France-Amérique/AFP

15 mars 2011

La France compte 2,1 millions de "musulmans déclarés" de 18 à 50 ans, "bien loin de certaines estimations avancées dans le débat public", selon une enquête récente de l'Institut national des études démographiques et l'Institut national de la statistique et des études économiques.

Les chiffres qui circulent habituellement évaluent entre 5 et 6 millions le nombre de musulmans en France, pays qui interdit les statistiques religieuses ou ethniques. "Même en ajoutant les personnes âgées de moins de 18 ans, et celles de plus de 50 ans, ça ne ferait pas 5 millions", précise Patrick Simon, sociologue, chercheur à l'Ined et l'un des auteurs de l'enquête.

Dans leur enquête conjointe sur "la diversité des populations en France", parue en octobre sous le titre "Trajectoires et Origines", l'Ined et l'Insee précisent que 2,1 millions de personnes, parmi la population âgée de 18 à 50 ans, sont des "musulmans déclarés". "Par musulmans déclarés, nous voulons dire qu'il s'agit de personnes s'étant déclarées de confession musulmane, quelle que soit leur religiosité et leurs pratiques", explique Patrick Simon.

"Il ne s'agit donc pas d'une estimation fondée sur les pays d'origine des personnes (toute personne originaire d'un pays où l'Islam est la religion majoritaire, serait déclarée automatiquement musulmane) ou celui de leurs parents (toute personne née en France de parents venant d'un pays où l'Islam est la religion majoritaire serait déclarée musulmane)". "Cela explique en partie le décalage entre notre chiffre et les estimations qui circulent habituellement. Par contre, notre chiffre comprend également les personnes converties à l'Islam", relève le sociologue.

Selon l'enquête de l'Ined et de l'Insee, "si le catholicisme reste la principale religion en France avec 11,5 millions de personnes âgées de 18 à 50 ans s'en réclamant (soit 43 % de cette population), les musulmans forment désormais la première religion minoritaire avec 2,1 millions de fidèles. On compte moins de 500.000 protestants, 150.000 bouddhistes et 125.000 juifs.

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Une excellente chronique de MBC, une de plus. Quand l'apartheid sexuel (je ne m'habituerai jamais à ce mot masculin alors qu'il est féminin en néerlandais) s'élève en principe de société.

"Quand on n'a jamais goûté à la Liberté, on n'en connaît pas la valeur. Et quand on ne sait pas qu'il faut se battre à chaque instant pour la préserver, on n'en connaît pas le coût."
C'est de moi ça.

L’Irak et l’apartheid sexuel

J’ai souvent dit que toutes les cultures ne sont pas interchangeables. C’est d’ailleurs un des principaux arguments contre l’idéologie multiculturaliste : on ne peut sérieusement faire cohabiter des cultures radicalement étrangères dans une société sans provoquer tôt ou tard des tensions sociales et identitaires. Et la question de l’émancipation féminine est aujourd’hui un des principaux critères à partir duquel on peut penser la complémentarité ou non des cultures. Car les rapports entre les sexes sont évidemment strucutant sur le plan culturel et portent à conséquence juridiquement.

Tout cela pour dire que l’actualité nous confirme régulièrement la justesse de cette analyse. Un exemple : le Courrier international rapporte ainsi la récente déclaration de la ministre de la femme irakienne sur l’égalité entre l’homme et la femme. Je la cite dans le texte. « Je suis contre l’égalité, a déclaré la ministre irakienne, car la femme perdrait beaucoup si elle était l’égale de l’homme. Je suis pour la tutelle de l’homme sur la femme. Moi-même, en tant que ministre, je continue d’informer mon mari de l’endroit où je vais chaque fois que je quitte la maison. Cela ne porte pas préjudice à la femme, au contraire. Cela lui donne une place importante au sein de la famille. Mon mari doit savoir où je vais. Cela n’est pas en contradiction avec mon statut de ministre».

À partir de cette vision de la société, la ministre a promulgué quelques mesures qui en disent long sur la régression du statut de la femme dans certaines parties du monde. Je cite encore le Courrier international : «1) l’interdiction du port de la minijupe, 2) l’interdiction du port d’un pantalon serré ou d’une jupe laissant voir les formes du corps, 3) l’interdiction des chaussures non conformes à la pudeur, 4) l’interdiction de chemisiers aux couleurs criardes ou brillantes».

Je ne suis pas surpris et je ne comprends pas pourquoi le Courrier international classe cette nouvelle dans la section «Insolite». Ne devrait-on pas dire qu’il s’agit d’une nouvelle moins insolite que culturellement révélatrice ? Mais je suis quand même renversé. Je mets quiconque au défi de m’expliquer en quoi ces mesures ne sont pas fondamentalement inacceptables d’un point de vue occidental. Et je ne fais qu’un souhait : que cette philosophie archaïque des rapports entre les sexes ne parviennent jamais à s’implanter dans une société occidentale évoluée, et qu’au nom du respect de la diversité, nous ne nous sentions pas obligés de l’accommoder.

L’apartheid entre les sexes ne devrait jamais s’imposer comme modèle de société.

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