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Forum Québec • Voir le sujet - PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Ven Jan 14, 2011 2:54 am 
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Ferdinand Foch, maréchal de France, de Grande-Bretagne et de Pologne, est un officier général et académicien français né à Tarbes le 2 octobre 1851 et mort à Paris le 20 mars 1929.
Son nom : Foch pourrait venir aussi bien de focus en latin : foyer, de fodium en latin: la fosse ou de folq la foulque, mais encore fioch en pyrénéen : le feu. Charles le Goffic en fît même un tout poétique pour Foch un foyer de sa famille ou de la résistance à la Triplice, le fossoyeur des oppresseurs de l'Alsace-Lorraine, la foulque pour son esprit qui restera souvent noir, sombre pour ses collaborateurs et enfin le feu pour sa force de travail.

Ferdinand Jean Marie Foch est né à Tarbes, le 2 octobre 1851. Ferdinand est le sixième des sept enfants de Napoléon Foch (1803-1880) et de Sophie Dupré (1812-1883). Son père était un fonctionnaire originaire du Comminges (Gascogne). Il suivit sa scolarité à Tarbes, Rodez, Baccalauréat de lettres puis de sciences à la faculté de Lyon. Les collèges jésuites de Saint-Étienne Saint-Clément de Metz d'où il est chassé par les Allemands et la guerre de 1870, son collège est occupé par un bataillon de Poméraniens. Il passe les concours à Nancy et en novembre 1871 il intègre l'École polytechnique. Le 5 novembre 1883, il se marie avec Julie Bienvenüe (1860-1950) à l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), une petite-cousine de Fulgence Bienvenüe, créateur du métro de Paris. Le couple aura quatre enfants :

Marie Foch (1885-1972), épouse de Paul Bécourt (+ 22 août 1914), mort pour la France et postérité dont Jean Bécourt-Foch (1911-1944), compagnon de la Libération ;
Anne Foch (1887-1981), épouse d'Alex Fournier (+ 1929), postérité ;
Eugène Foch (né et + 1888) ;
Germain Foch (1889 - 22 août 1914), mort pour la France.
À la déclaration de guerre contre l'Allemagne, en 1870, il s'engage au 4e régiment d'infanterie. À la fin de la guerre franco-prussienne, il décide de rester dans l'armée et intègre l'École polytechnique, choisit l'école d'application de l'artillerie et du génie dont il sort en 1873 comme officier d'artillerie. Il est affecté comme lieutenant au 24e régiment d'artillerie. Il gravit alors les grades un par un, 1876, Saumur, il intègre l'école de cavalerie. 30 septembre 1878, il devient capitaine. Il arrive à Paris le 24 septembre 1879 comme adjoint au service du personnel du dépôt central de l'artillerie. Il entre ensuite à l'École supérieure militaire comme élève, effectue en 1885 le stage de l'école au 16e corps d'armée et devient lui-même professeur à cette école de 1895 à 1901. Il y est professeur d'histoire militaire, de stratégie et tactique générale, et devient l'un des théoriciens français de l'offensive. Il se fait connaître par ses analyses critiques de la guerre franco-prussienne et des guerres napoléoniennes. Il poursuit son ascension dans l'armée : promu lieutenant-colonel en 1898, il est nommé colonel en 1903, puis général de brigade (1907).

Il assume le commandement de l'École de Guerre de 1907 à 1911, année où il est nommé général de division ; puis en 1913, général commandant de corps d'armée, à la tête du 20e corps d'armée de Nancy.
Son dernier frère, Germain Foch (1854-1929), qui lui survivra quelques mois, deviendra jésuite, ce qui freina peut-être la progression de Ferdinand Foch dans l'Armée, le gouvernement républicain étant très anticlérical. Il croisera un contexte politique marquant l'affaire des fiches, affaire Dreyfus, loi de séparation des Églises et de l'État. « Le capitaine Foch du 10e RA est affilié à l'Union catholique. Son nom a été relevé au bureau central rue de Verneuil», dans l'affaire des fiches.

Il est l'ami de Gustave Doré et croise chez ce dernier Sarah Bernhardt, Pierre Loti, Charles Gounod, Louis Majorelle et participe à la vie parisienne intense de l'avant guerre.

Durant la Grande Guerre, il commande le 20e corps d'armée de Nancy, appartenant à la IIe armée du général de Castelnau. Le 14 août 1914, pendant la bataille de Lorraine, son corps avança vers la ligne Sarrebourg-Morhange, subissant de lourdes pertes. La déroute du 15e corps à sa droite le contraignant, cependant, à la retraite. Foch parvint à bien gérer la situation en couvrant la retraite pour livrer la bataille du Grand Couronné qui couvre Nancy et en contre-attaquant, empêchant les Allemands de traverser la Meurthe.

C'est pour ces actes qu'il fut choisi pour commander la IXe armée lors de la bataille de la Marne. Il coordonne les armées britanniques, françaises et belges durant la course à la mer. Avec le chef de l'état-major, Maxime Weygand, Foch dut gérer la retraite de la Marne, alors qu'il venait à peine d'être nommé à son poste. Il aura alors ces mots restés célèbres : « Pressé fortement sur ma droite, mon centre cède, impossible de me mouvoir, situation excellente, j'attaque. ». Sa contre-attaque était la mise en pratique d'idées qu'il avait développées en tant qu'enseignant, elle lui permit de mettre un terme à l'offensive de l'armée allemande. Ce succès lui valut une nouvelle promotion et le 4 octobre 1914, il fut nommé commandant-en-chef adjoint de la zone Nord, avec le général Joffre. Le 13 octobre, les Allemands lancèrent une nouvelle offensive, contenue au prix de pertes très lourdes ; situation qui se reproduisit à nouveau lors de la première bataille d'Ypres. À chaque fois, Foch parvenait à sortir les troupes françaises de situations très difficiles.

À l'origine de la bataille de l'Artois (1915) et de celle de la Somme (1916) il tombe en disgrâce provisoire, conséquence de sanglants échecs,(Lucien Lacaze, ministre de la marine et par intérim de l'armée : « au moment où l'état de votre santé vous oblige à abandonner provisoirement un commandement actif, le gouvernement tient à témoigner, une fois de plus par la plus haute des distinctions militaires (médaille militaire) la reconnaissance du pays ». En décembre 1916, le général Joffre le relève du commandement du GAN (groupe d'armée nord). Joffre sera lui-même limogé quelques jours plus tard. Cette disgrâce est relative car le général Lyautey, nouveau ministre de la guerre lui fait obtenir un commandement provisoire du groupe d'armée de l'est (GAE), 18 janvier 1917, car le général Curières de Castelnau est en tournée en Russie. Et lui est confié la tâche de réfléchir à l'éventualité d'une violation de la neutralité de la Suisse, il a son poste à Senlis. Plus tard il sera envoyé en Italie pour rétablir la situation après le désastre de la bataille de Caporetto.

22 août 1917, se tient la première séance de la commission d'enquête (le général Joseph Brugère en est le président, le général Gouraud et Foch y siègent) « chargée d'étudier les conditions dans lesquelles s'est effectuée l'offensive dans la région de l'Aisne du 16 au 23 avril 1917 (bataille du Chemin des Dames) et de déterminer le rôle des généraux qui ont exercé le commandement dans cette offensive » . C'est une mission délicate, « qu'il condamne et il sera accusé par les militaires d'ignorance, … qu'il excuse, et il lui sera reproché par les politiques indulgence et esprit de clan ». Le 27 octobre, 2 divisions françaises, 2 divisions britanniques, de l'artillerie lourde et un QG sont dirigés vers l'Italie. Le 28 octobre 1917, le général Duchêne commande sur place une aide franco-britannique sur le front italien. Foch arrive le 29 à Trévise. Il restera en poste de nombreux mois.

Le 7 novembre, le Conseil suprême de guerre, où chaque pays est représenté par le chef et un membre de son gouvernement, est instauré « en vue d'assurer une meilleure coordination de l'action militaire sur le front occidental de veiller à la conduite générale de la guerre. ». Il a son siège à Versailles.

Le 26 mars 1918, à Doullens, il est nommé commandant-en-chef du front de l'ouest, avec le titre de généralissime, "le général Foch est chargé par les gouvernements britanniques et français de coordonner l'action des armées alliées sur le front de l'ouest". Bien qu'il ait été surpris par l'offensive allemande au Chemin des Dames, il parvient à bloquer les dernières offensives allemandes de l'année 1918. Le 6 août 1918, il est fait maréchal de France, et c'est avec cette distinction qu'il planifie et mène l'offensive générale qui force l'Allemagne à demander l'armistice, le 11 novembre 1918.

Il fait partie des signataires alliés de l'armistice de 1918 conclu dans la clairière de Rethondes. Il est élevé à la dignité de maréchal du Royaume-Uni et de Pologne, à l'issue de la Première Guerre mondiale. Le jour de l'armistice, il est nommé à l'Académie des sciences, et dix jours plus tard il est élu à l'Académie française, au fauteuil n° 18.

N°455
Dès janvier 1919, une conférence internationale réunit à Paris vingt-sept États pour préparer lest traités de paix sans les vaincus. La France, les USA et l'Angleterre dominent la conférence. Par le traité de Versailles du 28 juin 1919) l'Allemagne reconnaît sa responsabilité dans la guerre et perd un septième de son territoire au profit :

du Danemark avec le Schleswig du Nord, peuplé de Danois
de la Belgique avec les villes d'Eupen et Malmédy
de la France (Alsace-Lorraine)
de la Pologne (elle obtient le corridor de Dantzig)
De plus, l'Allemagne perd toutes ses colonies qui sont attribuées à la France et à l'Angleterre.



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Ven Jan 14, 2011 3:02 am 
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Joseph Simon Gallieni, né le 24 avril 1849 à Saint-Béat en Haute-Garonne et mort le 27 mai 1916 à Versailles, est un militaire et administrateur colonial français. Il exerça une grande partie de son activité dans les opérations de colonisation menées par la France, laissant une empreinte profonde sur l'histoire de la colonisation française, et termina sa carrière pendant la Première Guerre mondiale. Il fut fait maréchal à titre posthume en 1921.
Il est le fils d'un immigré italien. Après des études au Prytanée militaire de La Flèche, il intègre l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1868. Le 15 juillet 1870, il est nommé sous-lieutenant dans l'infanterie de marine.


Avec le 3e Régiment d'Infanterie de Marine (3e RIMa), le nouveau promu participe à la guerre de 1870 contre la Prusse, au cours de laquelle il se bat notamment à Bazeilles, dans les rangs de la brigade Martin des Palières et de la fameuse division bleue. Blessé et fait prisonnier le 1er septembre, il est envoyé en captivité en Allemagne et ne rentre en France que le 11 mars 1871.

Promu lieutenant au 2e Régiment d'Infanterie de Marine (2e RIMa) le 25 avril 1873, il commence sa carrière coloniale à la Réunion, où il passe trois ans.

Le 11 décembre 1876, il obtient son envoi aux tirailleurs sénégalais et s'embarque le 20 pour Dakar, seuil de l'Afrique noire, où il prend part à diverses expéditions militaires et explorations. Il est promu capitaine en 1878.

La journée du 30 janvier 1880 est consacrée au trajet en bateau entre Saint-Louis et Richard-Toll (environ 100 km) sur le fleuve Sénégal. Le 29 mars, il arrive à Bafoulabé, au Mali, où il conclut un traité avec les chefs locaux et établit un protectorat de la France. En 1881, au Niger, il négocie avec le Sultan Ahmadou le traité de Nango accordant à la France le commerce du Haut-Niger.


Le lieutenant-colonel Gallieni et son état-major pendant la campagne 1887-1888 au Soudan français
Après son retour de Martinique, en 1886, il est nommé lieutenant-colonel, et reçoit, six mois plus tard, le 20 décembre, le commandement supérieur du Haut-Fleuve (Sénégal), ou Soudan français (aujourd'hui le Mali) . Il y obtient des succès aux dépens d'Ahmadou (1887) et fait consentir Samori à un traité abandonnant, entre autres, la rive gauche du Niger. Au cours de ce mandat de gouverneur, il réprime durement une insurrection des autochtones.

De retour en France, il est promu colonel le 11 mars 1891, chef d'état-major du corps d'armée de la Marine et breveté d'état-major avec la mention « très bien ». De 1892 à 1896 il est envoyé au Tonkin (Indochine), où il commande la seconde division militaire du territoire. Il lutte contre les pirates chinois puis consolide la présence française en organisant l'administration du pays. Son principal collaborateur est alors le commandant Lyautey.

Promu général de brigade, il est envoyé en 1896 à Madagascar en tant que Gouverneur général. Il arrive à Tananarive le 15 septembre. À la méthode diplomatique de son prédécesseur, le général M. Laroche, il préfère une méthode plus brutale. Il instaure le travail forcé des indigènes. La cour royale, foyer de résistance patriotique contre l'impérialisme français, est mise en interdit. Deux ministres, dont le patriotisme est avéré, sont traduits sommairement devant un tribunal, condamnés et exécutés. Le premier ministre Rainilaiarivony est renversé et exilé. La nouvelle reine, Ranavalona III, plus patriote que jamais, est prise en flagrant délit de correspondance avec les opposants à l'occupation, perd son trône et prend le chemin de l'exil à Alger. En huit ans de proconsulat, Gallieni pacifie la grande île, procédant à sa colonisation. Au total, la répression qu'il mène contre la résistance du peuple malgache à sa colonisation fera entre 100 000 et 700 000 morts pour une population de 3 millions.

Selon le général Gallieni, l'action militaire devait être accompagnée d'une aide aux peuples colonisés dans différents domaines tels que l'administration, l'économie et l'enseignement. Elle nécessitait un contact permanent avec les habitants ainsi qu'une parfaite connaissance du pays et de ses langues. Sous l'impulsion de Gallieni, de nombreuses infrastructures sont mises en place : chemin de fer, Institut Pasteur, écoles.

Il définit et met en oeuvre à Madagascar une politique de races. En s'appuyant sur les thèses anthropologiques racialistes de l'époque, après un recensement systématique de la population utilisant la photographie, il tente de découper les circonscriptions administratives en suivant cette cartographie des races.

Le 9 août 1899, il est promu général de division. À son retour définitif en France, en 1905, il a encore dix années devant lui avant la retraite. Il les consacre à préparer « la Revanche ». Gouverneur militaire de Lyon et commandant du 14e Corps d'Armée dès son retour, grand-croix de la Légion d'honneur le 6 novembre 1905, il est appelé au Conseil supérieur de la guerre le 7 août 1908 et reçoit également la présidence du Comité consultatif de défense des colonies.

Pressenti pour devenir commandant en chef de l'armée française en 1911, il décline l'offre pour la laisser à Joseph Joffre, en prétextant son âge et sa santé.

Il prend sa retraite en avril 1914, mais il est rappelé en août après le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Le 26 août 1914, il est nommé gouverneur militaire de Paris par Messimy, ministre de la guerre, pour assurer la défense de la capitale. Alors que les Allemands approchent et que le gouvernement part pour Bordeaux en catastrophe, Gallieni met la ville en état de défense, rassure les Parisiens par une proclamation et contribue à la victoire de la Marne, en septembre 1914, grâce, notamment, aux troupes qu’il envoie en renfort, après avoir réquisitionné les taxis parisiens, à la VIeArmée du général Maunoury qui se trouve sur l'Ourcq.

Joffre, inquiet de l'influence et de la réputation de Gallieni, le marginalise un peu. Il l'éloigne du quartier-général, bien que l'on considère que c'est l'initiative de Gallieni, avec le déplacement de la garnison de la ville sur la Marne en taxi, qui a sauvé en grande partie la situation.

Il est ensuite nommé en 1915 ministre de la Guerre du 5e gouvernement d'Aristide Briand. Il entre en conflit avec Joffre et évoque publiquement les erreurs commises à Verdun. Pourtant Briand ne le suit pas et il doit démissionner.

Ayant des problèmes de santé, il meurt le 27 mai 1916 des suites d'une intervention chirurgicale dans une clinique de Versailles.

Après des funérailles nationales, et conformément à ses dernières volontés, il est inhumé auprès de son épouse dans le cimetière de Saint-Raphaël.

Il fut élevé à la dignité de Maréchal de France à titre posthume le 7 mai 1921. La promotion de l'école militaire de Saint-Cyr de 1927 et l'avenue traversant l'esplanade des Invalides portent son nom.


N°456



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PostPublié: Ven Jan 14, 2011 3:15 am 
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PostPublié: Ven Jan 14, 2011 1:48 pm 
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PostPublié: Sam Jan 15, 2011 2:20 am 
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Oradour-sur-Glane (Orador de Glana en occitan limousin) est une commune française située dans le département de la Haute-Vienne et la région Limousin. Ses habitants sont appelés Radounauds, Radounaux ou Radounales.

Le nom d'Oradour-sur-Glane reste attaché au massacre de sa population par la division SS Das Reich le 10 juin 1944. La petite cité est aujourd'hui divisée en deux entités, dont le centre de la mémoire constitue en quelque sorte le trait d'union : l'ancien village, conservé à l'état de ruine, qui témoigne des souffrances infligées aux hommes, femmes et enfants de cette petite bourgade, et le nouveau village, reconstruit quelques centaines de mètres plus loin.
Oradour-sur-Glane était alors une bourgade limousine active et ordinaire, avec ses commerces, cafés-hôtels et artisans. Elle vit principalement de l'agriculture jusqu'à la crise du secteur, qui fait se dépeupler les campagnes. Il ne reste en effet plus que deux exploitations agricoles en 1944 sur la commune.

Au début du xxesiècle, le village se modernise avec notamment l'arrivée de l'électricité et des chemins de fer départementaux de la Haute-Vienne, qui le relient à Limoges, distante d'une vingtaine de kilomètres au sud-est. Le recensement de 1936 fait état d'une population de 1 574 âmes. Outre tous ces commerces, Oradour possède une harmonie municipale, une société de pêche et trois écoles.

La guerre en 1940 mobilisa 168 hommes de la commune. 113 hommes purent rentrer au village dès l'armistice.

Malgré la proximité des résistants et l'accueil de réfugiés lorrains (Charly-Oradour, village mosellan fut nommé ainsi en hommage aux victimes, dont 39 d'entre elles venaient du petit village), le village fut relativement épargné par la guerre jusqu'au massacre. La population, comme la plupart de la France, après avoir adhéré aux idées et à la personne du Maréchal Pétain, émit des critiques de plus en plus virulentes à l'égard de la politique collaborationniste, attendant fermement une victoire des Alliés.

Carte montrant le village ancien et moderne
Les auteurs du drame appartiennent à la 3e compagnie du 1er bataillon de Panzergrenadier (commandé par le major Adolf Diekmann) du 4e SS-Panzer-Regiment Der Führer de la 2eSS-Panzer-Division Das Reich.

Au repos autour de Bordeaux et de Montauban, la division fait mouvement vers la Normandie aussitôt connu le débarquement allié. Constamment harcelée par les Forces françaises de l'intérieur (FFI), elle riposte par de sanglantes représailles.

Le 9 juin 1944, à Tulle libérée depuis l'avant-veille par la Résistance, 99 hommes sont pendus.

Le 10 juin 1944, après l'arrivée des Allemands dans le bourg d'Oradour-sur-Glane, le garde champêtre fait savoir aux habitants qu'ils doivent tous se rassembler, sans aucune exception et sans délai, sur le Champ de Foire, munis de leurs papiers, pour une vérification d’identité.

Les SS pénètrent dans toutes les maisons, et, sous la menace de leurs armes, obligent tout le monde, même les malades, à se rendre sur le lieu de rassemblement. Un à un ou par groupes, conduits et surveillés par les SS, les villageois se massent peu à peu sur le Champ de Foire. Les Allemands vont aussi chercher des habitants des hameaux voisins. Les cultivateurs doivent abandonner leurs travaux. Plusieurs personnes sont abattues.

Les Allemands divisent la population en deux groupes : d'un côté les femmes et les enfants, de l'autre les hommes.

Les hommes sont répartis entre six lieux de supplices : ils y sont mitraillés puis leurs corps sont recouverts de fagots et de bottes de paille auxquels les nazis mettent le feu. Selon quelques rescapés, les nazis tirent bas et dans les jambes de leurs victimes; le feu est allumé sur des hommes encore vivants. La déclaration d’un rescapé établit qu'ils parlaient encore ; certains, légèrement blessés, ont pu s'échapper, la plupart des autres ont certainement été brûlés vifs.


Vestiges de l'école primaire
Le groupe enfermé dans l’église comprend toutes les femmes et tous les enfants du village. Des soldats placent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassent des cordons qu'ils laissent trainer sur le sol. Ces cordons ayant été allumés, le feu se communique à l'engin, qui contient un gaz asphyxiant (c'était la solution prévue) et explose par erreur ; une fumée noire, épaisse et suffocante se dégage. Une fusillade éclate dans l'église ; puis de la paille, des fagots, des chaises sont jetés pêle-mêle sur les corps qui gisent sur les dalles. Les nazis y mettent ensuite le feu. La chaleur était tellement forte qu'à l'entrée de cette église on peut voir la cloche fondue, écrasée sur le sol. Des débris de 1,20 m de hauteur recouvraient les corps.

Une seule femme survit au carnage : Marguerite Rouffanche, née Thurmeaux. Son témoignage constitue tout ce qu'il est possible de savoir du drame. Elle a perdu dans la tuerie, son mari, son fils, ses deux filles et son petit-fils âgé de sept mois.

Le chœur de l’église comprenant trois fenêtres, Mme Rouffanche se dirigea vers la plus grande, celle du milieu et à l'aide d'un escabeau qui servait à allumer les cierges elle parvint à l’atteindre. Le vitrail étant brisé, elle se précipita par l'ouverture. Après un saut de trois mètres, elle atterrit au pied de l’église et fut blessée en gagnant un jardin voisin. Dissimulée parmi des rangs de petits pois, elle ne fut délivrée que le lendemain vers 17 heures.

Les SS inspectent de nouveau les maisons du bourg ; ils y tuent tous les habitants qui avaient pu échapper à leurs premières recherches, en particulier ceux que leur état physique avait empêché de se rendre sur le lieu du rassemblement. C'est ainsi que les équipes de secours trouveront dans diverses habitations les corps brûlés de quelques vieillards impotents.

Un envoyé spécial des FFI, présent à Oradour dans les tout premiers jours, indique qu'on a recueilli dans le four d'un boulanger les restes calcinés de cinq personnes : le père, la mère et leurs trois enfants.

Un puits renfermant de nombreux cadavres est découvert dans une ferme : trop décomposés pour être identifiés, ils seront laissés sur place.

Au total, 642 personnes ont été massacrées lors de cette journée.

Si l'on décida de laisser l'ancien village tel qu'il était à la suite de massacre, l'édification du nouveau bourg de la commune d'Oradour-sur-Glane fut envisagée sur un autre emplacement dès juillet 1944. Celui-ci sortit finalement de terre à l'ouest de l'ancien village-martyr dès 1949, les frais de reconstruction restant entièrement à la charge de l'État.

Le Ministère de la Reconstruction et de l'Urbanisme nomma quatre architectes :

Charles Dorian, architecte en chef chargé d'établir le plan de remembrement et d'aménagement du nouvel Oradour ;
André Campagne, qui réalisa les plans de la mairie et de la poste ;
Robert Mandon-Joly, architecte en charge du groupe scolaire ;
Paul Villemain, responsable des plans de l'église.
Des réactions locales critiquèrent alors cette nomination d'architectes parisiens. En conséquences, des architectes locaux furent appelés à participer eux aussi à la reconstruction mais ils n'intervinrent que pour les logements.


N°742
Après huit années d'attente le procès des 21 soldats — sur 64 identifiés — ayant participé au massacre d'Oradour a lieu en janvier-février 1953 devant le tribunal militaire de Bordeaux. Adolf Diekmann, le commandant SS, ne sera pas jugé car il est mort sur le front de Normandie ; il est enterré au cimetière normand de la Cambe. Le 12 février 1953, le tribunal prononce les peines suivantes :

le militaire allemand le plus gradé est condamné à mort,
un autre Allemand qui a pu prouver son absence d'Oradour le 10 juin est relaxé,
quatre autres Allemands sont condamnés à des peines de travaux forcés de dix à douze ans,
le seul Alsacien volontaire du groupe est condamné à mort,
neuf Alsaciens sont condamnés à des peines de travaux forcés de cinq à douze ans,
les quatre autres Alsaciens sont condamnés à des peines de prison de cinq à huit ans.
La population alsacienne proteste contre les peines infligées aux Malgré-nous, car ceux-ci ont été contraints d'exécuter les ordres des supérieurs allemands. Le procès de Bordeaux symbolise en quelque sorte le malaise alsacien : la population française n'a, dans sa grande majorité, pas connaissance du drame des 130 000 Alsaciens et Mosellans incorporés de force dans les armées allemandes. Quant aux familles des victimes - et au Limousin en général -, ils trouvent les sentences scandaleusement indulgentes : d'après eux, tous les participants au massacre auraient dû être condamnés à mort.

La loi d'amnistie votée dès le 19 février accentue ce sentiment d'outrage. La riposte d'Oradour est immédiate. Citons :

la demande pour qu'on lui rende le site commémoratif,
la décision de l'ANFM de renvoyer la Croix de Guerre décernée à Oradour en 1947, ainsi que la Légion d'honneur décernée à l'association en 1949,
le refus de transférer les cendres des martyrs dans la crypte construite par l'État,
le refus de la présence de représentants de l'État aux cérémonies commémoratives (l'exception étant la visite du Général de Gaulle en 1962),
l'inscription sur une plaque à l'entrée des ruines des noms des députés qui avaient voté l'amnistie.
Le collectif « Maquis de Corrèze », dirigé par le député honoraire Pierre Pranchère, s'oppose au projet de loi voté au Sénat en 2008 portant adaptation du droit pénal français à la Cour pénale internationale. En effet, ce texte prévoit une prescription des crimes de guerre par trente ans (article 462-10), ce qui revient à déclarer une amnistie pour les responsables des massacres de Tulle et d'Oradour.

Le centre de Mémoire est un appel à la réflexion, moyennant 7,5 € par adulte, pour éviter que d'autres massacres n'aient lieu et ainsi perpétuer la notion de devoir de mémoire.



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Résistance

N°790




Jean Moulin (Romanin), né à Béziers le 20 juin 1899 et mort dans le train qui le transporte en Allemagne, aux environs de Metz, le 8 juillet 1943, est un préfet et résistant français. Il dirigea le Conseil national de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale. Souvent considéré comme un des principaux héros de la Résistance, un cénotaphe se trouve au Panthéon des grands hommes de la République française (son corps n'a jamais été identifié avec certitude, et l'urne transférée au Panthéon ne contient que des « cendres présumées de Jean Moulin »).
Bachelier en 1917, il s'inscrit à la faculté de droit de Montpellier et est nommé attaché au cabinet du préfet de l'Hérault, sous la présidence de Raymond Poincaré.

Mobilisé le 17 avril 1918, il est affecté au 2e régiment du génie basé à Montpellier. Après une formation accélérée, il arrive dans les Vosges à Charmes le 20 septembre et s'apprête à monter en ligne quand l'armistice est proclamé. Il est envoyé successivement en Seine-et-Oise, à Verdun, puis à Chalon-sur-Saône; il sera tour à tour menuisier, terrassier, téléphoniste, au 7e régiment du génie et au 9e régiment du génie . Il est démobilisé début novembre 1919 et se présente tout de suite à la préfecture de Montpellier, où il reprend ses fonctions le 4 novembre.

La qualité de son travail le fait nommer chef-adjoint de cabinet fin 1920. Il obtient sa licence de droit en 1921. Parallèlement, il devient vice-président de l'Union générale des étudiants de Montpellier et membre des Jeunesses laïques et républicaines.

En 1922, il entre dans l'administration préfectorale, comme chef de cabinet du préfet de la Savoie, à Chambery, poste très important pour son âge, sous la présidence d'Alexandre Millerand.

De 1925 à 1930, il est sous-préfet d'Albertville. Il est à l'époque le plus jeune sous-préfet de France, sous la présidence de Gaston Doumergue.

En septembre 1926, il se marie avec Marguerite Cerruti dans la commune de Betton-Bettonet, il divorcera deux ans plus tard, en 1928.

En 1930, il est sous-préfet de Châteaulin dans le Finistère. Il y fréquentera des poètes locaux comme Saint-Pol-Roux à Camaret et Max Jacob à Quimper.
Il fut également illustrateur du morlaisien Tristan Corbière. Parallèlement, il publie des caricatures et des dessins humoristiques dans la revue Le Rire sous le pseudonyme de Romanin.

En 1932, Pierre Cot homme politique radical-socialiste, le nomme chef adjoint de son cabinet aux Affaires étrangères en décembre 1932 sous la présidence de Paul Doumer.

En 1933, il est sous-préfet de Thonon-les-Bains et occupe parallèlement la fonction de chef de cabinet de Pierre Cot au ministère de l'Air sous la présidence d’Albert Lebrun.

En 1934, il est sous-préfet de Montargis puis secrétaire général de la préfecture de la Somme à Amiens.

En 1936, il est à nouveau nommé chef de cabinet au ministère de l'Air du Front populaire d'où il aide les résistants républicains espagnols antifranquistes en leur envoyant des avions et des pilotes. Il participe à cette époque à l'organisation de nombreux raids aériens civils comme la traversée de l'Atlantique Sud par Maryse Bastié, la course Istre - Damas - Le Bourget. À cette occasion, il dut remettre le chèque aux vainqueurs (équipage italien) dans lequel se trouvait le propre fils de Benito Mussolini.

En janvier 1937, il devient le plus jeune préfet de France dans l'Aveyron, à Rodez à l'âge de 38 ans. Ses actions en faveur de l'aviation lui permirent de passer cette même année du Génie à la réserve de l' Armée de l'air. Il fut affecté à partir de février 1937 à la base de Marignane avec le grade de caporal-chef (mars 1937),puis au Bataillon de l'Air n°117 basé à Issy-les-Moulineaux en fevrier 1938. Il est nommé sergent de réserve le 10 décembre 1938

En 1939, il est nommé préfet d'Eure-et-Loir à Chartres. Après la déclaration de guerre, il se porte candidat à l'école des mitrailleurs allant à l'encontre de la décision du Ministère de l'Intérieur. Il passe sa visite médicale d'incorporation à l'école le 9 décembre 1939 sur la Base 117 d'Issy les Moulineaux. Il est déclaré inapte le lendemain pour un problème de vue. Il force alors le destin en exigeant une contre-visite à Tours, qui cette fois le déclare apte. Mais le Ministère de l'Intérieur le rattrape et l'oblige à conserver son poste de préfet d'où il s'emploie à assurer la sécurité de la population.

Il est arrêté en juin 1940 par les Allemands parce qu'il refuse d'accuser une troupe de tirailleurs sénégalais de l'Armée française d'avoir commis des atrocités envers des civils à La Taye, un hameau près de Saint-Georges-sur-Eure, en réalité victimes de bombardements allemands. Maltraité et enfermé pour refus de complicité avec les Allemands, il tente de se suicider en se tranchant la gorge avec un débris de verre. Il évite la mort de peu et en gardera une cicatrice qu'il cachera sous une écharpe.

En raison de ses idées républicaines marquées à gauche comme radical-socialiste, il est révoqué par le Régime de Vichy du maréchal Philippe Pétain le 2 novembre 1940 et placé en disponibilité. Il se met alors à la rédaction de son journal Premier combat où il relate sa résistance héroïque contre les nazis à Chartres de manière sobre et extrêmement détaillée (ce journal sera publié à la Libération et préfacé par le général de Gaulle).

Il s'installe dans sa maison familiale de Saint-Andiol (Bouches-du-Rhône) d'où, pressé par le besoin de « faire quelque chose » il s'impose deux buts : tout d’abord il veut se rendre compte de l’ampleur de la Résistance française et ensuite aller à Londres afin d’engager les pourparlers avec la France libre.

En septembre 1941, il rejoint Londres en passant par l'Espagne et le Portugal, par ses propres moyens, sous le nom de Joseph Jean Mercier. Il est reçu par le général de Gaulle à qui il fait un compte rendu controversé de l'état de la Résistance en France et de ses besoins, notamment financiers et en armement. Son compte-rendu donnera lieu à de nombreuses contestations de la part des mouvements de résistance comme portant atteinte aux actions de renseignements au profit de l'armée britannique, au financement et à la fourniture d'armes au profit de chacun d'entre eux.

Misant sur l'intelligence et les capacités de Jean Moulin, le général de Gaulle le charge d'unifier les mouvements de résistance et tous leurs différents services (propagande, renseignements, sabotage, entraide) sur le territoire français et notamment le plus important mouvement Combat dirigé par Henri Frenay, afin d'en faire une armée secrète des forces françaises libres complètement placée sous ses ordres. Avec des ordres de mission, des moyens financiers et de communication radio directe avec le général de Gaulle à Londres, il est parachuté dans les Alpilles dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 à 15 km de Saint-Andiol qu'il rejoint à pied. Il prend le pseudonyme évocateur de Rex dans la Résistance. Le 27 novembre 1942 est créé le Comité de coordination de Zone Sud à Collonges-au-Mont-d'Or dans le but de coordonner avec la mouvance communiste les trois mouvements principaux de résistance de la zone libre. Jean Moulin et ses alliés communistes cherchent - non sans mal - à y être prépondérant sur les trois chefs Henri Frenay (Combat), Emmanuel d'Astier de La Vigerie (Libération-Sud) et Jean-Pierre Lévy (Franc-Tireur).

Il utilise ensuite ses dons artistiques pour sa couverture de marchand d'art et ouvre la galerie d'art « Romanin » - pseudonyme d'artiste de Jean Moulin - au 22 rue de France à Nice. En février 1943, il retourne rendre compte de sa mission à Londres avec le général Delestraint, le chef de l'Armée Secrète communément choisi par les mouvements de résistance et par le général de Gaulle pour uniquement diriger leurs actions militaires sous l'ordre direct de ce dernier. Ceux-ci considèrent alors la reconnaissance du général de Gaulle et de son délégué unique Jean Moulin en tant que chefs politiques de la Résistance comme étant uniquement politique et donc prématurée.

En février 1943, Jean Moulin retourne à Londres rendre compte de sa mission au général de Gaulle qui le décore de la Croix de la Libération et le nomme secrètement comme ministre membre du Comité national français et seul représentant de ce Comité en métropole.

Il retourne en France le 21 mars 1943, sous le pseudonyme de Max, chargé de créer le CNR (Conseil national de la Résistance), tâche complexe, car il reste toujours mal reconnu par les mouvements de résistance. La première réunion en séance plénière du CNR se tient à Paris, 47 rue du Four, le 27 mai 1943.

Il parvient non sans mal à se faire admettre en tant que chef du CNR qui réunit les chefs de tous les groupes de résistance française. Le CNR représente alors l'unité des forces militaires secrètes françaises reconstituées aux yeux des alliés et la légitimité de la France et du général de Gaulle comme seul chef de cette armée et chef politique de la France.

Il favorise avec les mouvements communistes la création du grand maquis du Vercors également controversé par les mouvements de résistance comme étant trop important et trop vulnérable pour entreprendre efficacement des actions de guérilla. Ce maquis sera effectivement détruit par les forces nazies dans des conditions sanglantes début 1944.

Il est arrêté à la suite d'une dénonciation supposée, ou d'une négligence de la part du résistant René Hardy, le 21 juin 1943 à Caluire-et-Cuire (Rhône), dans un pavillon de la banlieue de Lyon loué par le docteur Dugoujon, où se tenait une réunion avec les principaux chefs de la Résistance. Après avoir été identifié et interrogé par le chef de la Gestapo Klaus Barbie au Fort Montluc de Lyon, il est transféré à la Gestapo de Paris où il est torturé. Il meurt le 8 juillet 1943 aux environs de Metz, dans le train Paris-Berlin qui le conduisait en Allemagne pour être de nouveau interrogé.

N°1100
Il a d'abord été inhumé le 11 février 1944 au cimetière parisien du Père-Lachaise, puis ses « cendres présumées » ont été transférées au Panthéon, vingt ans plus tard pour célébrer le vingtième anniversaire de la Libération, le 19 décembre 1964 sous la présidence du général de Gaulle. En réalité il s’agit d’un cénotaphe, car son corps n'a jamais été identifié avec certitude.

Lorsqu'il vint à la réunion de Caluire, René Hardy, qui avait déjà été arrêté par la Gestapo, puis libéré, était suivi par la Gestapo. Certains estiment qu'il s'agissait d'une trahison, d'autres d'une imprudence fatale. Certains résistants tentèrent de l'assassiner. Ayant rejoint d'autres secteurs de la Résistance, il passa deux fois en jugement après la Libération à cause de cette suspicion qui pesait sur lui, mais fut acquitté les deux fois, au bénéfice du doute.

La controverse est relancée au cours du procès de Klaus Barbie. Son avocat, Me Jacques Vergès, insinue que les Aubrac ont trahi Jean Moulin et fait signer à Barbie un « testament ». Quelques historiens et quelques journalistes reprennent ce testament à leur compte ou s'appuient sur des documents du KGB pour dénoncer ce qu'ils pensent être des relations entre le stalinisme et la résistance. Aujourd'hui, les thèses contestées de ces historiens ont été largement réfutées : il n'est pas fait grand crédit aux déclarations prêtées à Barbie (par Vergès).

Il faut par exemple citer le livre controversé du journaliste et historien lyonnais Gérard Chauvy, paru en 1997. Malgré le soutien de Stéphane Courtois, universitaire et spécialiste du communisme, lors du procès en diffamation intenté par les Aubrac[10], et malgré la longue hésitation d'un certain nombre d'historiens de l'Institut de l'histoire du temps présent (François Bédarida, Jean-Pierre Azéma, Henry Rousso), beaucoup se sont prononcés sans ambiguïté contre Chauvy et ses méthodes, prenant partie pour les Aubrac.

Jacques Baynac défendit quant à lui la thèse d'une arrestation à la suite du travail de la Gestapo sans aucune dénonciation.

Par ailleurs, certains, comme Henri Frenay, chef du réseau Combat (L'Énigme Jean Moulin, 1977), ou l'avocat et historien Charles Benfredj, L'affaire Jean Moulin, la contre-enquête, accusent plus sérieusement Jean Moulin d'être un crypto-communiste, c'est-à-dire d'avoir par ses relations dans les milieux radicaux secrètement favorisé les intérêts prosoviétiques en France en détournant notamment l'aide anglo-américaine aux mouvements de résistance ; on parle entre autres de ses liens avec Pierre Cot, lui-même proche du communisme, et d'autres sympathisants issus de la CGT, du mouvement de résistance communiste Front national et du Parti communiste proprement-dit qui seront excessivement représentés au sein du CNR (dans un rapport de 6 sur 16). Henri Frenay lui reproche également d'avoir voulu restaurer au sein des mouvements de Résistance qui se voulaient militaires et apolitiques le système des partis de la IIIe République et d'avoir cherché à favoriser secrètement le « clan » radical crypto-communiste en son sein au détriment des autres sensibilités politiques.

N°2172
Les défenseurs de Jean Moulin plaideront que celui-ci avait accepté de s'entourer d'hommes venus de tous horizons. Ses deux plus proches collaborateurs, son secrétaire Daniel Cordier et son successeur Georges Bidault, sont ainsi à l'époque issus l'un de l'Action française royaliste, l'autre de la démocratie-chrétienne ; que Jean Moulin aurait été comme tout le monde assez méfiant envers les communistes, depuis l'épisode du pacte germano-soviétique, et qu'il aurait plutôt cherché à les contenir et à les ranger sous la discipline commune d'une Résistance unifiée.

Pour répondre aux diverses critiques entourant Jean Moulin, et démentir notamment les accusations de cryptocommunisme, son ancien secrétaire Daniel Cordier a entrepris à la fin des années 1970 une biographie en six volumes. Refusant l'emploi des souvenirs personnels et des témoignages oraux facilement imprécis ou déformés par le temps, Daniel Cordier s'est appuyé sur les archives de Jean Moulin en sa possession, sur une patiente étude critique des documents écrits, et sur un effort de rétablissement de la stricte chronologie des faits. Publiée entre 1989 (Jean Moulin, l'inconnu du Panthéon, t. 1, J.Cl. Lattès) et 1999 (Jean Moulin. La République des catacombes, Gallimard), la somme de Daniel Cordier a été saluée par des historiens soucieux de régler cette polémique pour son sérieux, ses informations nouvelles et ses qualités d'écriture et d'analyse sur la Résistance intérieure française, dont il ne cherche pas à gommer les aspérités et les difficultés.



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Honoré d’Estienne d’Orves (5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson - 29 août 1941 à Suresnes) est un officier de marine français, héros de la Seconde Guerre mondiale, martyr de la Résistance.

Le réseau de renseignement de la France libre, qu'il a dirigé, porte son nom « Estienne d'Orves ».
Issu d'une vieille famille légitimiste provençale, le comte Honoré d'Estienne d'Orves naît le 5 juin 1901 à Verrières-le-Buisson. En 1910, il entre à Saint-Louis-de-Gonzague, puis rejoint Louis-le-Grand en 1919 pour préparer le concours d'entrée à l'École Polytechnique, où il entre en 1921. Parallèlement, il participe au groupement confessionnel catholique des Équipes sociales de Robert Garric, avant de s'engager dans l'Action française lycéenne, mais abandonne la politique en entrant à Polytechnique. Sorti de l'École polytechnique en 1923[5], Honoré d'Estienne d'Orves entre à l'École navale à Brest. En décembre 1939, il est nommé lieutenant de vaisseau et officier d'ordonnance à bord du croiseur lourd Duquesne, dans la Force X, de l'amiral Godfroy. Au moment de l'armistice de juin 1940, cette escadre se trouve bloquée à Alexandrie et d'Estienne d'Orves ne se satisfait pas de l'inaction à laquelle il est contraint.

En juillet 1940, avec plusieurs de ses camarades, il tente de rejoindre le général Legentilhomme, commandant supérieur des troupes de la Côte française des Somalis, qui a annoncé son intention de refuser l'armistice. La colonie s'étant finalement ralliée au gouvernement de Vichy, d'Estiennes d'Orves décide, en août 1940, de rejoindre l'Angleterre.

Il parvient à Londres à la fin de septembre après un long périple autour de l'Afrique et se présente au quartier-général du général de Gaulle. Il est affecté au 2e bureau des Forces navales françaises libres.

Le 21 décembre 1940, il est envoyé en mission en France : il fait la traversée de la Manche à bord d'un petit chalutier, accompagné du quartier-maître radiotélégraphiste Marty ; ils sont débarqués à Plogoff (Finistère). Installé à Nantes dans le quartier de Chantenay, il organise un réseau de renseignement pour la Bretagne, le réseau Nemrod. Il établit la première liaison radio entre la France occupée et Londres. Du 6 au 19 janvier 1941, il est à Paris, où il séjourne entre autres chez Max André, une connaissance d'avant-guerre, qui accepte, à sa demande, de monter un réseau de renseignement dans la capitale.

À son retour à Nantes, il est trahi par Marty qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand du nom de Gaessler. Il est arrêté le 22 janvier 1941, ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait, et, par la suite, les vingt-trois autres membres du réseau. Les accusés sont transférés à Berlin puis à Paris où, le 23 mai, la cour martiale allemande condamne à mort d'Estienne d'Orves ainsi que huit de ses camarades qui sont transférés à Fresnes. Cependant les condamnés ne sont pas immédiatement exécutés. Ce sursis peut s'expliquer par la volonté du général von Stülpnagel, commandant des forces d'occupation en France, de garder des otages pour une occasion spectaculaire. Le tribunal allemand est si impressionné par le courage et la dignité de d'Estienne d'Orves et de ses deux compagnons Jan Doornik, officier hollandais et Maurice Barlier, sous lieutenant FFL, qu'il demande à Hitler en personne, la grâce des trois condamnés à mort. Egalement au sein du gouvernement de Vichy, la condamnation d'un officier de marine a provoqué l'intervention de l'amiral Darlan, vice-président du Conseil, qui demande personnellement, le 25 mai 1941, dans le cadre de ses tractations avec les Allemands concernant les Protocoles de Paris, la grâce de d'Estienne d'Orves à l'amiral Canaris.

N°1101
Le 22 juin 1941, c'est l'entrée en guerre de l'URSS et le 21 août 1941, le résistant communiste Pierre Georges, le futur colonel Fabien, abat l'aspirant d'intendance de la Kriegsmarine Moser au métro Barbès. Le lendemain, les Allemands promulguent une ordonnance transformant les prisonniers Français en otages et le général von Stülpnagel profite de l'occasion pour faire un exemple.

En représailles, cent otages seront exécutés dont d’Estienne d’Orves le 29 août 1941 au Mont-Valérien, en compagnie de Maurice Barlier et de Jan Doornik.

Il a laissé un journal où il exalte sa foi patriotique et la grandeur d'âme de sa ferveur religieuse, ainsi que des lettres émouvantes à sa famille.



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PostPublié: Sam Jan 15, 2011 5:33 am 
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Robert Keller (8 mai 1899, Le Petit Quevilly - 14 avril 1945, Bergen-Belsen), ingénieur des PTT, fut le responsable pendant cinq mois (à partir d'avril 1942) de la plus importante opération d'écoute des communications téléphoniques allemandes échangées entre Paris et l'Allemagne, à partir d'un pavillon de Noisy-le-Grand, sur le câble Paris-Metz. Cet épisode de la Résistance française, pendant la Seconde Guerre mondiale, porta le nom de “Source K”. Robert Keller trouva la mort dans les camps de déportation ainsi que deux de ses camarades : Laurent Matheron et Pierre Guillou.

Une rue du 15e arrondissement de Paris (la rue de l’Ingénieur-Robert-Keller), où se trouvent des infrastructures de La Poste, porte désormais son nom ainsi qu’une piscine (piscine Keller) et un gratte-ciel (la tour Keller) situés au même endroit..


N°1102



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PostPublié: Sam Jan 15, 2011 5:38 am 
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Pierre Brossolette (Paris, 25 juin 1903 - 22 mars 1944), est un journaliste et homme politique socialiste français. Il fut un des principaux dirigeants de la Résistance française.
Fils de Léon Brossolette, Inspecteur de l'enseignement primaire à Paris et ardent défenseur de l'enseignement laïque au début du XXe siècle, neveu de Francisque Vial, directeur de l'enseignement secondaire, il entre premier à l'École normale supérieure en 1922. Cacique de sa promotion, il est reçu seulement deuxième à l'agrégation d'histoire, derrière Georges Bidault, à la suite d'un petit scandale. Il épouse en 1926 Gilberte Bruel, avec qui il aura deux enfants, Anne et Claude, et qui, après sa mort, prendra le relais de ses idées et deviendra la première femme sénateur en France.

Il adhère à la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO) en 1929. D'abord fervent défenseur des idéaux pacifistes et européens d'Aristide Briand, ses conceptions évoluent lorsqu'il prend conscience de la réalité de la menace nazie et de l'inévitabilité de la guerre. Il est également membre de la Ligue des droits de l'homme, de la Ligue internationale contre l'antisémitisme et de la franc-maçonnerie.

Journaliste au sein de plusieurs journaux (l'Europe nouvelle, le Quotidien, le Progrès civique, les Primaires, Notre temps, Excelsior, Marianne et à la Terre Libre), ainsi que celui de la SFIO Le Populaire (où il est rédacteur de politique étrangère) ; il travaille également pour Radio-PTT, dont il est licencié en janvier 1939 lorsqu'il s'oppose dans une émission aux accords de Munich.


Au début de la Seconde Guerre mondiale, il rejoint l'Armée avec le grade de Lieutenant, est promu Capitaine avant la défaite de la France et a été décoré avec la Première Croix de Guerre en 1940 par son attitude au cours de la retraite de son unité. Hostile au régime de Vichy, il rejoint le Groupe du musée de l'Homme présenté à Jean Cassou par Agnès Humbert, écrit le dernier numéro du journal Résistance du mouvement et échappe de peu à son démantèlement. Puis, il participe à la formation des groupes de résistance Libération-Nord et Organisation civile et militaire dans la zone occupée et devient, après sa rencontre avec le Colonel Rémy, chef de la section presse et propagande de la Confrérie Notre-Dame. Quand le régime de Vichy lui interdit d'enseigner, Brossolette et son épouse rachètent une librairie russe à Paris, au 89 rue de la Pompe, qui sert de lieu de rencontre et de « boîte aux lettres » pour les résistants.

En avril 1942, Brossolette entreprend un voyage à Londres en tant que représentant de la résistance pour rencontrer Charles de Gaulle. Il travaille dès lors, promu Commandant, pour le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), en liaison avec la section RF du Special Operations Executive (SOE) britannique. Il est parachuté à trois reprises en France, la deuxième fois avec André Dewavrin, alias le Colonel Passy, et Forest Yeo-Thomas alias « Shelley », agent du SOE surnommé familièrement « le Lapin Blanc ». Ils vont parvenir à unifier l'ensemble des mouvements de résistance de la Zone Occupée, dans le cadre de la mission « Arquebuse-Brumaire », du nom de code de Passy et Brossolette.

Pierre Brossolette est aussi le porte-voix à Londres des combattants de l'ombre. Dans un discours au Albert Hall le 18 juin 1943, il rend un vibrant hommage aux « soutiers de la gloire », expression qui deviendra par la suite usitée. Il prendra la parole à 38 reprises au micro de la BBC en remplacement de Maurice Schumann et écrira des articles, dont un dans La Marseillaise qui par la suite sera considéré par certains comme un des textes fondateurs du gaullisme de guerre.

Pierre Brossolette est très critique vis-à-vis de la IIIe République qu'il rend responsable de la défaite, et estime que la Libération à venir devra être l'occasion d'une profonde rénovation démocratique, notamment par la naissance d'un grand parti de la Résistance appelé à réaliser une politique de transformation sociale ambitieuse. Un programme commun très proche de ces aspirations sera élaboré par le Conseil national de la Résistance en mars 1944, le mois de la mort de Brossolette.

Cette critique de la Troisième République sera le principal sujet de discorde avec Jean Moulin, et lui vaudra par ailleurs l'opposition des partis, soucieux de leur propre survie. Ainsi à la veille de son arrestation, Brossolette est exclu de la SFIO par Daniel Mayer et Gaston Defferre, décision qui ne sera pas appliquée à cause de sa disparition. Si dans un premier temps la IVe République renouera avec les mœurs de la IIIe, l'instauration de la Ve République représentera pour certains la validation a posteriori des idées de Brossolette sur l'après-guerre.

En effet, le projet d'un grand parti rassemblé autour de De Gaulle pour gérer l'immédiate après-guerre et limiter les dégâts prévisibles d'une épuration incontrôlée sera vivement critiqué et soupçonné même de dérives fascisantes. De Gaulle, conscient des soupçons d'autoritarisme qui pesaient déjà sur lui, tranchera pour le maintien du système de partis de la IIIe République, donnant ainsi gain de cause à Jean Moulin. Ce choix aura des conséquences importantes sur l'image de ces deux grands chefs de la Résistance et de leur place dans la mémoire nationale.

Ainsi s'opposeront a posteriori l'image d'un Jean Moulin homme d'État proche du radicalisme d'avant-guerre, défenseur des valeurs républicaines et de la démocratie voire du statu quo, face à celle, complexe, d'un Pierre Brossolette homme politique certes visionnaire, précurseur du gaullisme bien que socialiste, dénonciateur féroce du danger fasciste et communiste avant la guerre mais partisan de méthodes radicales voire révolutionnaires.

Cependant son idée d'un parti unique issu de la Résistance ne devait servir qu'à réorganiser l'après-guerre et il aurait envisagé de créer lui-même un nouveau parti de gauche, travailliste sur le modèle anglo-saxon donc non-marxiste ou en tout cas réformiste. Pour cela, Brossolette avait travaillé sur une ambitieuse critique du marxisme pendant ses missions, que sa stature d'intellectuel, normalien de haut vol permettait de croire respectable et qui aurait été jetée par dessus bord lors du naufrage sur les côtes bretonnes ayant amené son arrestation.


N°1103
Après avoir échappé plusieurs fois à des arrestations, Brossolette veut rentrer à Londres pour présenter le nouveau chef du CNR, Émile Bollaert, au Général de Gaulle. Plusieurs tentatives d'exfiltration par Lysander échouent. Brossolette décide de rentrer par bateau. Le 3 février 1944, près de Douarnenez, la pinasse Jouet des Flots qui doit les conduire à une frégate britannique fait naufrage à cause du mauvais temps près de la pointe du Raz. Les deux chefs de la Résistance échouent sur la côte, où ils sont accueillis par la résistance locale. Lors d'un barrage de routine, dénoncés par une collaboratrice, ils sont contrôlés et emmenés en prison à Rennes.

Plusieurs semaines passent sans qu'ils soient reconnus. Finalement, Ernst Misselwitz (du Sicherheitsdienst) se rend en personne pour identifier Brossolette sur place et le fait transférer, le 19 mars, au quartier général de la Gestapo à Paris, 84 avenue Foch. On ne sait toujours pas ce qui a pu le dénoncer : soit des fuites sur les tentatives d'évasion qui se préparaient sous l'initiative de Forest Yeo-Thomas, capturé à Paris quelques jours auparavant ; soit un rapport non codé de la part de Claude Bouchinet-Serreules et Jacques Bingen vers Londres qui aurait été intercepté sur la frontière espagnole ; soit encore, selon la légende, sa mèche blanche caractéristique apparue sous la teinture.

Pour le faire parler, Pierre Brossolette est torturé pendant deux jours et demi. Le 22 mars, profitant d'un moment d'inattention du gardien, il se serait levé de sa chaise, les menottes derrière le dos, aurait ouvert la fenêtre de la chambre de bonne dans laquelle il était enfermé, et serait tombé d'abord sur le balcon du 4e étage et ensuite devant l'entrée de l'immeuble côté avenue. Gravement blessé, il succombe à ses blessures vers 22 heures à l'hôpital de la Salpêtrière, sans avoir parlé.

Le 24 mars, il est incinéré au cimetière du Père-Lachaise, où ses cendres sont conservées avec celles d'un autre résistant (Jacques Delimal), dans deux urnes dans la division 87 numérotées 3920 et 3913.



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Jean-Baptiste Lebas (souvent appelé Jean Lebas) est un homme politique français né le 24 octobre 1878 à Roubaix (Nord) et mort en déportation au camp de Sonnenburg, probablement le 10 mars 1944, comptable de profession.
Il grandit dans une famille ouvrière et de gauche : son père, Jean-Hippolyte Lebas, était républicain sous l'Empire, avant d'adhérer au Parti ouvrier français (POF) de Jules Guesde. Très tôt, il devient lui-même socialiste, lit Karl Marx dans le texte et prend la parole pour la première fois à 15 ans, ce qui lui vaut d'être renvoyé. En 1896, à 18 ans, il adhère au POF. En 1906, après l'unification des socialistes et la création de la Section française de l'internationale ouvrière, il devient secrétaire adjoint de la fédération SFIO du Nord. Il est élu en 1908 conseiller municipal et en 1910 conseiller général.


La SFIO avait perdu la mairie de Roubaix au profit de l'industriel Eugène Motte, le maire précédent étant peu sérieux. Elle choisit donc, lors des élections de 1912, Jean-Baptiste Lebas, connu pour son extrême rigueur, comme candidat. Lebas est élu. Il met alors en place un socialisme municipal. En faveur des jeunes, il fait construire de nouveaux bâtiments scolaires, plus grands, la colonie scolaire, en 1920, et l'école de plein air, en 1921. Pour lutter contre les maladies qui font des ravages dans les familles ouvrières, il fait ouvrir des dispensaires antituberculeux, un centre de cure, favorise les vaccinations et l'inspection médicale des enfants scolarisés. En matière de logement, il est le premier à faire construire des Habitations à bon marché (HBM), avant la loi Loucheur : de 1923 à 1929, 775 logements sont construits. En matière d'assurances sociales, il crée en 1921 le Fonds municipal de chômage. En matière de loisirs, il fait aménager le Parc des sports et une piscine (transformée en 2001 en musée).

Ces importantes dépenses n'empêchaient pas le comptable Jean-Baptiste Lebas d'être très soucieux des finances municipales : il était particulièrement attaché à démontrer que les socialistes pouvaient gérer aussi bien que la droite et les radicaux. En 1928 pourtant, il est battu aux élections cantonales par un nouveau venu en politique, le radical indépendant Édouard Roussel, fils d'un ancien maire de la ville.

Pendant la Première Guerre mondiale, Roubaix est envahie par les troupes allemandes. En 1915, Lebas est arrêté par les forces d'occupation pour avoir refusé de leur livrer la liste des jeunes de 18 ans, qui devaient être envoyés comme travailleurs de force en Allemagne. Il est interné à la forteresse de Rastadt jusqu'en janvier 1916, quand les Allemands le libèrent en France non occupée pour cause de maladie. Jean-Baptiste Lebas est décoré de la Légion d'honneur en octobre pour son courage.

Une colonne a par la suite été érigée au centre de Roubaix, près de l'Eurotéléport pour commémorer la mort de ce grand homme roubaisien.

Il acquiert une stature nationale en devenant membre, dès 1916, de la Commission administrative permanente (CAP, organe décisionnaire de la SFIO jusqu'en 1944), puis député en 1919. Lors du congrès de Tours, en décembre 1920, Jean-Baptiste Lebas s'oppose farouchement aux partisans la IIIe Internationale, opposant au bolchevisme des « révolutionnaires professionnels » un socialisme démocratique, révolutionnaire mais soucieux de réformes concrètes, et patriote. Il est dès lors solidement anticommuniste et développe ses critiques dans Sur l'ordre de Moscou : comment les communistes ont brisé l'unité (1922) puis Critique socialiste du parti communiste (1929). En tant que dirigeant la fédération la plus puissante du parti, élu local et national, il participe activement à la reconstruction de la SFIO, durement atteinte par la scission.

Toujours vigilant, il s'oppose vivement au « néosocialisme » autoritaire et opportuniste prôné par Marcel Déat, dont la dérive fascisante s'amorce. Il oppose la doctrine traditionnelle du parti dans les colonnes du Populaire, en 1933. Après avoir été secrétaire de la commission des finances, c’est-à-dire trésorier, de 1930 à 1932, l'élu de Roubaix devient alors administrateur du journal, jusqu'en 1936.


N°1104
Jean-Baptiste Lebas n'est pas hostile à la participation des socialistes à un gouvernement de coalition avec les radicaux, mais il considère comme indispensable que la SFIO le dirige. C'est ainsi qu'il défend, comme Léon Blum, le soutien sans participation au gouvernement d'Édouard Herriot, en 1924. Il concentre donc son travail, jusqu'en 1936, sur le domaine parlementaire. Il propose notamment la nationalisation des chemins de fer, le 21 mai 1920, la création d'un salaire minimum, le 28 octobre 1921, mais dans une Chambre dominée par la droite, ces idées ne sont pas majoritaires.

En 1926, il entre au Conseil supérieur du travail. Il est le rapporteur de toutes les conventions internationales sur la réglementation du travail : convention de Washington, concernant le travail des femmes et des enfants, ainsi que le chômage ; convention de Genève sur les marins, les travailleurs étrangers et le repos hebdomadaire.

Aux élections de 1932, il s'attache à défendre des mesures de lutte contre la crise économique et sociale : service national de secours aux chômeurs, réduction de la durée légale du temps de travail à 40 heures par semaine, amendement des lois sur les assurances sociales (votée en 1930), dans un sens plus protecteur. En 1936, il propose en outre les congés payés, la création d'un Office du blé et d'un Office des engrais chimiques et, comme les autres candidats du Front populaire, la nationalisation des industries d'armement.

Léon Blum fait de Jean-Baptiste Lebas son ministre du Travail. C'est à lui que revient la lourde tâche de transcrire en actes législatifs le programme social du Front populaire. Il s'en acquitte pour l'essentiel en quelques semaines, pendant l'été 1936 : semaine de 40 heures, congés payés, généralisation des assurances sociales, conventions collectives, résolution des conflits du travail par l'arbitrage.

Le gouvernement Blum ayant été renversé par le Sénat en juin 1937, Lebas devient ministre des PTT dans le cabinet Chautemps I (juin 1937-janvier 1938) et dans le cabinet Blum II (mars-avril 1938). Il s'attache à développer la radio et s'intéresse à ses liens avec le théâtre.

Lors de l'invasion de juin 1940, Jean-Baptiste Lebas prend la route de l'exode mais revient rapidement. Déchu de ses fonctions par le régime de Vichy, il appelle dès août 1940 à la résistance, dans une brochure intitulée Le socialisme continue ! À la fin de l'été, il fonde l'un des tout premiers réseaux de Résistance en zone occupée, L'« homme libre », avec un journal du même nom, lequel devient ensuite La IVe République. 300 militants socialistes suivent d'emblée le maire de Roubaix dans le combat contre le nazisme. Pour L'« Homme libre », « il n'est pas question de reconstitution du parti socialiste, puisque le parti socialiste n'est pas dissous » (octobre 1940).

En janvier 1941, L'« Homme libre » étend sa diffusion à Lille et à Douai. Toujours en janvier 1941, trois mois avant Daniel Mayer, Jean-Baptiste Lebas fonde un Comité d'action socialiste (CAS) pour regrouper les socialistes résistants. Ce comité s'intègre au CAS de la zone occupée, fondé peu avant. Forte de son expérience de la clandestinité pendant la Première Guerre mondiale et de son effectif de militants, la fédération départementale du Nord est, sous la férule de Jean-Baptiste Lebas, à la pointe de la Résistance socialiste. Mais dès le 21 mai 1941, Lebas est arrêté par la police allemande. Il avait hébergé à son domicile un aviateur anglais qui a été arrêté et avait parlé. (L'intervention de la Gestapo n'est pas avérée. Néanmoins il a bien été arrêté par la police allemande), en même temps qu'un de ses fils et sa nièce, eux aussi résistants.

Si le réseau survit à ce coup très dur, c'est pour l'ancien maire de Roubaix et ses proches le début d'un long calvaire. De 1941 à 1942, ils vont de prison en prison, d'abord en France, puis à Bruxelles etBerlin.De sa prison il conseille à ses amis socialistes de Roubaix de "garder la mairie", contrairement aux consignes du C.A.S. Le 21 avril 1942, après un interrogatoire de quatre heures, Jean-Baptiste Lebas est condamné à trois ans travaux forcés. Pendant deux ans, il travaille dans une ficellerie, onze heure et demie par jour. Il meurt d'épuisement et de maladie, à moins qu'il n'ait été tué par un gardien. Le journal du réseau L'« Homme libre » lui survivra en 1943 grâce à son fidèle ami Augustin Laurent qui le fera renaître sous le nom de Nord Matin, le Journal de la Démocratie Socialiste.

Bloc feuillet, tirage 22 exemplaires



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PostPublié: Sam Jan 15, 2011 9:26 am 
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Jean Cavaillès, né le 15 mai 1903 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres) et fusillé le 17 février 1944 à Arras (Pas-de-Calais), est un mathématicien et philosophe des mathématiques français. Cofondateur du réseau Libération-Sud, il rejoint le réseau Libération-Nord, c'est un héros de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jean Cavaillès naît le 15 mai 1903 à Saint-Maixent (Deux-Sèvres). Brillant élève, il est reçu en 1923 premier au concours d'entrée de l'École normale supérieure de la rue d'Ulm après l'avoir préparé seul. Il est également titulaire d'une Licence de Mathématiques. En 1927, il est agrégé de philosophie. Il accomplit l'année suivante son service militaire comme sous-lieutenant dans une unité de Tirailleurs Sénégalais.

Il participe en 1929 en tant qu'auditeur au deuxième cours universitaire de Davos, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands. Il séjourne à plusieurs reprises en Allemagne (Berlin, Hambourg, Göttingen, Munich et Fribourg) et il peut observer le régime nazi. Il est boursier d'étude de la Fondation Rockefeller en 1929-1930 pour une étude sociologique sur les mouvements de jeunesse. Il travaille sur la théorie des ensembles en vue de sa thèse de doctorat sur la philosophie des mathématiques et rencontre plusieurs savants allemands. Il étudie ainsi à Tübingen les archives du mathématicien Paul du Bois-Reymond. Abraham Adolf Fraenkel l'oriente vers la correspondance entre Richard Dedekind et Georg Cantor, qu'il publie avec Emmy Noether. En 1931, il rend visite au philosophe Edmund Husserl et écoute également Martin Heidegger. En 1934, il a lu Mein Kampf, il a entendu Adolf Hitler. Il a rencontré en 1936 à Altona les opposants au régime hitlérien.

De 1929 à 1935, il travaille en tant qu'agrégé-répétiteur à l'École Normale. Il enseigne au Lycée d'Amiens en 1936.

En 1937, il soutient à la Sorbonne deux thèses, Méthode axiomatique et formalisme (thèse principale) et Remarques sur la formation de la théorie abstraite des ensembles (thèse complémentaire) sous la direction de Léon Brunschvicg. Il s'inscrit ainsi à la suite d'autres logiciens français, tels Louis Couturat ou Jacques Herbrand. Il est maître de conférences de logique et de philosophie générale à l'université de Strasbourg.

Mobilisé en septembre 1939, comme officier de corps franc puis officier du chiffre au ministère de la Guerre, il est cité pour son courage à deux reprises, mais il est fait prisonnier le 11 juin 1940 en Belgique. Il s'évade pour rejoindre à Clermont-Ferrand l'université de Strasbourg qui y est repliée. Un haut dignitaire de l'université lui reproche d'avoir déserté parce qu'il s'est évadé. Il est cofondateur à Clermont-Ferrand, en 1940, avec Lucie Aubrac et Emmanuel d'Astier de La Vigerie du mouvement Libération-Sud. Il contribue également à la fondation du journal Libération destiné à gagner un plus vaste public. Le premier numéro paraît en juillet 1941.

En 1941, il est nommé professeur de logique et de philosophie des sciences à la Sorbonne. Il participe alors en zone nord à la résistance au sein du mouvement Libération-Nord. Il s'en détache pour fonder en 1942, à la demande de Christian Pineau, le réseau de renseignement Cohors-Asturies. Il est favorable à une action militaire.


N°1157
Il est arrêté par la police française en août 1942 et interné à Montpellier puis à Saint-Paul-d'Eyjeaux, d'où il s'évade en décembre 1942. Dans le camp, il donne une conférence sur la philosophie des mathématiques qu'il utilise comme un langage codé.

Il rencontre Charles de Gaulle à Londres en février 1943. Revenu en France en février de la même année, il se livre essentiellement au renseignement et au sabotage visant la Kriegsmarine. Il confie à son adjoint et ancien élève Jean Gosset la direction de l'Action immédiate. Il est trahi par l'un de ses agents de liaison.

Arrêté le 28 août 1943, à Paris, il est torturé par la Gestapo de la rue des Saussaies, puis il est incarcéré à Fresnes et à Compiègne en attente d'être déporté. Révoqué par le gouvernement de Vichy, il comparaît devant un tribunal militaire allemand et il est fusillé sur le champ le 17 février 1944 dans la citadelle d'Arras. Il est enterré dans une fosse commune sous une croix de bois portant l'inscription Inconnu n° 5.

À la Libération, son corps est exhumé. Compagnon de la Libération à titre posthume, il repose dans la chapelle de la Sorbonne.



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PostPublié: Sam Jan 15, 2011 9:42 am 
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Godefroy Scamaroni, dit Fred Scamaroni, né à Ajaccio le 24 octobre 1914 et mort dans la citadelle de cette même ville le 19 mars 1943, est un haut fonctionnaire français, membre de la France libre dès 1940, héros et martyr de la Résistance. Il se suicida pour ne rien révéler à ses tortionnaires italiens. Avec Jean Moulin, il est le plus important membre du corps préfectoral engagé dans la Résistance.

Fils d'un préfet, étudiant, licencié de la faculté de droit de Paris en 1934, Fred Scamaroni s'engage à son tour dans la carrière administrative. Il est chef de cabinet du préfet du Doubs en 1936 puis du Calvados en 1937-1939. Bien que pouvant être dispensé d'enrôlement, il tient à prendre part au combat lors de la déclaration de guerre. Pendant la « drôle de guerre », il est affecté dans l'infanterie. Par refus de l'inaction, il joint l'aviation, et est blessé en combat aérien le 19 mai 1940, en pleine offensive allemande.

Au courant de l'appel du 18 juin lancé par le général de Gaulle, il parvient à s'embarquer le 21 juin 1940 pour l'Angleterre. Il est l'un des premiers Français libres.

Lors du raid gaulliste sur Dakar, qui tente de rallier l'immense Afrique occidentale française à la cause alliée, Fred Scamaroni est arrêté par les vichystes avec plusieurs camarades. Emprisonné dans de dures conditions, rapatrié en métropole, il est libéré en février 1941. Mais, radié de la préfectorale, il doit accepter un modeste emploi dans un ministère pour survivre.

Reprenant immédiatement contact avec la Résistance et Londres, il fonde en Corse le réseau Copernic, puis rejoint Londres à nouveau en décembre 1941. Membre du BCRA, il assure plusieurs missions de confiance pour la France libre.

Il élabore parallèlement un projet d'insurrection dans sa Corse natale, occupée par l'Italie fasciste depuis novembre 1942. Le 7 janvier 1943, un sous-marin le dépose en Corse. Sous une fausse identité, il doit prendre contact avec les résistants locaux, unifier les organisations existantes, repérer les terrains de débarquement et de parachutages, préparer un futur débarquement dans l'île.

La redoutable police politique fasciste, l'OVRA, traque le réseau qu'il a monté, et arrête son radio le 18 mars 1943. Ce dernier, après 30 heures de tortures effroyables, livre le nom de son chef. Fred Scamaroni est arrêté à Ajaccio dans la nuit du 18 au 19 mars, et soumis à son tour à la torture. Dans sa cellule, il s'ouvre les veines avec un fil de fer, et meurt après avoir écrit au mur avec son propre sang : « Vive la France, vive de Gaulle ! » Ses bourreaux jettent son corps à la fosse commune.

Sa sœur Marie-Claire, résistante et femme politique française, a rédigé sa biographie.


N°1158
À Caen, dans le Calvados, en juin et juillet 1944, plusieurs groupes de résistants combattirent aux côtés des troupes alliées. Certains membres des FFI et des CDL ont alors décidé de se rassembler et de former la Compagnie Fred Scamaroni. Léonard Gille fut l'un des chefs de la « scama ».

Après la Seconde Guerre mondiale, le nom de Fred Scamaroni fut donné à Caen à l'ancienne rue du Stade, créée dans la Prairie en 1908, et qu'il avait fréquemment empruntée pour aller jouer au tennis au stade Hélitas .

Fred Scamaroni est compagnon de la Libération et, par décret du 26 février 1945, nommé préfet à titre posthume, avec effet rétroactif à compter du 17 juin 1940.



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Simone Michel-Lévy est une résistante française, née le 19 janvier 1906 à Chaussin (Jura), et pendue le 13 avril 1945 au camp de Flossenbürg. Ses pseudonymes étaient nombreux : Emma, Françoise, Madame Royale, Mademoiselle Flaubert ou encore Madame Bertrand. Elle est l'une des six femmes compagnon de la Libération (décret du 26 septembre 1945).

Entrée dans l'administration des PTT en 1924, reçue au concours des rédacteurs en 1941, Simone Michel-Lévy est nommée à la Direction régionale des téléphones, où elle s'occupe de la "commutation" des communications téléphoniques, à Paris. C'est un lieu stratégique, qu'elle utilise pour en faire une agence clandestine d'information, en particulier vers la Normandie, où ses activités ont permis, l'implantation d'un réseau de radios qui fut utile lors du débarquement. Son activité résistante ne se limite pas à cela. Elle organise un système d'acheminement du courrier vers l'Angleterre, et détourne du matériel télégraphique et téléphonique pour les organisations résistantes. Elle sabote également des départs pour le STO.

Elle est arrêtée le 5 novembre 1943 par la Gestapo. Sans avoir donné aucun nom, elle est déportée au camp de concentration de Ravensbrück, puis à Flossenbürg, où elle tente d'organiser un soulèvement contre les gardiens du camp. Elle est pendue le 13 avril 1945 à Flössenburg pour avoir saboté la presse servant à la fabrication des munitions au Kommando d'Holleischen, avec deux autres déportées.


N°1159



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Jacques Bingen, né à Paris le 16 mars 1908 et mort à Chamalières le 12 mai 1944 (à 36 ans), est une figure éminente de la Résistance française, membre de la France libre dès 1940 puis délégué du général de Gaulle auprès de la Résistance intérieure française, du 16 août 1943 à son arrestation par la Gestapo le 12 mai 1944. Il se suicida pour ne pas parler, et son corps n'a jamais été retrouvé. Il est Compagnon de la Libération.

Il est le beau-frère d'André Citroën.
Jacques Bingen est né le 16 mars 1908 à Paris dans une famille juive d'origine italienne. Son père Gustavo (+ 1933) était financier. Elève au lycée Janson-de-Sailly à Paris, Bachelier avec mention en 1924 et 1925, Jacques Bingen est reçu au Concours de l'Ecole des Mines de Paris en 1926. Ingénieur, il est également diplômé de l'Ecole des Sciences politiques.

Il a une sœur, Giorgina (1892-1955), et un frère, Max (+ 1917, mort pour la France).

En 1929, il préside la section française à l'Exposition universelle de Barcelone. Il fait son service dans l'Artillerie comme élève officier de réserve en 1930-1931. Beau-frère d'André Citroën, dont il est l'un des plus proches collaborateurs, il devient après la mort de celui-ci en 1935, Directeur de la Société Anonyme de Gérance et d'Armement (SAGA). Parallèlement, Jacques Bingen est Secrétaire du Comité central des Armateurs.

Lieutenant de réserve, il est mobilisé en 1939 et sert en qualité d'officier de liaison auprès de la 51st (Highland) Infantry Division. Il est blessé à la cuisse par un éclat d'obus, le 12 juin 1940, à Saint-Valery-en-Caux, et échappe à l'ennemi en gagnant à la nage une barque de pêche qui le conduit à un dragueur de mines. Débarqué à Cherbourg, il y passe une journée à l'hôpital puis trois à celui de Valognes avant d'être évacué par train sanitaire vers le sud-ouest. A La Rochelle le 20 juin, refusant l'armistice, , il quitte l'hôpital et gagne par bateau Casablanca. De là, déguisé en pilote polonais, il parvient à Gibraltar le 2 juillet, caché sur un navire école polonais. Embarqué en convoi sur le Har-Zion, il atteint finalement Liverpool le 18 juillet 1940. Il se présente au général de Gaulle le 23 juillet 1940 et se met au service de la France libre naissante.


Sa compétence pour les affaires maritimes le conduit naturellement à prendre la direction des services de la Marine marchande de la France libre à Londres, créés officiellement le 12 août 1940, au tonnage au demeurant assez fantomatique, mais qui représente un attribut symbolique de souveraineté auquel de Gaulle est forcément sensible.

Travailleur acharné, en liaison avec le Ministry of Shipping britannique qui abrite ses bureaux, Jacques Bingen se languit toutefois de l'action. Très indépendant d'esprit, il n'hésite pas à critiquer en face de Gaulle pour ses penchants autoritaires et sa rudesse de caractère, tout en lui restant indéfectiblement fidèle. Après quinze mois à la tête des services de la Marine marchande française libre, il démissionne le 1er octobre 1941, en désaccord avec le vice-amiral Muselier, nommé le 25 septembre 1941 Commissaire national à la Marine de guerre et à la Marine marchande du tout nouveau Comité national français.

Jacques Bingen signe un acte d'engagement dans les Forces Françaises Libres le 27 novembre 1941 et entre au Commissariat National à l'Intérieur comme adjoint au chef du service AFN (Afrique du Nord). Il entre au BCRA en 1942 et s'occupe des liaisons civiles avec la France occupée. Il rencontre Jean Moulin venu à Londres en février 1943.

Après l'arrestation de Jean Moulin le 21 juin 1943, il se porte volontaire pour aller aider sur place son vieil ami Claude Bouchinet-Serreulles, successeur ad interim de Moulin à la tête de la Délégation générale de Londres en métropole. Un avion Lysander de la RAF le dépose près de Tours dans la nuit du 15 au 16 août 1943 avec un ordre de mission le désignant comme Délégué du Comité français de la libération nationale en Zone Sud. Dans la lettre qu'il laisse à sa mère avant de partir, il mentionne, parmi ses raisons de choisir cette mission dangereuse :

« J’ai acquis un amour de la France plus fort, plus immédiat, plus tangible que tout ce que j’éprouvais autrefois quand la vie était douce et somme toute facile. Et mon départ peut – c’est une chance inattendue – servir la France autant que beaucoup de soldats. J’espère d’ailleurs qu’avant ma fin, j’aurai rendu une grande partie de ces services.
Il y a enfin, accessoirement, la volonté de venger tant d’amis juifs torturés ou assassinés par une barbarie comme on n’en a point vu depuis des siècles. Et là encore la volonté qu’un juif de plus (il y en a tant, si tu savais) ait pris sa part entière et plus que sa part dans la libération de la France. »

N°1160
Jacques Bingen doit faire face à une situation très difficile. Après la mort de Jean Moulin, l'unité de la Résistance subsiste mais beaucoup de mouvements souhaitent recouvrer une plus grande autonomie vis-à-vis de Londres et de ses directives. L'afflux aux maquis des réfractaires au STO pose d'innombrables problèmes de ravitaillement, de financement, d'armement et d'encadrement. Enfin, contrairement aux espoirs répandus, le débarquement allié en France ne se produira pas pour 1943, et il faut à la Résistance affronter un nouvel hiver de clandestinité et de lutte.

A partir d'octobre 1943, Jacques Bingen est officiellement adjoint, avec Serreulles, d'Emile Bollaert, Délégué général du CFLN en France occupée. Jacques Bingen joue un rôle déterminant dans l'unification des forces militaires de la Résistance, qui aboutit à la création le 1er février 1944 des Forces françaises de l'intérieur (FFI), qui rassemblent l'Armée Secrète gaulliste, les FTP communistes et l' ORA giraudiste. Pour financer la Résistance en pleine croissance, il organise le COFI, ou Comité Financier. Il réorganise ou soutient les diverses commissions liées au Conseil national de la Résistance, ainsi le NAP chargé de préparer la relève administrative, le Comité d'Action contre la Déportation, qui lutte contre le STO, le Comité des Œuvres Sociales de la Résistance (COSOR), confié au R.P. Pierre Chaillet, qui vient en aide aux familles des clandestins arrêtés et emprisonnés. Le 15 mars 1944, Bingen contribue à l'adoption du programme du CNR, qui jette les fondements de la réforme du pacte social et de la démocratie en France.

Suite au départ de Serreulles pour Londres et à l'arrestation d'Emile Bollaert, qui est remplacé par Alexandre Parodi en mars 1944 comme Délégué général, Jacques Bingen est renvoyé comme Délégué en Zone Sud, malgré les menaces qu'il sait peser sur lui.

Le 12 mai 1944, la trahison de l'agent double de l'Abwehr Alfred Dormal permet à la Gestapo d'arrêter Jacques Bingen en gare de Clermont-Ferrand. Il s'échappe en assommant un des gardes chargés de sa surveillance, mais une employée de la Banque de France, ne comprenant pas ce qui se passe, indique son chemin aux poursuivants. Repris, et craignant sans doute de révéler sous la torture les secrets importants de la Résistance qu'il détient, Jacques Bingen se donne la mort en avalant sa capsule de cyanure devant les locaux du SD, 2bis avenue de Royat à Chamalières. Son corps n'a jamais été retrouvé.

Encore trop méconnu du grand public, malgré l'importance de son rôle historique, Jacques Bingen est reconnu par ses camarades de combat mais aussi par les spécialistes de la Résistance comme l'une des plus pures figures du combat clandestin, aussi l'une de ses plus courageuses, jusqu'au sacrifice de sa vie.

Dans une lettre qui sera la dernière reçue de lui à Londres, il disait le 14 avril 1944:

« J'écris ces lignes parce que, pour la première fois, je me sens réellement menacé et qu'en tous cas, ces semaines à venir vont apporter sans doute au pays tout entier et certainement à nous, une grande, sanglante et, je l'espère, merveilleuse aventure. Que les miens, mes amis, sachent combien j'ai été prodigieusement heureux pendant ces huit derniers mois. Il n'y a pas un homme, sur mille, qui durant une heure de sa vie, ait connu le bonheur inouï, le sentiment de plénitude et d'accomplissement que j'ai éprouvé pendant ces mois. Aucune souffrance ne pourra jamais prévaloir contre la joie que je viens de connaître si longtemps. Qu'au regret qu'ils pourraient éprouver de ma disparition, mes amis opposent dans leur souvenir la certitude du bonheur que j'ai connu. »
Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume et Compagnon de la Libération.



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Dim Jan 16, 2011 2:13 am 
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Les Cinq martyrs du lycée Buffon sont cinq lycéens du lycée Buffon, résistants fusillés par les nazis au stand de tir de Balard, à Paris (15e), le 8 février 1943.
Jean-Marie Arthus (né à Lausanne, Suisse, le 2 avril 1925, de parents français). Son père, veuf en 1940, était médecin psychiatre.
Jacques Baudry (né le 7 avril 1922). Fils unique d'un professeur d’économie, il habite au 247 rue de Vaugirard. Entré au lycée Buffon en 1932, il réussit son baccalauréat et prépare, en 1940, le concours aux grandes écoles.

Pierre Benoît (né à Nantua le 7 mars 1925). Son père est officier de police et sa mère directrice d’école maternelle. Il habite au 6 square Desnouette.
Pierre Grelot (né le 16 avril 1923). Fils d’un ingénieur-dessinateur au ministère des PTT, il habite 11 bis rue de Pondichéry. Il est au lycée Buffon depuis la 3e ; il entre en 1940 en 1re B et se destine à l’enseignement de l’espagnol.
Lucien Legros (né le 11 juin 1924). Fils d’un chef de bureau du ministère des Finances, il habite 28 rue des Plantes dans le 14e. Entré au lycée Buffon depuis la 6e, il est passionné par la poésie, la peinture et c’est aussi un excellent pianiste.
Il y a en fait un sixième homme, âgé de 13 ans lors du premier acte de résistance commis par ce groupe : Michel Agnellet, encore vivant aujourd'hui grâce au silence de ses camarades sous la torture.

Après la défaite dans la Bataille de France et la signature de l'armistice le 22 juin 1940, des groupes de résistance naissent ; des actes de résistance, individuels ou collectifs, se font de plus en plus nombreux. Dans les facultés et les lycées parisiens, la rentrée scolaire s'effectue dans une atmosphère lourde. Des tracts commencent à circuler, des slogans anti-allemands apparaissent sur les murs. Au lycée Buffon, entre autres, un mouvement de résistance se forme chez les enseignants comme chez les élèves. Le 11 novembre 1940, des lycéens sont présents dans le cortège des étudiants venus fleurir la tombe du Soldat inconnu lors de la manifestation patriotique organisée à l'arc de Triomphe.

Jean-Marie Arthus (15 ans en 1940), Jacques Baudry (18 ans), Pierre Benoît (15 ans), Pierre Grelot (17 ans) et Lucien Legros (16 ans), s'efforcent de faire comprendre aux autres lycéens que la guerre n'est pas finie ; qu'il faut lutter contre l'armée d'occupation. Ils installent une petite imprimerie chez l'un d'entre eux et distribuent des tracts, collent des papillons. Le groupe s’organise, ils prennent des pseudonymes : Marchand, André, Francis, Paul, Jeannot, et cachent également leurs premières armes. Les services de renseignements généraux s'inquiètent des activités de ces jeunes gens dont ils ne connaissent pas encore l'identité.

En 1941, les groupes et les réseaux de résistance se développent ; les attentats et les sabotages se multiplient contre l'occupant dont les mesures de répression s'intensifient. Les cinq lycéens décident de s'engager dans la résistance armée en adhérant aux Francs-tireurs et partisans (FTP).


N°1198
En avril 1942, un professeur de lettres du lycée Buffon, Raymond Burgard, fondateur du mouvement de résistance "Valmy", est arrêté à son domicile par l'Abwehr. La réaction de ses élèves est immédiate. Ils décident de protester publiquement. Durant les vacances de Pâques, ils organisent une manifestation qui se déroule le jeudi 16 avril 1942, jour de la rentrée. À la récréation du matin, une cinquantaine d'élèves d'autres établissements, conduits par Lucien Legros, force l'entrée du lycée Buffon et rejoint le groupe de Buffon, mené par les quatre autres. La manifestation d’une centaine de lycéens se dirige vers "la cour des grands" en criant : « Libérez Burgard » et en chantant la Marseillaise. Dix minutes après les élèves commencent à se disperser mais un agent du lycée a fait fermer les issues et prévenir la police. Les cinq réussissent à s'enfuir, mais Legros et Benoît sont reconnus et dénoncés aux autorités. Ils sont désormais fichés comme « jeunes gens très dangereux » par les services de police, et obligés de vivre dans la clandestinité.

Loin de cesser, l'activité des cinq amis s'intensifie. Le groupe passe à la lutte armée. En moins de trois mois, ils participent à deux attentats (rue de l'Armorique et quai Malaquais) sans faire de victimes. Ils lancent des grenades (quai de Tokyo) contre un amiral allemand et ses invités au cours d'une réception, occasionnant des dégâts minimes. Les 3 et 4 juin 1942, Legros, Arthus, Baudry et Grelot sont arrêtés sur dénonciation par la Brigade Spéciale no 2 des Renseignements généraux. Seul Benoît parvient à s'échapper.

Le 17 juin 1942, ils comparaissent devant le tribunal spécial de Paris pour avoir participé à la manifestation de la rue de Buci sous les accusations de « pillage, tentative d'homicide volontaire et association de malfaiteurs ». La sanction est sans appel : travaux forcés à perpétuité. Toutefois étant compromis dans des attentats contre les troupes d'occupation, ils sont remis aux autorités militaires allemandes.

Pierre Benoît rejoint un groupe FTP à Moret-sur-Loing, près de Fontainebleau (au camp de Calvaire) où il poursuit la lutte. Il participe à des sabotages des voies ferrées, à la désorganisation des convois allemands, à la récupération des tickets de ravitaillement dans les mairies, à des attentats contre des collaborateurs. Signalé par les renseignements généraux et les services de police comme « chef terroriste très dangereux, toujours armé et se sachant recherché », il est activement recherché dans toute la France. Il tombe entre les mains de la police française, le 28 août 1942, près de la gare Saint-Lazare. Après avoir été longuement interrogé et torturé, il est livré à la Geheime Feld Polizei. Il retrouvera ses quatre compagnons à la prison de la Santé.

Le 15 octobre 1942, après un nouveau procès, les cinq jeunes sont condamnés à mort par le tribunal de la Luftwaffe et transférés à la prison de Fresnes. Baudry et Legros tentent à deux reprises de s'évader mais sont repris et mis aux fers. Le 8 février 1943, vers 11 heures du matin, les cinq lycéens sont fusillés au stand de tir de Balard (Paris 15e) et leur corps jetés dans une fosse commune du cimetière parisien d'Ivry-sur-Seine.

En août 1942, les attentats se multiplient, le général Carl-Heinrich von Stülpnagel fait arrêter 100 personnes comme otages, dont les familles des cinq lycéens ; le docteur Arthus, madame Grelot et Jacques (son fils aîné), monsieur Legros et Jean (son fils), monsieur et madame Benoît. Ils sont conduit au fort de Romainville. Ils ne doivent leur salut qu'à l'intervention immédiate d'un haut fonctionnaire ami de Monsieur Legros. La famille Baudry absente de Paris échappe à cette rafle. Le 11 août 1942, 88 otages sont fusillés au mont Valérien.



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