Dents d'acier a écrit :Là dessus Khadir ne s'est pas illustré à son meilleur.
Oui il à dit tout haut ce que certains pensent tout bas mais il était complètement hors sujet, à manqué de la politesse et de la diplomatie la plus élémentaire en se comportant comme l'intégriste qu'il est et à toujours été d’ailleurs. On ne dois pas juger l'homme, on juge la cause
Parlons peu parlons bien, dans quelques années, 10 ou 20 ans peut être une statue sera sans doute érigé à l'image de Lucien Bouchard qui rejoindra avec Levesque le panthéon des grands de notre histoire. Kadhir lui, aura besoins des rappel historique des journalistes pour qu'on se souvienne de son passage.
La questions était simple à la base : doit on dédommager les entreprises à qui on à enlevé leur droit d'exploiter une parcelle de terrain APRÈS LES AVOIR AUTORISÉ À LE FAIRE, ne serais-ce que pour couvrir les frais encouru et les coûts de permis ?
Me semble que c'est normal de le faire.
Au contraire, Khadir a bien montré qu'il a fouillé et travaillé le dossier, et qu'il n'était pas là pour faire des risettes et des salamalèques à Bouchard et à ses richissimes petits copains, qui, à défaut de pouvoir siphonner nos ressources naturelles comme ils le souhaiteraient, cherchent maintenant à siphonner nos deniers publics. Il ne s'agisssait pas, ici, d'une petite partie de plaisir qu'on allait ensuite arroser chez Michelangelo, à se remplir la panse et à se donner de grandes tapes dans l'dos, tout ça au mépris le plus profond des travailleurs québécois. D'ailleurs, je t'inviterais à revoir la vidéo car j'ai la nette impression que tu as raté l'essentiel. La question est que monsieur Bouchard, qui se croit un personnage historique aussi important, sinon plus, que Louis-Joseph Papineau, n'aime pas du tout être interpellé. Môssieu estime même que personne n'a le droit de le juger. Attention les mecs... Môssieu est au-dessus de tout, vous comprenez ?
Sauf qu'en politique, ça ne se passe pas tout-à-fait comme ça. Enfin, pas dans une démocratie qui se respecte. Quand on se donne le droit de venir jouer dans les poches des contribuables, pour conforter des entreprises étrangères dont on n'a rien à foutre, et sans même faire partie des élus en plus, eh ben faut s'attendre au minimum à se faire questionner. Et c'est Khadir qui posait les questions. Seulement, ce n'était pas tellement le genre d'atmosphère que souhaitaient les membres de la soi-disant "commission"...
Au prix que ça coûte, le minimum à quoi on devrait s'attendre de ce genre de happening, c'est une attitude professionnelle. Et non cette traditionnelle complaisance gâteuse, toutes allégeances confondues, qui fait en sorte que bien peu de personnes ont encore confiance aux politiciens de nos jours.
Khadir passe pour un trouble-fête car il a le culot de travailler ses dossiers, et de poser les vraies questions. Ce qui met en lumière l'extraordinaire médiocrité de ses pairs. Alors, évidemment, il ne se fait pas d'amis. Et t'as vu un peu de quoi avait l'air le "président" de la commission ? Il avait l'air encore plus pompé que Bouchard, et c'est très facile de comprendre pourquoi. Ce Claude Pinard a servi dans le cabinet Bouchard, il a donc dû aller manger souvent avec lui au Michelangelo, ce sont de vieux amis. Et puisque Bouchard s'est maintenant fait de petits amis qui en ont plein les poches, Pinard doit certainement vouloir garder ce "bon ami" dans ses petits contacts personnels... C'est bon des fois de savoir lire entre les lignes...
Bien sûr que Khadir s'est attiré les foudres d'à peu près tout le monde. De tout ce beau monde qui s'attendaient à passer un p'tite journée bien pépère aux frais des payeurs de taxe, à grands coups de comment ça va mon Lulu, de tapes dans le dos et d'autres courbettes puantes de complaisance...
Tout ça pendant que des milliers de sinistrés ont les pieds dans l'eau jusqu'aux hanches depuis plus d'un mois...
Dans une entrevue accordée à Denis Lévesque, hier soir, Khadir a eu la chance de s'exprimer un peu plus, car lors de la séance devant la commission on lui a carrément coupé le micro. Malgré le cabotinage habituel de Lévesque, Khadir a pu expliquer, en gros, où il voulait en venir avec Lulu. C'est assez simple.
Khadir explique:
Je voulais faire valoir que si l'industrie gazière et pétrolière cherche à utiliser, je dirais, le prestige d'ancien premier ministre de monsieur Bouchard, parce que monsieur Bouchard, vraiment on l'a aimé collectivement, rappelez-vous, dans les années 90, après le référendum, on avait de l'affection pour lui parce que nous étions convaincus qu'il défendait les intérêts de la nation du Québec.
Or, moi je me suis aperçu en fouillant le dossier, que dans les questions qui touchent le gaz et le pétrole, malheureusement, il a bradé nos ressources. Il y avait une société qui s'appelait la Société Québécoise d'Initiative Pétrolière (SOQUIP) qui avait été lancée dans les années 60 par Daniel Johnson père, et qui avait réussi avec le temps et avec beaucoup d'investissements, à faire beaucoup de prospections, à cartographier le Québec, afin de savoir qu'est-ce qu'on a comme gaz et pétrole, etc. Cette société avait en fait tous les droits d'exploration et d'exploitation sur le territoire québécois. Or, quand monsieur Bouchard est arrivé à la tête du gouvernement québécois en 96, et quand monsieur Caillé est arrivé à la tête d'Hydro-Québec, avec une série de mesures et de décisions, ils ont fini par liquider la SOQUIP, transférer les droits à Hydro-Québec, et monsieur Bouchard a demandé à Hydro-Québec de donner ça, en fait de vendre ça à rabais, en quelque sorte, avec toute l'information sur 30 ans d'investissements publics sur la prospection et l'exploration, aux entreprises privées. Ce qui fait qu'aujourd'hui, par exemple, on se ramasse à 10 sous par hectare, et maintenant il vient nous demander de le compenser. Ça n'a pas d'allure.
Un ancien premier ministre du Québec a beaucoup de responsabilités. On lui voue beaucoup de respect mais en échange on s'attend, par exemple, qu'il respecte son devoir de réserve. Il a été à la tête de l'État québécois, il devait en fait protéger les intérêts de notre nation. Aujourd'hui il vient prendre la défense d'une industrie pétrolière et gazière qui n'a aucun autre objectif que de nous déposséder, de chercher son meilleur profit en siphonnant le pétrole et le gaz de notre sous-sol à 10 sous l'hectare. Alors que ces mêmes droits, aux États-Unis, se transigent aujourd'hui de 3 000$ à 4 000$ l'hectare, en Colombie-Britannique jusqu'à 10 000$ l'hectare, c'est proprement honteux.
Quand on est souverainiste, quand on est indépendantiste, on peut pas dire à la fois qu'on l'est, et ensuite défendre les intérêts pétroliers et gaziers étrangers au Québec, à l'intérieur comme à l'extérieur du Canada. Et là monsieur Bouchard cherche en plus à faire compenser, aux frais des contribuables, le simple désir des Québécois de protéger le St-Laurent. C'est un moratoire sur l'estuaire du St-Laurent, sur tout ce qui a en amont de l'île d'Anticosti. Et là il faudrait qu'on compense les patrons de monsieur Bouchard pour des droits qu'ils ont acheté à 10 sous l'hectare et qui veulent transiger ça maintenant à plusieurs centaines de dollars avec le Québec.
Quant à savoir si Khadir a "frappé son Waterloo" en la personne de monsieur Bouchard, Khadir répond, et avec justesse (on n'a qu'à repasser la vidéo pour s'en rendre bien compte):
Monsieur Bouchard a eu la possibilité, à cause de la collaboration du président de la commission, de dire des choses mais on m'a coupé le micro, sans ça je lui aurais répondu. Il disait que je n'ai pas le droit de le juger. Écoutez, toute sa comparution devant la commission, c'est un jugement moral, en disant qu'on n'a pas le droit, que ça se fait pas, de renier le droit privé, c'est-à-dire l'intérêt de ceux qu'il défend, ses patrons. Il vient nous dire que ça se fait pas, que c'est pas moral finalement, si on ne compense pas. Mais à jugement moral, je lui oppose un autre jugement moral, parce que l'industrie gazière et pétrolière table en choisissant monsieur Bouchard, pour la raison évidente que ces gens-là cherchent à utiliser l'autorité morale d'un ancien premier ministre jadis très aimé, pour nous faire avaler la couleuvre.