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Forum Québec • Voir le sujet - PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Mar Jan 11, 2011 3:04 am 
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Alexis-Henri-Charles Clérel, vicomte de Tocqueville, né à Paris le 29 juillet 1805 et mort à Cannes le 16 avril 1859, est un penseur politique, historien et écrivain français. Il est célèbre pour ses analyses de la Révolution française, de la démocratie américaine et de l'évolution des démocraties occidentales en général.

Raymond Aron, entre autres, a mis en évidence son apport à la sociologie. François Furet, quant à lui, a mis en avant la pertinence de son analyse de la Révolution française. Son œuvre a depuis peu une influence considérable sur le libéralisme et la pensée politique, au même titre que Hobbes, Montesquieu, et Rousseau.
Né à Paris le 29 juillet dans une famille légitimiste de la noblesse normande, Alexis de Tocqueville compte plusieurs aïeux illustres de la noblesse normande. Il est par sa mère arrière-petit-fils de Malesherbes et neveu du frère aîné de Chateaubriand. Ses parents, ultra-royalistes, Hervé Clérel de Tocqueville, comte de Tocqueville, soldat de la Garde constitutionnelle du Roi Louis XVI, et Louise Madeleine Le Peletier de Rosanbo, évitent la guillotine grâce à la chute de Robespierre en l'an II (1794). Après un exil en Angleterre, ils rentrent en France durant l'Empire, et Hervé de Tocqueville devient pair de France et préfet sous la Restauration.

Licencié de droit, et suivant l'enseignement de François Guizot, Alexis de Tocqueville est nommé juge auditeur en 1827 au tribunal de Versailles où il rencontre Gustave de Beaumont, substitut, qui collaborera à plusieurs de ses ouvrages. Après avoir prêté à contre-cœur serment au nouveau régime, tous deux sont envoyés aux États-Unis (en 1831) pour y étudier le système pénitentiaire américain, d'où ils reviennent avec Du système pénitentiaire aux États-Unis et de son application (1832). Tocqueville s'inscrit ensuite comme avocat, et publie en 1835 le premier tome De la démocratie en Amérique (le deuxième en 1840), œuvre fondatrice de sa pensée politique. En 1840, il est reçu en Angleterre par son ami John Stuart Mill, et publie son essai L'État social et politique de la France avant et depuis 1789 qui formera ses grandes bases de réflexions sur l'Ancien Régime et la révolution. Grâce à son succès, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur (1837) et est élu à l'Académie des sciences morales et politiques (1838), puis à l'Académie française (1841).

À la même époque il entame une carrière politique, en devenant en 1839 député de la Manche (Valognes), siège qu'il conserve jusqu'en 1851. Il défendra au Parlement ses positions anti-esclavagiste et libre-échangistes, et s'interrogera sur la ||Empire colonial français|colonisation]], en particulier en Algérie. Ce « libéral-conservateur » se fera aussi témoin du « rapetissement universel » emporté par la promotion au pouvoir d'une classe moyenne « ne songeant guère aux affaires publiques que pour les faire tourner au profit de ses affaires privées » .

En 1842, il est élu conseiller général de la Manche par le canton de Sainte-Mère-Église, qu'il représente jusqu'en 1852. Le 6 août 1849 il est élu, au second tour de scrutin par 24 voix sur 44 votants, président du conseil général, fonction qu'il occupe jusqu'en 1851.

Après la chute de la Monarchie de Juillet, il est élu à l'Assemblée constituante de 1848. Il est une personnalité éminente du parti de l'Ordre, un parti résolument conservateur. Prenant conscience du poids de la classe ouvrière et de l'émergence du socialisme avec la Révolution française de 1848, qu'il considère comme une trahison de la révolution de 1789, il approuvera sans aucune réserve la répression des Journées de Juin.

Il est membre de la Commission chargée de la rédaction de la Constitution française de 1848. Il y défend surtout les institutions libérales, le bicamérisme, l'élection du président de la République au suffrage universel, et la décentralisation. Il est élu en 1849 à l'Assemblée législative, dont il devient vice-président.

Hostile à la candidature de Louis Napoléon Bonaparte à la présidence de la république, lui préférant Cavaignac, il accepte cependant le ministère des Affaires étrangères entre juin et octobre 1849 au sein du deuxième gouvernement Odilon Barrot. Opposé au Coup d'État du 2 décembre 1851, il fait partie des parlementaires qui se réunissent à la mairie du Xe arrondissement et votent la déchéance du président de la République. Incarcéré à Vincennes puis relâché, il quitte la vie politique. Retiré en son château de Tocqueville, il entame l'écriture de L'Ancien Régime et la Révolution, paru en 1856, dont le sujet porte sur le centralisme français. La seconde partie reste inachevée, quand il meurt en convalescence à la Villa Montfleury de Cannes le 16 avril 1859, où il s'était retiré six mois plus tôt avec sa femme pour soigner sa tuberculose. Il est enterré au cimetière de Tocqueville.

Alexis de Tocqueville par Théodore Chassériau (1850)
Tocqueville défend la liberté individuelle et l'égalité politique. Exprimant parfois des réserves sur l'évolution possible de la démocratie vers une dictature de la majorité au nom de l'égalité, et rejetant à ce titre nettement toute orientation socialiste, il est l'une des plus grandes références de la philosophie politique libérale.

Théoricien du colonialisme, légitimant l'expansion française en Afrique du Nord (1841-1846), il fustige néanmoins la barbarie des armées françaises en Afrique, s'oppose à l'application du régime militaire en Algérie (1848), et défend parmi les premiers l'abolition de l'esclavage dans les colonies (1839)[10]. Parallèlement, Tocqueville refuse les considérations de la thèse de son ami Joseph Arthur de Gobineau (Essai sur l'inégalité des races humaines). Sceptique et hanté par la corruption de la démocratie et le déclin des valeurs aristocratiques, il défendra aussi une vision « de la puissance et de la grandeur nationale », annonçant le « nationalisme du siècle suivant ».

Son œuvre fondée sur ses voyages aux États-Unis est une base essentielle pour comprendre ce pays, en particulier lors du XIXe siècle. Même si une des raisons profondes de son voyage est de partir pour éviter les regards malveillants de par ses origines aristocrates, Tocqueville était surtout avide de rencontrer une « grande république », libérale et fédérale. On sait qu'il a aussi consulté une documentation dont on peut citer trois ouvrages essentiels : Le Fédéraliste par Alexander Hamilton, James Madison, et John Jay, puis James Kent (Commentaries on American Law) et Joseph Story (Commentaries on the Constitution of the United States), deux juristes aux opinions conservatrices. Ces ouvrages et commentaires ont le point commun de défendre des positions fédéralistes.
Suite: http://fr.wikipedia.org/wiki/Alexis_de_Tocqueville

N°3780



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PostPublié: Mar Jan 11, 2011 3:16 am 
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DE 1848 A 2010






Alphonse de Lamartine, de son nom complet Alphonse Marie Louis de Prat de Lamartine, né à Mâcon le 21 octobre 1790 et mort à Paris le 28 février 1869, est un poète et prosateur en même temps qu'un homme politique français. Il représente l'une des grandes figures du romantisme poétique en France.

Alphonse de Lamartine naît dans une famille de petite noblesse attachée au roi et à la religion catholique à Mâcon : il passe son enfance et son adolescence en Bourgogne du sud, en particulier à Milly. Après un voyage en Italie et une éphémère fonction militaire auprès de Louis XVIII, il revient en Bourgogne où il mène une vie de jeune homme oisif, séducteur et perdant beaucoup d'argent au jeu.

Lamartine peint par Decaisne (musée de Mâcon
Il est né Mâcon le 21 octobre 1790. Les dix premières années, passées à la campagne à Milly, sont influencées par la nature, ses sœurs, sa mère, et surtout par l'abbé Sourry, son tuteur, qui lui insuffle une grande ferveur religieuse renforcée par les années qu'il passe au collège de Belley, pendant lesquelles il lit Chateaubriand, Virgile et Horace.

Il mène ensuite une vie de gentleman campagnard (1808-1811) et sa famille anti-bonapartiste lui paie un remplaçant en 1811 pour lui éviter de servir « l'usurpateur ». Il écrit de la poésie chrétienne, et entame un voyage en Italie (1811-1812) pendant lequel il rencontre une jeune Napolitaine qui sera le modèle de sa Graziella.

En 1814 il est quelque temps garde du corps de Louis XVIII une fois ce dernier intronisé : il se réfugie en Suisse au moment des Cent-Jours et finalement démissionne en 1815. Il revient à Milly, bien qu'il aille souvent à Marseille, où il s'adonne au jeu et contracte de lourdes dettes. Seul garçon de sa famille, il reçoit en héritage les domaines de ses parents. Sans y être obligé, il s'engage à indemniser ses sœurs par des rentes. Il s'essaye à la tragédie (Médée).

En 1816, le poète a rencontré à Aix-les-Bains Julie Charles, née Bouchaud des Hérettes, une femme mariée, épouse du physicien et aéronaute Jacques Charles, de six ans son aînée, atteinte de « phtisie », comme on appelait à l'époque la tuberculose galopante. L'« idylle intense » durera jusqu'à la mort de Julie en décembre 1817, à l'âge de 33 ans : le poète est profondément marqué par cette perte qui lui inspire, en 1820, le recueil Les méditations. Ce dernier le propulse socialement : il peut épouser Mar-Ann Birch et devient attaché d'ambassade à Naples. Le couple voyage en Italie, en Angleterre, à Paris. En même temps, le poète publie Les nouvelles méditations, La mort de Socrate, Le dernier chant du pèlerinage d'Harold.

En 1824, il perd sa soeur Césarine de Vignet au mois de février, puis son autre soeur Suzanne de Montherot en août, à la suite de quoi il échoue à l'Académie française, à laquelle il sera finalement élu en 1829.

En 1825, il est nommé secrétaire d'ambassade à Florence, mais se voit refuser le poste de ministre de France : qu'importe, il demande un congé, revient en province, et publie Les Harmonies Poétiques et Religieuses.

Lamartine se rallie à la monarchie de Juillet mais est candidat malheureux à la députation (il échoue, le 5 juillet 1831, dans 2e collège du Var (Toulon), face à Auguste Portalis). Après cet échec, il fait un voyage en Orient dès 1832 : il visite la Grèce, le Liban, va jusqu'au Saint-Sépulcre pour raffermir ses convictions religieuses, qui sont cependant bien vite ébranlées par la mort de sa fille, qui lui inspire par la suite Gethsémani.

En 1833, il est élu député et ne cessera de l'être jusqu'en 1851. En 1838, avec Honoré de Balzac et Paul Gavarni, il va à Bourg-en-Bresse pour témoigner en faveur d'un ancien actionnaire du journal Le Voleur, Sébastien-Benoît Peytel, accusé d'assassinat. Sa démarche est infructueuse puisque l'accusé est guillotiné à Bourg-en-Bresse le 28 octobre 1839.

Suite à ses voyages en orient, il deviendra avec Victor Hugo l'un des plus important défenseur de la cause du peuple serbe, dans sa lutte contre l'Empire Ottoman, en juillet 1833, lors de sa visite de Nis (en Serbie), Lamartine apposa une plaque sur la tour des crânes. On peut y lire les mots suivants : « Qu'ils laissent subsister ce monument ! Il apprendra à leurs enfants ce que vaut l'indépendance d'un peuple, en leur montrant à quel prix leurs pères l'ont payée »

Lamartine remplit toutefois sa tâche de député consciencieusement et se déplace lentement vers la gauche au fil des années, allant jusqu'à devenir la tête de file des révolutionnaires de 1848. Le Voyage en Orient, Jocelyn, et La chute d'un Ange, révèlent l'inflexion de sa pensée religieuse.

Il finit sa vie dans la pauvreté matérielle chez un ami, chez lequel il meurt d'apoplexie près de Paris en 1869.

Félix Philippoteaux, Épisode de la Révolution de 1848 : Lamartine repoussant le drapeau rouge à l’Hôtel de Ville, le 25 février 1848, v. 1848. Huile sur toile, 63 × 27,5 cm. Musée Carnavalet, Paris.
En 1848, à l'occasion de la chute de Louis-Philippe et de la proclamation de la Seconde République, Lamartine fait partie de la Commission du gouvernement provisoire. Il est ainsi Ministre des Affaires étrangères de février à mai 1848.

Partisan d'une révolution politique, il est plus proche des libéraux que des partisans d'une réforme politique et sociale (Louis Blanc, Albert, etc.). Le 25 février 1848, il s'oppose ainsi à l'adoption du drapeau rouge. De concert avec François Arago, il mène une politique modérée. C'est lui qui signe le décret d'abolition de l'esclavage du 27 avril 1848. Le 10 mai 1848, le gouvernement provisoire est remplacé par une commission exécutive, dont ont été exclus les plus à gauche (Louis Blanc, etc.). Lamartine siège alors avec Arago (également président de la Commission), Garnier-Pagès, Ledru-Rollin et Saint-Georges.

Après la fermeture des Ateliers nationaux, décidée par la Commission exécutive, et les Journées de Juin, réprimées dans le sang par le général Cavaignac, la Commission démissionne. Le 28 juin 1848, Cavaignac devient président du Conseil des ministres par intérim.

En décembre, Lamartine obtient des résultats insignifiants à l'élection présidentielle (0,28%), qui porte au pouvoir Louis Napoléon Bonaparte. En avril-juin 1850, lors des débats parlementaires sur la loi de déportation politique, Lamartine s'oppose au choix des îles Marquises, bien qu'il ne fût pas opposé au principe même de la déportation [
La fin de la vie de Lamartine est marquée par des problèmes d'argent, dus à sa générosité et à son goût pour les vastes domaines. Il revient un temps aux souvenirs de jeunesse avec Graziella, Raphaël, mais doit très vite faire de l'alimentaire. La qualité de ses œuvres s'en ressent rapidement, et désormais les productions à la mesure du poète, tel que La vigne et la maison (1857), seront rares. À la fin des années 1860, quasiment ruiné, il vend sa propriété à Milly et accepte l'aide d'un régime qu'il réprouve. C'est à Paris qu'il meurt en 1869, deux ans après une attaque l'ayant réduit à la paralysie.


N°795
Dès 1830, la pensée politique et sociale de Lamartine va devenir un aspect essentiel de son œuvre. Légitimiste en 1820, il évolue peu à peu vers la gauche, mais voit un danger dans la disparition de la propriété : cette position ambiguë sera intenable. En 1830, il sera attaqué dans La némésis : on lui reprochera d'avilir sa muse en la faisant la servante de ses idées politiques. Lamartine réplique, et dès cette période, son œuvre sera de plus en plus marquée par ses idées. Lamartine croit au progrès : l'histoire est en marche et les révolutions sont un moyen divin pour atteindre un objectif. La démocratie est la traduction politique de l'idéal évangélique. Jocelyn, La chute d'un ange, témoignent des préoccupations sociales de leur auteur, qui œuvre aussi pour la paix.

Le déisme de Lamartine est assez vague, mais le poète veut expurger la religion de la croyance aux miracles, l'enfer, etc. Cependant, ses œuvres seront mises à l'index. Sa foi en la Providence est contingente des vicissitudes de sa vie, mais cependant, le désir de servir Dieu est à chaque fois plus fort.



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PostPublié: Mar Jan 11, 2011 6:29 am 
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Alexandre-Auguste Ledru-Rollin, né à Paris le 2 février 1807 et mort à Fontenay-aux-Roses (Seine actuellement Hauts-de-Seine) le 31 décembre 1874, est un avocat et homme politique français. Il fut candidat à l'élection présidentielle française de 1848. Républicain progressiste, il est l'un des chefs de file de la campagne des banquets. Seconde figure du gouvernement provisoire, il fait adopter par décret le suffrage universel français.
Alexandre Ledru-Rollin est issu de la bourgeoisie républicaine. Son grand-père Ledru dit Comus était physicien du Roi (il vivait à Fontenay-aux-Roses) et son père médecin, était membre de l'Académie de médecine. À 22 ans il est avocat au barreau de Paris, il se signale par ses plaidoyers en faveur des journalistes républicains. Élu député radical du Mans en 1841 en remplacement d'un des chefs républicains, Étienne Garnier-Pagès, il est et siège à l’extrême-gauche. Il publie en 1846 un manifeste dans lequel il réclame le suffrage universel ce qui lui vaut un procès retentissant.

Ledru-Rollin veut des « réformes de structures économiques et sociales » pour faire face à la misère du peuple français, et ses principes républicains sont ceux de la république sociale. Il est un opposant à la Monarchie de Juillet et se joint à Alphonse de Lamartine pour dénoncer les « féodalités de l'argent » et le capitalisme meurtrier. Rapidement, il devient une figure radicale très importante de la Chambre, voulant changer les institutions à leurs racines même (en particulier l'adoption du suffrage universel).

À cet effet, en juin 1843, il a fondé le journal La Réforme qui devient l'organe de ceux qui soutiennent un programme républicain et radical. De nombreuses personnalités y participent, qu'il s'agisse de Louis Blanc, Godefroi Cavaignac, Ferdinand Flocon ou encore François Arago. Pour eux, la réforme politique doit être sociale. Ce journal s'oppose au journal monarchiste Le National, fondé par Adolphe Thiers, qui soutient le régime en place.

À une période où la répression contre les républicains est sanglante, la campagne des Banquets (1847-1848) se révèle un outil de contestation et de revendication précieux. En effet, c'est un moyen de contourner la loi interdisant sous peine de mort les réunions politiques. Ledru-Rollin y prend part activement. La campagne des Banquets mène à la révolution de février 1848, qui renverse le roi Louis-Philippe Ier et met fin à cette Monarchie de Juillet.


Le Gouvernement provisoire de 1848 est présidé par Dupont de l'Eure, ancien député du Directoire, et composé de républicains modérés : Alphonse de Lamartine, Garnier-Pagès, Arago, Crémieux, Marie, de démocrates sociaux : Louis Blanc et Albert, un ouvrier et de radicaux : Ledru-Rollin, Marrast et Flocon. Réuni à l'Hôtel de Ville de Paris, le gouvernement mène un travail remarque et efficace en très peu de temps.

Il devient ministre de l'Intérieur le 25 février. Pour installer la République, il épure l'administration de ses éléments orléanistes en remplaçant les préfets par des « commissaires du gouvernement » et les « sous préfets » par des « sous commissaires » de tendance républicaine. Dans un deuxième temps, le nouveau ministre de l'Intérieur cherche à affirmer la force de sa tendance au sein du gouvernement par le durcissement de ton de ses deux circulaires les 8 et 12 mars 1848: ainsi, on observe un renforcement des pouvoirs des commissaires pour les mesures d'ordre et de salut public. Le ministre désigne aussi des commissaires généraux qui sont chargés de surveiller les commissaires « ordinaux ». Alexandre Ledru-Rollin prend la direction des Beaux-arts et des Musées. En effet, pour lui, la République avait besoin de culture. Ainsi dès le 15 mars, grâce à son initiative, l'exposition annuelle de peinture, de sculpture et d'architecture commence.

Il tente maladroitement d'organiser la campagne électorale des « républicains de la veille » pour les élections d'avril 1848 à l'Assemblée nationale. Mais, le 16 avril, il combat la manifestation de l'extrême gauche républicaine qui tente de repousser les élections jugées trop rapides. Il est élu à Paris, mais les républicains et surtout les socialistes sont très nettement mis en minorité par le Parti de l'Ordre. Grâce à l'appui de Lamartine, il est néanmoins, mais difficilement, élu membre de la Commission exécutive qui dirige la France. Pendant la manifestation du 15 mai 1848, en faveur de la Pologne, en fait contre la politique de la Commission exécutive, il organise la lutte contre les manifestants parisiens. Après les massacres des Journées de Juin auxquelles il ne prend pas part, il est exclu du pouvoir dans le nouveau gouvernement du général Cavaignac. Il est poursuivi par l'Assemblée pour sa gestion du ministère de l'Intérieur (en particulier la gestion des fonds secrets), mais se disculpe.

Ledru-Rollin défend le « double » droit à l'assistance et au travail en septembre 1848

Il est le candidat des républicains radicaux à l'élection de la présidence de la République. Il obtient 381 026 voix (soit environ 5% des suffrages) en se classant en troisième position derrière Louis Napoléon Bonaparte (environ 5 500 000 voix) triomphalement élu et le général Cavaignac (environ 1 400 000 voix), candidat des républicains modérés. Son électorat était composé principalement d'urbains et de la moyenne et petite bourgeoisie. Malgré la victoire triomphante du Parti de l'Ordre (1848), ces résultats ne correspondent pas à la force numérique réelle de la gauche dans le pays. Le rôle de Ledru-Rollin sera très sous-estimé à cause de ce désastre électoral. Il reste pourtant celui qui a formé le premier noyau du parti républicain et qui a donné une cohérence politique ainsi qu'une dimension populaire à une gauche radical-socialiste.


N°796
À l'approche des élections législatives de mai 1849, Ledru-Rollin organise la promotion des idées républicaines en province. Quelques mois plus tôt, en novembre 1848, les républicains démocrates-socialistes ont fondé la Solidarité républicaine, qui a soutenu sa candidature à la présidentielle. Sa campagne est un succès, il est élu député à l'Assemblée législative. Ledru-Rollin devient le chef d'un groupe de plus de 200 députés, la Montagne. Il s'oppose violemment à la politique réactionnaire de l'Assemblée, en particulier à l'envoi d'une expédition militaire à Rome qui vise à étrangler la jeune République romaine pour rétablir le pouvoir absolu du pape Pie IX.

Il tente d’organiser le renversement du gouvernement d'Odilon Barrot et de la majorité conservatrice de l'Assemblée, le 13 juin 1849. Mais la répression menée par le général Nicolas Changarnier et ses troupes le déchoit de son mandat de représentant de la nation. Il parvient à s’enfuir en Angleterre et à échapper ainsi aux déportations d'opposants. La Haute Cour de justice de Versailles le condamne par contumace.

De Londres, il soutient la Nouvelle Montagne. Cependant, il est très affecté par son échec et son exil. En 1851, il publie une brochure (« Plus de président, plus de représentants ») où il rejette l'idée même de gouvernement. Il ne rentre en France qu’en 1871, après la proclamation de la Troisième République, et, bien que réélu député en 1871 et 1874, il n’exerça plus aucune notable influence.

Franc-maçon et grand républicain, il a appartenu à la Grande Loge de France.

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise. Une avenue et une station de métro à Paris portent son nom, ainsi qu'un boulevard à Montpellier et une rue à Dijon, Avignon et à Rouen (rive gauche). Il existe aussi au Mans un quai Ledru-Rollin. A Pézenas, c'est une place qui est nommée Ledru-Rollin ; à La Ferté-Bernard (72), une école élémentaire porte son nom.



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Alexandre Martin Albert, né en 1815 à Bury (Oise) et mort à Mello (Oise) en 1895, surnommé l’« ouvrier Albert », est un homme politique français, connu pour son engagement socialiste lors de la Révolution de 1848.

Fils de cultivateur, Alexandre Martin apprend l'état de mécanicien modeleur chez l'un de ses oncles. Il fait ensuite son tour de France et s'établit à Paris. Jeune homme téméraire, il fonde à Lyon en 1832 La Glaneuse, un journal républicain, dont le gérant se nomme Granier. Son journal est condamné par le gouvernement pour l'avoir attaqué à plusieurs reprises. Bien que membre de diverses sociétés secrètes impliquées dans les mouvements révolutionnaires au cours des années 1830 et 1840, en particulier Les Saisons, il semble n'avoir eu aucune ambition politique. En 1840, à Paris, il fonde avec d'autres ouvriers un nouveau journal républicain, L'Atelier, et ce sans cesser son activité d'ouvrier.

Quand éclate la Révolution de février 1848, Albert est ouvrier chez M. Bapterasse, fabricant de boutons. Il prend les armes le 23 février et, le 24 au soir, porté par sa réputation d'écrivain révolutionnaire et de travailleur ainsi que par son amitié avec Louis Blanc, il est nommé au sein du gouvernement provisoire. Albert avait participé en outre avec Louis Blanc à la campagne des Banquets. En toute modestie, il a toujours contesté le titre honorable d'« ouvrier Albert ».

Devenu vice-président de la commission des délégués de Luxembourg, une organisation ouvrière et patronale ayant pour but de former un ministère du Travail, il approuve la politique de Louis Blanc. Après une brève présidence de la commission des récompenses nationales, il est nommé représentant du peuple à l'Assemblée constituante dans le département de la Seine par 133 041 voix sur 215 000 votants ; il quitte son poste après quelques jours. Il arrive toutefois à la commission du Luxembourg comme vice-président, mais les élections d'avril sont un triomphe pour les républicains modérés et il se voit exclu du gouvernement. Le 15 mai, une violente manifestation populaire provoque une réaction de la Garde nationale. Albert, qui était à sa tête, est arrêté et emprisonné à Vincennes.


N°798
Lors de son procès devant la Haute Cour de justice de Bourges, l’année suivante, il refuse de se défendre, considérant le tribunal comme incompétent. Reconnu coupable, il est déporté à la citadelle de Belle-Île, où il reste quatre ans, puis incarcéré à la prison de Tours pendant cinq ans.

Amnistié en 1859, il travaille à Paris pour la Société du gaz, mais se tient à l’écart de la vie politique. En 1870, le gouvernement de la Défense nationale le nomme à la commission des Barricades, mais il est battu en 1871 aux élections à l'Assemblée nationale. En 1879, il essaie une dernière fois de se faire élire au Sénat, mais sans succès. À sa mort en 1895, le gouvernement lui accorde des obsèques nationales et lui fait élever une pierre tombale. L’année suivante, la ville de Paris donne son nom à une rue du 13e arrondissement.



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Pierre-Joseph Proudhon (né le 15 janvier 1809 à Besançon dans le Doubs, mort le 19 janvier 1865 à Passy, en France) est un polémiste, journaliste, économiste, philosophe et sociologue français. Il fut le premier à se qualifier d'anarchiste. Il a rendu célèbre la formule « La propriété, c’est le vol » (originellement de Brissot de Warville) qui figure dans son mémoire Qu'est-ce que la propriété ? ou Recherche sur le principe du Droit et du Gouvernement, son premier ouvrage majeur, publié en 1840.

Au sein de l’Association internationale des travailleurs (première Internationale), il y eut une scission entre les anarchistes de Bakounine et ceux de Proudhon. Les mutualistes proudhoniens pensaient que la propriété collective était indésirable et que la révolution sociale pouvait être atteinte pacifiquement.

Proudhon donna dans son Système des contradictions économiques publié en 1846 une explication de la société fondée sur l’existence de réalités contradictoires. Ainsi la propriété manifeste l’inégalité mais est l'objet même de la liberté, le machinisme accroît la productivité mais détruit l’artisanat et soumet le salarié, in fine la liberté elle-même est à la fois indispensable mais cause de l'inégalité.

Dans son livre Les Confessions d’un révolutionnaire pour servir à l’histoire de la révolution de février, Proudhon écrit entre autres choses la fameuse phrase « L’anarchie c’est l’ordre sans le pouvoir ». Il tenta de créer une banque nationale pratiquant des prêts sans intérêts, similaire d’une certaine façon aux mutuelles d’aujourd'hui.

Proudhon est né à Besançon, d’un père garçon brasseur et d’une mère cuisinière. Enfant, il garde les vaches et mène une vie simple. Cependant, il est un brillant élève ; à dix ans, il est admis au collège royal de Besançon, bien que sa famille soit si pauvre qu'elle ne pouvait lui fournir les livres nécessaires à ses études, qu'il devait emprunter à ses camarades. À dix-neuf ans, il devient typographe et corrige des œuvres ecclésiastiques, ce qui lui permet d’apprendre l’hébreu, de se perfectionner en grec et en latin, et d'acquérir une bonne connaissance de la théologie. C'est son Essai de grammaire générale qui manifeste pour la première fois son audace intellectuelle, malgré le manque patent de connaissances philosophiques. En 1838, il obtient la pension Suard, décernée par l’Académie de Besançon : une bourse de 1500 francs par an pendant trois ans pour l'encouragement des jeunes hommes prometteurs. Pendant quelques temps, Proudhon gère une petite imprimerie à Besançon, mais sans succès. En 1842, il devient chef du contentieux et du service financier dans une entreprise de transport par voie d’eau, détenue par des amis lyonnais. En 1847, il quitte son emploi et s'installe finalement à Paris. Il devient franc-maçon cette même année.

En 1839, il écrit son traité L'Utilité de la célébration du dimanche, qui contient les germes de ses idées révolutionnaires. À peu près à cette époque, il part pour Paris. Il y mène une vie pauvre, ascétique, studieuse et il y découvre les idées socialistes. En 1840, il publie sa première œuvre Qu'est-ce que la propriété ?. Sa célèbre réponse à cette question, « la propriété, c'est le vol », ne plut guère à l'académie de Besançon, qui hésita à lui retirer sa pension, pour finalement n'en rien faire. Pour son troisième mémoire sur la propriété, qui prit la forme d'une lettre adressée au fouriériste Victor Considerant, il est jugé à Besançon mais est acquitté. En 1846, il publie son œuvre maîtresse, le Système des contradictions économiques ou Philosophie de la misère.

Proudhon est surpris par la révolte parisienne de février 1848. Il participe au soulèvement et à la composition de ce qu'il nomme « la première proclamation républicaine » de la nouvelle république. Mais il avait des doutes à propos du nouveau gouvernement, parce que celui-ci poursuivait une réforme politique aux dépens d'une réforme socio-économique que Proudhon tenait pour fondamentale.


Proudhon et ses enfants, par Gustave Courbet, 1865
Pendant la Deuxième République, Proudhon développe ses activités de journaliste. Il est impliqué dans quatre journaux différents : Le Représentant du Peuple (février 1848 - août 1848), qu'il publie et dont il tire la notoriété qui le fera élire ; Le Peuple (septembre 1848 - juin 1849) ; La Voix du Peuple (septembre 1849 - mai 1850) ; Le Peuple de 1850 (Juin 1850 - Octobre 1850). Ces journaux sont tous condamnés et supprimés successivement. Il s’illustre par son style polémique, combatif, ses incessantes critiques des politiques du gouvernement et sa campagne en faveur d’une réforme du crédit.

Parallèlement, il publie Solution du problème social, dans lequel il présente un programme de coopération financière mutuelle entre travailleurs. Il pensait ainsi transférer le contrôle des relations économiques depuis les capitalistes et financiers vers les travailleurs. Son projet s'appuie sur l'établissement d'une « banque d'échange» qui accorderait des crédits à un très faible taux d’intérêt (le taux n'est pas nul en raison des coûts de fonctionnement), ainsi que sur la distribution de billets d’échange qui circuleraient à la place de la monnaie basée sur l'or, qui serait supprimée.

À cette fin, il tente de mettre en place une banque populaire (la Banque du Peuple) au début de l'année 1849, mais malgré l'inscription de plus de 13000 personnes (surtout des travailleurs) et un capital de 5 millions de francs français (FF), il y a un défaut de recettes de 18,000 FF et une condamnation de Proudhon qui font que l'ensemble de l'entreprise est essentiellement mort-née. Il est incarcéré trois ans à la prison Sainte-Pélagie pour le délit de presse d'« offense au Président de la République » (du 7 juin 1849 au 4 juin 1852).

Proudhon se présente à l'élection de l'Assemblée constituante en avril 1848, mais échoue, bien que son nom apparaisse aux scrutins de Paris, Lyon, Besançon, et Lille. Il est néanmoins élu lors des élections complémentaires du 4 juin. Il participe donc aux débats au sujet des ateliers nationaux. Bien qu’il n’ait jamais approuvé cette institution, institution de charité qui ne résout pas la question sociale, il s’oppose à leur fermeture, sous réserve qu'une alternative soit proposée aux travailleurs dont la subsistance en dépendait.

Il est choqué par la violence des Journées de Juin. Visitant personnellement les barricades, il déclara plus tard que sa présence à la Bastille à ce moment était « un acte des plus honorables de sa vie ». Mais Proudhon s'oppose à l'insurrection en prêchant une conciliation pacifique, posture en accord avec son engagement contre la violence qui ne se démentira pas. Il désapprouve les révoltes et les manifestations en février, mai et juin 1848 bien que sympathisant des insurgés et solidaire des injustices sociales et psychologiques qu'ils avaient été forcés d'endurer. Il considère que les forces de la réaction sont responsables des événements tragiques.


N°799
En 1858, il est poursuivi pour la publication de son livre Nouveaux Principes de philosophie pratique. Défendu par l'avocat Gustave Chaudey, qui deviendra son légataire, il s'exile en Belgique, puis refuse l'amnistie de 1859 tout comme Victor Hugo et Louis Blanc. Amnistié en 1860, il revient en France mais renonce à son parti et à son passé et s'oriente vers l'ultramontanisme. La même année, le gouvernement vaudois lance un concours sur l'impôt. À la demande du conseiller d'État Louis-Henri Delarageaz, Proudhon y participe et remporte un premier accessit de 1000 francs, sans attribution de premier prix. Ce travail est publié à titre posthume en 1866 sous le titre Théorie de l'impôt. Après son décès en 1865 Amédée Jérôme Langlois sera son exécuteur testamentaire.



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Louis Auguste Blanqui, dit « l’Enfermé », né le 8 février 1805 à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) et mort le 1er janvier 1881 à Paris, est un révolutionnaire républicain socialiste français, souvent associé à tort aux socialistes utopiques. Il s’est battu pour des idées neuves à son époque, notamment pour le suffrage universel (« Un homme, une voix »), pour l'égalité homme/femme, la suppression du travail des enfants etc. Il doit son surnom « l’Enfermé » au fait qu'il passa une grande partie de son existence (près de 37 ans) en prison. Il est à l'origine du blanquisme.

Louis Auguste Blanqui, communiste, a un frère, Adolphe Blanqui, théoricien et économiste libéral, favorable au libre-échange et au désengagement de l'État de l'économie. Il est le fils de Jean Dominique Blanqui qui fut le premier sous-préfet à Puget-Théniers jusqu'en 1814.

« Oui, Messieurs, c’est la guerre entre les riches et les pauvres : les riches l’ont voulu ainsi ; ils sont en effet les agresseurs. Seulement ils considèrent comme une action néfaste le fait que les pauvres opposent une résistance. Ils diraient volontiers, en parlant du peuple : cet animal est si féroce qu’il se défend quand il est attaqué. »
— Extrait de la défense d’Auguste Blanqui en Cour d’Assises, 1832

Auguste Blanqui naquit à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes) le 8 février 1805. D’origine italienne, sa famille avait été francisée par l’annexion du comté de Nice en 1792. Son père Jean Dominique Blanqui, conventionnel régicide, avait lui-même subi la prison en 1793 (expérience relatée dans son ouvrage L'agonie de dix mois), avant de se voir nommer sous-préfet sous le Premier Empire.

À l’âge de treize ans, Auguste monte à Paris. Pensionnaire à l'institution Massin où enseignait son frère Adolphe (futur économiste libéral) de sept ans son aîné, il suit les cours du lycée Charlemagne. Il étudie ensuite le droit et la médecine. Mais il se lance très tôt dans la politique, se faisant le champion du républicanisme révolutionnaire sous le règne de Charles X, de Louis-Philippe Ier puis de Napoléon III. Tout juste âgé de dix-sept ans, il milite activement contre le procès des quatre sergents de la Rochelle, condamnés à mort pour avoir adhéré à la société secrète de la Charbonnerie et fomenté des troubles dans leur régiment.


Carbonaro depuis 1824, au sein de cette organisation secrète en lutte contre la restauration monarchique, Auguste Blanqui est mêlé à toutes les conspirations républicaines de son époque. Dès lors se succédèrent pour lui complots, coups de force manqués et emprisonnements.

En 1827, il est blessé par trois fois lors des manifestations d'étudiants au Quartier Latin, dont une blessure au cou.

En 1828, il projette une expédition en Morée pour aller aider la Grèce insurgée. Il part avec son ami et camarade d'études Alexandre Plocque. Le voyage s'achève à Puget-Théniers, faute de passeport.[1]

Il entre au journal d’opposition libérale de Pierre Leroux, « Le Globe », fin 1829. En 1830, on le compte dans les rangs de l'association républicaine la plus séditieuse, connue sous le nom de Conspiration La Fayette, aux côtés de laquelle il participe à la Révolution de 1830. Après la révolution, il adhére à la société républicaine dite des « Amis du peuple », il se lie avec d’autres opposants au régime orléaniste : Buonarrotti (1761-1837), Raspail (1794-1878) et Barbès (1809-1870) entre autres.

En janvier 1831, au nom du « Comité des Écoles », il rédige une proclamation menaçante. À la suite de manifestations, il est emprisonné à la Grande Force, pendant trois semaines. Mais, récidiviste et prêchant toujours la violence, il est de nouveau arrêté et inculpé de complot contre la sûreté de l'État.

Après un nouveau séjour en prison, impénitent, il reprend ses activités révolutionnaires à la « Société des Familles », que continuera en 1837 la « Société des Saisons ».

Le 6 mars 1836, il est arrêté, fait huit mois de prison, puis est placé en liberté surveillée à Pontoise.

Le 12 mai 1839, de retour à Paris, avec Armand Barbès et Martin Bernard, il participe à l'insurrection qui s’empare du Palais de justice, échoue à prendre la Préfecture de police, et occupe un instant l'Hôtel de ville. On comptera 50 tués et 190 blessés. Après l’échec de l'émeute, il reste caché cinq mois, mais il est arrêté le 14 octobre.

Le 14 janvier 1840, il est condamné à mort. Sa peine étant commuée en prison perpétuelle, il est enfermé au Mont-Saint-Michel. En 1844, son état de santé lui vaut d’être transféré à la prison-hôpital de Tours, où il restera jusqu’en avril 1847.
Une fois libéré, il s'associe à toutes les manifestations parisiennes de mars à mai pendant la Révolution de 1848, qui donnent naissance à la Deuxième République. Le recours à la violence de la Société républicaine centrale, qu'il a fondée pour exiger une modification du gouvernement, le met en conflit avec les républicains modérés. Arrêté après le 26 mai, il est enfermé à Vincennes. Le procès s'ouvre devant la Haute Cour de justice de Bourges le 7 mars 1849. Il est condamné à dix ans de prison et envoyé à Doullens. En octobre 1850, il est incarcéré à Belle-Île-en-Mer ; en décembre 1857, à Corte ; puis, en 1859, « transporté » à Mascara en Algérie jusqu’au 16 août 1859, date de sa libération.
Révolutionnaire toujours, dès sa libération il reprend sa lutte contre l'Empire. Le 14 juin 1861, il est arrêté, condamné à quatre ans de prison, et enfermé à Sainte-Pélagie. Il s'évade en août 1865, et continue sa campagne de propagande contre le gouvernement depuis son exil, jusqu'à ce que l'amnistie générale de 1869 lui permette de revenir en France. C'est au cours de ces années qu'un parti blanquiste naît et s'organise en sections. Le penchant de Blanqui pour l'action violente s'illustre en 1870 avec deux tentatives d'insurrection échouées : la première le 12 janvier lors des funérailles de Victor Noir (journaliste assassiné par le prince Pierre Bonaparte, celui-ci n'est rien de moins que le fils de Lucien Bonaparte, donc neveu de Napoléon Ier et cousin de Napoléon III); la seconde le 14 août, lorsqu'il tente de s'emparer d'un dépôt d'armes. Son action se poursuivra jusqu'à la chute de l'Empire et au-delà de la proclamation de la Troisième République : 4 septembre 1870.

Blanqui crée alors un club et un journal La patrie en danger, qui soutient la résistance de Gambetta mais cesse de paraître le 8 décembre faute de crédits.


Masque mortuaire.
Eau-forte de Félix Bracquemond.

Il fait partie du groupe insurrectionnel qui occupe l'Hôtel de ville quelques heures le 31 octobre 1870. Le 9 mars, il est condamné à mort par contumace. Adolphe Thiers, chef du gouvernement, conscient de l'influence de Blanqui sur le mouvement social parisien, le fait arrêter le 17 mars 1871 alors que, malade, il se repose chez un ami médecin à Bretenoux (Lot). Il est conduit à l'hôpital de Figeac, et de là à Cahors. Emmené à Morlaix, le 24 mai il est emprisonné au château du Taureau. Le 18 mars Thiers tente de s'emparer des canons sur la butte Montmartre, mais la population s'y oppose : ce sont ces événements qui aboutiront à la proclamation de la Commune de Paris dont Blanqui sera élu comme tête de liste dans de nombreux quartiers alors qu'il demeure détenu hors de Paris. Conscient de l’importance de ce prisonnier, Thiers refusera de le libérer en échange de 74 otages de la Commune, dont l’archevêque Mgr Darboy. Une majorité de « Communards » se reconnaissaient en Blanqui. Celui-ci aurait-il modifié le cours de l'histoire s'il avait été à Paris ? Karl Marx est convaincu que Blanqui était le chef qui a fait défaut à la Commune.

Ramené à Paris, il est jugé le 15 février 1872 et condamné avec d'autres communards à la déportation, peine commuée en détention perpétuelle eu égard à son état de santé. Il est interné à Clairvaux. En 1877, il est transféré au château d'If.

Le 20 avril 1879 il est élu député de Bordeaux mais son élection sera invalidée le 1er juin. Bénéficiant d’une amnistie générale, Blanqui est libéré le 11 et gracié.

Il parcourt alors la France et diffuse ses idées dans son journal « Ni Dieu ni maître ». Après avoir prononcé un discours au cours d'un meeting révolutionnaire à Paris, fin 1880, il meurt d’une crise d'apoplexie le 1er janvier 1881. Ses obsèques sont suivies par cent mille personnes. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris.


N°800
En tant que socialiste, Blanqui est favorable à une juste répartition des richesses au sein de la société. Mais le blanquisme se singularise à plusieurs égards des autres courants socialistes de son temps. D'une part, contrairement à Karl Marx, Blanqui ne croit pas au rôle prépondérant de la classe ouvrière, ni aux mouvements des masses : il pense, au contraire, que la révolution doit être le fait d'un petit nombre de personnes, établissant par la force une dictature temporaire. Cette période de tyrannie transitoire doit permettre de jeter les bases d'un nouvel ordre, puis remettre le pouvoir au peuple. D'autre part, Blanqui se soucie davantage de la révolution que du devenir de la société après elle : si sa pensée se base sur des principes socialistes précis, elle ne va que rarement jusqu'à imaginer une société purement et réellement socialiste. Il diffère en cela des utopiques. Pour les blanquistes, le renversement de l'ordre bourgeois et la révolution sont des fins qui se suffisent à elles-mêmes, du moins dans un premier temps. Il fut l'un des socialistes non marxistes de son temps.



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Armand Barbès, Sigismond Auguste (Pointe-à-Pitre, 18 septembre 1809 - La Haye, 26 juin 1870), républicain farouche, éternel opposant à la Monarchie de Juillet, restera dans l'Histoire, comme l’homme de deux journées :

celle du 12 mai 1839 insurrection par laquelle les républicains des Saisons tentent de renverser Louis-Philippe et pour laquelle il sera condamné à la détention perpétuelle puis libéré par la révolution de 1848,
celle du 15 mai 1848, par laquelle les militants des clubs tentent d’imposer leur loi au gouvernement provisoire. Incarcéré puis amnistié en 1854, il choisira de s'exiler.
Surnommé par ses admirateurs, « le conspirateur hors-pair » et « le Bayard de la démocratie », Barbès est aujourd'hui, le paradigme du « révolutionnaire romantique » type du dix-neuvième siècle, courageux, généreux et démocrate véritable, mais aussi comme une source récente le discerne : « un homme d'action sans programme ». Ce futur « fléau de l'establishement » (Marx) naît dans une famille bourgeoise de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe, le 18 septembre 1809. Son père, chirurgien militaire de Carcassonne (Aude), né à Capendu (Aude), vétéran de la campagne d'Égypte, muté en Guadeloupe en 1801, y restera jusqu'à la chute de l'Empire.

La famille revenue à Carcassonne, le fils aîné du docteur y reçoit en 1830, son baptême révolutionnaire. À 20 ans, Armand, à la fibre républicaine, aussi forte que précoce et d'un physique imposant, a été choisi pour mener le bataillon local de la garde nationale pendant la révolution de 1830. Bataillon que son père a équipé de sa propre poche. Par chance, il n'est pas blessé.

L'année suivante, Armand monte à Paris pour étudier la médecine, mais la vue du sang le révulse. Aussi, comme le héros de Flaubert, Frédéric Moreau, il se lance, corps et âme, dans le Droit. Et, comme ce même héros, ses parents décèdent, lui laissant un « gros héritage », si gros que Barbès, libéré de la nécessité de travailler est enfin libre de se soumettre à la grande passion de sa vie : « conspirer pour renverser le régime en place » et en l'occurrence, la Monarchie de juillet.

En 1834, son adhésion à la Société des Droits de l'Homme vaut à Barbès sa première arrestation.

Libéré, début 1835, il sert d'avocat aux 164 prévenus républicains mis en accusation pour l'insurrection de 1834 ; en juillet 1835, il aidera vingt huit d'entre eux à s'évader de Sainte-Pélagie, la prison parisienne « réservée aux politiques ».

En 1834, la SDH est à peine démantelée par la police que Barbès fonde l'éphémère Société des vengeurs suivie, l'année suivante, par la Société des Familles. Société dont il compose le serment d'adhésion, passage obligé pour tous les aspirants conspirateurs. (voir note). C'était le commencement de sa longue et tumultueuse « collaboration » avec Blanqui. Le 10 mars 1836, Barbès et Blanqui sont arrêtés par la police, en train de charger des cartouches dans l'appartement qu'ils partageaient à Paris. Barbès, condamné à un an d'emprisonnement, amnistié en 1837 demeurera quelque temps, en famille à Carcassonne, où il échafaude les plans d'une nouvelle société secrète et écrit la brochure qui restera sa seule contribution à la littérature révolutionnaire, Quelques mots à ceux qui possèdent en faveur des Prolétaires sans travail.

Retourné à Paris en 1838, Barbès se joint à Blanqui pour former encore une autre société secrète républicaine, la très prolétaire Société des Saisons.


Lithographie de Jeannin
Membres Fondateurs de la Société des Saisons, Barbès prépare l'insurrection du 12 mai 1839 avec Blanqui et Martin Bernard. Trois républicains de la même veine, de la même génération, celle du combat révolutionnaire contre la monarchie de Juillet au temps de leur jeunesse, mais dont les itinéraires divergèrent ensuite. Martin Bernard, Blanqui et Barbès, sont de la génération des sociétés secrètes. Ils ont connu les procès et la prison. Si ces trois figures se ressemblent tellement, comment expliquer le (seul) rayonnement de Barbès et de Blanqui ? Pourquoi sont-ils devenus des figures emblématiques du mouvement républicain ?

Ainsi, pour des raisons qui parfois se rejoignent (le sacrifice de leur liberté consenti par les deux hommes) ou diffèrent au niveau des doctrines et des caractères, ces deux grandes figures appartiennent en effet au Panthéon républicain où ils bénéficient tous deux d’une réputation de révolutionnaires intransigeants, jamais entamée par les inévitables compromis nécessités par l’exercice du pouvoir. Les deux hommes qui se côtoient depuis 1836 ont bien appris à se connaître. Barbès, peut –être plus réfléchi, est fasciné par Blanqui, romantique, intrépide mais terriblement inconséquent pour ne pas dire inconscient. Outre cette fascination, il le côtoie, aussi, en espérant, non pas le contrôler (ce qui serait impossible) mais au moins le canaliser. En vérité, il en a secrètement, peur. Et, il est vrai, que pour la plupart, Barbès a été fourvoyé dans tous les coups par son grand 'ami' Blanqui (son mauvais génie ?). Le 10 mars 1836, Barbès et Blanqui sont arrêtés par la police en train de charger des cartouches dans l'appartement qu'ils partageaient, rue de l'Oursine, à Paris (affaire des poudres). Barbès condamné à un an d'emprisonnement, est amnistié en 1837. Il reste un certain temps en famille à Carcassonne.

Revenu à Paris en 1838, il se joint à Blanqui pour former une autre société secrète, la Société des Saisons. En 1839, cette Société, beaucoup plus prolétarienne compte environ neuf cents membres et le 12 mai, elle se sent assez forte pour tenter un coup d'État à Paris. Quatre cents insurgés parviennent à occuper brièvement l'Assemblée, l'Hôtel de ville et le Palais de Justice, mais le nombre et les armes leur font défaut.
Suite à l'échec de cette insurrection, Barbès sera condamné à mort et gracié suite à une intervention en sa faveur de Victor Hugo.

L'échec du coup d'État de 1839 amène le divorce Barbès – Blanqui, ce qui nuira profondément à l'extrême gauche lors de la révolution de 1848, mais également plus tard.

Blanqui, premier chef de ce coup, semble avoir cru que Barbès, qui était resté à l'écart pendant un certain temps, avait fini, épuisé par se décourager, davantage que ses camarades insurgés.
De fait, libéré de prison en 1848, Barbès semble s'être mis à la disposition des révolutionnaires modérés afin de contrecarrer Blanqui. Guidé par Lamartine, il forme le club de la Révolution pour contrer la Société centrale insurrectionnelle de Blanqui prudemment rebaptisée: Société républicaine centrale.
Nommé Colonel de la garde nationale du douzième arrondissement, Barbès mène ses troupes, le 16 avril contre une manifestation ouvrière menée par Louis Blanc et Blanqui. Les ouvriers exigeaient un programme social plus actif et surtout l'ajournement des élections à l'Assemblée nationale constitutive, toutes proches. Les manifestants pressentaient que si le gouvernement n'avait pas le temps "d'instruire" les provinciaux, la nouvelle assemblée serait dominée par les parisiens conservateurs.

En mars 1848 l'hostilité entre Barbès et Blanqui éclate au grand jour avec la publication par le journaliste Taschereau d'un prétendu document (tiré des dossiers de police…) et qui prouverait que Blanqui avait trahi ses camarades conspirateurs en 1839. Un bon nombre d'historiens, jugent maintenant hautement probable que ce document soit "un faux diffusé (sous forme de fuites) par le gouvernement" pour déstabiliser Blanqui. Barbès, lui semble croire à l'authenticité de ce document, ce qui provoquera de "terribles divisions" parmi l'extrême gauche, divisions toujours présentes en fin de siècle.

Les deux hommes qui en quelques années en arriveront à se méfier l'un de l'autre, finiront par se détester : affrontement de deux caractères, de deux logiques mais aussi séquelles des mauvais coups (insurrectionnels) .


Libéré de prison en 1848, Barbès semble s'être mis à la disposition des révolutionnaires modérés; cherchant constamment à contrecarrer Blanqui. Conseillé par Lamartine, il forme le club de la Révolution pour contrer la Centrale républicaine insurrectionnelle de Blanqui, prudemment renommée: Société républicaine Centrale.

Élu à l'assemblée constituante du 23 avril 1848, Barbès, à l'extrême gauche de l'hémicycle, représentera son département d'origine l'Aude. Sa carrière parlementaire fut brève, car le 15 mai, des manifestants envahissent l'Assemblée, sous le prétexte de présenter une pétition invitant le gouvernement à s'impliquer davantage pour la libération de la Pologne. Barbès, à l'origine opposé à la démonstration, a d'abord tenté de disperser la foule, mais il semble avoir perdu la tête en voyant Auguste Blanqui dans l'assemblée. Dans un effort pour prendre la tête de la démonstration face à son ennemi, il détourne l’émeute vers l'hôtel de ville, où une nouvelle république, plus radicale, serait proclamée. Véritable ballon de baudruche, l'insurrection se 'dégonfla' d'elle-même avec l'arrivée de la garde nationale qui arrêtera Barbès. Il fut condamné à la déportation, en avril 1849, par la Haute Cour de justice de Bourges, jugé coupable d’un double attentat ayant eu pour but de renverser le gouvernement et d’exciter à la guerre civile.

Plus tard, Karl Marx écrira dans les « Luttes de classe en France » : "Le 12 mai [1839, le prolétariat] a cherché en vain à reprendre son influence révolutionnaire et seulement réussi à livrer des chefs énergiques aux geôliers de la bourgeoisie." Des historiens modernes ont été beaucoup moins aimables: Georges Duveau a qualifié l'événement "de farce tragique et absurde n'ayant, dès le départ, aucune chance d'aboutir".

Il connaîtra donc toutes les geôles. Celles de Louis-Philippe (de 1836 à 1837, de 1839 à 1848), de la Seconde République et du Second Empire (de 1848 à 1854).
Il montre un courage indomptable et chevaleresque (le “ Bayard de la démocratie”), un goût du sacrifice, une acceptation de ses responsabilités qui expliquent certainement le charisme qui était le sien et dont témoignent tous les contemporains. Il y a là une part d’irrationnel qui échappe à l’analyse, un “ mythe Barbès ”.

1848, sera le 'dernier baroud' pour "le conspirateur hors pair." Condamné à la prison à vie en 1849, Barbès fut libéré par Napoléon III en 1854. Mais, il ne revint jamais en France, se retirant dans un exil volontaire à la Haye, où il mourut le 26 juin 1870, quelques semaines avant que la république ne succède au second empire, événement qui l'aurait, sans aucun doute, réjouit au-delà de tout' (Bernard Martin, correspondance).
Il est inhumé au domaine privé de Fourtou, à Villalier.


N°801
Transcription de 3 lettres adressées à Barbès, émanant d'ouvriers de Rouen : Ces lettres provenant des Archives nationales (référence W 574 dossier 2), avaient été présentées lors de la riche exposition "Armand Barbès et la Révolution de 1848" qui s'est tenue au Musée des Beaux-Arts de Carcassonne du 6 nov. 1998 au 2 février 1999.

Trois lettres à Barbès (réf. Archives nationales, Fonds W 574 dossier 2)
Pièce 76 (telle quelle): "Citoyen Barbès, ont na tuer nos frères ont les a masacré les scélérats de gardes nationaux de rouen ont eu la noirceur de mordre leurs balles vangeance contre ces boureaux des armes et des secours des armes et des braves pour ce mettre a notre tête en voyez nous des armes vangeance
salut et fraternité Florentin

Pièce 101 (telle quelle): "Vieux voleur viens si tu ouse si tas du cœur et ton ami Blanqui et ta clique viens si tu as du cœur nous t'en défions il en retournera pas un de ta clique viens on te recevra je t'en pris voleur
les rouennais, Léon Merde

Pièce 119 (telle quelle): "Misérables que vous êtes vous ossez qualifier les evenemens de rouen de tueries, decendez dans le fonds de votre âme et vous sentirez ce que vous êtes, oubliez vous que vous avez en pareil circonstance assassiné impitoyablement un brave officier que l'armé regrette encor à l'heure qu'il est, Dieu qui n'oublie pas, il vous tiendra compte de vos crimes et du mal que vous cherchez a faire a la France vous voudriez pour laver votre crime faire revenir les assassinats de 93 mais détrompez vous la France est calme elle ne veut pour la gouverner que de hommes sage et modérés elle ne veut pas d'assassin dans son sein arrière donc vous qui êtes coupable allez subir l'infamie qui pèse sur vous loin d'un pays dont vous êtes indigne de représenter
Un ouvrier de rouen



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Denys Auguste Affre, né à Saint-Rome-de-Tarn (Aveyron), le 27 septembre 1793, et mort à Paris, le 27 juin 1848, fut le 126e archevêque de Paris.
Entré à quatorze ans au séminaire de Saint-Sulpice (alors sous la direction de son oncle Denis Boyer), il acheva brillamment ses études et fut quelque temps professeur de philosophie au séminaire de Nantes. Ordonné prêtre le 16 mai 1818, il rejoignit les sulpiciens, puis fut successivement vicaire général des diocèses de Luçon et d'Amiens, et évêque coadjuteur de Strasbourg en 1839. Il ne remplit jamais cette dernière fonction, ayant été appelé entre-temps comme vicaire capitulaire de Paris (conjointement avec MM. Foret et Morille), à la mort de l’archevêque Hyacinthe-Louis de Quélen. Le 6 août 1840 à Notre-Dame de Paris, il fut sacré archevêque.

Dans l’exercice de cette charge, Denys Affre se signala par une attention passionnée pour l'amélioration des études ecclésiastiques et pour la liberté de l'enseignement. On lui doit la création de l'école des Carmes et de l'école de théologie de la Sorbonne (fermée sur ordre de Jules Ferry en 1885). Soucieux de l'évangélisation du prolétariat, il ouvrit de nombreuses paroisses ouvrières, comme celles de Ménilmontant, Plaisance, Petit-Montrouge, Maison-Blanche, Petit-Gentilly, Notre-Dame de la Gare, Billancourt, Gros-Caillou ou encore Sainte-Clotilde.


Pendant les insurrections de juin 1848, il crut que sa présence près des barricades pût être un moyen de ramener la paix. Il en fit part au général Louis Eugène Cavaignac, qui le mit en garde contre les dangers qu’il courrait. « Ma vie, répondit-il, a peu de valeur, je la risquerai volontiers. » Le 25 juin, les tirs ayant cessé à sa demande, il apparut sur la barricade à l'entrée du Faubourg Saint-Antoine, accompagné par M. Albert, de la Garde Nationale, habillé comme un ouvrier et arborant une branche verte en signe de paix, et par Pierre Sellier, un domestique qui lui était dévoué (des sources parlent aussi de ses deux vicaires généraux). Il fut accueilli dans la stupeur, mais à peine eut-il prononcé quelques mots qu'un coup de feu (par accident ?) partit des lignes de la Garde nationale et relança les hostilités. L'archevêque fut touché par une balle perdue (sans qu'on ne sache avec certitude, aujourd'hui encore, de quel côté celle-ci provenait). On l'amena au presbytère de Saint-Antoine, et il fut ramené le lendemain au palais épiscopal, où il mourut le 27 juin, vers 4h30 du matin. Ses dernières paroles furent une citation de l'Evangile de Jean suivie d'un appel à la paix : « Le bon pasteur donne sa vie pour ses brebis, que mon sang soit le dernier versé ». Le lendemain l'Assemblée nationale vota l'hommage suivant : « L'Assemblée nationale regarde comme un devoir de proclamer sa religieuse reconnaissance et sa profonde douleur pour le dévouement et la mort saintement héroïque de Monseigneur l'archevêque de Paris. »

N°802
Les obsèques officielles, le 7 juillet, furent un spectacle émouvant. Certaines biographies parlent de 200 000 personnes qui suivaient le cortège. Le cœur de l'archevêque fut placé dans une urne pour être gardé dans la chapelle des Carmes.

Denys Affre a écrit, en plus de ses instructions pastorales et de divers articles dans La France Chrétienne, un Traité de l'administration temporelle des paroisses (Paris, 1827), un Traité de la propriété des biens ecclésiastiques (Paris, 1837), une Introduction philosophique à l'étude du Christianisme (Paris, 5e édition 1846).



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Jean Jaurès est un homme politique français, né à Castres (Tarn) le 3 septembre 1859 et mort assassiné à Paris le 31 juillet 1914 par Raoul Villain. Orateur et parlementaire socialiste il s'est notamment illustré par son pacifisme et son opposition au déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Jean Jaurès, de son nom d'état civil Auguste Marie Joseph Jean Léon Jaurès, est né à Castres en 1859 dans une famille de la petite bourgeoisie du Tarn (dont sont issues quelques brillantes carrières comme celle de Benjamin Jaurès, amiral et ministre de la marine en 1889). Son père, Jules Jaurès, négociant, n'a pas réussi et se replie sur une petite exploitation agricole de 6 ha dans laquelle son fils passe son enfance et son adolescence jusqu'à l'âge de 17 ans. C'est une époque où il connaît, non pas la misère, mais peut-être une certaine gêne qui lui fait toucher du doigt les difficultés du peuple. Sa mère, Adélaïde Barbaza, s'occupe de l'éducation des deux enfants du couple : Jean l'aîné, et Louis qui devint amiral et député républicain-socialiste.

Brillant élève, Jean Jaurès fait ses études au lycée Louis-le-Grand. En 1878, il est reçu premier à l'École normale supérieure en philosophie, devant Henri Bergson. En 1881, il termine troisième à l'agrégation de philosophie.

Devenu professeur, Jaurès enseigne tout d'abord au lycée Lapérouse d'Albi, puis rejoint Toulouse en 1882 pour exercer comme maître de conférences à la faculté des lettres. Il donne également un cours de psychologie au lycée de jeunes filles de cette même ville.

Il se marie le 29 juin 1886 avec Louise Bois (1867-1931), fille d'un marchand de fromages en gros d'Albi, avec qui il a deux enfants :

Madeleine Jaurès, née le 19 septembre 1889, décédée en 1951, mère de Jean-Jacques Delaporte (1910-1931);
Louis Paul Jaurès, né le 27 août 1898 à Nontron (Dordogne). Engagé volontaire en 1915 à 18 ans, au 7e régiment de dragons, il passe aspirant au 10e bataillon de chasseurs à pied. Il est tué le 3 juin 1918 à Pernant (Aisne), village où l'armée allemande est arrêtée lors de la seconde bataille de la Marne, et déclaré « mort pour la France ». Une stèle, surmontée du buste de son père, est inaugurée à quelques kilomètres du lieu de sa mort, à Chaudun, le 15 novembre 1936, en présence de Léon Blum, qui prononce un discours. Il figure au Tableau d'honneur de la Grande Guerre, sous le prénom Paul.

N°318
Jean Jaurès, formé intellectuellement durant la difficile naissance de la IIIe République, entre en politique à 25 ans comme candidat républicain aux élections législatives de 1885. Il est élu et siège à l'assemblée nationale parmi les républicains « opportunistes » où il soutient le plus souvent Jules Ferry. En 1889, Jean Jaurès n'est pas réélu.

Privé de son mandat de député en 1889, Jean Jaurès reprend son enseignement à la faculté de Toulouse. Il est reçu docteur en philosophie en 1892 avec sa thèse principale De la réalité du monde sensible et sa thèse secondaire en latin, Des origines du socialisme allemand chez Luther, Kant, Fichte, et Hegel. Jean Jaurès continue également son activité politique. À partir de 1887, il collabore au journal la Dépêche du Midi de tendance radicale. Il devient conseiller municipal sur les listes radicales-socialistes, puis maire adjoint à l'instruction publique de Toulouse (1890-1893). Ses travaux intellectuels, son expérience d'élu local, sa découverte des milieux ouvriers et des militants socialistes, l'orientent vers le socialisme. Cette évolution s'achève avec la grève des mineurs de Carmaux.

En 1892, quand éclate la grande grève des mineurs de Carmaux, Jean Jaurès est à l'écart de la vie politique nationale. L'origine du conflit est le licenciement de Jean-Baptiste Calvignac, ouvrier mineur, leader syndical et socialiste qui venait d'être élu maire de Carmaux le 15 mai 1892 par la Compagnie des mines, dirigée par le baron Reille (l'homme fort de la droite tarnaise), et par son gendre le marquis de Solages (député de la circonscription). Le prétexte motivant le licenciement est les absences de Jean-Baptiste Calvignac provoquées par ses obligations d'élu municipal. Ce licenciement est considéré par les mineurs comme une remise en cause du suffrage universel et des droits réels de la classe ouvrière à s'exprimer en politique.

Les ouvriers se mettent en grève pour défendre « leur » maire. Le président Sadi Carnot envoie l'armée (1 500 soldats) au nom de la « liberté du travail ». En plein scandale de Panamá, la République semble ainsi prendre le parti du patronat monarchiste contre les grévistes.

Dans ses articles à la Dépêche, Jean Jaurès soutient, aux côtés de Georges Clemenceau, la grève. Il accuse la République d'être aux mains de députés et ministres capitalistes favorisant la finance et l'industrie aux dépens du respect des personnes. Durant cette grève, il fait l'apprentissage de la lutte des classes et du socialisme. Arrivé intellectuel bourgeois, républicain social, Jean Jaurès sort de la grève de Carmaux acquis au socialisme.

Sous la pression de la grève et de Jaurès, le gouvernement arbitre le différend marquis de Solages-Calvignac au profit de l'ouvrier Calvignac. Solages démissionne de son siège de député. Jaurès est alors désigné par les ouvriers du bassin pour les représenter à la Chambre. Il est élu le 8 janvier 1893 comme socialiste indépendant malgré les votes ruraux de la circonscription.

N°319
Désormais, Jean Jaurès représente à la chambre des députés les mineurs de Carmaux. Il milite avec ardeur contre les lois scélérates. Surtout, Jaurès se lance dans une incessante et résolue défense des ouvriers en lutte. Il défend les verriers de Carmaux, renvoyés par leur patron Rességuier. Ceci lui vaut l'ouverture d'une information judiciaire pour entrave à la liberté de travail, abandonnée fin 1895. C'est aussi à l'occasion de la découverte de fonds venant de haut lieux chez un anarchiste de retour de Carmaux[pas clair] qu'il se lance dans un discours à la Chambre, le 30 avril 1894, où il dénonce la politique répressive du gouvernement, la censure du Père Peinard, « consacré presque tout entier à injurier les députés socialistes », le deux poids deux mesures avec d'un côté à la censure des journaux et députés socialistes, de l'autre la tolérance de discours également contestataires de certains catholiques (Albert de Mun, l'article « La Bombe » dans La Croix de Morlay, les articles de La Croix ou l'article du Père Marie-Antoine publié dans L'Univers puis dans L'En-dehors et titré « Le Christ et la Dynamite », qui évoquait la propagande par le fait) et enfin l'usage des agents provocateurs :

C’est ainsi que vous êtes obligés de recruter dans le crime de quoi surveiller le crime, dans la misère de quoi surveiller la misère et dans l’anarchie de quoi surveiller l’anarchie. (Interruptions au centre. — Très bien ! très bien ! à l’extrême gauche.)
Et il arrive inévitablement que ces anarchistes de police, subventionnés par vos fonds, se transforment parfois — comme il s’en est produit de douloureux exemples que la Chambre n’a pas pu oublier — en agents provocateurs.

Et d'évoquer un certain Tournadre, actif lors des grèves de 1892, qui avait proposé aux ouvriers de Carmaux des fonds pour acheter de la dynamite et éventuellement de s'enfuir ensuite en Angleterre : or, selon Jaurès, alors que Tournadre avait répondu aux ouvriers qu'il avait des « amis capitalistes à Paris », les perquisitions menés chez Tournadre à Carmaux avaient mené à la découverte de deux lettres, l'une du baron de Rothschild, l'autre de la duchesse d'Uzès. Malgré ce discours, la Chambre vota dans une large majorité la confiance au gouvernement. Dans le sillage de la grève de Carmaux, il participe à la fondation de la Verrerie ouvrière d'Albi, premier grand exemple d'entreprise autogérée.

Dans le Languedoc viticole, il visite les « vignerons libres de Maraussan » qui créent la première cave coopérative. Aux élections de 1898, il est battu par le marquis de Solages, héritier du fondateur de la Compagnie de Carmaux.


N°1217
Au début de l'affaire Dreyfus, Jaurès est convaincu de la culpabilité du capitaine Dreyfus. Jaurès utilise même la sentence de déportation, qu'il juge clémente, pour dénoncer l'incohérence de la justice militaire dans un discours à l'assemblée. Face à la campagne de révision, Jaurès reste donc au départ en retrait. Mais, en 1898, Jean Jaurès est convaincu de l'innocence de Dreyfus par le J'accuse de Zola et par ses conversations avec la jeune promotion normalienne (en particulier Lucien Herr) et avec des militants allemanistes (socialistes révolutionnaires) qu'il estime.

Jean Jaurès s'engage alors avec passion dans la défense de Dreyfus. Pour lui, l'affaire est non seulement un problème de justice individuelle, mais surtout de respect de l'humanité elle-même. En effet, elle pose le problème du mensonge et de l'arbitraire des grandes institutions, notamment de l'armée qui entend avoir une « justice » séparée. En outre, elle est utilisée par les droites catholique et nationaliste pour renverser la République. Il s'oppose alors à certains autres socialistes, dont Jules Guesde pour qui Dreyfus est un officier bourgeois dont la défense ne serait pas prioritaire (le souvenir de la répression sanglante de la Commune de Paris, et d'autres révoltes ouvrières, est pour beaucoup dans la défiance de militants ouvriers envers la cause d'un officier).

Mais pour Jaurès, l'accablement de malheurs et d'injustices dont Dreyfus est victime font de lui un homme qui souffre des persécutions de la caste militaire, qui est le « gardien armé du Capital », et donc l'ennemi du prolétariat.

Avec l'affaire Dreyfus, Jaurès devient un homme politique à l'influence nationale.

Battu aux élections de 1898 (l'installation de la Verrerie ouvrière à Albi et son ardente défense de Dreyfus ont provoqué sa défaite), Jaurès se consacre au journalisme et devient co-directeur de La petite république un journal socialiste républicain. C'est dans les colonnes de ce journal qu'il publie Les preuves relatives à l'affaire Dreyfus. Par ses articles, il soutient le gouvernement Waldeck Rousseau de Défense républicaine, qui associe à son action, pour la première fois dans l'histoire de la République, un socialiste, Alexandre Millerand, nommé au commerce et à l'industrie. Parallèlement, il dirige une Histoire socialiste de la France contemporaine (Éditions Rouff) pour laquelle il rédige les volumes consacrés à la Révolution française (1901-1903).

En 1902, Jean Jaurès participe à la fondation du Parti socialiste français. La même année, il parvient à reconquérir le siège de député de Carmaux qu'il conserve d'ailleurs jusqu'à sa mort (réélu en 1906, 1910 et 1914). Son talent d'orateur lui permet de devenir le porte-parole du petit groupe socialiste de l'Assemblée nationale.

Jaurès et son Parti socialiste français s'engagent nettement en faveur du Bloc des gauches et du gouvernement Combes (1902-1905). Jaurès participe à la rédaction de la loi de séparation des Églises et de l'État (décembre 1905). Cependant, Jaurès et les autres socialistes sont déçus par la lenteur des réformes sociales. Le dynamisme du Bloc des gauches s'épuise. Jaurès, vice-président de la chambre en 1902, n'est pas réélu à cette fonction en 1904. Le rapprochement politique avec un gouvernement « bourgeois » allant jusqu'à la participation gouvernementale est, de plus, condamné par l'Internationale Socialiste.

Discours de Jaurès au cours d'une manifestation, sous un drapeau rouge
En 1904, Jaurès fonde le quotidien L'Humanité qu'il dirige jusqu'à sa mort. Jaurès sous-titre son journal « quotidien socialiste » et l'utilise pour accélérer l'unité socialiste. Celle-ci est réalisée sous pression de la Deuxième Internationale au Congrès du Globe (avril 1905) avec la création de la Section française de l'Internationale ouvrière (SFIO), unifiant les différentes sensibilités socialistes de France.

Jaurès partage la direction de la SFIO avec le marxiste Jules Guesde. La SFIO fait sienne le constat de la lutte des classes, et s'affirme clairement internationaliste. Pour l'unité, Jaurès a accepté l'abandon du soutien au gouvernement. Mais, il a obtenu des guesdistes l'insertion de la SFIO dans la démocratie parlementaire. Dirigeant politique important, il engage le dialogue avec les syndicalistes révolutionnaires de la CGT. En 1914, la SFIO rassemble 17% des voix et obtient 101 sièges de députés.

Jaurès lutte contre la venue de la guerre les dix dernières années de sa vie. Il est très préoccupé et inquiet face à la montée des nationalismes et par les rivalités entre les grandes puissances (surtout pendant les guerres balkaniques en 1912-1913). En 1910, il rédige une proposition de loi consacrée à l'armée nouvelle dans laquelle il préconise une organisation de la Défense nationale fondée sur la préparation militaire de l'ensemble de la Nation. Il mène une vigoureuse campagne contre la Loi des trois ans de service militaire, défendue ardemment par le député Émile Driant. La loi est votée en 1913 malgré le rassemblement du Pré-Saint-Gervais le 25 mai 1913 où Jaurès fait un discours devant 150 000 personnes.

L'année 1914 semble relancer les espoirs de paix : la guerre dans les Balkans est finie, les élections en France sont un succès pour les socialistes. Mais l'attentat de Sarajevo le 28 juin 1914 et l'ultimatum autrichien à la Serbie du 23 juillet 1914 relancent les tensions entre les grandes puissances.

Jaurès tente d'infléchir dans un sens favorable à la paix la politique gouvernementale. Il rappelle le mot d'ordre de grève générale décidé par l'Internationale ouvrière en cas de déclenchement de la guerre.

Le pacifisme de Jaurès le fait haïr des nationalistes. Le 31 juillet 1914, sortant de son travail à L'Humanité, Jaurès se rend au Café du Croissant où il est assassiné par Raoul Villain, un étudiant nationaliste.

Cet assassinat facilite le ralliement de la gauche, y compris beaucoup de socialistes qui hésitaient, à l'« Union sacrée ». La grève générale n'est pas déclarée.

Le 29 mars 1919, le meurtrier de Jaurès sera acquitté dans un contexte de fort nationalisme.

Manifestation au Pré-Saint-Gervais contre la loi des trois ans (25 mai 1913)- discours de Jean Jaurès.
Le socialisme de Jean Jaurès mêle le marxisme aux traditions révolutionnaires et républicaines françaises. Le socialisme de Jaurès est souvent qualifié d'«humaniste» avec ses références constantes à la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen et à la Révolution française dont il fut l'historien.

Jaurès retient du marxisme l'idée du danger de la concentration capitaliste, la théorie de la valeur et la nécessité de l'unité du prolétariat. Jaurès est évidemment favorable à des lois de protection sociale. Il souhaite aussi une collectivisation volontaire et partielle. Il veut la démocratisation de la propriété privée et non sa destruction et il est attentif aux mouvements coopératifs (Verrerie ouvrière d'Albi).

Socialiste, Jaurès dénonce le contraste entre l’énorme misère du prolétariat industriel et l’insensibilité sociale de la bourgeoisie. Pendant une longue époque du dix-neuvième siècle, la défense égoïste de ses privilèges a poussé la bourgeoisie à vouloir imposer le silence au prolétariat en lui interdisant le droit de grève et le droit syndical (qui ne sera reconnu qu'en 1884). Dans son livre intitulé Jean Jaurès, un combat pour L'Humanité, Pascal Melka montre en quels termes Jaurès dénonce cette situation dans sa plaidoirie au procès qui a opposé en 1894 le journaliste Gérault-Richard au Président de la République Casimir Périer :

Et vous vous étonnez de la véhémence de nos paroles, de la force de nos accusations! Mais songez donc que nous parlons au nom d’un siècle de silence! Songez donc qu’il y a cent ans il y avait dans ces ateliers et dans ces mines des hommes qui souffraient, qui mouraient sans avoir le droit d’ouvrir la bouche et de laisser passer, en guise de protestation, même leur souffle de misère : ils se taisaient. Puis un commencement de liberté républicaine est venu. Alors nous parlons pour eux, et tous leurs gémissements étouffés, et toutes les révoltes muettes qui ont crié tout bas dans leur poitrine comprimée vibrent en nous, et éclatent par nous en un cri de colère qui a trop attendu et que vous ne comprimerez pas toujours.

Jaurès conçoit, par ailleurs, le passage au socialisme dans le cadre de la République parlementaire. Attaché aux traditions républicaines françaises, il n'est cependant pas centralisateur (comme le montrent ses idées sur l'enseignement des langues régionales).


N°2172
Jaurès fréquente des amis sans distinction d’origine, de race ou de religion. Il est possible de relever un prompt dédain à l’égard des menées antisémites de socialistes : dès 1890, comme le relève Jórdi Blanc, il les dénonce comme de « faux socialistes », socialistes « de château et de sacristie », et les qualifie en termes particulièrement sévères : « charlatans de la réaction et du boulangisme », « singes malfaisants ». De même, Drumont, l’auteur à succès en 1886 de La France juive, est constamment moqué par Jaurès, qui l’appelle par antiphrase « psychologue de génie » ou « profond sociologue » et le prend manifestement et régulièrement pour un vrai imbécile. Il avait condamné le racisme et l’antisémitisme dès le 2 juin 1892, dans son article de La Dépêche de Toulouse intitulé : «La question juive».

Je n’ai aucun préjugé contre les Juifs : j’ai peut-être même des préjugés en leur faveur, car je compte parmi eux, depuis longtemps, des amis excellents qui jettent sans doute pour moi un reflet favorable sur l’ensemble d’Israël. Je n’aime pas les querelles de race, et je me tiens à l’idée de la Révolution Française, si démodée et si prudhommesque qu’elle semble aujourd’hui : c’est qu’au fond il n’y a qu’une race, l’humanité.

Par ailleurs, dans ce même article, Jaurès, qui est profondément religieux, insiste sur les racines juives du socialisme, écrivant notamment ceci :

D’ailleurs, la race juive est par certains côtés très grande : c’est le prophétisme juif qui a fondé l’idée du droit et de l’universelle solidarité; il a rêvé la fraternité de tous les hommes, la fraternité même des hommes et des bêtes, le lion couchant sur la paille fraîche à côté de l’agneau; il a affirmé le droit et prêché, au profit des spoliés, la révolution sociale, si bien que c’est surtout dans le prophétisme juif qu’on peut trouver la condamnation de la finance juive; et il n’est pas aussi étrange qu’il paraît d’abord que ce soient des socialistes d’origine juive, Lassalle et Marx, qui aient fait la critique la plus puissante et la plus âpre du capital.

Cette critique de l'antisémitisme, présente dès 1892, poussera Jaurès à devenir viscéralement dreyfusard.



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Jean Mermoz (Aubenton, Aisne le 9 décembre 1901 - Atlantique Sud - 7 décembre 1936) est un aviateur français, figure légendaire de l'Aéropostale, surnommé l’Archange.

Il est aussi un des fondateurs en 1936 du Parti social français (PSF) avec le Colonel de La Rocque.
Jean Mermoz est le fils de Jules Mermoz, maître d'hôtel, et de Gabrielle Gillet dite "Mangaby" (1880-1955, chevalier de la Légion d'Honneur en 1952). En 1930, il épouse Gilberte Chazottes, qui veuve, se remariera avec l'ingénieur René Couzinet. Gilberte Chazottes et René Couzinet se suicideront le 16 décembre 1956.

En avril 1920, il signe un engagement dans l'armée pour quatre ans ; il choisit l'aviation sur les conseils de Max Delty, un chanteur d'opérettes.

Après un passage à la 7e escadrille du 11e régiment de bombardement de Metz-Frescaty, il a l'occasion de quitter la grisaille des casernes et de partir en Syrie en 1922 : il y réalise six cent heures de vol en dix-huit mois et découvre le désert, notamment lors d'un atterrissage forcé.

Cependant, il doit revenir en France au 1er régiment de Chasse à Thionville. Son dégoût pour la chose militaire se renforce. Il est démobilisé en mars 1924.

C'est alors que Mermoz connaît l'une des périodes les plus noires de son existence. Ne trouvant pas d'emploi auprès des compagnies aériennes, il connaît la misère et doit vivre de petits emplois.

Enfin, il reçoit le 28 septembre 1924 une proposition de contrat des Lignes aériennes Latécoère dirigée par Didier Daurat.


Mermoz commence comme mécano. Mais il est rapidement affecté en qualité de pilote sur la ligne Toulouse-Barcelone, sur Breguet XIV. La ligne franchissant les Pyrénées est un défi pour les avions de l'époque.

En 1925, Mermoz assure la liaison Barcelone-Malaga.

En 1926, il prend en charge le courrier sur la liaison Casablanca-Dakar. En mai 1926, perdu au milieu du désert avec son mécano, il est capturé par les Maures, puis est libéré contre rançon. En novembre, il sauve Éloi Ville, contraint à atterrir dans le désert.

Les 10 et 11 octobre 1927, Mermoz et Négrin réussissent un vol sans escale de Toulouse à Saint-Louis du Sénégal à bord d'un Laté 26. Cependant, à la suite d'un incident à l'atterrissage, sans dommage pour l'équipage, la traversée de l'Atlantique Sud est reportée.

En 1927, Marcel Bouilloux-Lafont, président et fondateur de la Compagnie Générale Aéropostale (qui prend la suite des Lignes Aériennes Latécoère) envoie Mermoz à Rio de Janeiro afin de développer de nouvelles liaisons en Amérique du Sud.

Pour cela, il faut franchir un obstacle majeur : la Cordillère des Andes. Au cours d'une tentative de franchissement, Mermoz doit se résoudre à un atterrissage en montagne, puis parvient à redécoller acrobatiquement, en lançant son avion dans un précipice et à rebondir à trois reprises sur des crêtes en deçà, parvenant ainsi à prendre de la vitesse en piquant. Le 15 juillet 1929, il ouvre la ligne des Andes avec Henri Guillaumet.

En 1930, avec le radiotélégraphiste Léopold Gimié et le navigateur Jean Dabry, il réalise la première liaison entièrement aérienne entre la France et l'Amérique du Sud. Il établit plusieurs lignes régulières.


N°337
Les 12 et 13 mai 1930, il relie d'un trait Saint-Louis à Natal au terme d'un vol de 21 heures et 10 minutes sur un hydravion Laté 28-3 baptisé le « Comte de la Vaulx », du nom du président de la Fédération aéronautique internationale (FAI) qui venait de disparaître tragiquement dans un accident d'avion. Mermoz prouve ainsi que le courrier peut être transporté d'un continent à l'autre avec le même appareil alors que, avant cet exploit, il fallait en utiliser plusieurs.

Moins de trois ans plus tard, parti le 12 janvier 1933 de l'aérodrome de Paris-Le Bourget, Mermoz atterrit à Buenos Aires le 22 à bord du Couzinet 70 « Arc en Ciel ».

Entre 1930 et 1936, Mermoz aura effectué 24 traversées de l'Atlantique Sud.

L'avion qu'il pilote, la Croix-du-Sud, un Latécoère 300, disparaît en mer le 7 décembre 1936 avec à son bord : Alexandre Pichodou, copilote ; Henri Ézan, navigateur ; Edgar Cruvelhier, radio et Jean Lavidalie, mécanicien. À 10 h 47, son dernier message radio est "Coupons moteur arrière droit".


N°338
Déçu par le manque de volonté politique des gouvernements qui se succèdent en France, Mermoz tente de sauver la ligne postale aérienne France-Amérique du Sud menacée par l'Allemagne (et les États-Unis) en usant d'un porte-voix politique. Il rejoint alors le mouvement nationaliste chrétien "Croix de Feu" en adhérant à l'association des "Volontaires Nationaux". Les Croix-de-Feu, en effet, ne regroupent dans leurs rangs que des officiers anciens combattants décorés au front, ce à quoi Mermoz, né en 1901, ne prétend évidemment pas. Pendant cette période, il imagine et prône une aviation où la jeunesse française pourra accéder à des valeurs sociales exemptes d'intérêts politiques partisans. Il enseigne notamment les bases de l'aéronautique à des jeunes issus de milieux modestes à l'Association philotechnique de Colombes, près de Paris. Son idée sera reprise plus tard par les créateurs de l'« aviation populaire ». Après la dissolution des ligues par le Front Populaire, Mermoz deviendra vice-président du Parti social français (PSF), fondé par François de La Rocque, dernier président des Croix de Feu.

PA N°44



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Mer Jan 12, 2011 3:54 am 
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Léon Gambetta, né le 2 avril 1838 à Cahors et mort le 31 décembre 1882 à Sèvres, est un homme politique français républicain. Membre du Gouvernement de la défense nationale en 1870, chef de l'opposition dans les années suivantes, il fut l'une des personnalités politiques les plus importantes des premières années de la Troisième République et joua un rôle clé dans la pérennité du régime républicain en France après la chute du Second Empire. Il a été président de la Chambre des députés (1879-1881), puis président du Conseil et ministre des Affaires étrangères du 14 novembre 1881 au 30 janvier 1882
Léon Gambetta est issu d'une famille de commerçants aisés de Cahors : son grand-père Michel est originaire de Ligurie. Il épouse Benedita Galeano et tient une épicerie, le Bazar génois. L'épicerie est reprise et développée par son fils Jules Baptiste, qui épouse une fille de pharmacien, Marie-Magdelaine Massabie: ils sont les parents de Léon. Prénommé "Jules Baptiste" lors de son mariage avec Marie Madeleine Massabie, c'est sous le prénom de "Joseph Nicolas" qu'il déclare la naissance de "Léon Michel".

Inscrit par son père au petit séminaire de Monfaucon quelques jours avant la rentrée de 1848. Il est admis le 7 novembre comme interne en 7e. Malgré un comportement turbulent, ses maitres remarquent ses qualités lors des deux années de scolarité à Montfaucon : Conduite : dissipé. Application : médiocre. Caractère : très bon, très léger, enjoué, espiègle. Talent : remarquable, intelligence très développée.

En 1849, il est victime d’un accident et perd l'usage de son œil droit. Il sera énucléé avec succès en 1867 par le docteur Louis de Wecker. Il poursuit ses études au lycée de Cahors et obtient le baccalauréat ès lettres. Il s’inscrit ensuite à la faculté de droit de Paris, en 1857. Il obtient sa licence en 1860 et devient avocat. Il fréquente également les milieux républicains qui se réunissent dans le quartier latin au café Voltaire. Entre-temps, en 1859, il demande et obtient sa naturalisation

Léon Gambetta par Léon Bonnat
En tant que jeune avocat, il est accepté à la Conférence Molé. Il devient le collaborateur d’Adolphe Crémieux et se lie avec Clément Laurier et Jules Ferry. Il se rapproche également des députés de l’opposition : Jules Favre, Émile Ollivier, Ernest Picard, Alfred Darimon et Louis Hénon. Il participe à la campagne électorale de 1863 et approuve le discours de Thiers sur les « libertés nécessaires ». Il devient l’ami d’Eugène Spuller et d’Arthur Ranc, fréquente Allain-Targé et Challemel-Lacour.

En 1868, le procès de Baudin le fait connaître. Charles Delescluze, journaliste républicain, opposant au Second Empire est inculpé, avec d'autres personnalités, pour avoir ouvert une souscription publique dans son journal afin d’ériger un monument à la mémoire de Jean-Baptiste Baudin, député de la Deuxième République. Ce dernier était mort en s’opposant aux côtés des ouvriers au coup d'État de Napoléon III le 3 décembre 1851. Chargé de la défense de Charles Delescluze, Gambetta prononce une plaidoirie politique dans laquelle il critique le régime du Second Empire et le coup d'État du 2 décembre. Delescluze est condamné à six mois de prison et 2 000 francs d’amende, mais l’effet politique du discours fait de Gambetta un espoir du parti républicain.

À l’occasion des élections législatives de 1869, Gambetta décide de se présenter dans la première circonscription de la Seine, dont le centre est le quartier populaire de Belleville, habité par des commerçants, des artisans et des ouvriers de petites entreprises. Le programme électoral, connu sous le nom de « Programme de Belleville » est rédigé par le comité républicain de Belleville. De tonalité assez radicale, il réclame l’extension des libertés publiques, la séparation des Églises et de l’État, l’élection des fonctionnaires, la suppression des armées permanentes et des réformes économiques. Il accepte également de se présenter à Marseille, se déclarant également prêt à la suppression des armées permanentes. À la même époque, il est initié à la loge La Réforme, à laquelle appartiennent également Gustave Naquet et Maurice Rouvier. Les 23 et 24 suivant, Léon Gambetta est élu à Paris dès le premier tour devançant largement Hippolyte Carnot. A Marseille, il est en ballotage favorable devant Adolphe Thiers qui se désiste. Il l'emporte au second tour face à Lesseps, et choisit de représenter Marseille comme député. À la Chambre, il s’oppose à Émile Ollivier. Son discours critique du 5 avril 1870 contre le sénatus-consulte soumis au plébiscite trouve un large écho parmi les opposants du régime .


Au cours des journées parisiennes du 3 et 4 septembre 1870 qui font suite à la défaite de Sedan, Gambetta et Jules Favre jouent un rôle essentiel dans la déchéance de l'Empire et la proclamation de la Troisième République. Les députés de la Seine forment un gouvernement provisoire, présidé par le général Trochu. Gambetta prend le ministère de l’Intérieur. Il révoque les préfets du Second Empire et nomme à leur place des militants républicains, avocats ou journalistes. La situation militaire continue de se dégrader. Paris et la plupart des membres du gouvernement provisoire sont encerclés le 19 septembre 1870.

Au préalable, Adolphe Crémieux, ministre de la justice, l'amiral Fourichon, ministre de la marine et le député Glais-Bizoin ont été envoyés à Tours, où ils forment une Délégation chargé de relayer l'action du gouvernement en province. La Délégation manque d'autorité alors qu'il faut organiser la guerre en province et lutter contre les mouvements communalistes, notamment dans le Sud-Est. Il apparaît donc qu'une personnalité plus forte est nécessaire à Tours. Gambetta, d'abord réticent, est sollicité par ses collègues ministres et le 7 octobre, il quitte Paris en ballon, accompagné de Spuller. Il arrive à Tours le 9 où il rejoint ses trois collègues. La Délégation assure collectivement les responsabilités, mais le Gouvernement a accordé à Gambetta une voix prédominante en cas de partage des voix. Gambetta s’approprie alors la fonction de ministre de la Guerre, qu’il cumule avec le ministère de l’Intérieur. Il réorganise l'administration, s'entoure d'hommes de confiance comme Clément Laurier, Arthur Ranc, Jules Cazot, Eugène Spuller et surtout Charles de Freycinet qu'il nomme « délégué du ministre auprès de département de la Guerre » le 11 octobre. Gambetta doit également faire face à l’agitation de républicains radicaux dans certaines villes, comme Lyon, Marseille et Toulouse.

Sur le plan militaire, Gambetta essaie d'organiser les armées de secours, intervient dans la nomination des commandants en chef. Malgré l'échec de l'armée de la Loire, les difficultés de communication avec Paris et les discussions sur l'armistice, Gambetta est partisan d'une guerre à outrance. Devant l’avancée de l’armée prussienne et la perte d'Orléans, la Délégation doit quitter Tours et s’installe à Bordeaux, le 9 décembre 1870. La situation se dégrade lorsque Jules Favre signe, pour le gouvernement provisoire, un armistice de vingt-et-un jours avec Bismarck, le 29 janvier. Gambetta s'élève contre les conditions imposées par Bismark d'abandon d'une partie du territoire. Il fixe néanmoins la date des élections au 6 février, mais en fixant des conditions d'inéligibilité aux personnels de l'ancien Empire, ce que le gouvernement parisien ne peut consentir. Le 1er février, un membre du gouvernement provisoire, Jules Simon, est envoyé à Bordeaux avec les pleins pouvoirs. Relevé de ses fonctions de ministre de l'intérieur, mais conservant le poste de ministre de la guerre par délégation, Gambetta hésite sur la conduite à tenir jusqu'à l'arrivée de trois autres membres du gouvernement : Garnier-Pagès, Pelletan et Arago. Il démissionne, le 6 février 1871. Qualifié de fou furieux par Adolphe Thiers, il devra justifier de ses actions devant une commission d'enquête parlementaire.


Aux élections de l'Assemblée nationale le 8 février 1871, Gambetta est élu dans 9 départements et opte pour le Bas-Rhin. Il s'associe le 16 février à la protestation des élus de l'Alsace et la Lorraine et démissionne de son mandat du Bas-Rhin. Fatigué physiquement et moralement, il s'éloigne quelques temps de la vie politique et gagne l'Espagne le 10 mars. Il est à l'étranger pendant les évènements de la Commune.

De retour en France en juin, il est réélu comme député le 2 juillet 1871 aux élections complémentaires dans la Seine (pour laquelle il opte), le Var et les Bouches-du-Rhône. Leader de l'Union républicaine, Gambetta contribue, par ses voyages en province et ses discours, à faire accepter la République. Le 7 novembre, il fonde avec quelques amis son journal La République française. Il prône la dissolution d'une Assemblée à coloration monarchique élue pour mettre un terme à la guerre et milite pour l'élection d'une véritable Assemblée constituante. Il soutient ainsi la candidature radicale de Barodet pour le département de la Seine le 27 avril 1873. Légaliste malgré tout et inquiet des tentatives de Restauration monarchique, il prend ses distances avec la gauche radicale et se rapproche du Centre gauche de Thiers après que ce dernier ait été mis en minorité par la droite de l'Assemblée. Il fait accepter par les groupes de la gauche républicaine le compromis des Lois constitutionnelles.

L'élection pour la nouvelle Assemblée législative à lieu les 20 février et 5 mars 1876. Gambetta participe largement au net succès des républicains par ses nombreux déplacements et discours, et lui-même est élu dès le premier tour à Paris (XXe arrondissement pour lequel il opte), Lille, Marseille et Bordeaux.


Au lendemain des élections, Gambetta devient le principal leader de l’opposition et accède à la présidence de l'importante commission du budget. Une première crise éclate en décembre 1876 entre la majorité de l'Assemblée et le Président de la République Mac Mahon à propos de la loi d'amnistie sur les évènements de la Commune, entraînant la démission du cabinet Dufaure et la désignation de Jules Simon comme président du Conseil. Simon qui vient du Centre gauche obtient la majorité à l'Assemblée.

La crise rebondit en mai 1877 à l'initiative des évêques catholiques qui exhortent les pouvoirs publics à intervenir en faveur du Pape qui se considère prisonnier du royaume d'Italie. Estimant que Jules Simon manque de fermeté dans cette affaire, Gambetta intervient le 4 mai à la Chambre contre les doctrines ultramontaines et termine son discours en reprenant la célèbre formule due à Alphonse Peyrat « Le cléricalisme? Voilà l'ennemi ». Le 16 mai, Jules Simon remet sa démission au Président de la République qui lui a demandé. Ce dernier demande au duc de Broglie de former le nouveau gouvernement et proroge le Parlement pour une période d'un mois.

Article principal : Crise du 16 mai 1877.La dissolution de la Chambre est décidé par Mac-Mahon après avis favorable du Sénat. La campagne est féroce, le gouvernement déplaçant de nombreux préfets et fonctionnaires. Le 15 août, Gambetta dans le discours de Lille prononce la phrase célèbre « Quand la France aura fait entendre sa voix souveraine, croyez-le bien Messieurs, il faudra se soumettre ou se démettre ». Gambetta envisage la démission de Mac-Mahon et de faire appel à Thiers pour lui succéder. Mais Adolphe Thiers meurt le 3 septembre, et c'est le nom de Jules Grévy qui est s'y substitue. Les élections législatives du 21 et 28 octobre confirment la majorité des trois parties de l'Union républicaine (du Centre gauche aux Radicaux).

Mac Mahon va se soumettre, au moins quelques temps, mais finit par démissionner en janvier 1879. Jules Grévy lui succède avec le soutien de tous les républicains, et Gambetta remplace ce dernier à la présidence de la Chambre des députés. Gambetta siège avec ses amis de l’Union républicaine dans des commissions parlementaires importantes. Ses deux journaux, La République française et La Petite République française, diffusent les idées républicaines modérées. Il met en place ou fédère un réseau d’associations, de comités et de cercles.

Sa popularité provoque l’inquiétude de certains de ses alliés. Les ferrystes, les libéraux républicains et Jules Grévy s’inquiètent de ses tendances au pouvoir personnel. Les radicaux (Clemenceau) le trouvent trop modéré. A la présidence de la Chambre, il s’aliène une partie de la gauche sans arriver à rassurer la droite. Grévy qui ne l'aime pas, évite de faire appel à lui comme chef de gouvernement préférant faire appel successivement à Waddington, Freycinet, puis Jules Ferry.

La campagne pour les élections législatives d'août-septembre 1881 oppose essentiellement les radicaux aux républicains modérés. Le scrutin est remporté par l'Union républicaine de Gambetta (204 sièges), devant la Gauche républicaine de Jules Ferry, l'extrème-gauche radicale de Clemenceau (46 sièges) et le Centre gauche (39 sièges). Les conservateurs, monarchistes et bonapartiste n'en conservent plus que 90. Jules Ferry et les responsables de la Gauche républicaine décident de s’entendre avec lui. Gambetta doit entraîner à sa suite les hommes de l’Union républicaine et les détacher de l’extrême gauche.

Après la chute du cabinet Ferry sur l'Affaire tunisienne, Grévy n'a plus que la ressource à appeler Gambetta aux affaires.

Gambetta est nommé président du Conseil le 14 novembre 1881. À l’origine, il souhaitait mettre en place un cabinet d’union républicaine, qui aurait rassemblé tous les grands chefs du mouvement, sauf les radicaux. En raison du refus de Léon Say, Freycinet et Ferry, il compose un cabinet Union républicaine, constitué de membres jeunes et relativement peu connus. Gambetta prend aussi le portefeuille des Affaires étrangères. Les autres ministres sont Cazot (Justice), Waldeck-Rousseau (Intérieur), Allain-Targé (Finances), Paul Bert (Instruction publique), Raynal (Travaux publics), Campenon (Guerre), Gougeard (Marine). L’Agriculture (Devès) est séparée du Commerce (Maurice Rouvier). Le secrétariat des Beaux-arts devient un ministère à part entière ; il est confié à Antonin Proust. Adolphe Cochery est nommé aux Postes et Télégraphes. Le gouvernement compte enfin neuf sous-secrétaires d’État, dont Eugène Spuller (Affaires étrangères) et Félix Faure (Commerce et Colonies).

Le nouveau cabinet marque plusieurs innovations significatives. L’Agriculture devient un ministère à part entière. Les Colonies sont détachées de la Marine et rattachées au Commerce.

La constitution d’un ministère des Arts est une nouveauté importante, destinée à répandre le goût de la culture et des arts dans les classes populaires. Elle marque la naissance d’une politique culturelle française ambitieuse et démocratique.

Le gouvernement a plusieurs projets de réformes : réorganisation judiciaire, réduction du service militaire, loi sur les associations, création d’institutions de prévoyance et d’assistance, réforme des sociétés financières, développement de l’éducation nationale, réforme des rapports entre l’État et les Églises.

L’attitude autoritaire de Gambetta vis-à-vis de la Chambre blesse les parlementaires. La circulaire Waldeck-Rousseau aux préfets et la nomination de personnalités ralliées récemment à la République à des postes importants sont particulièrement critiquées. La circulaire Waldeck-Rousseau visait à affranchir l’administration de la pression des députés. Considérée comme jacobine, elle est critiquée par les républicains libéraux.

Le 14 janvier 1882, Gambetta dépose un projet de réforme constitutionnelle, qui propose de changer le mode de scrutin et de l’inscrire dans la Constitution. Il prévoit aussi d’élargir la base électorale du Sénat et de limiter ses pouvoirs financiers. Le projet est repoussé, certains républicains ayant voté avec les conservateurs. Le gouvernement tombe le 30 janvier 1882. L’échec de son gouvernement montre le refus, par la Chambre, d’un exécutif fort.

Léon Gambetta meurt quelques mois plus tard, le 31 décembre 1882, d'une blessure qu'il s'était faite en nettoyant son pistolet le 27 novembre 1882. La blessure au bras et à la main avait pourtant été jugée sans gravité par le docteur Lannelongue, ami personnel de Gambetta, appelé immédiatement sur les lieux. Il est inhumé au cimetière du château, à Nice, où sa famille s’était installée.

Le 11 novembre 1920, son cœur est transféré au Panthéon. Il repose dans une urne placée dans l'escalier qui descend à la crypte.


N°378



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PostPublié: Mer Jan 12, 2011 4:10 am 
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A la gloire de l'infanterie

N°386 - N°387



A la gloire du Service de la Santé Militaire

N°395



Aux français rapatriés d'Espagne

N°401



Victoire de 1918

N°403



Aux victimes civiles de la grande guerre (Lille)

N°420



A la gloire du génie militaire

N°423



En 1939 la marine française est la quatrième au monde. Le cuirassé Clémenceau, lancé à Brest en 1939, ne sera jamais achevé à cause de l'invasion allemande. La flotte française, basée à Mers-el-Kebir dans le golfe d'Oran, est condamnée par l'armistice à regagner ses port d'attache en France. Sommé par l'amirauté britannique de se rendre ou de désarmer pour éviter que ses navires tombent aux mains des Allemands, l'amiral français refuse. Le 3 juillet 1940 la flotte anglaise ouvre alors le feu et coule la flotte française en tuant 1300 marins ; cet incident soulèvera une vague d'émotion en France, mais le reste de la flotte restée à Alexandrie acceptera de négocier sa reddition à l'Angleterre le 7 juillet.

N°425



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Jeu Jan 13, 2011 3:29 am 
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La bataille de Verdun fut une bataille de la Première Guerre mondiale qui eut lieu du 21 février au 19 décembre 1916 près de Verdun en France, opposant les armées française et allemande. Conçue par von Falkenhayn comme une bataille d'attrition pour « saigner à blanc l'armée française » sous un déluge d'obus dans un rapport de pertes de un pour deux, elle se révélera en fait presque aussi coûteuse pour l'attaquant : elle fit plus de 300 000 morts (163 000 soldats français et 143 000 allemands) et se termina par un retour à la situation antérieure. Parallèlement, de juillet à novembre, l'armée britannique sera engagée dans la bataille de la Somme, tout aussi sanglante pour des résultats également mineurs.

Alors que, côté allemand, ce sont pour l'essentiel les mêmes corps d'armée qui livreront toute la bataille, l'armée française fera passer à Verdun, par rotation, 70 % de ses Poilus, ce qui contribua à l'importance symbolique de cette bataille et à la renommée du général Pétain qui commanda la première partie de la bataille. C'est au général Robert Georges Nivelle que revint le mérite de l'enrayement définitif de l'offensive allemande (juin - juillet 1916), puis de la reconquête du terrain perdu entre octobre et novembre 1916 avec la récupération du fort de Douaumont, aidé en cela par son subordonné Charles Mangin.

Rétrospectivement, Verdun apparaît comme le lieu d’une des batailles les plus inhumaines auxquelles l’homme s'est livré : l'artillerie y cause 80 % des pertes, le rôle des hommes y consiste surtout à survivre -- et mourir -- dans les pires conditions sur un terrain transformé en enfer, tout cela pour un résultat militaire nul.

Verdun sera, comme la Somme, une terrible leçon que certains théoriciens militaires allemands sauront comprendre. L'immobilité du front, malgré les moyens engagés, est due à l'absence de moteur : en 1940, soumise au feu motorisé des panzers, Verdun tombera en 24 heures.


N°445
Pour tous rangs français. La guerre sera non seulement longue mais aussi meurtrière.

En cette fin d’année 1915, les effets de la guerre deviennent difficilement supportables pour l’ensemble des belligérants. L’ensemble des couches de la société est touché. Il devient urgent d’emporter la décision. Cela fait un an et demi que la guerre a commencé.

Pour le commandement français, dirigé par le général Joffre, la guerre de mouvement reste d’actualité. Le chef des armées prête toute son attention à la préparation d’une offensive importante sur la Somme. Il faut percer, reprendre la guerre de mouvements et en finir.

Pour le commandement allemand, en la personne du général von Falkenhayn, chef de l’état major impérial, ce n’est pas tout à fait la même façon d’aborder le problème. Effectivement, il faut en finir avec ce conflit, car pour lui, l'Angleterre cherche à asphyxier les empires centraux dans une guerre d'usure. Mais pour cela il faut rendre la guerre coûteuse aux Anglais par une nouvelle méthode, la guerre sous-marine, et surtout il faut détruire les forces françaises : « les forces de la France seront saignées à mort… que nous atteignions notre objectif ou non ». Le caractère extrémiste de ces propos laisse augurer de la sauvagerie dans les combats à venir. Le but est de décourager la France qui devrait ainsi demander grâce.

Le site de Verdun est finalement choisi pour de multiples raisons:

Tout d'abord, c’est une position stratégique importante car elle se trouve à proximité immédiate des usines d’obus de Briey-Thionville et du complexe ferroviaire de Metz ;
Aussi, c’est un symbole populaire qui ne peut être abandonné à l’ennemi puisqu'il est le lieu du partage de Verdun entre les petits-fils de Charlemagne en 843 mettant en place l'apparition de la Francie occidentale, selon le traité de Verdun. Du fait de cet héritage historique, on suppose que les troupes françaises préfèreront mourir sur place plutôt que de reculer ;
Enfin, il est clair aussi que les Allemands mettent en œuvre leur plan d'attaque plus rapidement que les Français. Sinon, la confrontation aurait très certainement eu lieu sur la Somme.

Carte du front
Situation le 21 février 1916

C’est un saillant des lignes françaises, cerné de tous les côtés, la Meuse compliquant la défense du secteur. Par surcroît, les voies de chemin de fer qui en temps de paix alimentent Verdun sont toutes interrompues ou sous le feu de l'artillerie allemande. Dans le saillant, se trouvent plusieurs forts dont ceux de Douaumont et de Vaux. Mais depuis la destruction des fortifications de Liège, Namur et Maubeuge par les obusiers allemands, le commandement français ne croit plus aux places fortes. Les canons des forts de Verdun sont retirés par décret du 5 août 1915, diminuant ainsi très fortement leur capacité opérationnelle. Joffre a besoin de ces canons pour l’offensive qu’il projette. De même, les garnisons occupant les forts sont réduites bien souvent à quelques dizaines de combattants, voire moins.

Le système de défense est lui aussi parfois ramené à une tranchée au lieu de trois. Les barbelés sont en mauvais état. Les effectifs sont réduits et moins organisés. Tout cela laisse penser qu'une attaque allemande chercherait à gagner du terrain.

Le calme relatif dont a bénéficié le secteur au cours des derniers mois de 1915 pourrait expliquer le peu d’intérêt porté par le commandement français pour cette section du front.

Pour ravitailler le secteur, il ne reste plus qu’un chemin de fer à voie étroite (le Chemin de fer meusien) reliant Bar-le-Duc à Verdun, la prise de Saint-Mihiel par les Allemands en 1914 coupant définitivement la ligne de chemin de fer à voie normale reliant Verdun à Nancy par Saint-Mihiel. Véritable tortillard, le Chemin de fer meusien est impropre au transport de matériel lourd. Parallèlement au Chemin de fer meusien se trouve une route départementale que Maurice Barrès appela « la voie sacrée ». Ce manque de voies de communication avec l’arrière rend encore plus fragile cette partie du front.

N°1053
Le général allemand Falkenhayn choisit donc Verdun pour sa vulnérabilité et aussi du fait qu’il n’aura pas à déplacer beaucoup de troupes. Comptant sur la supériorité allemande en artillerie lourde, il va employer la méthode du Trommelfeuer : une préparation d’artillerie en « roulement de tambour » qui devrait permettre de niveler le terrain à conquérir.

Les Allemands amassent face à Verdun quelque 1 225 pièces d’artillerie de tous calibres dont 542 obusiers lourds. En moyenne, on peut compter un mortier rapide de 210 mm tous les 150 m. Ils déploient 13 obusiers Krupp de 420 mm, 17 obusiers Skoda de 305 mm, 2 pièces de marine de 380 mm et les munitions en conséquence, environ 2 500 000 obus. Ils massent 72 bataillons d’infanterie dans des abris enterrés (stollen).

Sur les vingt divisions affectées à l'opération, dix sont prévues pour la bataille proprement dite, les dix autres étant réservées pour une éventuelle bataille décisive sur un autre secteur dégarni en conséquence.

Tous ces préparatifs ne peuvent échapper à l’attention des défenseurs de Verdun qui ne manquent pas de rapporter le renseignement aux plus hautes instances militaires.

Ainsi le lieutenant-colonel Driant, commandant des 56e et 59e bataillons de chasseurs, profite de sa qualité de parlementaire, membre de la commission de la défense nationale, pour attirer l’attention du commandement sur le secteur.

Joffre envoie un détachement du génie, mais il est bien tard. Le général Herr, chef de la région fortifiée de Verdun, dit lui-même « chaque fois que je demande des renforts d’artillerie, le GQG répond en me retirant deux batteries ! »

Depuis la mi-janvier, les préparatifs allemands sont confirmés par le 2e bureau des services de renseignements français, par la reconnaissance aérienne qui prend des photographies inquiétantes et par des déserteurs Alsaciens et Lorrains. Joffre reste sourd à ces renseignements.


Carte de Verdun et de ses environs
Le lundi 21 février 1916 vers 7 heures, un obus de 380 mm explose dans la cour du palais épiscopal de Verdun. C’est le début d’une bataille inhumaine — opération baptisée Gericht (tribunal) par les Allemands — qui dure dix mois et fait plus de 300 000 morts et 500 000 blessés.

Un déluge de fer et de feu s’abat sur un front de quelques kilomètres (le bombardement est perçu jusque dans les Vosges, à 150 km). Deux millions d’obus — un obus lourd toutes les trois secondes — tombent sur les positions françaises en deux jours.

À 16 heures, le même jour, 60 000 soldats allemands passent à l’attaque sur un front de six kilomètres au bois des Caures, croyant s'attaquer à des troupes à l'agonie, totalement désorganisées. L’infanterie allemande effectue une progression limitée, aménage immédiatement le terrain afin de mettre l’artillerie de campagne en batterie. La portée ainsi augmentée, les canons allemands menacent directement les liaisons françaises entre l’arrière et le front.

Les forces françaises sont écrasées par cette pluie d’acier. Le lieutenant-colonel Driant trouve la mort le 22 février dans le bois des Caures. Avec lui, 1 120 hommes tombent. Il n’y aura que 110 rescapés parmi les 56e et 59e bataillon de chasseurs à pied. Sur le reste du secteur, les défenses sont broyées, disloquées, écrasées. En quelques heures, les massifs forestiers disparaissent, remplacés par un décor lunaire. Les massifs de Haumont, de Herbebois et des Caures sont déchiquetés, hachés, nivelés. Derrière le feu roulant, le 7e corps rhénan, le 18e hessois et le 3e brandebourgeois avancent lentement.


Assaut français sous le feu de l'artillerie
Le fort de Douaumont, qui n’est défendu que par une soixantaine de territoriaux, est enlevé dans la soirée du 25 février 1916 par le 24e régiment brandebourgeois. Ce succès fut immense pour la propagande allemande et une consternation pour les Français. Par la suite, 19 officiers et 79 sous-officiers et hommes de troupes de cinq compagnies différentes occupent Douaumont qui devient le point central de la défense allemande sur la rive droite de la Meuse. Par cette prise, les Allemands ne se retrouvent plus qu'à 5 km de la ville de Verdun, se rapprochant inexorablement.

Malgré tout, la progression allemande est très fortement ralentie. En effet, la préparation d’artillerie présente des inconvénients pour l’attaquant. Le sol, labouré, devient contraignant, instable, dangereux. Bien souvent, la progression des troupes doit se faire en colonne, en évitant les obstacles.

Contre toute attente, les Allemands trouvent une opposition à leur progression. Chose incroyable, dans des positions françaises disparues, des survivants surgissent. Des poignées d’hommes, souvent sans officiers, s’arment et ripostent, à l’endroit où ils se trouvent. Une mitrailleuse suffit à bloquer une colonne ou la tête d’un régiment. Les combattants français, dans un piteux état, résistent avec acharnement et parviennent à ralentir ou à bloquer l’avance des troupes allemandes.

Un semblant de front est reconstitué. Les 270 pièces d’artillerie françaises tentent de rendre coup pour coup. Deux divisions françaises sont envoyées rapidement en renfort, le 24 février 1916, sur ce qui reste du front. Avec les survivants du bombardement, elles arrêtent la progression des troupes allemandes. Joffre fait appeler en urgence le général de Castelnau à qui il donne les pleins pouvoirs afin d'éviter la rupture des lignes françaises et une éventuelle retraite des troupes en catastrophe. Le général donne l’ordre le 24 février de résister sur le rive droite de la Meuse, du côté du fort de Douaumont, au nord de Verdun. La progression des troupes allemandes est ainsi stoppée grâce aux renforts demandés par Castelnau jusqu'au lendemain, jour de la prise du fort de Douaumont.

C’est la fin de la première phase de la bataille de Verdun. Manifestement, les objectifs de Falkenhayn ne sont pas atteints. Un front trop limité, un terrain impraticable et la hargne du soldat français semblent avoir eu raison du plan de l’Allemand.


N°1484
Le 25 février 1916, Joffre décide de l'envoi à Verdun de la IIe Armée, qui avait été placée en réserve stratégique, et dont le général Pétain était le commandant depuis le 21 juin 1915. Il lui confie le commandement en chef du secteur de Verdun.

C'est dans l'hôtel où il se trouve avec sa maîtresse que Pétain est averti de son affectation par son ordonnance, qu’il rejoint aussitôt.

Philippe Pétain est un fantassin de formation qui a le respect du feu. Ne répète-t-il pas sans cesse « le feu tue » ? Pour lui la progression de l'infanterie doit s'effectuer avec l’appui de l’artillerie. L’année précédente, la justesse de sa tactique a été démontrée. Il est économe des efforts de ses hommes. Il veille à adoucir au maximum la dureté des épreuves pour ses troupes.

Dans un premier temps, le général Pétain réorganise la défense. Elle s’articule sur les deux rives de la Meuse. Une artillerie renforcée dans la mesure des disponibilités couvre les unités en ligne. Les forts sont réarmés. Pour ménager ses troupes, il impose « le tourniquet ». Les troupes se relaient pour la défense de Verdun. En juillet, 70 des 95 divisions françaises ont participé à la bataille.

Dans un second temps, il réorganise la logistique. La seule voie de ravitaillement possible consiste en une voie ferrée sinueuse doublée d’une route départementale. La route ne fait que sept mètres de large et se transforme en bourbier dès les premières pluies. Sur ces 56 km de piste, il fait circuler une succession ininterrompue de camions roulant jour et nuit.

Cette artère vitale pour le front de Verdun est appelée « La Voie Sacrée » par Maurice Barrès. Il y circule plus de 3 000 camions, un toutes les quinze secondes. 90 000 hommes et 50 000 tonnes de munitions sont transportés chaque semaine.

Des carrières sont ouvertes dans le calcaire avoisinant. Des territoriaux et des civils empierrent en permanence la route. Des milliers de tonnes de pierres sont jetées sous les roues des camions qui montent et descendent du front. Les deux files font office de rouleau compresseur et dament les pierres.

Un règlement draconien régit l’utilisation de cette route. Il est interdit de stationner. Le roulage se fait pare-choc contre pare-choc, de jour comme de nuit. Le flot ne doit s’interrompre sous aucun prétexte. Tout véhicule en panne est poussé au fossé.

Enfin, il réorganise l’artillerie. L’artillerie lourde restante est récupérée. Un groupement autonome est créé et directement placé sous ses ordres. Cela permet de concentrer les feux sur les points les plus menacés. Ces changements apportés à cette partie du front font remonter le moral de la troupe qui sent en Pétain un véritable chef qui les soutient dans l’effort et la souffrance.

Pour la première fois depuis le début de la guerre, l'aviation intervient de manière véritablement organisée avec la création de la première grande unité de chasse, chargée de dégager le ciel des engins ennemis, et de renseigner le commandement sur les positions et les mouvements de l'adversaire : « Je suis aveugle, dégagez le ciel et éclairez-moi », leur dira-t-il. Les Allemands sont arrêtés à quatre kilomètres de leurs positions de départ, avance très faible eu égard aux moyens qu'ils ont engagés.


Le Kronprinz supplie Falkenhayn d’attaquer la rive gauche pour faire taire les canons français. Les Allemands attaquent autour du Mort-Homme, du côté de la rive gauche, du bois des Bourrus, du bois de Cumière et du bois des Corbeaux. Puis ils attaquent sur la rive droite autour du fort de Vaux, de la Côte du Poivre et d’Avocourt. Ce sont à chaque fois des boucheries pour les deux camps. En ces lieux, ces hommes ont fait preuve tout à la fois de courage, de désespoir, de sacrifice et d’abnégation.

Sur ces positions, l’armée française est impitoyablement usée et saignée à blanc. Nombreuses sont les unités qui doivent être entièrement reconstituées à plusieurs reprises ou qui disparaissent.

Le 6 mars 1916, les Allemands pilonnent et attaquent le Mort-homme sur la rive gauche. Mais le feu français les arrête. Cette « bataille dans la bataille » va durer jusqu’au 15 mars. Au cours de ces 10 jours, le secteur est transformé en désert. Les combattants des deux bords y connaissent toutes les souffrances.

Simultanément, le 7 mars 1916, les Allemands lancent une offensive sur la rive droite, à partir de Douaumont. Cette partie du front fut le secteur le plus durement touché de la bataille. Le fort de Souville (aujourd'hui totalement en ruine), l'ouvrage de Thiaumont (totalement rayé du paysage), l'ouvrage de Froideterre (qui a bien résisté, bien que les différents organes du fort ne soient pas reliés par des souterrains) permirent à l'armée française de s'accrocher sur la dernière position haute dominant la ville de Verdun. Le village de Fleury-devant-Douaumont fut le théâtre de combats particulièrement intenses, il fut pris et repris seize fois. Mais les Allemands n'iront pas plus loin. Ce village, qui fait aujourd'hui partie des huit villages fantômes de France (qui ont un maire, mais n'ont plus d'habitants), a représenté l'avance extrême de l'armée allemande devant Verdun.

Le saillant de Verdun se transforme en une innommable boucherie où la sauvagerie l’emporte sur toute sorte de compassion.

Le fer, le feu et la boue forment la triade infernale composant la vie du « poilu », mais aussi celle du « feldgrau » allemand.

Pétain réclame des renforts à Joffre. Mais ce dernier privilégie sa future offensive sur la Somme. Cela fait dire à Pétain « Le GQG me donne plus de mal que les Boches ».

La 11e division bavaroise investit, le 20 mars, la cote 304 qui couvrait de son feu le Mort-Homme. Malgré ces succès, l’offensive générale allemande sur les deux rives de la Meuse est arrêtée par les Français. « Les assauts furieux des armées du Kronprinz ont partout été brisés. Courage… on les aura! » dira Pétain.

Au début de la bataille les effectifs français étaient de 150 000 hommes. En avril, ils s'élèvent à 525 000 hommes. Cette concentration humaine sur une si faible surface pourrait expliquer dans une certaine mesure le bain de sang que constitue Verdun. Cependant, les Allemands étant arrêtés, Joffre veut quelqu’un de plus offensif. Il nomme Pétain chef du Groupe d’Armées Centre et Nivelle à Verdun.

Ce dernier charge le général Mangin de reprendre le fort de Douaumont. La bataille s’engage par six jours de pilonnage du fort par les Français. L’infanterie prend pied sur le fort le 22 mai, mais en est chassée le 24.

Durant ce temps, 10 000 Français tombent pour garder la cote 304 où les Allemands sont accrochés sur les pentes.


Le Mort-Homme et la côte 304 en mai 1916
L’artillerie, pièce maîtresse de ce champ de bataille, est toujours en faveur du côté allemand avec 2 200 pièces à ce moment-là pour 1 800 pièces côté français. On dirait que Verdun agit comme catalyseur. Les belligérants ne semblent plus pouvoir renoncer et sont condamnés à investir de plus en plus de forces sur ce champ de bataille qui a déjà tant coûté.

Falkenhayn reprend l’offensive sur la rive droite de la Meuse. Sur un front de six kilomètres, les Allemands sont à quatre contre un. Ils mettent les moyens pour emporter la décision qui tarde depuis si longtemps. À trois kilomètres au sud-est de Douaumont se trouve le fort de Vaux. Il est défendu par une garnison de 600 hommes. L’eau, les vivres et l’artillerie sont en quantité insuffisantes. Après une intense préparation d’artillerie, le 1er juin, l’infanterie allemande se lance à l’attaque du fort. Le 2 juin, ils pénètrent dans l’enceinte. Toutefois, il faut encore « nettoyer » la place. Les combats se livrent couloir par couloir. Il faut gazer la garnison pour la réduire. Une expédition de secours est anéantie le 6 juin. Finalement, le commandant Raynal, chef de la place, capitule car les réserves d'eau a l'intérieur du fort sont tombées à zéro. Les honneurs sont rendus par l’ennemi aux défenseurs de la place, tous les soldats allemands ainsi que les officiers se sont mis en rangs et ont salués les soldats français, sortant du fort au-delà de l'épuisement.

Les Allemands sont tout près de Verdun dont ils peuvent apercevoir les spires de la cathédrale. Falkenhayn croit la victoire à sa portée. Le 18 juin 1916 il fait bombarder le secteur avec des obus au phosgène. Mais, les 70 000 Allemands doivent attendre, l’arme à la bretelle, que le gaz se dissipe pour attaquer. Ce temps précieux est mis à profit par les forces françaises pour renforcer la position. Lorsque l’assaut recommence le 23 juin il réussit à occuper la crête de Fleury. Puis les Allemands repartent à l'assaut le 11 juillet après une préparation d'artillerie de trois jours visant le Fort de Souville. Ce dernier est écrasé par les obus de très gros calibre car il est le dernier arrêt avant la descente sur la ville de Verdun. Néanmoins l'artillerie de 75 lointaine ainsi que des mitrailleurs sortis des niveaux inférieurs du Fort de Souville portent un coup d'arrêt définitif aux vagues d'assaut allemandes. Une cinquantaine de fantassins Allemands parviennent quand même au sommet du fort mais ils sont faits prisonniers ou regagnent leurs lignes : le Fort de Souville était définitivement dégagé le 12 juillet dans l'après-midi. Souville marque donc l'échec définitif de la dernière offensive allemande sur Verdun en 1916.


N°1883
Le 1er juillet au matin, les Alliés ont attaqué sur la Somme (Bataille de la Somme). Les Russes avancent sur le front oriental. Les Italiens font reculer les Autrichiens. Des troupes et de l’artillerie ont été prélevées sur le front de Verdun. Ces conditions compliquent la situation du commandement allemand pour continuer les opérations à Verdun.

Le 11 juillet, Falkenhayn lance l’offensive de la dernière chance. Elle est bloquée par le fort de Souville, à trois kilomètres de la ville de Verdun. À ce moment, les Allemands perdent l’initiative.

Du 21 au 24 octobre les Français pilonnent les lignes ennemies. Écrasés et gazés par des obus de 400 mm, les Allemands évacuent Douaumont le 23 octobre. Les batteries ennemies repérées sont détruites par l’artillerie française.

Puis, le 24 octobre, trois divisions françaises passent à l’attaque sur un front de sept kilomètres. Douaumont est repris et 6 000 Allemands sont capturés.

Le 2 novembre, le fort de Vaux est évacué par les Allemands. À la mi-décembre, les troupes allemandes sont refoulées sur leurs positions de départ.

Les pertes ont été considérables, pour un gain en territoires conquis nul. Après 10 mois d’atroces souffrances pour les deux camps, la bataille aura coûté 378 000 hommes (62 000 tués, plus de 101 000 disparus, et plus de 215 000 blessés, souvent invalides) aux Français, 337 000 aux Allemands, 22 millions d’obus (une estimation parmi d'autres, aucun chiffre officiel n'existe), dont un quart au moins n'ont pas explosé



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Jeu Jan 13, 2011 3:40 am 
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L'ossuaire de Douaumont est une nécropole nationale située sur le territoire de la commune française de Douaumont, en Lorraine.

Le monument fut créé après la bataille de Verdun. Il abrite un cloître long de près de 137 mètres avec des tombeaux pour environ 130 000 soldats inconnus, Allemands et Français, indéfectiblement entremêlés. En face de l'ossuaire se trouve un immense cimetière composé de près de 15 000 tombes de soldats français.

Monument à la mémoire des soldats musulmans
La bataille de Verdun, 21 février 1916 - décembre 1916, a constitué 300 jours et 300 nuits de combats acharnés et effroyables, où environ 300 000 soldats français et allemands ont été portés disparus.

Ossuaire provisoire de 1920 à 1927 : c'est en parcourant les lieux, aux premiers jours de l'Armistice de 1918, que Monseigneur Ginisty, évêque de Verdun, accompagné du général Valantin, gouverneur de Verdun, a l'idée de donner aux restes des soldats tombés lors de la bataille une sépulture décente où les familles pourraient venir se recueillir et prier leurs disparus.
22 août 1920 : la première pierre est posée par le maréchal Pétain, président d'honneur du Comité de l'ossuaire.
17 septembre 1927 : transfert solennel de l'ossuaire provisoire à l'ossuaire définitif des 52 cercueils représentant les secteurs de la bataille de Verdun.
7 août 1932 : inauguration officielle par le président de la République Albert Lebrun.
22 septembre 1984 : François Mitterrand et Helmut Kohl y rendent ensemble hommage aux combattants tombés pendant la Première Guerre mondiale.
11 novembre 2008 : pour la première fois, le président de la République française, Nicolas Sarkozy, préside la cérémonie de l'armistice du 11 novembre 1918 depuis l'ossuaire de Douaumont.
En contrebas de l'ossuaire, le « Cimetière national », qui s'étend sur 144 380 m², contient 15 000 tombes de soldats français identifiés, dont 592 tombes de soldats musulmans, orientées vers la Mecque. Le général Anselin, tué le 24 octobre 1916, occupe au centre l'emplacement souhaité par le maréchal Pétain.

Le président Jacques Chirac y a inauguré un monument à la mémoire des soldats musulmans en juin 2006, celui-ci se trouve à l'est du cimetière. Un mémorial consacré aux soldats de confession juive avait été édifié en 1938 à l'ouest du cimetière.

N°3881



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 Sujet du message: Re: PERSONNAGES ET FAITS HISTORIQUES DE FRANCE (philatélie)
PostPublié: Jeu Jan 13, 2011 3:55 am 
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Joseph Jacques Césaire Joffre, né le 12 janvier 1852 à Rivesaltes dans les Pyrénées-Orientales et mort le 3 janvier 1931 à Paris, était un officier général français pendant la Première Guerre mondiale, artisan de la victoire alliée lors de la bataille de la Marne et de la stabilisation du front nord au début de la guerre. Il a été nommé maréchal de France en 1916.

C'est aussi un des responsables militaires les plus controversés du XXe siècle, notamment en raison de l'emploi de la stratégie militaire de l'« offensive à outrance », extrêmement coûteuse en vies humaines pour des résultats relativement médiocres sur le terrain, notamment lors de la bataille des frontières et de la bataille de la Marne. En 1916, il est alors remplacé par le général Nivelle. En 1918, il est élu à l'Académie française.


Joseph Joffre naît à Rivesaltes à 8 heures du matin. La famille est aisée, nombreuse et roussillonnaise : le père, Gilles Joffre (1823-1899) est tonnelier et sa mère Catherine Plas (1822-1899) mère au foyer. Élève brillant, il fait d'abord ses études secondaires au lycée de Perpignan (lycée François-Arago), puis au lycée Charlemagne à Paris où il prépare le concours d'entrée aux grandes Écoles (rentrée 1868). Il entre comme benjamin de sa promotion à l'École polytechnique en juillet 1869 à 17 ans (14e/132). Un de ses amis dira de lui : « Il avait vraiment bon air, sous le frac, avec ses galons d'or tout neufs ».

Il suit l'instruction militaire depuis quelques mois quand la guerre franco-prussienne éclate durant l'été 1870. Il est aussitôt affecté au bastion 39, près de La Villette. Il est déçu par la médiocrité de la défense française. Joseph Joffre participe à la guerre comme sous-lieutenant des 8e, 4e et enfin 21e régiments d'artillerie. En mars 1871 seulement, il regagne l'École avec ses camarades. Durant la Semaine sanglante, Joffre est hostile à la Commune qui provoque un chaos terrible dans Paris.

En juillet 1871, il retrouve une nouvelle fois l'École. À sa sortie de Polytechnique, il opte pour le génie militaire et est affecté au 2e régiment à Montpellier en novembre 1871. Promu lieutenant en 1872, il est détaché à l'École d'application de l'artillerie et du génie à Fontainebleau. Il fait la connaissance d'une jeune veuve, Marie-Amélie Pourcheiroux (1846-1874) qu'il épouse le 11 octobre 1873 mais qui meurt en couches le 3 avril 1874 à Montpellier. Il demande sa mutation.

Joffre est affecté au 1er régiment à Versailles au cours du printemps 1874. Il participe à la reconstruction de l'enceinte fortifiée de Paris puis il dirige la construction du fort de Montlignon (Seine-et-Oise, 1874). Initié franc-maçon en 1875, il fait partie de la loge Alsace-Lorraine. Nommé capitaine, le jeune officier part pour Pontarlier travailler aux fortifications du Jura (1876), puis à celles de Montlouis et Villefranche-de-Conflent (Pyrénées-Orientales, 1883-1884). Sa demande de partir en Extrême-Orient est acceptée quelques mois après son dépôt, à la fin de l'année 1884.

N°454


Suite: http://fr.wikipedia.org/wiki/Joseph_Joffre



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