakorps. Voici son message : « Nous remplissons notre mission depuis quatorze nuits et quatorze jours. Je demande que ni les cadres ni la troupe ne se laissent aller à la fatigue. Plus les jours passeront, plus ce sera dur : cela n'est pas pour faire peur à la 1re brigade française libre. Que chacun bande ses énergies ! L'essentiel est de détruire l'ennemi chaque fois qu'il se présente à portée de tir ».

Pour le combat du lendemain, la brigade FFL, qui n'a pas été ravitaillée après les combats de la veille, ne dispose plus de munitions que pour la journée, les réserves d'eau sont quasiment épuisées. La RAF arrivera à fournir un ravitaillement aérien de 170 litres en eau qui servira surtout pour les blessés. La nourriture manque aussi. Jusqu'à 9 h, le brouillard empêche les combats de commencer et permet aux équipes téléphonistes du capitaine Renard de rétablir les lignes avec les Britanniques. Rommel, de son côté a fait venir la 15e Panzerdivision. Dans la matinée, la situation est relativement calme, malgré quelques accrochages au nord-ouest entre le 66e régiment d'infanterie italien (appartenant à la division Trieste) et les hommes du lieutenant Bourgoin qui se battent à la grenade et les bombardements d'artillerie et d'aviation sur le camp de la part des Allemands. À 13 h, 130 avions germano-italiens bombardent le côté nord du camp, l'infanterie allemande lance son attaque tout en étant couverte par la 15e Panzerdivision qui bombarde elle aussi fortement les Français. La 9e compagnie du capitaine Messmer est enfoncée, ainsi que le centre tenu par la section de l'aspirant Morvan ; malgré tout, la situation est rétablie grâce à une charge de Bren Carrier. L'artillerie continuera à pilonner les Français jusqu'à 21 h, heure à laquelle une nouvelle offensive est lancée mais de nouveau repoussée. Après cet ultime assaut de l'Afrikakorps, les Français prévoient d'abandonner la position qui n'est plus d'aucune utilité aux Britanniques.


Erwin Rommel dans son véhicule de commandement
À 17 heures, l'ordre d'évacuation arrive aux Français. Dans la nuit, le général Kœnig précise les détails de sa sortie. Il demande la protection de la RAF et fixe l'heure du départ au lendemain, vers 23 heures. Il attend des Britanniques qu'ils préparent un point de recueil au sud-ouest de la position avec des moyens motorisés qui lui font défaut. Il faut néanmoins tenir encore le lendemain et, outre l'eau potable, la situation en munitions est critique avec quelque deux cents obus de 75 et sept cents de mortiers.

Au matin du 10 juin, le pilonnage de l'artillerie allemande reprend et, à 13 heures, l'assaut est lancé sur le secteur tenu par le bataillon de marche de l'Oubangui-Chari et du 3e bataillon de la Légion étrangère. Il est précédé par une attaque de 100 Stuka qui détruisent de nombreux équipements et sèment la confusion dans les rangs français. Les chars de la 15e Panzer et ses grenadiers sont près de percer le dispositif français, mais une contre-attaque des légionnaires de Messmer et des Bren Carrier du capitaine Lamaze, appuyée par les derniers obus de mortier, rétablit la situation. Une autre vague d'une centaine de bombardiers survient et l'attaque reprend. Mais, au bout de deux heures, les Allemands, démoralisés par le mordant de leurs adversaires, décident de remettre leur assaut au lendemain, sans se douter que les Français sont à court de munitions.

La position ayant tenu, la sortie prévue peut avoir lieu. Cependant celle-ci ne va pas être sans difficulté, compte tenu de la situation de la 1re brigade. Le matériel lourd intransportable est détruit la nuit venue et le 2e bataillon étranger se prépare à foncer vers les britanniques de la 7e brigade motorisée britannique, à sept kilomètres de là au sud-ouest. Le déminage, effectué par les sapeurs, s'avère plus ardu que prévu, et c'est avec plus d'une heure et quart de retard que la 6e compagnie du capitaine Wagner sort du périmètre. De plus, seul un couloir étroit, et non la largeur prévue de 200 mètres, a été déminé. Une fusée éclairante dévoile alors le mouvement des Français et ceux-ci, comprenant que la réaction allemande ne va pas tarder, décident alors de foncer, comptant sur la faible densité de mines pour limiter les pertes. Cela va se révéler payant car, si de nombreux véhicules sautent, le 3e bataillon étranger et le bataillon du Pacifique réussissent également à sortir. Plus qu'une attaque organisée, c'est une ruée des Français vers le sud-ouest. En petits groupes, motorisés ou non, ils neutralisent une à une, sur leur passage, les trois lignes de défense italo-allemandes. Se distingueront particulièrement les Bren Carrier du capitaine Lamaze. Ce dernier sera tué en compagnie du capitaine Bricogne, en continuant à pied et à la grenade pour réduire les nids de mitrailleuses. Le lieutenant Dewey trouvera la mort dans le duel entre son bren et un canon de 20 mm ennemi. D'autres comme le capitaine commandant du 3e bataillon, seront capturés. Mais la plus grande partie de l'effectif de la brigade arrive à traverser l'encerclement, derrière la charge des véhicules et des hommes d'Amilakvari. Celui-ci, en compagnie du général Kœnig, arrive à Gasr-el-Abid, après avoir risqué la capture en traversant un campement ennemi. Les Britanniques voient les premiers éléments français sous la conduite de l'aspirant Bellec, vers quatre heures du matin. Vers 8 h du matin, la majeure partie des hommes de la brigade FFL a réussi à rejoindre la zone de recueil fixée par les britanniques, en véhicule ou à pied. Les patrouilles britanniques recueilleront encore de nombreux isolés et égarés au cours de la journée.


La sortie est un succès complet et Rommel, ignorant que la position de Bir Hakeim a été désertée pendant la nuit, lance un nouvel assaut au matin. Ses hommes n'y découvriront que des cadavres ainsi que quelques blessés n'ayant pas réussi à fuir. La Luftwaffe, qui a épuisé son carburant au cours de 1 400 sorties au-dessus de Bir Hakeim, n'en a plus assez pour poursuivre et bombarder les colonnes FFL et britanniques qui s'échappent. Rommel raconte :

« Le 11 juin 1942, la garnison française devait recevoir le coup de grâce. Malheureusement pour nous, les Français n'attendirent pas. En dépit des mesures de sécurité que nous avions prises, ils réussirent à quitter la forteresse, commandés par leur chef, le général Kœnig, et à sauver une partie importante de leurs effectifs. À la faveur de l'obscurité, ils s'échappèrent vers l'ouest et rejoignirent la 7e brigade anglaise. Plus tard, on constata qu'à l'endroit où s'était opérée cette sortie, l'encerclement n'avait pas été réalisé conformément aux ordres reçus. Une fois de plus, la preuve était faite qu'un chef français, décidé à ne pas jeter le fusil après la mire à la première occasion, peut réaliser des miracles, même si la situation est apparemment désespérée. Dans la matinée, je visitais la forteresse, théâtre de furieux combats ; nous avions attendu sa chute avec impatience. Les travaux de fortification autour de Bir Hakeim comprenaient, entre autres, 1 200 emplacements de combat, tant pour l'infanterie que pour les armes lourdes ».
Du côté de l'Axe, les pertes sont les suivantes : 3 300 hommes ont été tués, blessés ou ont disparu, 277 ont été fait prisonniers. 51 chars et 13 automitrailleuses, ainsi qu'une centaine de véhicules divers ont été détruits. La Luftwaffe a perdu 7 avions du fait de la DCA et 42 Stukas abattus par la RAF. Les pertes françaises sont comparativement beaucoup plus légères, avec 99 tués et 19 blessés, pendant le siège, et 41 tués, 210 blessés et 814 prisonniers, lors de la sortie. En outre, pendant celle-ci, 40 canons de 75, 5 de 47, 8 Bofors et une cinquantaine de véhicules divers ont été perdus. Au total 2 619 hommes des FFL arriveront à rejoindre les lignes britanniques, sur les 3 703 présents au départ.

Ce fait d'armes entraîne une nouvelle prise de conscience de la valeur et du courage des soldats français, très contestés depuis juin 1940. Le général britannique Ian Playfair dira : « La défense prolongée de la garnison française a joué un rôle important dans le rétablissement des troupes britanniques en Égypte. Les Français libres ont, dès l'origine, gravement perturbé l'offensive de Rommel. L'acheminement de ravitaillement de l'Afrikakorps en a été fortement troublé. La concentration de plus en plus importante de l'Axe, pour percer cet abcès, a sauvé la 8e armée britannique d'un désastre. Les retards qu'apporte la résistance résolue des Français augmentent les chances des Britanniques de se ressaisir et facilitent la préparation d'une contre-attaque. À plus long terme, le ralentissement de la manœuvre de Rommel permet aux forces britanniques d'échapper à l'anéantissement prévu par l'Axe. C'est par là que l'on peut dire, sans exagération, que Bir Hakeim a facilité le succès défensif d'El-Alamein. ». Le maréchal Claude Auchinleck déclara le 12 juin 1942, à propos de Bir Hakeim :« Les Nations unies se doivent d'être remplies d'admiration et de reconnaissance, à l'égard de ces troupes françaises et de leur vaillant général Kœnig ». Winston Churchill sera plus laconique : « En retardant de quinze jours l'offensive de Rommel, les Français libres de Bir Hakeim auront contribué à sauvegarder le sort de l'Égypte et du canal de Suez. ».

N°925
Même Adolf Hitler répondra au journaliste Lutz Koch, de retour de Bir Hakeim : « Vous entendez, messieurs, ce que raconte Koch. C'est bien une nouvelle preuve de la thèse que j'ai toujours soutenue, à savoir que les Français sont, après nous, les meilleurs soldats de toute l'Europe. La France sera toujours en situation, même avec son taux de natalité actuel, de mettre sur pied une centaine de divisions. Il nous faudra absolument, après cette guerre, nouer une coalition capable de contenir militairement un pays capable d'accomplir des prouesses sur le plan militaire qui étonnent le monde comme à Bir Hakeim. ».

Entre-temps, radio Berlin avait diffusé un communiqué : « Les Français blancs et couleur, faits prisonniers à Bir Hakeim, n’appartenant pas à une armée régulière, subiront les lois de la guerre et seront exécutés. ». C. De Gaulle ripostait de suite dans la BBC « Si l’armée allemande se déshonorait au point de tuer des soldats français faits prisonniers en combattant pour leur patrie, le général De Gaulle fait connaître qu’à son profond regret il se verrait obligé d’infliger le même sort aux prisonniers allemands tombés aux mains de ses troupes. ». La même journée la radio de Berlin proclamait : « A propos des militaires français qui viennent d’être pris au cours des combats de Bir-Hakeim, aucun malentendu n’est possible. Les soldats du général De Gaulle seront traités comme des soldats. ».

Pour l'anecdote, Rommel, impressionné par la résistance française et s'apercevant que les prisonniers français mouraient de soif, donna l'ordre de leur attribuer une ration d'eau égale à celle que recevaient les soldats de l'Axe, ce sur quoi il fut en accord avec Mussolini qui avait exigé de ses troupes que les prisonniers français soient bien traités. Charles de Gaulle enfin, envoya un message au général Kœnig : « Sachez et dites à vos troupes que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. ».

Le résultat le plus important de la Bataille de Bir Hakeim, c’est le ralentissement de l’offensive allemande, grâce à la résistance de la garnison de Bir Hakeim, qui a bloqué pendant quatorze jours une part importante des blindés de Rommel sur la route du Canal de Suez. Ce retard, qui va permettre à la 8e armée britannique de s'échapper vers El-Alamein et de s’y fortifier, a constitué un succès stratégique décisif.


N°1532
Le 21 juin, Rommel s'empare de Tobrouk et de sa garnison britannique de 35 000 hommes (2e D.I. Sud-africaine, 201e Brigade de la Garde, 32e Brigade Blindée et 29e Brigade indienne) : Le général italien Navarinni y a mené, en effet, l'attaque, à l'aube du 20 juin, avec 30 000 Germano-Italiens, et la garnison britannique, pourtant supérieure en nombre aux assaillants, a capitulé dès le lendemain 21 juin à 9h40, après une journée d'assaut, sans même détruire ses équipements. Si bien qu'en plus de ses 33 000 prisonniers, Rommel y a capturé 2 000 véhicules, dont 30 chars, en état de marche, 2 000 tonnes d'essence et 5 000 tonnes de vivres.

Sa poursuite de la 8e armée continue, et Rommel s'empare encore de Marsa-Matruh avant d'arriver devant El Alamein, à 160 km d'Alexandrie. Mais les divisions italiennes ne possèdent alors plus que 30 chars, et les allemandes 58. Très affaiblies, elles ne parviendront pas à percer cette nouvelle ligne de défense. Les Britanniques, qui ont reçu le renfort de cinq divisions fraîches dont une blindée, vont tenir leurs positions malgré de lourdes pertes. Ainsi va être arrêté, une fois pour toutes, l’Afrika Korps dans sa marche vers Alexandrie, Le Caire et le canal de Suez. Le 23 octobre 1942, Montgomery déclenchera alors une offensive qui rejettera les forces de l'Axe jusqu'en Tunisie, où elles capituleront.



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PostPublié: Sam Jan 22, 2011 6:12 am 
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La bataille de Narvik est la première victoire alliée du début de la Seconde Guerre mondiale. Bataille navale puis bataille terrestre, après une mise à terre des troupes depuis une force maritime franco-britannique, elle a lieu en deux temps, les 10 et 13 avril 1940, ce qui fait parfois parler des batailles de Narvik, distinguant la première bataille et la seconde bataille de Narvik.

Un corps expéditionnaire composé des 5e et 27e demi-brigades de chasseurs alpins, 14e compagnie divisionnaire antichar et une section de radio de renforcement, aux ordres du colonel Béthouard, commandant la 5e demi-brigade puis d'un groupement de haute montagne qui prendra le nom de 13e demi-brigade de Légion étrangère, en majorité composée d'anciens républicains espagnols, et de bataillons de chasseurs polonais (Brigade autonome de chasseurs de Podhale) y furent engagés.

La campagne allemande en Norvège commence dès les premiers jours d'avril 1940. Narvik est la dernière cible stratégique pour les Allemands après avoir rapidement conquis le sud du pays. Ils arrivent à Narvik avec 10 destroyers et balayent sommairement les gardes-côtes faisant face à l'entrée du fjord.
Ils n'eurent que peu de répit une fois amarrés au port de Narvik puisque le 10 avril, 5 destroyers britanniques font leur apparition à l'entrée du fjord. Ils transforment le port en véritable cimetière pour bateaux. Cependant la flotte allemande parvient à les repousser mais accuse de sérieux dégâts.

Trois jours plus tard, les alliés envoient cette fois 8 destroyers et 1 cuirassé pour déloger l'expédition allemande. En infériorité, les Allemands reculent et sabordent leurs derniers navires dans le fjord pour sauver les marins rescapés. Ceux-ci se réfugient dans les montagnes enneigées qui bordent Narvik laissant la ville aux mains des alliés.

Quelques jours plus tard, les Alliés reçoivent des renforts et comptent désormais 24 500 hommes. Les Allemands sont 5 fois moins nombreux. Mais ces derniers, entraînés aux conditions de l'Arctique, résisteront jusqu'au départ des troupes alliées réquisitionnées pour la bataille de France. Ils reprendront ainsi la ville de Narvik jusqu'à l'invasion soviétique en 1944.

Narvik est un port norvégien par lequel transite le fer en provenance des mines de Kiruna, en Suède, par une ligne de chemin de fer qui lui est affectée. En hiver, il est le seul port praticable en raison des glaces qui obstruent les autres ports de la région, et offrant un accès direct à l'océan Atlantique par lequel le fer suédois peut être exporté. Or 50% des importations en fer de l'Allemagne proviennent de Narvik. Le Royaume-Uni en importe lui aussi, à hauteur de 10% de sa consommation globale.

L'objectif pour les Allemands est donc de sécuriser cette ligne d'approvisionnement et d'en priver les Britanniques. Pour les Alliés, il s'agit de la couper.

L'Allemagne nazie a envahi la Norvège en avril 1940 afin de sécuriser le transport du fer suédois avant d'engager la bataille de France, le 10 mai. Les Alliés avaient quant à eux déjà pensé à occuper la Norvège afin de contrer les visées allemandes sans se décider. Belligérants : 24 500 soldats alliés contre 5 600 soldats allemands.


Un groupement de haute montagne de la Légion étrangère est créé en Afrique du Nord et comprend : un état-major de groupement, une compagnie hors rang, une section de commandement et 2 bataillons du type haute montagne, l’un devant être formé par les 2e, 3e, 4e régiments étrangers (1er bataillon, CHR et CDT) l’autre par le 1er régiment étranger (2e bataillon). L’effectif de chaque bataillon comporte 930 officiers, gradés et légionnaires avec une section de skieurs. Le groupement de haute montagne est commandé par le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, qui deviendra Monclar lors de son ralliement aux FFL.

Le 22 mai, vers 23 h30, le colonel Magrin-Vernerey, les chefs de bataillon, les commandants de compagnie, le chef d’escadron du GAAC, participent à une reconnaissance au large de Langstrand. Ces officiers embarquent à Seynes, sur un ponton à moteur, puis sont ensuite transbordés sur le torpilleur britannique « Fame ». Le bâtiment met immédiatement le cap sur la pointe sud de la presqu’île de Narvik.

Le « Fame » contourne la presqu’île, longe à moins de 300 m les rives nord et pénètre dans le Rombaken. Il est violemment pris à partie par une pièce de 77 montée sur wagon plateau. Deux obus traversent la passerelle sans éclater. Restent seuls sur la passerelle le commandant de bord, le lieutenant-colonel Magrin-Vernerey, le commandant Boyer-Resses et le capitaine Dimitri Amilakvari. Les canonniers se précipitent à leurs pièces. Le capitaine Amilakvari, qui a repéré l’objectif, commande le feu. En quelques minutes, le 77 est réduit au silence.

Le « Fame » passe lentement devant le mamelon d’Orneset. Au premier plan, ce mouvement de terrain se détache du massif imposant du Taraldsvik par un palier très prononcé où passe la voie ferrée. Les pentes est du mamelon, plongent doucement dans le Fjord. Cette plage est choisie par le général Béthouart comme point de débarquement.

La tête de pont sera organisée sur le mamelon d’Orneset. Plus au Sud, on distingue, au second plan, la Cote 79, qui masque la ville de Narvik. Derrière se profile la pointe de Lillevik.

Revenu à terre, le général Béthouart convoque ses subordonnés pour mettre au point les détails d’exécution de la manœuvre.


Le 26 mai, le commandant Boyer-Resses réorganise son bataillon. Quatre groupements de fusiliers et voltigeurs sont constitués. La compagnie d’accompagnement est partagée entre différents échelons. Le capitaine Guillemain fait mouvement dans la soirée, avec un détachement comprenant la section de commandement de la CAB 1, deux sections de mitrailleuses, la section d’engins et le groupement du lieutenant Boucher. Ils s’installent dans le bois au Sud-ouest de la Cote 115, pour y passer la nuit.

Le 2/13DBMLE et le GAAC, déjà en place, la première vague, comprenant le chef de bataillon Boyer-Resses, une section de mitrailleuses et la 3e compagnie, quittent les emplacements de repos vers 21 heures. La piste de Bjerkvik à Oijord est la seule voie de communication de la presqu’île. Elle longe les rives de l’Herjangfjord, au bas des montagnes enneigées. Le détachement s’écoule lentement en deux colonnes de chaque côté de la route. Des petits chevaux norvégiens traînent les voiturettes de mitrailleuses et de mortiers. Au milieu de la route passent rapidement des estafettes à motocyclette.

Le commandant Boyer-Resses, et son officier adjoint, le lieutenant Vichot, ont précédé le bataillon pour reconnaître les points d’embarquement à Seynes. Les pontons blindés attendent au bord de l’eau. Les premiers éléments arrivent et montent à bord avec beaucoup de difficultés. Le premier échelon est enfin embarqué vers 22h30. Dans la direction est, la flotte britannique se profile. L’enseigne de vaisseau Duff, officier de liaison, donne le signal du départ à 23h39. Un à un, les bateaux s’éloignent de la côte. La petite flottille dépasse bientôt la pointe d’Oijord. Arrivés à 300 m de la côte, les vaisseaux britanniques et le GAAC ouvrent le feu sur les entrées du tunnel, les remblais et les organisations susceptibles des résistances allemandes. L’ennemi, surpris, ne répond pas.

Les premières embarcations accostent. L'échelon de tête débarque aussitôt. La 3e compagnie, entraînée par le capitaine Gilbert et le lieutenant Burtin, gravit rapidement le piton d’Orneset. A mi-pente, les légionnaires sont arrêtés par le tir de soutien du GAAC. Le capitaine Gilbert envoie aussitôt la fusée « allongez le tir ». L’assaut reprend bientôt, les défenseurs du piton d’Orneset n’ont pas le temps d’utiliser leurs armes automatiques, peu efficaces dans cet amas de rochers. Quelques-uns résistent encore à la grenade. Impressionnés par le mordant des assaillants, rapidement débordés, ils abandonnent la position.

La 3e compagnie s’organise défensivement face à Narvik, au Sud-ouest et au massif du Taraldsvik, au Sud-est. Le chef de bataillon Boyer-Resses installe son poste de commandement à mi-pente du mamelon. Dans cette première phase de l’opération sur Narvik, les défenseurs d’Orneset sont prisonniers. Les légionnaires sont émerveillés par les installations. Chaque îlot allemand est relié par téléphone. D’importantes réserves de munitions, de vivres et de tabac sont stockées. Cependant, la deuxième vague du bataillon, comprenant la 2e compagnie et le reliquat de la compagnie d’accompagnement, procède à son embarquement sur la jetée d’Oijord.


Malgré les précautions prises par les légionnaires, un tir allemand, efficace et ajusté, est exécuté, par une pièce de 77 en batterie, sur la voie ferrée, dans la région du tunnel Djupviken. Le capitaine Guillemain, trois légionnaires sont tués ; plusieurs blessés graves jonchent la plage. Les barcasses blindées viennent se mettre à l’abri de la pointe de Toftmoen et l’embarquement du groupement Boucher se termine sans autre incident. Aussitôt débarquée, la 2e compagnie se porte, de part et d’autre du tunnel d’Orneset. Sous l’impulsion du capitaine de Guittaut, ancien chef de groupe franc de la campagne 1914-1918, du lieutenant Vadot, déjà blessé au combat de Bjerkvik, les légionnaires escaladent les pentes escarpées du Taraldsvik. Le groupement Boucher, qui colmate le dispositif entre la 2e et la 3e compagnie, face à Narvik, est soumis à des feux nourris. Dès son débarquement, le canon de 25 mm est traîné par ses servants à hauteur de la voie ferrée et aussitôt mis en batterie devant l’entrée du tunnel. Quelques coups bien ajustés obligent la garnison du tunnel, comprenant deux sous-officiers et huit marins allemands, à se rendre. La lutte continue plus âpre, l’ennemi étant remis de sa surprise.

L’intervention du bataillon de Norvégiens se fait attendre, la cadence d’embarquement étant de plus en plus lente. À son arrivée au poste de commandement, le chef de bataillon norvégien Ulmo, reçoit du commandant Boyer-Resses les renseignements sur la situation et le terrain. Protégés par la 2e compagnie et le groupement Boucher, ils doivent dépasser ces éléments et s’emparer de la Cote 457. Le mouvement s’effectue lentement.

Le colonel Magrin-Vernerey et une partie de son état-major ont rejoint le poste de commandement du bataillon, et reconnaissent du Piton d’Orneset le terrain d’attaque du 2e bataillon en direction de Narvik. Il est cinq heures environ, le commandant Paris, chef d’état-major du général Béthouart, vient prendre la liaison auprès du chef de bataillon Boyer-Resses. Après avoir apprécié les résultats obtenus par la Légion, il redescend vers la plage pour rejoindre le quartier général. À ce moment, une violente rafale de mitrailleuses provenant des crêtes dominant le tunnel, balaye le terrain conquis par les légionnaires. Le commandant Paris reçoit une balle en pleine tête. Il est tué.

Une contre-attaque, menée avec vigueur par deux compagnies, tombe sur les éléments du premier échelon. La lutte est dure. Les Allemands attaquent à la grenade et aux pistolets-mitrailleurs. Le capitaine de Guittaut, le lieutenant Garoux sont mortellement blessés. Privée de ses chefs, la 2e compagnie se replie légèrement. La section du lieutenant Jouandon, menacée sur trois côtés, tient bon et arrive à freiner la poussée ennemie. Le légionnaire Melis, au cri de « En avant la Légion », entraîne quelques voltigeurs. Les Norvégiens suivent. L’ennemi se replie en abandonnant ses morts. La fusillade reprend par intermittence. La situation reste confuse. Le chef de bataillon Boyer-Resses charge son officier adjoint d’aller examiner la position des éléments de l’échelon, de réorganiser le commandement des unités. Trois groupements, Boucher, Burtin et Vadot, sont formés sur place en fonction du dispositif des sections.

Le bataillon est très éprouvé, tant par la perte que par la fatigue due aux efforts incessants que la troupe a dû fournir pour progresser dans ce terrain chaotique. L’occupation et le nettoyage de Narvik sont effectués par le 2/13e DBMLE. L’ennemi, poursuivi par le 1er bataillon sur la voie ferrée de Narvik à Luléa, bat en retraite jusqu’à la station de Sildvik.

N°922
Sur ordre de l’amirauté britannique, le corps expéditionnaire français rembarque pour la France, le 7 juin 1940.



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Adolphe Thiers, né le 15 avril 1797 à Marseille et mort le 3 septembre 1877 à Saint-Germain-en-Laye, est un avocat, journaliste, historien et homme d’État français.

Un des chefs historiques de la droite orléaniste et fondateur de la IIIe République, il fut notamment ministre et président du Conseil sous la Monarchie de Juillet, député sous la IIe République et pendant le Second Empire, chef du pouvoir exécutif de la République française en 1871 et premier président de la Troisième République - et donc le deuxième à avoir occupé la fonction de président de la République en France.

Louis Adolphe Thiers est l'un des enfants de Pierre Thiers (1759-1843) et de la seconde épouse de celui-ci, Marie-Madeleine Amic (1774-1852). Par son père, aventurier et affairiste un brin douteux, qui a pu profiter de l'amitié et de la protection de Lucien Bonaparte, Adolphe Thiers a plusieurs frères et sœurs, dont certains lui causeront ultérieurement bien des tracas :

- du mariage de Louis Thiers et de sa première épouse, Claudine Fougasse (1752-1797) :

Claude Thiers (Marseille, mort-né le 18 juillet 1785) ;
Victoire Thiers (Marseille, 21 juillet 1786) ;
Louis Thiers [Marseille, 29 septembre 1789 - Cadillac (33), 4 décembre 1840], militaire et juge colonial. Pour s'en démarquer, son frère le nommera juge de paix à Karikal, d'où postérité dans la famille Hélory de Kermartin (via la famille Le Poulpiquen) ;
Germain Thiers (Marseille, 31 juillet 1791), orfèvre, puis commis des finances et juge colonial. A l'instar de son aîné Louis, il sera nommé par son demi-frère Adolphe, juge de paix à Pondichéry, d'où une fille ;
- de la liaison de Louis Thiers avec, soit Thérèse Cavallieri (puis, Chevalier), soit sa sœur Louise Cavallieri :

Elisabeth Thiers (Paris, 1er septembre 1799 - 16 septembre 1870), épouse Jean-François Ripert (1787) d'où Jean-François (1820) ;
Charles Thiers [Paris, 11 mars 1801 (20 ventôse An IX) - 25 mars 1870], diplomate, vice-consul à Girgenti ;
Virginie Thiers (1803).
Par sa mère, Adolphe Thiers est apparenté à André Chénier et Marie-Joseph Chénier, tous descendants de Antoine Santi-Lhomaka ou Santi-Lomaca (1705-1793), lui-même issu - selon une tradition familiale, des Lusignan
Il étudie le droit à Aix-en-Provence avant de s’installer en 1821 à Paris où, partisan d’une monarchie parlementaire de type anglais, il fréquente les milieux politiques et parvient à devenir proche de Talleyrand au moment où celui-ci prend ses distances avec la Seconde Restauration.

Avec l’appui de son compatriote Jacques-Antoine Manuel, député provençal d’extrême-gauche , Thiers est introduit très violemment[réf. souhaitée] auprès du banquier libéral Jacques Laffitte. Grâce à ses appuis, il commence une carrière de journaliste par des collaborations avec le journal le Constitutionnel puis avec la Gazette d’Augsbourg. Avec le républicain Armand Carrel, son ancien condisciple et ami François-Auguste Mignet et le libraire éditeur Auguste Sautelet, il fonde ensuite, au tout début de 1830, un journal d’opposition au régime de Charles X, le National, dans lequel il développe ses conceptions politiques.

Thiers est convaincu que la question constitutionnelle, est ce qui sépare la branche aînée des Bourbons de l’opinion. Pour lui, la société française est avant tout dominée par la crainte du gouvernement des prètres : « La France, écrit-il, est incrédule encore plus que libérale ».

De 1823 à 1827, il publie une Histoire de la Révolution en 10 volumes qui lui vaut de nombreux éloges et son élection à l’Académie française en 1833 au fauteuil 38. Il fréquente avec son ami François-Auguste Mignet la goguette des Frileux. De 1845 à 1862, il publie en 20 tomes Le Consulat et l’Empire, récit chronologique et très détaillé de la période correspondante.

N°935


Suite: http://fr.wikipedia.org/wiki/Adolphe_Thiers



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Philippe François Marie, comte de Hauteclocque, puis Leclerc de Hauteclocque (par décret de 1945), né le 22 novembre 1902 à Belloy-Saint-Léonard (Somme) et mort le 28 novembre 1947 près de Colomb-Béchar (Algérie), est un résistant et maréchal de France.

Fils du comte Adrien de Hauteclocque (1864-1945) et de Marie-Thérèse van der Cruisse de Waziers (1870-1956), il grandit au sein d'une famille de la noblesse picarde .
Il passe la plupart de ses vacances en famille dans le village de pêcheurs d'Audresselles.

En 1922, après avoir préparé le concours à Sainte-Geneviève, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr (promotion Metz et Strasbourg), dont il sort deux ans plus tard en tant que major de la cavalerie. Il entre alors à l'École d'application de la cavalerie de Saumur, dont il sort en 1925, là encore, en étant major.

Il épouse la même année, le 10 août 1925, Thérèse de Gargan qui a pour arrières-grands-parents le baron Théodore de Gargan et son épouse Marguerite de Wendel. Ils auront six enfants (quatre fils et deux filles).

Depuis 1918 (et jusqu'en 1930), la Sarre est sous occupation française en conséquence du Traité de Versailles (1919) faisant suite à la Première Guerre mondiale. Le jeune Philippe de Hauteclocque a pour première affectation le 5e régiment de cuirassiers à Trèves ; après y avoir passé un an, il obtient une affectation au 8e Spahis Algériens au Maroc. Il participe à la pacification du territoire au cours de la guerre du Rif, durant laquelle il se distingue. En 1929, le commandement du 38e Goum lui est confié.

Il devient instructeur à l'École de Saint-Cyr en 1931. Lors d'un exercice à cheval, sa jambe se casse sous sa monture ce qui lui vaudra d'utiliser une canne tout le reste de sa vie. Au cours d'un second séjour au Maroc, il est promu capitaine en 1934, et obtient la Légion d'honneur. En 1938, il réussit le concours d'entrée à l'École de Guerre (aujourd'hui devenu le Collège interarmées de défense), dont il sort major en 1939.

Il est « issu d'une famille Action française jusqu'en 1940 ». Lui-même lit l'Action française, sans adhérer à l'ensemble de la doctrine, appréciant surtout l'exaltation des valeurs de la France monarchique contenues dans ce journal et le fait qu'il fonde sa politique sur cette notion : « Le présent vient du passé ». Chevauchant à la tête de son escadron lors de la revue du 14 juillet 1936, et passant devant la tribune officielle où se tiennent Léon Blum et Édouard Daladier, il aurait brocardé ce dernier d'un « Pour le fusilleur, tête droite ! ». Il rompt avec l'Action française en 1940, jugeant que le mouvement trahit ses idées et fourvoie les élites qui le suivent. Il se défait également, à cette même époque, des préjugés antisémites des milieux maurrassiens. Après la guerre, il n'évoquera plus Charles Maurras que pour juger sa philosophie critiquable et fera détruire les exemplaires du journal conservés à Tailly.

N°815
En mai 1940, Philippe de Hautecloque est capitaine d'état-major à la 4e division d'infanterie, en poste sur le front belge et dans la Poche de Lille. Lors de l'attaque allemande, il est fait prisonnier, mais parvient à s'échapper et à rejoindre les lignes alliées, où il reprend le combat.

Le 15 juin, il participe à une contre-offensive dans la plaine de Champagne au cours de laquelle il est blessé à la tête. Les blindés allemands ont ouvert le feu sur la maison dans laquelle il se trouvait et une partie du plafond s'est effondrée sur lui. La blessure ne semble pas l'affecter, à tel point qu'il continue le combat, jusqu'à ce qu'il soit à nouveau fait prisonnier.
Le 17 juin 1940, il parvient à s'évader et prend le parti de poursuivre la lutte. Il traverse la France à bicyclette, malgré l'occupation allemande, rejoint sa femme et leurs six enfants sur les routes de l'exode près de Libourne en Gironde. Après les avoir mis au courant de sa volonté de se battre, il essaie de franchir les Pyrénées à Bayonne, sans y parvenir. Il y arrive finalement près de Perpignan. Il est brièvement arrêté en Espagne, puis arrive jusqu'au Portugal d'où il rejoint Londres par bateau.

Il se présente au général de Gaulle le 25 juillet. Afin d'éviter que des représailles ne soient dirigées contre sa famille, il a pris le pseudonyme de « François Leclerc », le patronyme étant très fréquent en Picardie et à Belloy même. Cette discussion a probablement changé sa vie. Le général de Gaulle, reconnaissant en lui un chef exceptionnel, le promeut de capitaine à chef d’escadrons dès leur première rencontre et lui donne pour mission de rallier l'AEF à la France libre.

Le 6 août 1940, il quitte l'Angleterre pour le Cameroun avec René Pleven, André Parant et Claude Hettier de Boislambert. Vingt jours plus tard, il débarque de nuit en pirogue à Douala avec 22 hommes. Il fait la connaissance du commandant Louis Dio, qui arrive de Fort-Lamy à la tête d'un détachement du régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad. Il parvient à convaincre les autorités fidèles à Vichy de s'effacer et rallie le Cameroun, le Tchad et le Congo à la cause de la France libre sous l’égide de Félix Éboué et de Larminat.

Leclerc est nommé Commissaire général du Cameroun et le 28 août, c'est toute l'AEF, à l'exception du Gabon qui s'est ralliée au Général de Gaulle. Celui-ci, au cours d'une visite à Douala le 8 octobre, donne son accord à Leclerc pour tenter de rallier le pays à sa cause. Avec l'aide des Forces françaises libres, repliées après l’échec de l’expédition de Dakar (23-25 septembre), Leclerc débarque près de Libreville le 8 novembre et le 10 novembre, le Gabon se joint à la France libre.

Leclerc est alors officiellement confirmé au grade de colonel par le général de Gaulle, grade qu'il s'était auto-attribué « comme par enchantement », selon l'expression de De Gaulle, en arrivant au Cameroun pour ne pas être en infériorité hiérarchique par rapport au lieutenant-colonel Bureau en poste à Douala, et il est désigné comme commandant militaire du Tchad.

La France libre a pour la première fois une assise territoriale et stratégique significative.

À partir de ces bases, sa colonne, qui compte notamment le capitaine Massu, effectue des raids de plusieurs milliers de kilomètres au milieu du désert, avec un équipement peu adapté aux conditions climatiques et au sol sableux et se dirige vers des postes italiens. Ayant pris l'oasis de Koufra (28 février 1941) avec un canon et 300 hommes seulement, il fait le serment avec ses soldats de ne pas déposer les armes avant d'avoir vu le drapeau français flotter sur la cathédrale de Strasbourg.

Il poursuit les combats en Libye et participe à la prise de Tunis par les Alliés avec la Force L (L pour Leclerc) au tout début de 1943.

N°942
L'armée de Leclerc, qui a été nommé général, est équipée de matériel américain et profite de quelques mois de répit pour étoffer ses rangs, incorporant notamment d'anciens soldats de l'Armée d'Afrique, vichyste.

Envoyée en Normandie, sa 2e division blindée (plus connue comme la 2e DB) débarque le 1er août 1944 dans la Manche sur la plage de Saint Martin de Varreville, et va établir son premier camp à Vesly dans un champ dénommé « champ Robert », où il séjournera 10 jours, le temps de s'organiser avant de faire route sur Argentan et Alençon, tout en ayant au passage prêté main-forte, lors de la fermeture de la poche de Falaise, à Chambois-Mont-Ormel. Faisant partie de la 3e armée du général Patton, la division de Leclerc, ou « division Croix de Lorraine », devient parfois même le fer de lance des attaques américaines. Sa division libère le 12 août Alençon, s'illustre dans la forêt d'Écouves, mais bute le 13 août sur Argentan, qu'elle ne peut investir, gênant en fait les mouvements américains. Leclerc demande alors l'autorisation de quitter le théâtre des opérations en Normandie, pour : « Ne plus perdre un seul homme ici et libérer la capitale de la France. »
Avec l'accord qu'il a arraché à ses supérieurs, la 2e DB se rue sur Paris, si bien que le 25 août 1944, le général Leclerc reçoit la reddition du général von Choltitz, gouverneur militaire allemand de Paris, à la gare de Paris-Montparnasse. La capitale a été libérée en deux jours, dans un mélange de liesse et de coups de feu. Les généraux de Gaulle et Leclerc descendent côte à côte l'avenue des Champs-Élysées alors qu'éclatent encore des accrochages sporadiques.

Avant la fin de l'année 1944, le 23 novembre, ses troupes libèrent Strasbourg, occasion d'une prise d'arme pour rappeler que le serment de Koufra a été tenu. Ultimes faits d'armes, ce sont les soldats français de Leclerc qui s'emparent du Kehlsteinhaus, le « nid d'aigle » d'Adolf Hitler à Berchtesgaden en Bavière, quelques jours seulement avant l'armistice du 8 mai 1945.

Le 21 juin, il fait ses adieux avec solennité à sa division, qu'il quitte pour rejoindre le Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient en Indochine française occupée par le Japon depuis 1940.

Le 2 septembre 1945, c'est Leclerc qui signe, au nom de la France, l'acte de capitulation du Japon à bord du cuirassé USS Missouri, en rade de Tokyo.

N°984
Il participe également à la reconquête de l'Indochine occupée par le Japon (sans résistance jusqu'au coup de force du 9 mars 1945) à la tête du Corps expéditionnaire français en Extrême-Orient. Arrivé en octobre 1945, après la capitulation du Japon et la proclamation de l'indépendance par Hô Chi Minh le 2 septembre 1945, il parvient à rétablir la souveraineté française dans toute la Cochinchine et le Sud-Annam le 29 janvier 1946, tout en étant lucide sur la nécessité d'une solution politique. Au Tonkin, Hô Chi Minh accueille Leclerc favorablement, le 26 mars 1946 à Hanoï. En effet, celui-ci était pour la résolution de la crise qui secouait la colonie française par la voie politique.

En 1946, Leclerc est nommé inspecteur général en Afrique du Nord.

Le 28 novembre 1947, au cours d'une tournée d'inspection en Afrique du Nord, son avion, un B-25 Mitchell est pris dans une tempête de sable. On suppose que le pilote est descendu à basse altitude pour trouver des repères géographiques, mais l'avion a percuté la voie ferrée, à côté du Djebel Aïssa, non loin de Colomb-Béchar. Les 12 occupants de l'appareil sont tués sur le coup. Un treizième cadavre a été retrouvé dans la carcasse de l'avion. Ce treizième corps, jamais identifié, a alimenté l'idée du complot.

Conrad Kilian, mort le 30 août 1950 dans des circonstances controversées, est le premier à lancer l'idée : l'Angleterre aurait fait assassiner Leclerc à cause de la guerre secrète du pétrole dans le Fezzan, dans la partie ouest de la Libye. Cette théorie est reprise par la suite par d'autres sources. Aucune preuve ne permet toutefois d'étayer cette thèse, et Killian avait été qualifié de mythomane par Leclerc lui-même.

Au contraire, Jean-Christophe Notin démontre que l'avion, modifié pour accueillir des passagers et déséquilibré par l'ajout d'une couchette à l'arrière, aurait simplement décroché alors qu'il volait à basse altitude, ainsi qu'il avait tendance à le faire à la suite de ces modifications. Selon la même source, qui cite plusieurs exemples, Leclerc avait à de nombreuses reprises durant la seconde guerre mondiale forcé des équipages à voler dans des conditions plus que défavorables, ce qui provoqua plusieurs accidents.

Les légionnaires bâtiront en 1957 le « monument Leclerc », qui n'existe plus, sur le lieu de l'accident. Quelques vestiges ont été ramenés et déposés au Fonds historique maréchal Leclerc à Saint-Germain-en-Laye

N°1607

N°1608
La nouvelle de ce décès est un choc pour une France qui se relève difficilement d'une terrible guerre, et qui voyait en cet homme le libérateur de Paris et de Strasbourg, celui qui avait lavé l'affront de la défaite de 1940. Après un hommage national à Notre-Dame, la 2e DB escorte son chef vers l'Arc de Triomphe, où une foule de Français viennent s'incliner devant le cercueil du général d'armée. Il est inhumé dans la crypte des Invalides.

Il a été élevé à la dignité de maréchal de France à titre posthume par décret du 23 août 1952.

Le 30 novembre 1997, pour le cinquantenaire de l'anniversaire de son décès, une homélie ainsi qu'une messe furent célébrées en la cathédrale d'Amiens par l'évêque d'Amiens et par le père Cordier, ancien combattant de la 2e DB et aumônier général des anciens de la 2e DB.

N°2499
Le 8 mai 1945, à Bad Reichenhall (Haute-Bavière), douze Waffen-SS français sont remis à la 2e DB par les troupes américaines. À l'issue d'une rencontre entre Leclerc et les prisonniers, l'un des prisonniers fait preuve d'« insolence » : à la question « vous n'avez pas honte de porter l'uniforme des Boches ? », il répond au général que celui-ci porte lui-même un uniforme américain. Quelques clichés photographiques ont été pris lors de cette rencontre entre Français.

Leclerc porte effectivement une tenue de combat d'origine américaine ; il sert toutefois sous les couleurs françaises, en obéissant à une autorité politique française, et est donc « sous uniforme français », contrairement aux SS français qui ont prêté serment à Adolf Hitler. Or, à aucun moment depuis le 3 septembre 1939 la France n'a cessé de se trouver en état de guerre avec l'Allemagne, puisqu'aucun traité de paix n’a été conclu après l'armistice du 22 juin 1940.

Les prisonniers sont emmenés dans une clairière pendant l'après-midi (alors que tous les combats en Allemagne ont cessé officiellement) et fusillés sans jugement par groupe de quatre par des soldats du Régiment de marche du Tchad. Ils sont néanmoins assistés religieusement par le père Gaume, aumônier d'un groupe d'artillerie de la division.

Soixante ans après les faits, la responsabilité de ce crime de guerre reste discutée. Dans un livre paru en juin 2010, deux auteurs affirment, témoignages et documents à l'appui, que l'ordre d'exécuter les prisonniers est venu du général Leclerc. Le père Gaume a, lui, écrit que c'était une décision d'officiers de la 2e DB, que Leclerc aurait couvert ensuite ; le père Fouquet donne une version semblable.

N°3126
Pour traverser les lignes ennemies de la poche de Lille en mai 1940, il déclare à l'officier allemand qui l'a capturé qu'il est réformé, inapte au service militaire, en lui montrant une ordonnance médicale datant du Maroc lui prescrivant de la quinine trois fois par jour. Grâce à ce subterfuge, on le laisse partir, et il peut rejoindre les lignes françaises sur le canal de Crozat.
Pour partir en Angleterre, il traversera la France en guerre grâce à toutes sortes de moyens de transports. Son périple débuté le 17 juin à Avallon, passera par Paris, Le Mans, Sainte-Foy-la-Grande, Bayonne, où, devant l'impossibilité de prendre un bateau le 5 juillet, il va traverser les Pyrénées jusqu'à Perpignan pour passer en Espagne puis au Portugal, et arriver enfin à Londres le 25 juillet.
Au Cameroun, en août 1940, pour rallier ce territoire à la France libre, il juge son grade de commandant insuffisant face au gouverneur général et au lieutenant-colonel Bureau, commandant les troupes à Douala. Il arrache les quatre galons de sa manche gauche pour en recoudre un sur celle de droite, le voici colonel, lui qui n'était qu'un simple capitaine il y a un mois. Il s'en expliquera auprès du général de Gaulle par le fait que « cette opération au caractère spécial, était fondée sur la persuasion et l'autorité et qu'il dut se conférer ce grade à titre temporaire pour la mener à bien ». Le 28 août, le colonel breveté Leclerc est nommé commissaire général du Cameroun par le général de Gaulle. Il prit pour habitude de cacher son bras gauche dans son dos pour qu'on ne remarque pas que le nombre de galons qui s'y trouvent ne correspond pas au grade prétendu.
Tout au long de la guerre, il utilisa toutes sortes de subterfuges pour arriver à forcer la victoire. Il incarnait l'esprit Free French de ceux qui avaient, derrière le général de Gaulle, refusé la défaite de 1940. En ce temps-là, désobéir aux ordres du maréchal Pétain, le vainqueur de Verdun, était difficile pour des officiers formés à la discipline de Saint-Cyr.



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PostPublié: Jeu Jan 27, 2011 9:59 am 
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Jean Joseph Marie Gabriel de Lattre de Tassigny est un général d'armée et maréchal de France, né le 2 février 1889 à Mouilleron-en-Pareds (Vendée) et mort le 11 janvier 1952 à Paris.
La famille est originaire des Flandres françaises. Au XVIIIe siècle, les de Lattre, Delastre ou Delatre (l'orthographe varie d'un acte à l'autre), bourgeois occupant diverses fonctions publiques, ajoutent parfois à leur patronyme le nom de leur fief de Tassigny, près de Guise. Sous la Révolution française, le nom de terre disparaît, et sera rétabli en 1829 avec Laurent Delatre (un seul "T"), qui obtient du tribunal de Poitiers que son nom soit rectifié en celui de de Lattre de Tassigny.

Le père du futur maréchal, Roger de Lattre de Tassigny (Poitiers, 22 juin 1855 - Mouilleron-en-Pareds, 14 avril 1956), sera le « doyen des maires de France » (il sera maire de Mouilleron-en-Pareds de 1911 à sa mort, en 1956, en sa 101ème année), époux d'Anne-Marie Hénault (1862-1938).

Jean fréquente le collège Saint-Joseph de Poitiers. De 1898 à 1904, il prépare l'École navale et Saint-Cyr où il est reçu en 1908. Il effectue ses classes au 29e Dragons à Provins. Il est élève de Saint-Cyr de 1909 à 1911, dans la promotion « Mauritanie » dont il sort 4e de promotion. Il entre en 1911 à l'école de cavalerie de Saumur.
En 1912, il est affecté au 12e Dragons à Pont-à-Mousson puis sur le front. Il est blessé une première fois le 11 août 1914 par un éclat d'obus au cours d'une reconnaissance. Le 14 septembre, il est blessé d'un coup de lance d'un uhlan en chargeant à la tête de son peloton de dragons. Affaibli par sa blessure, obligé de se cacher dans Pont-à-Mousson occupée par les Allemands, il est sauvé de la capture par un officier du 5e régiment de hussards en mission de reconnaissance, le sous-lieutenant Schmeltz.

Il est ensuite capitaine du 93e Régiment d'Infanterie et termine la guerre avec 4 blessures et 8 citations.

Jeune lieutenant d'infanterie, il visita Georges Clemenceau (1841-1929) également né à Mouilleron-en-Pareds, qui le voyant s'éloigner, dit à son fidèle Albert Boulin : « Regardez-le bien, celui-là, et rappelez-vous de lui. Il ira loin, très loin. »
Il est ensuite affecté au 49e régiment d'infanterie de 1919 à 1921 à Bayonne. En 1921, il est envoyé au Maroc dans le 3e bureau et dans l'état-major de la région de Taza jusqu'en 1926. De 1927 à 1929, il suit les cours de l'école de guerre avec la 49e promotion. Il se marie avec Simone Calary de Lamazière en 1927, et ils ont un fils, Bernard, en 1928. En 1929, il devient chef de bataillon au 5e Régiment d'Infanterie à Coulommiers.

Le 25 novembre 1929, le couple de Lattre fut parmi les rares vendéens catholiques à assister aux obsèques civiles de Georges Clemenceau au « Colombier » de Mouchamps (Vendée).

En 1932, il est promu à l'état-major de l'armée puis à celui du général Maxime Weygand, vice-président du Conseil Supérieur de la Guerre, au grade de lieutenant-colonel. A l'état-major, il est affecté au troisième bureau. A ce poste, il suivra particulièrement les contacts avec l'Union Soviétique. En 1935, il devient colonel, commandant le 151e Régiment d'Infanterie à Metz. Entre 1937 et 1938, il suit des cours au centre des hautes études militaires et devient en 1938 chef d'état-major du gouverneur de Strasbourg.

N°920
Promu général de brigade, le 23 mars 1939, il est chef d'état-major de la Ve armée le 2 septembre 1939. Le 1er janvier 1940, il prend le commandement de la 14e division d'Infanterie qu'il commande pendant les affrontements avec la Wehrmacht à Rethel, où sa division résiste héroïquement, jusqu’à la Champagne et l’Yonne, et conserve miraculeusement sa cohésion militaire au milieu du chaos de la débâcle. De juillet 1940 à septembre 1941, il est adjoint au général commandant la 13e région militaire à Clermont-Ferrand puis devient général de division commandant des troupes de Tunisie jusqu'à la fin 1941. Par la suite, il commande la 16e Division à Montpellier et est promu général de corps d'armée.
En août 1942, il est contacté par Jean Moulin pour prendre la tête de l'Armée secrète, mais il refuse.

Lorsque la zone libre est envahie par les troupes allemandes, il refuse l'ordre de ne pas combattre et est arrêté. Il est condamné à 10 ans de prison par le tribunal d'État de la section de Lyon le 9 janvier 1943. il a même été envisagé de le radier de l'Ordre national de la Légion d'honneur.

Parvenant à s'évader de la maison d'arrêt de Riom le 3 septembre 1943, il fuit via le Port d'Arciat et rejoint Londres, puis Alger où il arrive le 20 décembre 1943, après avoir été promu au rang de général d'armée le 11 novembre 1943 par le général de Gaulle. En décembre 1943, il commande donc l’Armée B, qui devient la Première Armée française. Il débarque en Provence le 16 août 1944, prend Toulon et Marseille, remonte la vallée du Rhône en prenant Lyon et les Vosges au passage, puis le Rhin, libère l’Alsace où il remporte des victoires autour de Strasbourg et surtout à Colmar, et entre en Allemagne jusqu'au Danube. De Lattre prend Karlsruhe, la Forêt-Noire et Stuttgart où de très nombreux soldats allemands sont capturés. Il représente la France à la signature de la capitulation allemande du 8 mai 1945 à Berlin au quartier général du maréchal Joukov.

N°982
Entre décembre 1945 et mars 1947, il est inspecteur général et chef d’État-major général de l’armée. En mars 1947, il est inspecteur général de l’armée, puis inspecteur général des forces armées. D’octobre 1948 à décembre 1950, il est commandant en chef des armées de l’Europe occidentale à Fontainebleau avec pour chef d’État Major le général André Navereau.

Il devient haut-commissaire et commandant en chef en Indochine et commandant en chef du corps expéditionnaire français en Extrême-Orient de 1950 à sa mort et met sur pied une armée nationale vietnamienne. Après avoir remporté trois victoires contre les hommes du général Giap, de Lattre doit rentrer en France. Épuisé par le surmenage auquel il s'est astreint tout au long de sa carrière et que n'a pas arrangé sa blessure reçue en 1914, très affecté par la mort de son fils Bernard, tué au cours de la campagne d'Indochine, et atteint d'un cancer de la hanche, il meurt à Paris le 11 janvier 1952 des suites d'une opération. Il est élevé à la dignité de maréchal de France, à titre posthume, lors de ses funérailles le 15 janvier 1952.

Il est inhumé dans son village natal de Mouilleron-en-Pareds (85), où a été créé le « Musée national des Deux Victoires », qui comprend la maison natale de Jean de Lattre, géré par la direction des musées de France (ministère de la Culture).



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Il n'y a d'homme plus complet que celui qui a beaucoup voyagé,
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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Sam Jan 29, 2011 2:35 pm 
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Louis Hubert Gonzalve Lyautey (17 novembre 1854 à Nancy - 27 juillet 1934 à Thorey) est un militaire français, officier pendant les guerres coloniales, résident général au Protectorat français du Maroc en 1912, ministre de la Guerre lors de la Première Guerre mondiale, puis maréchal de France en 1921, académicien et président d'honneur des Scouts de France. Sa devise, empruntée au poète anglais Percy Bysshe Shelley, est restée célèbre : « La joie de l'âme est dans l'action. »
Issu par son père d'une famille d'origine franc-comtoise (commune de Vellefaux) installée en Lorraine et qui s'était illustrée lors des campagnes du Premier Empire, descendant d'une famille de la noblesse normande par sa mère, Louis Hubert Gonzalve Lyautey, neveu, petit-fils et arrière-petit-fils d'officiers généraux, fait à l'âge de deux ans une chute du balcon du premier étage de l'hôtel de la Reine, place Stanislas à Nancy, où habite alors sa famille. Heureusement soigné par le chirurgien Velpeau, il doit cependant porter un corset pendant dix ans, ce qui l'oblige à rester fréquemment alité mais lui donne le goût des livres. Cet accident va avoir des conséquences à la fois sur son tempérament et sur sa psychologie. Immobilisé, il passe son temps à lire des livres d'histoire et est grisé par l'épopée napoléonienne mais aussi par les récits des explorateurs, des voyageurs et des missionnaires. Dans le même temps, le petit Hubert est choyé par sa grand-mère maternelle, sa mère et sa tante Berthe.

Son père l'inscrit au lycée Sainte Geneviève situé alors à Paris dans le 5e arrondissement pour qu'il y prépare le concours d'entrée à l'école Polytechnique et qu'il devienne ingénieur. Mais, marqué, comme la plupart des jeunes gens de sa génération, par la défaite française de 1870, et doué d'une volonté tenace, Lyautey réussit en 1873 à entrer à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr près de Versailles. Bien que ses résultats y soient excellents, Lyautey ne s'y plaît pas et nourrit sa réflexion de rêves de grandeur et d'une profonde recherche spirituelle.

C'est l'époque où il rencontre Prosper Keller ou encore Albert de Mun, avec qui il fréquente les cercles catholiques. Sorti de l'école et menant à Paris la vie mondaine d'un jeune officier de son rang, mais en pleine quête spirituelle, Lyautey ne cache pas ses opinions catholiques et légitimistes, alors que la France est devenue républicaine. D'après certains historiens, il se pose également sérieusement la question de la vocation religieuse ; aussi fait-il à deux reprises une retraite en montagne, au monastère de la Grande Chartreuse.

En 1875, classé 29e sur 281, il sort de Saint-Cyr et est affecté au 26e Bataillon de Chasseurs à Pied. Deux ans plus tard, il devient lieutenant et, à l'occasion d'un congé, il entreprend de faire un voyage à travers l'Europe, en direction de l'Autriche, dans le but secret de rencontrer le comte de Chambord en exil... Finalement il renonce et part deux mois en Algérie avec son camarade Prosper Keller. Cette première découverte de l'Algérie est un enchantement.

De retour, il ne reste que peu de temps en France puisque le 2e Régiment de Hussards où il est affecté est transféré en Algérie.

Il passe deux années en Algérie d'abord à Orléansville, puis à Alger. Il critique la politique coloniale française et prône un "système plus civilisé et plus humain". Lyautey est conquis par l'orientalisme et transforme ses appartements en palais des mille et une nuits tout en se montrant très respectueux de la civilisation locale et de la religion musulmane.

En 1882, promu capitaine, il est muté au 4 e Régiment de Chasseurs à Cheval à Bruyères, dans les Vosges. Profitant de permissions pour se rendre en Italie, il voyage vers Rome en faisant étape en Autriche à Göritz, lieu de l'exil du comte de Chambord. Celui-ci, averti des rumeurs de prochain Ralliement du pape à la République, charge Lyautey d'une mission auprès de Léon XIII qui le reçoit en audience le 18 mars 1883. Lyautey en sort visiblement déçu, pressentant que l'opinion du pape est déjà faite.

Lyautey rencontre bientôt, à l'occasion d'une revue militaire, le général L'Hotte, inspecteur de la cavalerie, qui, séduit par la personnalité du jeune officier, le choisit comme aide de camp. Pendant les quatre années passées auprès du général L'Hotte, Lyautey va beaucoup voyager à travers la France et ses villes de garnison et s'initier à la tactique militaire, alors en complet renouvellement, au prix d'un travail harassant. Il mène également une vie très mondaine à Paris et en province, fréquentant les salons de la haute société et se liant avec écrivains et artistes.

Si à cette époque Lyautey se laisse gagner peu à peu par le scepticisme religieux, ses années passées en garnison et son retour au contact de la troupe (affectation en 1887 au 4e chasseurs à Cheval) ont suffisamment nourri son esprit qui mûrit des idées novatrices sur la fonction de l'Armée. En 1891, il publie ainsi un long article dans la célèbre Revue des deux Mondes sur le Rôle social de l'officier. Ce texte, non signé (selon les règlements alors en vigueur), mais dont l'auteur est vite connu, crée un important débat, parce qu'il défend l'action éducatrice de l'Armée, au-delà de sa fonction purement militaire. Le battage fait autour de cet article fondateur, la grande visibilité de l’officier ne nuiront pas à sa carrière. Nommé chef d'escadrons au printemps 1893, il est affecté au 12e Hussards, à Gray, en Haute-Saône.

Plus tard, il sert en Indochine de 1894 à 1897, d'abord à l'état-major du corps d'occupation à Hanoï, au Tonkin, puis en qualité de chef du bureau militaire du gouverneur général Armand Rousseau. C'est au Tonkin qu'il rencontre Gallieni qu'il rejoint ensuite à Madagascar où il est affecté de 1897 à 1902. Cette expérience auprès d'un général qui a bâti sa réputation dans les colonies le marque profondément. Lyautey au Maroc voudra toujours bâtir, au profit du peuple "colonisé".

En 1895, au cœur de l'affaire Dreyfus, Lyautey exprime dans ses lettres ses doutes sur la culpabilité de l'accusé :

« Ce qui ajoute à notre scepticisme, c'est qu'il nous semble discerner là une pression de la soi-disant opinion ou plutôt de la rue, de la tourbe. Elle hurle à la mort contre ce Juif, parce qu'il est Juif et qu'aujourd'hui, l'antisémitisme tient la corde. »
Colonel en 1900, général de brigade en 1903, puis général de division en 1907, Lyautey obtient en 1908 le commandement de la division d'Oran, à la frontière du Maroc. Il rencontre à plusieurs reprises Charles de Foucauld.

Au Maroc, il fut chargé en mars 1907 d'occuper Oujda, en représailles de l'assassinat à Casablanca du docteur Mauchamp; il réprima ensuite le soulèvement dans la région des Béni-Snassen en novembre 1907, et fut nommé haut-commissaire du gouvernement pour la zone marocaine occupée dans la région d'Oujda.

En mars 1912, la convention de Fès établit le protectorat français sur le Maroc, dont Lyautey fut le premier résident général. Il entreprit la « pacification » du Maroc, malgré le début de la Première Guerre mondiale.

C'est en tant que résident général qu'il laissera une trace profonde dans la société et l'urbanisme marocain. Attaché à la culture locale comme l'écrivaine Isabelle Eberhardt dont il fut proche, il édicta plusieurs lois visant notamment à protéger les centres anciens des grandes villes (les villes coloniales seront construites à la périphérie des médinas) ou à établir des règles strictes laissant aux Marocains des espaces de liberté (interdiction pour les non-musulmans de pénétrer dans les mosquées).

Pendant la Première Guerre mondiale, Lyautey fut ministre de la Guerre dans le gouvernement d'Aristide Briand, entre décembre 1916 et mars 1917.

Il retourna ensuite au Maroc, et fut fait maréchal de France en 1921. Mais, sous le gouvernement de Paul Painlevé, il se vit retirer le commandement des troupes engagées contre la rébellion d’Abd-el-Krim qui fut confié à Philippe Pétain. Lyautey démissionna et rentra définitivement en France en 1925. Dans ce contexte [colonialisme, occupation], et lors de son passage au Maroc, il avait affirmé que « la France se doit d'être une grande puissance musulmane ».

Il jugeait ainsi son œuvre au Maroc :

« Au fond, si j'ai réussi au Maroc, dans la tâche que le gouvernement de la République m'avait confiée là-bas, c'est pour les raisons mêmes qui me rendaient inutilisable en France. J'ai réussi au Maroc parce que je suis monarchiste et que je m'y suis trouvé en pays monarchique. Il y avait le Sultan, dont je n'ai jamais cessé de respecter et de soutenir l'autorité. J'étais religieux, et le Maroc est un pays religieux. Je crois qu'il n'y a pas de vie nationale possible et prospère, et naturelle, qui ne fasse sa place au sentiment religieux, aux disciplines religieuses. Je crois à la bienfaisance, à la nécessité d'une vie sociale hiérarchisée. Je suis pour l'aristocratie, pour le gouvernement des meilleurs. J'ai vu qu'il y avait des écoles où allaient les enfants de telles classes, d'autres écoles où allaient des enfants d'autres milieux et qui ne se mélangeaient pas . J'ai respecté tout cela, à la fois parce que cette soumission au fait fortifiait ma propre politique et parce que mes propres convictions m'en montraient la légitimité et la noblesse [...] Mais tout cela m'eût été impossible en France [...] Et c'est pour cela que je n'aurais peut-être pas réussi à Strasbourg. »

Après l'incendie et le pillage par les troupes allemandes de la propriété familiale à Crévic, effectués en représailles du traité de protectorat du Maroc, le maréchal Lyautey décide de s'installer à Thorey, ville qui adjoindra à son nom celui de son fameux résident. Il y fit construire un château sur l'édifice d'une gentilhommière héritée de la sœur de sa mère dont il était très proche. Les travaux s'achevèrent en 1924 et le maréchal s'y installa en 1925, à 71 ans. En 1926, il y reçoit le sultan Moulay Youssef.

En 1931, il organise dans le Bois de Vincennes l'exposition coloniale couronnant l'entreprise française réalisée dans les colonies.

Il avertit, dans la préface à la traduction française du Mein Kampf de Hitler : « Tout Français doit lire ce livre ». Il ne s'agissait nullement d'une approbation, bien sûr, puisque la traduction avait paru contre la volonté d'Hitler, mais d'un avertissement sur le danger que représentait Hitler pour la France.

Le maréchal demeurera à Thorey jusqu'à sa mort, le 27 juillet 1934, âgé de 79 ans. Après une messe célébrée à Thorey, le corps du maréchal est déposé dans le caveau des ducs de Lorraine, à l'Eglise des Cordeliers de Nancy. Lorsque le décès du Maréchal est annoncé, le sultan du Maroc, qui était à Marseille et allait s'embarquer, est allé s'incliner devant la dépouille du grand homme : "il pleurait". Un an après, son corps est inhumé à Rabat. Depuis 1961, le corps du maréchal Lyautey repose dans la chapelle de l'hôtel des Invalides, à Paris.

Un des aspects les plus ignorés de la vie de Lyautey concerne son itinéraire spirituel. Gagné dans les années 1880 par un scepticisme religieux qui l'angoisse, le capitaine Lyautey entame un long cheminement spirituel qu'on ne peut ignorer. Le questionnement intense auquel il se soumet[8] ne l'éloigne cependant pas définitivement de l'idée de Dieu et de son admiration pour l'Église, dont il reste culturellement proche et dont il partage la plupart des positions morales, sociales et politiques. L'approfondissement se construit pour Lyautey en trois étapes : recherche et questionnement de jeunesse face à son scepticisme naissant (« Je voudrais aimer Dieu, mais je n'arrive pas à le faire par gratitude » - 13 décembre 1875), fascination dans sa vie d'homme pour le Dieu des idées (« Mais l'admiration n'est pas l'amour ») et redécouverte apaisée du Dieu-Amour dans sa vieillesse. Lyautey achève pleinement sa réconciliation avec l'Église le jeudi saint 1930 (17 avril), lorsque, après s'être confessé, il reçoit la communion du curé de Thorey, source d'une immense joie dont il s'ouvre quelques jours plus tard à son ami Wladimir d'Ormesson et qui ne le quittera plus jusqu'à sa mort.

Il redécouvre aussi la foi par le scoutisme et fait la connaissance d'un chef scout en route vers le sacerdoce, le futur père Patrick Heidsieck. Une correspondance nait entre le jeune prêtre qui devait partir pour la Pologne et le vieil officier qui, dès 1930, grâce à ces échanges, reprend le chemin de l'église, de la confession et de la prière à genoux tous les soirs. Lyautey brisait ainsi une longue période de traversée du désert religieuse et renouait avec une jeunesse où sa foi était ardente.

N°950



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