Une fois, lors d'un party de bureau, j'étais allé dehors rejoindre un petit groupe et une fille nous avait fait goûter à son stock. C'était du bon parce qu'une fois revenu dans la cabane, j'étais en vol plané au-dessus des alpes autrichiennes... Ce n'était pas désagréable, loin de là, mais quand j'avais été rejoindre le groupe des buveurs de bière, j'avais eu l'étrange sensation que tout le monde m'observait. Je connaissais déjà cette sensation, pour l'avoir déjà vécue, c'est une forme de paranoïa somme toute assez bénigne.
Faut dire aussi que quand on fume, l'odeur nous accompagne pendant un bon moment, et ce, même si on va se laver les mains et se rincer la bouche aux lavabos. Quelques années auparavant, je travaillais dans un centre de recherche et le midi, parfois, j'allais dehors en fumer un bon. Puis je revenais tout bonnement dans mon bureau, sans me douter que je parfumais les corridors tout au long de mon passage. Alors c'est sûr que quand on prend conscience de ça, ça contribue à alimenter une certaine paranoïa...
Mais la consommation de cannabis a effectivement son petit lot d'effets secondaires, pas tous agréables, comme l'accélération du rythme cardiaque par exemple. Quand on a l'habitude, on peut passer outre assez facilement, mais les novices peuvent parfois paniquer. Un autre effet secondaire est la gourmandise: j'ai déjà bouffé douze oranges d'affilée lors d'un trip. Jamais je n'avais trouvé les oranges aussi délicieuses...
L'agressivité et la dépendance sont des mythes. Le cannabis ne rend pas agressif, bien au contraire. Il détend et le sujet ne pense qu'à s'amuser. Ou à élaborer de grandes théories... Tous les films deviennent des chefs-d'oeuvre, toutes les musiques deviennent géniales et les baises sont, je dirais, passablement rehaussées... Et pour de meilleurs résultats, vaut mieux espacer les fumettes, sinon on s'habitue et on encrasse notre organisme. Personnellement, je n'ai jamais eu le moindre mal à arrêter, même après des périodes de consommation régulière. Ça fait maintenant plusieurs années que je n'y touche plus, et parfois j'y pense, mais sans plus. Le cannabis n'est pas un enfer duquel on ne peut pas se libérer, loin de là. Lorsqu'on le compare aux drogues dures, ce n'est qu'une petite friandise, sans plus. Je connais des gens qui ont plus de mal à se débarrasser de l'habitude de prendre leurs deux petits biscuits avec du lait avant d'aller au lit...
