Forum Québec

saintluc a écrit :Dans la mesure du possible, je pratique la pensée positive pour ne pas me laisser submerger par diverses émotions qui m'empêcheraient d'avancer sereinement.

La gentillesse désintéressée et la bonté sont des valeurs qui me sont chères et que j'essaie de mettre en pratique.

... Gentillesse désintéressée et bonté; oui mais jusqu'à une certaine limite il ne faut pas devenir le con de service. Des personnes savent abuser de la gentillesse et bonté d'autrui.

Oh on les repère très vite, ceux-là et on agit alors en conséquence tout en conservant sa nature foncièrement gentille.

Ta gentillesse, elle est réellement désintéressée ou altruiste ? Peut-être est-elle même égoïste?

La personne égoïste fait passer délibérément les intérêts de soi avant ceux des autres.
La personne désintéressée se fiche des intérêts de soi et des autres et agit généralement en accord avec un principe d'action universel applicable à chacun.
La personne altruiste fait passer délibérément les intérêts des autres avant ceux de soi.

Un exemple de justification égoïste/désintéressé/altruiste pour ne pas aider une personne dans le besoin :
- Ça ne me tente pas (égoïste)
- Ce n'est pas ma responsabilité (désintéressé)
- Ça me fend le coeur, mais je peux faire plus de bien à d'autres en ne t'aidant pas pour l'instant.(altruiste)

Un exemple de justification de chaque pour venir en aide à une personne :
- Ça me fait plaisir. (égoïste)
- C'est mon devoir. (désintéressé)
- Je le fait pour toi. (altruiste)

Évidamment, il y a toujours plusieurs raisons derrière chaque action, et je soupsonne même que chaque gentillesse est à la fois égoïste, altruiste et désintéressé (dans le sens où on agit néanmoins avec une certaine intelligence d'un principe universel)

Lorsque je donne de mon temps pour écouter pendant des heures un voisin qui me confie ses problèmes (un exemple parmi d'autres), je ne calcule pas et n'attends rien en retour. En effet, c'est de l'altruisme mêlé à un sens de l'écoute prononcé et le seul plaisir d'offrir de la gentillesse et de l'écoute à quelqu'un qui en a besoin à un certain moment de sa vie ; il est vrai que c'est gratifiant de se sentir "utile" aux autres mais ça fait partie d'un certain état d'esprit et d'une certaine philosophie existentielle.

Autre exemple : je quitte un job (à 17h aujourd'hui, ce sera terminé) que j'exerçais sur ma commune depuis 7 ans et j'ai proposé le poste à une jeune mère de famille de mon village qui est ravie de cette aubaine. Qu'attends-je en retour ? Absolument rien, je suis juste contente d'avoir pu lui rendre ce service.

Ce que tu décris ressemble plus à de l'égoïsme qu'à du désintéressement, et ce n'est surement pas de l'altruisme.

Car enfin, tu l'as dit toi-même : aider les autres te fait plaisir. Dans quelle mesure peux-tu vraiment dire que c'est pour les autres et non pour ce plaisir que tu aides les autres?

Aiderais tu les autres s'il y avait un coût important et durable pour ton propre bien-être ?
Je sais que moi, je ne le ferais pas.

« Si les autres sont plus important que vous-même, signez votre carte de don d'organes et suicidez-vous. » - House

Aider les autres parce que cela nous fait plaisir, c'est très bien pour se sentir bien, pour aider les autres, pour être heureux.

Mais ce n'est pas un acte moral, c'est-à-dire un acte bon en soi et pour soi. Seul un acte vraiment désintéressé, sans compensation, mais aussi sans plaisir est un acte véritablement moral et bon en soi.

C'est un état d'esprit particulier tourné vers les autres et cela fait partie d'une certaine philosophie de vie, voilà tout.

Jack Jack a écrit :Ce que tu décris ressemble plus à de l'égoïsme qu'à du désintéressement, et ce n'est surement pas de l'altruisme.

Car enfin, tu l'as dit toi-même : aider les autres te fait plaisir. Dans quelle mesure peux-tu vraiment dire que c'est pour les autres et non pour ce plaisir que tu aides les autres?

Aiderais tu les autres s'il y avait un coût important et durable pour ton propre bien-être ?
Je sais que moi, je ne le ferais pas.

« Si les autres sont plus important que vous-même, signez votre carte de don d'organes et suicidez-vous. » - House

Aider les autres parce que cela nous fait plaisir, c'est très bien pour se sentir bien, pour aider les autres, pour être heureux.

Mais ce n'est pas un acte moral, c'est-à-dire un acte bon en soi et pour soi. Seul un acte vraiment désintéressé, sans compensation, mais aussi sans plaisir est un acte véritablement moral et bon en soi.

Et que fais tu dans le cas d'une personne qui en déteste une autre ,mais qui pourtant se retient de le détruire ,même s'il en a la possibilité?

Ça dépend. On va commencer par supposer que la présence de l'individu détesté cause une souffrance réelle et durable à notre agent.

Est-ce qu'il se retient par intérêt bien compris? égoïsme.
Est-ce qu'il se retient par manque de courage? c'est de la lâcheté pure et simple.

Tu dis qu'il en a la possibilité, je vais supposer qu'il n'y aura pas de conséquences.

Est-ce qu'il se retient alors par respect pour l'être humain dans la personne d'autrui ? C'est du désintéressement.
Est-ce qu'il se retient parce qu'il ne veut pas causer de malheur à ceux qui aiment autrui, même au prix que lui-même paie ? C'est de l'altruisme.

Ça demande des recherches empiriques, mais je fais l'hypothèse que la majorité des gens que nous interrogerions se retiendraient par lâcheté et s'inventeraient une excuse plus ou moins noble pour se justifier à leurs propres yeux.

Jack Jack, c'est certain que les sentiments comme l'altruisme et la gentillesse en général, si on les analyse, on les pratique parce qu'on y trouve un certain intérêt. Tout ce qu'on fait dans la vie on le fait en premier pour soi. On aide son voisin? C'est parce qu'on serait plus malheureux de ne pas l'aider. On donne à un organisme de charité? On se sentira mieux de l'avoir fait. etc. etc. Mais c'est quand même de la gentillesse authentique. C'est simplement que la "mécanique" de cette gentillesse est nécessairement égoïste.

Si on déconstruit tout, on trouvera que rien ne vaut la peine, qu'il n'y a aucune espoir... Ça peut devenir terrifiant. Il vaut mieux s'intéresser aux émotions et motivations telles que nous les ressentons.

Metazoaire a écrit :... Il vaut mieux s'intéresser aux émotions et motivations telles que nous les ressentons.

Oui, toujours se comporter avec spontanéité, selon son coeur, sans calcul ni recherche d'un quelconque intérêt ni reconnaissance mais avec sincérité et générosité spontanée ; c'est ce que l'on appelle : la bonté naturelle.

Mélisande a écrit :

Metazoaire a écrit :... Il vaut mieux s'intéresser aux émotions et motivations telles que nous les ressentons.

Oui, toujours se comporter avec spontanéité, selon son coeur, sans calcul ni recherche d'un quelconque intérêt ni reconnaissance mais avec sincérité et générosité spontanée ; c'est ce que l'on appelle : la bonté naturelle.

Je m'intéresse au bien absolument parlant, il n'y a pas de bien plus noble que le bien absolu, auquel tous les autres biens sont conditionnés.

Et de ce bien, seuls les actes véritablement désintéressés qui traitent l'humanité avec respect autant dans ta propre personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen, y participent.
- Kant, 2e formulation de l'impératif catégorique.

Jack Jack a écrit :

Mélisande a écrit :

Metazoaire a écrit :... Il vaut mieux s'intéresser aux émotions et motivations telles que nous les ressentons.

Oui, toujours se comporter avec spontanéité, selon son coeur, sans calcul ni recherche d'un quelconque intérêt ni reconnaissance mais avec sincérité et générosité spontanée ; c'est ce que l'on appelle : la bonté naturelle.

Je m'intéresse au bien absolument parlant, il n'y a pas de bien plus noble que le bien absolu, auquel tous les autres biens sont conditionnés.

Et de ce bien, seuls les actes véritablement désintéressés qui traitent l'humanité avec respect autant dans ta propre personne que dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme fin, jamais simplement comme moyen, y participent.
- Kant, 2e formulation de l'impératif catégorique.

La théorie reste de la théorie...

Agir sans avoir des intérêts, est-ce possible ?

Si je mange c'est que j'ai faim. Dans ce cas, mon intérêt est de couper la faim.

Si j'aide une personne aveugle à traverser la rue c'est que j'en retire un bien-être. Dans ce cas, mon intérêt est mon bonheur, mon bien-être.

Si je donne de l'argent à une oeuvre de charité, c'est pour avoir un crédit d'impôt. Dans ce cas, mon intérêt est l'économie.

À chaque situation, il y aura un intérêt.

C'est normal ... mais le fait d'avoir un intérêt fait-il en sorte qu'un geste est moins noble, moins honorable ? Encore faut-il le poser ce geste.

Le geste intéressé est-il moins noble ? moins honorable ? moins souhaitable ?

Non pas du tout. Mais tu n'as pas posé la bonne question :

Le geste intéressé est-il moins digne d'estime ?

Absolument.

La personne qui fait de beaux geste, mais de façon intéressé, elle agis bien, mais elle n'est pas elle-même une bonne personne.

Même la plus mauvaise des personnes est capable d'agir en accord avec des principes moraux lorsque ses intérêts vont dans ce sens.

La bonne personne est celle dont la volonté reste bonne indépendamment de ses intérêts.

La personne qui planifie d'agir bien, mais qui prévoit une exception pour le jour où elle sera malade, pour le jour où elle ne sera pas d'humeur, pour le jour où elle sera pressée, cette personne n'est assurément pas une bonne personne.

Jack Jack a écrit :Le geste intéressé est-il moins noble ? moins honorable ? moins souhaitable ?

Non pas du tout. Mais tu n'as pas posé la bonne question :

Le geste intéressé est-il moins digne d'estime ?

Absolument.

La personne qui fait de beaux geste, mais de façon intéressé, elle agis bien, mais elle n'est pas elle-même une bonne personne.

Même la plus mauvaise des personnes est capable d'agir en accord avec des principes moraux lorsque ses intérêts vont dans ce sens.

La bonne personne est celle dont la volonté reste bonne indépendamment de ses intérêts.

La personne qui planifie d'agir bien, mais qui prévoit une exception pour le jour où elle sera malade, pour le jour où elle ne sera pas d'humeur, pour le jour où elle sera pressée, cette personne n'est assurément pas une bonne personne.

Donne moi un exemple de geste fait sans intérêt ?

Même Gandhi avait un intérêt ...
Même mère Thérèsa avait un intérêt ...
Même Jésus avait un intérêt...
Même Hitler avait un intérêt...

Si ce que tu dis es vrai, alors il faut conclure qu'il n'existe pas de personne digne d'estime, non que j'ai tort quand à ce qui fait qu'une personne est bonne absolument. Ce n'est pas parce qu'on ne rencontre pas le bien absolu dans la réalité que nos raisonnements purs sur sa nature deviennent faux, loin de là, justement : nos raisonnements purs sont vrais indépendamment de ce qu'on trouve dans la nature. « La somme des angles intérieur d'un triangle est égale à celle de deux angles droits » cela est vrai même si dans la nature, on ne retrouve ni triangle ni angles droits.

Mais il reste quand même un espoir.

Car je ne dis pas qu'il ne faut jamais agir par intérêt.

Je dis que la bonne personne agit bien indépendamment de ses intérêts.

Ghandi aurait-il agit bien même si ses intérêts avaient été autres ? Alors il est une bonne personne.
Jésus aurait-il agit bien même si ses intérêts avaient été autres ? Alors il est une bonne personne.
Mère Thérésa aurait-elle agit bien même si ses intérêts avaient été autres ? Alors elle est une bonne personne.

Philosophie de vie.

Je viens d'une petite campagne. J'ai 27 ans, je travaille à la ferme. Plus précisément, je suis fromager. Dans ma famille, c'est une tradition, de père en fils, nous sommes agriculteurs. La terre que je possède, mon arrière grand-père l'a possédait. Mon arrière grand-père l'a légué à mon grand-père, mon grand-père l'a légué à mon père, et mon père me l'a donné. La famille, la terre, le sol, la vie sont pour moi, l'essence de ma vie.

Quel serait la philosophie de vie à cette personne ?

Bonjour, mon nom c'est Oussama. J'habite New-York. Je suis un étudiant étranger aux États-Unis. Depuis 2001, les choses ont bien changé pour moi... Avant cette date, je me sentais comme un étranger mais aujourd'hui je suis considéré comme un terroriste. Retourne chez toi sale arabe! Arrête de poser des bombes! Je ne suis pas reconnu pour être une personne agressive. J'essaie toujours de voir le positif, je fais la prière. Onze ans c'est long...

Quel serait la philosophie de vie à cette personne ?