Chronique de Mathieu Bock-Côté sur le sujet:
L'histoire aux oubliettes
Actuellement, une petite querelle entre éminents historiens ne passe pas inaperçue médiatiquement.Son origine? La publication d'une étude de la Fondation Lionel-Groulx qui démontre la disparition inquiétante de l'histoire nationale dans l'université.Son titre: L'histoire nationale négligée.
Le constat de Bédard est sans faille. L'histoire politique est abandonnée.L'histoire nationale a cédé la place à l'histoire sociale desminorités». Officiellement parce que la première serait nécessairement dépassée, et que la seconde serait objective.
Le milieu des historiens académiques joue les vierges offensées. Ils accusent même Bédard de camoufler un parti-pris souverainiste. Ils ne voient pas au même moment que ressortent leurs propres jupons idéologiques, leur propre mépris du nationalisme et souvent, même, de la nation québécoise.
Car le problème est plus profond. En fait, c'est le Québec qui n'intéresse plus une bonne partie de nos intellectuels. Il y a beau-coup de snobisme ici. Au nom de la mondialisation, de la modernité, de la diversité, notre société n'intéresse plus vraiment ceux qui ont pourtant pour métier de la penser.
Par exemple, on cessera d'enseigner l'histoire des idées politiques québécoises.On sacrifiera aussi l'histoire des Rébellions, de la Conquête, de la Confédération.On prétextera l'absence de spécialistes. On oublie de nous dire qu'on a refusé de les embaucher pendant des années. L'histoire politique n'est pas disparue par enchantement. On l'a consciemment mise de côté.
Ce qui nous ramène à l'étude de Bédard.Ce dernier désespère de changer les départements. Bédard propose plutôt de créer un Institut d'histoire nationale lié à l'INRS.Cet institut rassemblerait les experts qui l'étudient avec les moyens nécessaires. Cette histoire ne serait pas militante. Mais elle ne confondrait pas l'oubli de la nation québécoise avec un progrès méthodologique.
Voyons plus large. Au Québec et partout en Occident, l'enseignement de l'histoire est devenu un enjeu politique. La formation de la conscience historique porte à conséquence sur l'identité collective. Ici, nous retrouvons la querelle du multiculturalisme. L'histoire nationale rassemble une société, la transforme en peuple, lui fait voir son destin. L'histoire multiculturaliste le fractionne grossièrement en communautés rivales voulant chacune son morceau de mémoire et se repliant sur elles-mêmes.
Un peuple à qui on a appris à ne plus aimer son passé finira par ne plus s'aimer. Il ne faut plus se laisser intimider par ceux qui nous expliquent doctement que nous connaître historiquement comme peuple est une pathologie réactionnaire dont nous devrions urgemment nous débarrasser.
Mathieu Bock-Côté
19/10/2011
Lien: 24h Montréal
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Comment voulez-vous qu'on défende encore nos Valeurs et notre Liberté quand on s'organise pour taire les combats qu'il a fallu mener pour les obtenir ?
"Le prix de la Liberté est la vigilance éternelle", disait il y a 200 ans Thomas Jefferson, le 3ème président des USA. Il faut le répéter sans cesse, pour que les nouvelles générations réalisent le prix de la Liberté.
"La Liberté n'est pas un acquis éternel, mais un combat quotidien pour la conserver !" (C'est de moi ça !)
Notre Histoire disparaît de l'enseignement
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"Le prix de la liberté, c'est la vigilance éternelle."
Thomas Jefferson
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Re: Notre Histoire disparaît de l'enseignement
Lentement et surement le fait français disparaîtra de l'Amérique c'est indéniable.