Défibrillateur externe automatisé
Un «gadget» utile qui sauve des vies
Un élève s'effondre subitement dans la cour d'école ou le gymnase. Un scénario qui, malheureusement, s'est répété trop souvent ces dernières années.
Tout récemment, le 21 février, Julie Thorn, 16 ans est décédée en cours d'éducation physique à la Polyvalente de Deux-Montagnes. Une défaillance cardiaque pourrait être à l'origine du décès.
Cette tragédie rappelle de mauvais souvenirs à Yves Charpentier. Son fils de 12 ans, Yannick, a perdu la vie, en 2007, suite à un arrêt cardiaque dans la cour de l'école primaire Horizon-Soleil, à Saint-Eustache.
Dans un reportage qui sera diffusé vendredi soir à l'émission «J.E.» du réseau TVA, il dit: «C'est toujours très malheureux, ça me ramène Yannick, ça me ramène ce qui s'est passé avec mon fils. Les parents de cette enfant-là sont démolis, c'est sûr. Écoutez, Yannick est parti à l'école et il n'est jamais revenu.»
Julie et Yannick étudiaient tous deux dans des écoles de la Commission scolaire la Seigneurie-des-Mille-Iles.
La coroner Andrée Kronström avait conclu que la mort du jeune Yannick aurait pu être évitée; l'accès à un défibrillateur aurait pu faire la différence.
Me Kronström avait notamment recommandé à la Commission scolaire de doter ses établissements d'un défibrillateur externe automatisé (DEA). Deux ans plus tard, la Commission scolaire n'a toujours pas suivi cette recommandation.
Pour Julie Thorn, impossible encore de dire si un défibrillateur aurait pu lui sauver la vie; l'enquête se poursuit. Cependant, règle générale, l'utilisation du DEA augmente potentiellement les chances de survie d'une personne en arrêt cardiorespiratoire.
Selon la Dre Sylvia Abadir, cardiologue pédiatre au CHU Sainte-Justine, «si on arrive à faire une défibrillation efficace dans les trois à cinq premières minutes, associée à des manœuvres de compression thoracique et de ventilation, on arrive à augmenter les taux de survie de 30 à 40%.»
Depuis 2007, au moins sept adolescents ont perdu la vie, victimes d'un arrêt cardiorespiratoire.
Le Québec a besoin d'un choc
Pendant que le défibrillateur entre tranquillement dans nos écoles secondaires, la formation DEA est offerte en Ontario depuis 2008 et partiellement subventionnée par l'État.
La formation en réanimation cardiorespiratoire (RCR) est même obligatoire contrairement au Québec, ou aucune loi n'oblige les écoles à adhérer au programme.
Même si le cours est offert gratuitement aux écoles par la Fondation ACT, il reste encore beaucoup d'éducation et de sensibilisation à faire au Québec.
A titre d'exemple, 43 écoles secondaires au Québec offrent leur programme de RCR avec DEA comparativement à 314 en Ontario.
8,700 jeunes seront formés cette année ici, contre 60 000 dans la province voisine.